La mère Noëlle est une imposture
32 pages
Français

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La mère Noëlle est une imposture , livre ebook

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Description

Qui n’a jamais rêvé de passer Noël dans les bras langoureux de la femme de sa vie, alternant baisers et mets délicieux ? Cy Jung elle-même, sans doute mais peu nous importe ! Tant qu’elle nous propose cette belle histoire d’amour et de champagne bien frais qui réchauffe le cœur et fait bouillir le ventre sans que l’ombre ne vienne noircir le tableau. Tant que... Perdu ! On sait combien ses romans roses (six opus à l’appui) se jouent des codes, plongeant ses héroïnes dans des situations que seuls des sentiments débarrassés des stéréotypes permettent d’aborder le bonheur aux lèvres ; et la joie au... Bah oui, pardi !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 décembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9781716629297
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La mère Noëlle est une imposture
 
cy Jung

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
 
 
 
 
 
 
 
Clémence est en joie ! Tout ce bonheur mérite bien de boulotter une troisième bouchée pralinée noire en une heure. C’était risqué de les dresser à l’avance dans une panière plate avec des étoiles à la cannelle, des fruits secs, quelques papillotes et des branches de sapin pour la déco qu’elle a récupérées chez le fleuriste alors qu’il rangeait son étal qui encombre le trottoir près du métro depuis trois semaines déjà.
À l’endroit où les arbres coupés passent la tête la première dans un cylindre d’aluminium pour en ressortir enrobés d’un filet vert qui fait office de camisole de transport, un tas d’épines assorti de branches qui n’ont pas résisté à ces mauvais traitements se forme chaque jour. Elle l’avait remarqué la semaine dernière. Elle est arrivée hier armée d’une pelle de ménage et d’un cabas réutilisable. Le fleuriste, en la voyant, a commencé par lui faire les gros yeux. Elle ne s’est pas démontée.
— Vous jetez tout cela, non ?
Il en a convenu.
— Vous êtes déjà responsable de l’extermination programmée de cinq millions de sapins par an ; que peut-il vous faire que je me serve de ce qui est pour vous un déchet ?
— Je propose aussi à mes clients des branches simples. En faisant mes poubelles, vous me privez d’une vente.
— Parce que vous pensez que je peux payer pour acheter des végétaux mutilés par la consommation de masse et par votre appétit pécuniaire ? Je me demande d’ailleurs si votre convention d’occupation privative du domaine public vous autorise à ne pas laisser de passage assez large pour les personnes en fauteuil roulant. Vous me permettez de le signaler à la Brigade municipale contre les incivilités ?
Elle a sorti son téléphone. L’homme a sitôt lâché l’affaire, déjà fatigué par tous ces clients qui trouvent que ses sapins ont une branche de travers ou un air pas comme ils veulent. En période de fêtes, il voit mal les inspecteurs de sécurité de la Ville lui reprocher d’étaler sa marchandise sur le domaine public. Quoique, on ne sait jamais avec la maire qui, à trois mois des élections, milite pour l’exemplarité et dont l’hystérie politique n’est un secret pour personne ! L’amende de 68 euros est dérisoire mais ce n’est jamais bon de se faire remarquer par ces agents assermentés. Peut-être qu’un jour il aura besoin d’eux ou de leur mansuétude ?
Il a donc laissé Clémence ramasser ce qu’elle voulait et, pour la peine, lui a offert un mini cactus en pot d’une série qu’il n’arrive pas à vendre alors que le commercial lui avait assuré qu’en ces périodes de tension sociale, la cactacée était tendance. Elle l’a remercié du bout des lèvres, lui épargnant des commentaires sentis sur la défense de l’environnement et l’exploitation libérale mondialisée des végétaux. Elle avait à faire pour préparer le réveillon dont elle rêvait depuis tant d’années et qui, enfin, se profilait à l’horizon.
Elle avance de nouveau la main vers une bouchée en chocolat. Une force invisible la retient. Sa conscience que le plaisir durera moins d’une minute et lui en vaudra dix de jogging pour éliminer les quatre-vingts calories absorbées ? Ne serait-ce plutôt pas la petite odeur de brûlé venant de la cuisine indiquant que le riz complet a attaché qui l’arrête ? Clémence se précipite. Il n’est pas question de rater son dîner en tête à tête avec Rosemonde pour cet impérissable réveillon. Elle passe le riz à l’eau froide, le retire de la casserole sans gratter le fond, met celle-ci à tremper et décide que, réchauffé au micro-ondes avec une belle noisette de beurre demi-sel, il fera l’affaire. C’est Noël !
Rosemonde… Clémence rougit. Ah ! Rosemonde… Elle a exigé quelque chose de léger ; elle ne mangera pas de friandises si elle n’en veut pas. Pour le reste, Clémence a prévu deux douzaines d’huîtres en entrée, une fricassée de dinde aux petits légumes d’hiver et riz complet en plat de résistance, une bûche glacée aux framboises au dessert, des fruits et de l’eau pétillante à volonté ! Elles se fréquentent depuis trois semaines déjà et ce réveillon est une aubaine. Quoi de plus romantique pour asseoir une relation ? Rosemonde n’a ni famille, ni enfants, ni animal de compagnie ; elle pensait passer sa soirée avec le Secours catholique, par conviction sociale plus que religieuse. Elle a cédé à l’invitation de Clémence, aussi...

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