Láska
94 pages
Français

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Description

On se souvient toujours de notre premier amour. Cette personne que l’on ne voudrait jamais effacer de sa mémoire. Un regard qui a fait basculer notre cœur. On est transporté, en sécurité, c’est l’apothéose ! Puis, un jour, l’amour prend congé. On saute vers l’inconnu, le passé n’existe plus, le futur devient incertain, on tire un trait sur l’histoire, la nôtre ! Lorsque les sentiments s’éteignent, nul ne sait où la vie nous conduira.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332977335
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-97731-1

© Edilivre, 2015
Citation


« Souris, la vie te sourira.
Souris, ton malheur s’en ira.
Respire et apprécie la vie.
Apprécie et suis tes envies.
Et jamais ne baisse les bras,
Tes rêves, tu les atteindras.
Survis et un jour tu vivras.
Souris, apprécie et tu verras… »
A Lionel Melouk
Láska
 
 
Cher journal, cela fait des heures que je suis dans mon lit, que je me tourne d’un côté vers l’autre, espérant que le sommeil me prenne dans ses bras, sans succès. Je ne puis cesser de penser à mon départ, à cette nouvelle expérience, cette vie nouvelle, à ce pays que beaucoup ici, rêve de visiter un jour. Je suis à la fois emporté par cette envie de vivre des choses inédites, voir des personnes différentes, parcourir de nouveaux horizons, mais un sentiment de peur envahit mon être tout entier, à l’idée de savoir que bientôt, très bientôt, je quitterai ma famille, mes amis et tous ceux à qui je tenais jusqu’à aujourd’hui, pour m’envoler vers d’autres cieux. Certes, j’ai toujours rêvé de venir un jour dans cette capitale, dont on fait tant d’éloges, d’apercevoir enfin cette ville où les gens portent de grands manteaux noirs, des chapeaux et tiennent sous le bras une baguette de pain. Voir cette dame de fer en dehors d’une carte postale, faire une balade à Montmartre, passer une soirée au Moulin-Rouge à admirer la beauté de ces jeunes danseuses à l’apparence si parfaite. Faire un tour dans le Quartier latin, un pique-nique au jardin du Luxembourg. Voir tous ces talents qui s’exposent au regard du public près du centre Beaubourg, et bien plus encore. De multiples choses que je désire depuis si longtemps et qui, dans un futur proche, feront partie de ma vie. Un saut dans l’inconnu qui cultive en moi une anxiété, une effervescence qui ne cesse de faire fuir mon sommeil. Ce soir, c’est le bal du temps, les minutes passent si lentement, que j’ai l’impression que celles-ci se sont arrêtées depuis plusieurs décennies. A cet instant précis, les questions naissent dans ma tête plus vite que la vitesse de la lumière. Est-ce vraiment mon destin que de partir loin d’ici ? Une conviction, c’est ici que passe la route qui m’emmènera vers ce que beaucoup appellent la réussite. Plus les heures passent, plus je ne peux cesser de penser à mes proches, mes amis, tous ceux qui m’ont vu grandir, pleurer, rire, faire des bêtises de gamin. Dans combien de temps, pourrai-je de nouveau faire une marelle ? Tracer un rond dans la terre, introduire des billes pour me divertir avec mes copains ? Aller à la mer à bicyclette ? Manger des mangues fraîchement tombées de l’arbre ? Boire un bon chocolat chaud façon grand-mère ou, un café qui n’a subi aucune sorte de transformation ? Au bout de combien de temps pourrai-je jouer au football avec des ballons fabriqués avec de la ficelle, de préservatifs non usagés et de sacs plastiques ? Un certain nombre de petites choses qui aux yeux d’un grand nombre paraîtraient comme insignifiantes quand on n’a jamais vécu dans des pays dits sous-développés, ou en arrêt d’évolution. Aussi, lorsque demain je me réveillerai, je ferai l’une des choses les plus merveilleuses de la vie, réaliser mon rêve. Je pourrai embrasser ce bonheur que peu d’enfants ou de jeunes de ce pays connaîtront au cours de leur existence. Pourrai-je, pour autant, dire que je serai plus heureux que ceux d’entre nous qui ne quitteront jamais cette patrie ? Serait-ce véridique que de dire que là où j’irai, je connaîtrai les véritables joies de vivre, le bonheur ? Enfin, si ce dernier existe vraiment. Quoi qu’il en soit, s’il existe, cela doit être quelque chose d’intérieur, indépendant du lieu où l’on demeure. Toutefois, comment ne pas être rempli d’amertume, lorsqu’à l’occasion de ce départ, je jette un regard sur ce pays qui m’est si cher, de voir que deux siècles après son indépendance, on vit l’histoire au présent. Une sorte de voyage à travers le temps pour s’arrêter à la période où il fallait des bougies pour s’éclairer, du bois pour faire du charbon pour le feu, des pierres pour poser les marmites pour faire cuire la nourriture, un trou creusé à quelques mètres de profondeur pour avoir de l’eau même pas potable. Nul doute que si j’étais un grand mathématicien, j’irais démontrer à tous ceux qui décident, ou qui décideront à l’avenir, dans ce pays, que l’on ne progresse pas en faisant des pas en arrière. Il faut pour avancer avoir un but et faire de son mieux pour l’atteindre. Hélas, je ne suis rien de tout cela, si ce n’est qu’un amoureux des mots dont personne ne voudrait écouter, de peur de prendre la vérité en pleine face.
Cocorico, le premier cri du coq sonna le réveil des troupes ; adieu tout désir de tomber dans les bras de Morphée. La porte du passé s’étant fermée par ces quatre sons, il ne me restait plus qu’à me lever sans faire de bruit, prendre paisiblement ce qui pourrait être mon dernier petit-déjeuner ici.
M’installer dans le silence, perdu dans mes pensées, en savourant ce repas ; du moins, c’est tout ce que j’espérais pouvoir faire à cette heure de la matinée. A ma grande stupéfaction, Léa, une amie de longue date, avec qui j’avais passé la majeure partie de mes vacances durant les cinq dernières années, était assise au bord de la table, le regard dans le vide, consciente qu’entre nous, avec la plus grande des volontés, rien ne serait plus comme avant. Un sentiment, une image que l’on ne peut pas traduire par des mots. C’est un peu comme dans ces moments où l’on se trouve à regarder au fond de soi pour trouver les raisons d’y croire, pour avancer lorsque la raison vous dit que tout est fini. Silencieusement, je me suis approché d’elle, la serrant fort dans mes bras, comme pour lui dire que je ne t’oublierai jamais ; je reviendrai dès que l’occasion se présentera à moi. Un verre de lait, du jus d’orange, des céréales, un morceau de sucre, du café, des œufs brouillés, à vrai dire, rien de spécial, mais c’est tout ce qu’il y avait à déjeuner en ce jour, et cela me suffisait largement. Au bout d’une petite heure à déguster ce repas aux allures d’adieu, nous n’avions pas échangé le moindre mot, simplement des regards qui disaient tout. Entre nous, on se connaissait trop bien pour se rendre compte que désormais rien ne serait plus pareil ; une séparation reste ce qu’elle est, peu importe la manière dont on le vit, cela ne change rien aux sentiments de solitude ou d’abandon que l’on peut éprouver à ce moment. A vrai dire, nous nous connaissions assez pour savoir qu’à partir de ce jour, nos destins ne se croiseraient peut-être plus jamais sur cette terre. C’est ainsi quelquefois dans la vie ; il nous arrive de prendre des chemins différents qui nous mèneront au bout de nos rêves, et bien souvent, nous ne pouvons pas faire ce trajet avec les gens que l’on aime. Quelques instants plus tard, après ce moment particulier autour de la table, tous ceux qui voulaient vivre ces derniers instants en ma compagnie étaient là pour me dire au revoir. Personne ne voulait manquer ce jour où, une nouvelle fois, ce pays perdait un fils. Sur le visage des uns et des autres, sans fard, une grande tristesse se lisait dans les yeux de chacun. Comme ces fleurs du matin qui fanent sous le poids du soleil, il y avait sur tous ces visages les mêmes expressions. Pour la plupart, ce n’était pas la première fois qu’ils vivaient cette scène. Tous savaient qu’il y a un fait auquel je ne dérogerai sans doute pas : un enfant qui quitte ce pays, n’y revient que pour mourir ou pour passer quelques semaines de vacances, mais plus jamais pour y vivre. Malgré une grande richesse culturelle, musicale, un savoir-faire artistique unique au monde, il est un triste constat : cette nation n’a pas de place pour ses propres enfants qui, après avoir terminé leurs études, n’ont pour unique alternative que de partir au-delà des frontières, à la recherche d’une vie meilleure. Une chose si normale aujourd’hui, que plus personne ne se préoccupe de cette triste réalité. Un concept qui finit par rattraper même ceux qui, comme moi, un jour, se sont promis de ne jamais quitter cette terre, parce qu’ils ont fini par comprendre que livrer un combat, lorsque la nature est contre vous, c’est une bataille perdue d’avance. La majorité d’entre nous ont rêvé si longtemps de voir briller le soleil, sans succès, qu’ils ont fini par perdre toute forme de patience. L’un après l’autre, le cœur tristement joyeux, j’ai pris le temps d’embrasser chacun de ceux qui avaient fait le déplacement pour cet au revoir. Une manière de leur dire que jamais je ne les oublierai. Ils étaient mon passé, ceux avec qui, et de qui, j’avais tout appris. Ainsi est la vie : pouvoir laisser des gens qui nous sont chers, prendre le risque de partir à travers un monde, un univers parfois différent du nôtre. Après deux bonnes heures, nous y étions, l’instant de partir avait sonné. Avec mon oncle, Léa et quelques-uns de mes amis, nous avons pris place dans la voiture direction l’aéroport international Toussaint-Louverture, lieu de départ de ma nouvelle vie. Nul ne pouvait, à ce moment précis, mesurer l’étendue de la joie qui m’animait à l’idée de savoir que j’allais monter dans un avion. Moi qui d’ordinaire, avais pris l’habitude de voyager dans des « taptap », voitures légèrement modifiées et adaptées aux couleurs locales pour les transports en commun, ou d’autres types de voitures qu’au lieu de mettre à la casse, certains de nos compatriotes envoient au pays pour s’en débarrasser, comme si ce pays était une poubelle à ciel ouvert à bas prix. Il pleuvait de la joie dans mon cœur comme il pleut du soleil en hiver, car pour moi, un nouveau jour v

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