Là où tombent les anges
128 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Là où tombent les anges , livre ebook

-
composé par

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
128 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Hugo est beau. Hugo est riche. Hugo est prétentieux. Mais surtout, Hugo est mort.



A son réveil, il se retrouve dans une salle noire, sans fenêtre ni porte. Devant lui, un écran relatant toutes les actions de sa vie. Le bilan est sans appel : en vingt-et-un ans d’existence, il s’est toujours mal comporté et il doit désormais en payer le prix fort.



Toutefois, grâce à la bonne action qu’il a faite avant son décès, on lui laisse une dernière chance. Celle de retourner sur terre deux mois, avec un nouveau visage, et de réparer la vie d’une des personnes qu’il a détruite.



S’il réussit, les portes du Paradis s’ouvriront. Mais s’il échoue, il restera coincé dans les limbes.



La course contre la mort a commencé !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781801165150
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lara Kasri
 
 
 
Là où tombent les anges
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cherry Publishing
 
DU MÊME AUTEUR AUX EDITIONS CHERRY PUBLISHING Le Pacte des Neuf - Tome 1 - Le camp
Le Pacte des Neuf -Tome 2 - Marqués
Chaos
Die
 
 
 
 
 
 Nos ouvrages sont également disponibles
au format broché.
 
Retrouvez notre catalogue sur :
www.cherry-publishing.com
 
Abonnez-vous à notre newsletter
pour ne manquer aucunes sorties !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2022, Cherry Publishing
Première édition : février 2022
 
ISBN : 978-1-80116-515-0
 
PROLOGUE
 
Par la fenêtre, le soleil couchant. Le ciel est en feu… Comment peut-il brûler si intensément ?
Un regard à droite. Elle est là. Seule. Sur le lit, elle l’attend. Comme un phare dans la nuit tombante, elle lui chuchote de s’approcher.
Iria hésite. La serviette de bain qu’elle a nouée autour de sa poitrine se défait légèrement tandis que ses jambes faiblissent, elle chancelle et le mur tremble lorsqu’elle s’y affaisse, les paupières closes. La chaleur de l’eau brûlante lui picote la peau et commence peu à peu à s’évaporer. Pas ses pensées. Elle tend la main et, devant elle, ses doigts fripés la rappellent à l’ordre.
En es-tu certaine ? semble lui demander celle qui trône sur le lit. Œillade en biais sur ses membres. Elle frissonne. Déglutit. Ses yeux s’embuent et ses genoux flanchent. Le bruit de son corps s’écrasant contre le parquet limé n’alerte personne. Comme toujours, elle est discrète. Nul ne l’entend. Nul ne la voit.
Nul ne la verra plus.
Une larme solitaire roule sur sa joue, s’écrase à la commissure de ses lèvres. Un goût salé se propage dans son palais et l’espace d’une fraction de seconde, une minuscule, microscopique seconde, elle s’arrête.
Réfléchit.
C’est du passé, Iria. Cela fait des mois.
Si ça ne fait plus mal, pourquoi pleure-t-elle encore ?
Dehors, le soleil embrasé perd de son éclat, et, comme elle, lentement dégringole.
Iria aurait pu sentir son cœur battre à vive allure, si un autre sentiment que la douleur l’avait accablée. Mais elle se noyait. Ce soir, les vagues de l’affliction la noyaient, elle perdait pied, plus de branches auxquelles se cramponner.
Aucune raison de rester est une bonne raison de partir, n’est-ce pas ?
Elle la fixe, sur la couette. Elle semble patienter, lui murmurer de s’approcher.
Une deuxième larme. Elle frémit, le cœur au bord des lèvres. Ces dernières sont douloureuses, écorchées. Ses yeux apeurés accrochent chaque recoin de la pièce à la recherche de quelque chose, de n’importe quoi, d'un signe.
Sa détermination faiblit. À l’extérieur, les cieux sont noirs. Même la lune a fui.
Une marque à l’intérieur de la cuisse. La première qu’elle s’était faite. Lentement, Iria se redresse, chancelle. Le souffle lui manque. Le courage aussi. Elle cesse de respirer puis écoute, doucement, sans un mot. La télévision ronronne toujours dans le salon, est-ce qu’Élora s’est endormie ?
Iria, Iria, Iria…
Brusquement, elle lève le menton. D’où cela vient-il ? Puis elle reconnaît ce ton, ce timbre. Ses iris caressent la couette, là où elle n’attend qu’elle.
Soudain, un bruit. Sursaut violent, elle a l’impression de s’être fait prendre. Dans le grand miroir, elle surprend son reflet, ses cheveux mouillés, lâchement noués, la pâleur de son épiderme, les traces noires sous ses yeux, là où ce qui fut autrefois du mascara avait souillé ses joues.
C’était son téléphone. Hésitation, elle lanterne. Si elle avait suspendu son compte Facebook, elle était encore active sur les autres réseaux. Sa respiration se coince dans son gosier – à moins que ce ne soit l’appréhension ? Elle s’achemine précautionneusement vers le lit en s’évertuant à ne faire attention qu’à son mobile.
Allez !
Un nouveau message sur Snapchat, sur la conversation de groupe de la classe. Courage . Elle l’ouvre.
Et
Son
Cœur
Éclate.
C’est une photo. D’elle. Sa robe est relevée, on voit son string rouge, écarlate comme le sang qui pulse dans ses veines ardentes. Elle a les yeux fermés, une bouteille de vodka à la main et l’un de ses tétons s’échappe de son décolleté. En dessous, une légende. Simple, brève et efficace.
SALOPE.
Un rire nerveux lui échappe, elle n’avait pas encore vu cette variante du cliché. Elle a la sensation qu’on a dégainé un revolver puis qu’on lui a tiré en pleine poitrine. Son cœur, sous la puissance de l’impact, s’écrase et roule au sol. Peine et honte jaillissent de sa plaie béante,
Hors de sa bouche,
De ses yeux,
De ses oreilles,
Des pores de sa peau.
L’opprobre, pourpre et vif, éclabousse les dalles du parquet, le tapis, les murs.
Elle n’est pas parvenue à se redresser ; à quatre pattes, elle a lâché le cellulaire, supplié silencieusement. Jeté un coup d’œil à sa vieille amie, sur la couette.
Alors ce fut décidé.
Elles se regardèrent, sans un mot, et Iria s’empara de la lame de rasoir.
CHAPITRE UN
 
— Vous êtes encore en retard, monsieur Hugo. Monsieur votre père ne va pas être content, déclara Ariette en terminant de déposer une assiette fumante de crêpes sur la table. Heureusement que j’ai réglé votre réveil avec vingt minutes d’avance.
Je me figeai dans mon élan, abasourdi. Le choc passé, mes lèvres frémirent en un sourire satisfait. Pris de panique en découvrant l’heure, je m’étais précipitamment habillé, si bien que je n’avais pas encore noué ma cravate ni rentré ma chemise dans cet atroce pantalon à pinces que le travail requérait.
— Tu es fantastique, Ariette. Que ferais-je sans toi ? lançai-je en m’attablant, après avoir déposé un baiser sur sa joue. C’est un grand jour pour la boîte. Si je n’avais pas été à l’heure, Monsieur m’aurait tué.
Elle roula des yeux et je tiltai, la bouche pleine. La crêpe était brûlante alors je dus mâcher la bouche ouverte pour laisser passer la vapeur. Il n’y a rien de meilleur. Une fois en mesure de parler, je demandai :
— Quoi ?
Mais je connaissais déjà la réponse. Ariette trouvait cela ridicule que, depuis l’enfance, mon père m’oblige à l’appeler « Monsieur ». C’était pourtant une tradition. Mon père était dur, mais c’était mon père. Et mon collaborateur. Nous dirigions d’une main de fer les plus grandes entreprises du pays et si le nom de mon géniteur, requin des affaires, en faisait frémir plus d’un, le mien avait autant d’écho. Et je ne le devais qu’à moi-même : je m’étais battu comme un fauve, j’avais joué les assistants, les stagiaires au service de mon propre père sans qu’il ne daigne me traiter comme la chair de sa chair… Et j’en étais là : au sommet de la chaîne alimentaire, déchaîné et affamé, prêt à ne faire qu’une bouchée des autres. C’était inscrit dans mes gènes, même mon nom revendiquait son hégémonie.
Hugo Lion.
Je n’aurai plus jamais à me présenter en tant que « Hugo Lion, prêt à vous servir ». Depuis quelques années, c’est désormais « Hugo Lion, que vous servirez ». Et si vous n’êtes pas content, partez, j’ai une armée d’assistants de réserve capables de vendre leur famille pour une minute de mon temps.
Certains disent que depuis que j’ai fait la couverture des plus fameux journaux, j’ai pris la grosse tête. En vérité, je l’ai toujours eue. Et toujours montré. On ose prétendre à mon sujet que si je me comporte de la sorte, c’est parce que ma mère s’est barrée après l’accouchement, en m’abandonnant au pas de la porte de mon père, seul dans un couffin. Je les emmerde. Ces petits merdeux trouvent toujours un moyen de déblatérer inutilement. Je suis certain que s’ils passaient autant d’heures à trimer comme je l’avais fait plutôt qu’à parler de moi encore et encore, ils ne vivraient plus chez leur mère à quarante-cinq ans, toujours puceaux. Ces gens-là ne méritent pas mon respect. En vérité, seules trois personnes peuvent se vanter d’avoir cet honneur : mon père, Dino et Ariette. Et c’est déjà trop.
Personne n’a cru en moi, si ce n’est eux. Qui aurait misé sur le petit latino maigrichon du fond de la salle ? L’unique raison pour laquelle on me remarquait durant mes années collège, c’était parce que cet abruti d’Aaron Smith me brutalisait et s’amusait à me surnommer « Speedy Gonzales », car quand je l’apercevais au détour d’un couloir, je fuyais plus vite que mon ombre. Les choses ont changé, maintenant c’est eux qui rampent à mes pieds, qui me supplient de les embaucher. Si autrefois ils faisaient mine de se tromper de prénom en me dénommant « Pablo », « Miguel » ou « Diego », désormais ils ne connaissent que trop bien mes initiales : elles figurent sur leurs lettres de motivations rejetées.
— Mangez, m’incita Ariette en poussant vers moi le sirop d’érable. Vous réfléchissez mais n’avalez rien. Comment voulez-vous être fort comme un lion si vous ne prenez pas de forces ?
Quand elle parlait trop vite, son accent français ressortait. Cela m’arrachait un demi-sourire. Elle me connaissait par cœur, et pour cause : elle m’avait pour ainsi dire élevé. Dire que Monsieur n’avait pas la fibre paternelle était un euphémisme. Mais Ariette était là.
— Andrew vous a laissé un message sur votre iPad…
Je coulai un bref regard en biais vers l’imposante montre qui ornait mon poignet, un monstre si fastueux et tape-à-l’œil que c’en était indécent. Deux mois de salaire d’Ariette ne suffiraient pas et, pourtant, nous la payons grassement. Les avantages d’être riche à en bouffer, des billets !
— … Il sera là avec son chauffeur dans cinq minutes.
— Cinq minutes ? Merde.
— Votre langage, monsieur Hugo !
En guise de réprimande, elle m’asséna un coup de torchon sur le bras.
— Va falloir y aller plus fort si tu veux m’atteindre, ris-je. Je suis comme la mauvaise herbe, on ne m’extermine pas aussi facilement.
Elle me gratifia d’un second coup, que j’évitai agilement en passant sous le comptoir.
— Cessez de dire des…
La sonnerie stridente de l’interphone l’interrompit. Elle soupira pour répondre mais nous savions d’ores et déjà que c’était Andrew. Cet homme était aussi réglé qu’une horloge suisse.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents