La revanche de Mara

Mady D., Homoromance Éditions

Description

► Auteure : Mady D.

► Résumé : Véritable souffre-douleur de ses pairs durant ses années de collège du fait de sa taille, ses lunettes à verres épais et son prénom particulier, Mara a bien évolué. Elle est devenue une belle femme équilibrée et heureuse dans son couple avec Clara. Pourtant, une boutade d’un de ses collègues de travail va faire ressurgir la souffrance de son passé et l’amener à vouloir sa revanche. Une soirée célébrant les cent ans du collège qu’elle a fréquenté va la remettre en lien avec les trois bourreaux de son enfance.

► Nombre de mots : 14203

► Genre : Romance

► Public : Averti

► Niveau d'érotisme : ★☆☆☆☆

Sujets

• Romance
• Romance contemporaine
• Toute la romance
• Romans sentimentaux
• Romans d'amour
• Nouvelles de genre
• Romans de genre
• Contemporain
• Époque contemporaine
• Fiction
• Littérature

Informations

• Publié par: Homoromance Éditions
• Date de parution: 13 décembre 2021
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782925172932
• Langue: Français

Extrait

La revanche de Mara
 
MADY D.
 
 

Copyright © 2021
Tous droits réservés.
ISBN : 9782925172925
 
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021
 
 
DÉDICACE
 
 
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TABLE DES MATIÈRES
 
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
1 – Métamorphose
2 - Réminiscences
3 - Sébastien
4 - Nicolas
5- Julie
6- Épilogue
BIOGRAPHIE
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REMERCIEMENTS
 
 
 
Je remercie mes neveux, Sabine, ma sister et Jue pour l’inspiration, leurs critiques et leurs encouragements !
1 – Métamorphose
 
Seule, dans le labyrinthe des nombreux couloirs sombres du service des archives, Mara s’avance d’un pas décidé. Il fallait qu’elle sorte prendre l’air sinon elle allait faire un massacre. Façon de parler évidemment, mais un fort sentiment de colère l’habitait néanmoins.       
Ce collègue ! S’il se moquait d’elle encore une fois comme il venait de le faire, Mara risquait de sortir de ses gonds et ce serait dommageable pour lui ! Enfin, c’est ce qu’elle aurait voulu ressentir, mais non, en fait c’était l’inverse ; décontenancée, bloquée, elle n’avait pas su quoi répondre à ce que son collègue venait de lui dire. Elle a donc préféré tourner les talons plutôt que d’affronter le regard narquois que son comportement avait sûrement provoqué.       
Elle aurait dû, pourtant, savoir répliquer, mais elle perdait le sens de la répartie dès qu’on l’attaquait personnellement. Ayant vécu une enfance traumatisante, il avait fallu une prise en charge psychologique pour l’aider à se constituer une personnalité plutôt équilibrée, retrouver le minimum de confiance en elle nécessaire pour une insertion dans la société. Il était donc regrettable qu’un troufignon, nouvellement arrivé de surcroît, vienne remettre en question tout le travail effectué. Oui, Mara revient de loin. Quand on a eu une enfance telle que la sienne, l’expression est tout à fait justifiée.       
Jeune, c’était une petite fille qu’on décrivait comme « moche » ou au mieux, « insignifiante ». Cible favorite de ses pairs, chaque année de sa scolarité fut marquée par des quolibets aussi divers et variés que blessants. Dans les années quatre-vingt-dix, la notion de harcèlement scolaire n’avait pas encore pris toute la dimension qu’on lui accorde, fort heureusement, aujourd’hui. Quand les professeurs étaient informés de conflits entre les enfants, ils relativisaient la question à coups de phrases toutes faites du style « Il faut bien que jeunesse se passe ! ». Pire encore ils estimaient que c’était formateur car cela renforçait la personnalité de l’enfant, le préparant ainsi à affronter la société. Combien d’épisodes de violence physique ou mentale, combien d’épisodes de racket n’ont pas été portés à leur connaissance, la question reste entière.
Mara a appris à ne pas révéler les exactions qu’elle subissait car d’une part, cela ne servait à rien et d’autre part, cela aurait pu être pire. L’année de sa troisième fut particulièrement difficile. Elle n’a pas oublié les : « Hey ! Mara d’égout ! », ou encore « ça va, Mare à dégoût ?! », « Salut Ma-rat des villes, Ma-rat des champs ! » et enfin « Dis donc toi, Mar-achète-toi des fringues ! » Pourquoi ? S’était-elle souvent demandé . Sans doute parce que ses parents étaient pauvres. Ou parce que, petite, rondouillarde, portant des lunettes « en cul-de- bouteille », elle n’avait non plus jamais été vêtue avec des habits de la dernière mode.
Ses parents, des marginaux nostalgiques de la communauté hippie, avaient privilégié pour elle et son frère cadet, une éducation simple en lien avec des valeurs primordiales proches de la terre et de la nature. Pour eux, la mode était un de ces diktats sociétaux auxquels ils ne croyaient pas et étant donné leurs faibles revenus, le budget vestimentaire n’était pas le plus conséquent du ménage. La famille avait vécu des minimas sociaux durant des années, jusqu’à ce que, à la suite d’une énième dispute entre ses grands-parents paternels et son père à ce sujet, ces derniers prirent la décision de financer les études et l’éducation de leurs petits-enfants.       
Cette décision changea le cours de sa vie. Ses grands-parents lui financèrent une opération ophtalmologique qui la libéra de ses lunettes disgracieuses. Grâce à une alimentation plus enrichie et par sa croissance naturelle, elle put se débarrasser de ses kilos superflus ; ses origines italiennes du côté maternel firent le reste, elle a grandi, s’est affinée et est devenue la belle jeune femme d’aujourd’hui. Outre sa superbe crinière brune, on remarque immédiatement son regard, ses yeux vert sombre couleur forêt, capables d’illuminer votre journée ou, au contraire, de la plonger dans des ténèbres vertes si vous l’aviez contrariée.
Mara se méfie et n’aime pas les gens. Partant de ce fait, trouver une orientation professionnelle minimisant ses rapports avec d’autres humains fut compliqué. Son intérêt pour les documents anciens et son sens de l’organisation frôlant la maniaquerie la prédestinèrent à embrasser la carrière d’archiviste. Elle entra donc à la faculté. Si, au fil du temps, Mara avait surmonté ses soucis d’ordre physique, les séquelles de son enfance traumatisée résidèrent dans son psychisme et son caractère.
Longtemps, elle chercha à ne pas se faire remarquer, rasant les couloirs de l’université et minimisant les échanges avec les étudiants. Elle avait compris très tôt que faire confiance à quelqu’un pouvait vite se retourner contre soi. Une fois son diplôme obtenu, elle se présenta au concours d’entrée au sein du Conseil Départemental. Elle sut faire la différence et y obtint un contrat à durée indéterminée. Mara a su faire sa place, elle est connue pour être une archiviste consciencieuse, sérieuse, rapide et efficace. Sans doute que son jeune collègue en avait pris ombrage ...