La Révolte des sentiments
196 pages
Français

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La Révolte des sentiments , livre ebook

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Description

« Elles se regardèrent longuement, chacune sut lire dans les yeux de l'autre. Elles s'embrassèrent tendrement. Elles savaient toutes les deux qu'elles n'avaient pas prévu de s'aimer, mais elles savaient aussi que le chemin serait difficile. » Claire Vaugier et Kate Cooper se rencontrent dans des circonstances délicates. Elles se lient d'amitié jusqu'au jour où tout bascule. Tourmentées, Claire et Kate s'interrogent, doutent, appréhendent. C'est décidé. Les deux femmes surmonteront ensemble les aléas de la vie. Mais l'amour est-il plus fort que tout ? Mireille Dalissier s'applique à transmettre un message de tolérance, d'espoir, et mêle avec talent les émotions et les rebondissements romanesques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342058666
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Révolte des sentiments
Mireille Dalissier
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Révolte des sentiments
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://mireille-dalissier.societedesecrivains.com
 
Ce roman est une fiction, toute ressemblance avec des personnes ou des lieux existants serait un pur hasard.
 
Un énorme bisou pour mes deux amours, Émérance et Guillaume, quels que soient les chemins amoureux que vous prendrez, je serai là, je vous aime !!!
 
« Tout le monde peut maîtriser une douleur, excepté celui qui l’a. »
William Shakespeare
1
En cette fin d’après midi de septembre de 1990, Claire retrouva sa maison habillée par le silence. Elle se servit un verre de vin, et s’allongea sur le canapé, fatiguée par plusieurs heures de route. Elle avait parcouru plus de 200 kilomètres : partie de Blois tôt le matin pour Conflans-Sainte-Honorine, où elle avait assisté à l’enterrement de Mariette Deschamps qui avait été leur voisine et amie pendant plus de dix ans.
Le 3 mai 1967, elle épousa Bruno Vaugier et huit jours plus tard ils emménageaient dans un immeuble au 2e étage de la rue du Commerce. Mariette habitait sur le même palier et une grande amitié allait naître entre les deux femmes. Le 21 mars 1968, Claire mit au monde des jumelles, Emma et Élodie. Deux ans plus tard elle reprit son travail dans une librairie du centre de Blois, grâce à l’aide de Mariette qui se proposa de garder les petites, choix que Claire ne regretta jamais. En 1978 les Vaugier quittèrent la rue du Commerce pour s’installer dans une maison neuve avec jardin dans les quartiers chics de Blois, conçue et payée par Claire sur un terrain qu’elle avait hérité de son père. Quelques mois plus tard Mariette se retira à Conflans-Sainte-Honorine chez sa sœur, où elle venait de mourir à l'âge de 91 ans.
Claire avait prévenu son mari et ses filles, avec l’espoir qu’ils seraient présents. Emma travaillait dans un haras à Killarney en Irlande comme monitrice d’équitation. Le week-end elle faisait des compétitions. Elle revenait en France deux à trois fois par an. Élodie était professeur de musique à Paris dans un collège privé du XIe arrondissement. Malgré une jambe dans le plâtre, elle assista aux obsèques auprès de sa mère, qui fut très touchée de sa présence. Bruno était à Bruxelles depuis deux semaines pour un grand projet immobilier que son cabinet devait décrocher par fierté, comme d’habitude pour clouer la concurrence au pilori. Il avait promis à sa femme de faire le nécessaire pour être là. Emma avait averti sa mère qu’il ne lui serait pas possible d'être présente. Claire avait pensé naïvement que Bruno serait à ses côtés pour accompagner Mariette. La colère qu’elle ressentait n’était pas près de s’éteindre.
Bruno était issu d’une famille bourgeoise. Son père Edmond dirigeait la plus grande scierie de la région, son oncle Armand était à la retraite depuis trois ans, son cousin Richard s’occupait de l’exportation. Bruno avait refusé de travailler avec eux, car il ne s’entendait pas avec son père. Après de brillantes études d’architecture, il décrocha un poste dans le plus grand cabinet d’architecte de Sologne, où très vite il s’imposa comme associé à part entière. Dix ans plus tard, il ouvrit un cabinet très luxueux dans le XVe arrondissement de Paris. Son travail était tout pour lui, au détriment de sa famille.
Claire avait élevé seule ses filles en leur inculquant très tôt les valeurs du travail et le respect de la famille. Elle avait transmis sa passion du cheval à Emma. Son père mourut quand elle avait 5 ans, et elle était allée vivre en Camargue pendant six ans chez son oncle Gabin et sa tante Léonie, tandis que sa sœur, de cinq ans son aînée, resta avec leur mère Jocelyne. Gabin était gardian et il lui apprit à monter à cheval, elle passait tout son temps libre avec lui au milieu des taureaux. À 11 ans elle repartit vivre à Blois avec sa mère, mais à toutes les vacances elle retournait à Arles retrouver son oncle et sa tante, et l’immensité des paysages de Camargue qu’elle traversait à cheval. Lorsqu'elle eut seize ans, elle tomba amoureuse de Matéo, dont le père était le plus grand éleveur de taureau et possédait la plus belle manade de la région. Leur idylle dura deux ans, mais le jour des fiançailles Matéo disparut sans aucune explication. Claire quitta la Camargue et, deux ans plus tard, elle épousa Bruno. Richard deviendra son allié dans cette famille pétrifiée par les convenances et les traditions cachées dans leur manoir « La Forestière » dans la forêt de Russy.
2
Le samedi midi, Claire quitta sa librairie en marchant doucement dans les rues de Blois. Elle ouvrit sa boîte aux lettres, prit son courrier, entra et déposa ses affaires au vestiaire. Puis elle se dirigea vers la cuisine, ouvrit le frigo et grignota en écoutant la radio. À 13 h 45, elle partit pour le centre équestre qu’elle fréquentait depuis plus de 20 ans ; tous les samedis elle montait pendant deux heures son cheval « Mistral » que Gabin et Léonie lui avaient offert pour ses 40 ans. Il restait en pension au centre où Igor prenait soin de lui. Claire adorait ces balades dans les immenses forêts de Sologne.
À 16 h 45, de retour dans sa cour, elle vit la voiture de Bruno. De l’entrée elle l’entendit discuter et rire au téléphone. Elle monta dans leur chambre où elle resta une bonne demi-heure sous la douche, et en sortit enveloppée dans son peignoir. Bruno l’attendait, assit sur le lit. Elle sursauta en le voyant.
— Je ne voulais pas te faire peur.
— Eh bien, c’est raté.
Il lui tendit un paquet, qu’elle ignora.
— Ce sont des chocolats belges. On a décroché le contrat, les Ritals ont fini par signer mercredi matin. Ce soir, on dîne chez Claude et Sandra. J’ai encore battu Claude au tennis ce matin : le pauvre, il manque d’entraînement.
— Quand es-tu rentré ?
— Ce matin, à 10 heures. Je suis passé prendre Claude, on a filé au terrain de tennis, et j’ai déjeuné avec eux.
— Pas un moment tu n'as pensé à me prévenir ?
— Je sais que tu es très occupée à la librairie, et après tu pars faire du cheval.
— Tu as signé ton contrat mercredi matin, tu pouvais donc être là jeudi et venir me rejoindre pour l’enterrement de Mariette, dit Claire d’une voix blanche.
Bruno la fixa avec colère.
— Les affaires ne sont pas aussi simples. Une signature sur un contrat, pour certains, ça ne suffit pas, il a fallu leur faire visiter Bruxelles, les amener déjeuner dans les meilleurs restaurants, enfin le grand jeu.
— Je ne savais pas que tu étais guide touristique en plus d’être architecte. Les filles étaient à leur goût ? dit-elle d’un ton cassant.
— Ce n’est pas du tout ce que tu crois.
— Arrête de me prendre pour une idiote, tu es pathétique mon pauvre Bruno. Je ne suis peut-être qu’une simple libraire, mais je sais lire entre les lignes, je sais surtout comment vous finalisez vos réussites, François et toi.
Il s’approcha pour la prendre dans ses bras, elle le repoussa.
— N’y pense même pas, j’ai besoin d’être seule.
En sortant il aperçut le corps de sa femme, un corps qu’il avait trop longtemps délaissé. Claire était très belle, et si d’autres mains l’avaient caressée, la jalousie qu’il ressentit le perturba. Il se servit un whisky avec de la glace. Une pluie fine frappait les vitres. Un quart d’heure plus tard, Claire s’installa dans le canapé avec un bouquin. À sa tenue, Bruno comprit qu’elle n’irait pas dîner chez les Tarrier. Vers 19 heures, il s’en alla laissant sa fierté l’emporter. Claire dîna seule. Emma lui téléphona et elles discutèrent un bon moment. Claire enfila son manteau et partit à pied dans les rues de Blois, ses pas l’amenèrent au cinéma ; pendant plus d’une heure elle oublia sa vie, pour vivre par procuration la vie d’une autre. La fiction lui suffirait-elle ? Pouvait-elle vivre sans amour, avec un cœur qui avait encore de la place pour aimer ?
3
En ce lundi de novembre, Claire alla se recueillir sur la tombe de Mariette, et se promena dans les belles rues de Conflans-Sainte-Honorine, cette ville attachée au monde de la batellerie. Le midi elle déjeuna dans un petit bistrot. Un jouet d’enfant vint se cogner à sa cheville ; elle ramassa la petite voiture et regarda autour d’elle. Elle aperçut un petit garçon blond au regard tendre, au sourire enjôleur ; elle se pencha pour lui rendre sa voiture. Quand il s’accrocha à son cou en se serrant contre elle, à ce moment-là elle sut que l’amour qui allait les lier serait plus fort que tout, et qu’il allait prendre une place importante dans sa vie.
Claire plongea ses yeux dans ceux du gamin. Tous deux restèrent un long moment à s’observer. L’enfant s’en alla en souriant, elle le suivit du regard, quand une voix de femme la sortit de ses songes.
— Je m’excuse de venir interrompre votre repas, je suis la maman de Lauris, j’espère qu’il ne vous a pas trop ennuyée.
— Pas du tout, il est adorable.
— J’avoue qu’il vous a très vite adoptée, d’habitude il est plutôt timide. Vous voulez vous joindre à nous pour le café ?
— Avec plaisir, répondit Claire.
La femme qui se trouvait face à elle devait avoir la trentaine, elle n’osait pas la questionner.
— Je m’appelle Kate Cooper, je suis née à Barth, une ville située à 180 km de Londres. J’ai quitté l’Angleterre à ma majorité pour m'installer à Pari

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