Le jour où j ai perdu la tête
225 pages
Français

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Le jour où j'ai perdu la tête , livre ebook

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Description

Qui l'emportera... l'amour où la folie ?
Cette histoire nous plonge en plein cœur de Thomonde, un petit village d’Haïti, à la frontière de la République dominicaine. Alychia Michel, dite la métissée et fille d’une ex-prostituée, doit apprendre à vivre avec sa différence et à faire fi du regard des autres, afin de préserver un certain équilibre et un semblant de bonheur.
Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre un charmant Canadien. Avant de quitter son île natale pour le Québec, elle y fait un périple de quelques semaines, ce qui lui permet de découvrir l’histoire de sa République, de ses débuts jusqu’aux années 1990.
Plus tard, au Québec, malgré tout l’amour qu’elle éprouve pour l’homme de sa vie et ses trois enfants, elle doit continuellement lutter pour survivre au brouhaha qui se produit dans sa tête et qui tente de la conduire tout droit vers le gouffre. En 2008, la descente aux enfers est brutale. Cette fois-ci, elle ne peut plus se mentir à elle-même et l’unique solution pour retrouver la lumière se résume à un voyage intérieur qui la mènera vers le pardon, la compassion et l’amour.

Informations

Publié par
Date de parution 23 septembre 2017
Nombre de lectures 8
EAN13 9782924594773
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières

Chapitre 1 11
Chapitre 2 13
Chapitre 3 22
Chapitre 4 27
Chapitre 5 30
Chapitre 6 33
Chapitre 7 36
Chapitre 8 38
Chapitre 9 41
Chapitre 10 43
Chapitre 11 45
Chapitre 12 47
Chapitre 13 50
Chapitre 14 52
Chapitre 15 58
Chapitre 16 61
Chapitre 17 74
Chapitre 18 79
Chapitre 19 83
Chapitre 20 87
Chapitre 21 90
Chapitre 22 92
Chapitre 23 97
Chapitre 24 105
Chapitre 25 107
Chapitre 26 110
Chapitre 27 113
Chapitre 28 118
Chapitre 29 122
Chapitre 30 125
Chapitre 31 127
Chapitre 32 128
Chapitre 33 133
Chapitre 34 137
Chapitre 35 146
Chapitre 36 152
Chapitre 37 156
Chapitre 38 158
Chapitre 39 161
Chapitre 40 165
Chapitre 41 169
Chapitre 42 177
Chapitre 43 182
Chapitre 44 184
Chapitre 45 188
Chapitre 46 191
Chapitre 47 193
Chapitre 48 197
Chapitre 49 198
Bibliographie 201
Les Éditions La Plume D’or
3485-308, avenue Papineau
Montréal (Québec) H2K 4J8
http://editionslpd.com
Le jour où j’ai perdu la tête


Émilie Lavigne

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Lavigne, Émilie, 1974-
Le jour où j’ai perdu la tête
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-2-924594-75-9 (couverture souple)
ISBN 978-2-924594-76-6 (PDF)
ISBN 978-2-924594-77-3 (EPUB)
I. Titre.
PS8623.A835J68 2017 jC843’.6 C2017-940789-9
PS9623.A835J68 2017 C2017-940790-2

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition.



Illustration : Isabelle Lalonde
Traduction en créole : Daniel Louis
© Émilie Lavigne 2017
Dépôt légal – 2017
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN : 978-2-92459-475-9
ISBN ePub : 978-2-92459-477-3
ISBN PDF : 978-2-92459-476-6

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Imprimé et relié au Canada
1ere impression, septembre 2017
« Parce que lorsque nous comprenons l’histoire d’une personne ou d’un pays, notre jugement fait place à une compréhension éclairée et à un sens aigu du discernement, à l’empathie et à la compassion… »
« Parce que d’où je viens, c’est aussi un peu qui je suis… Parce que qui je suis, c’est un peu aussi qui vous êtes… »
À vous, mes chers enfants: Jade, Félix et Daphné… Pour que vous sachiez en partie d’où vous venez…
Fausse horloge / Fo revèy

Je n’suis pas dure à suivre
C’est simplement les autres
Qui n’y arrivent pas
Pourtant, je suis réglée
Toujours aux mêmes fréquences…
Après avoir monté
Le Kilimandjaro
Que fera le grimpeur?
Il le redescendra
Bien sûr, vous le savez
C’est pareil pour moi…
Après mes hauts sommets
Je descends tout en bas
J’ai mes hauts et mes bas
Comme toutes les montagnes…
Et la grande torpeur
Dans laquelle m’endort
Ma pilule du soir
Me rend parfois très lente
Dans mes moindres pensées
Et pour me réveiller
J’ai besoin de mes high
De mes électrochocs
Et mes mille projets
Après, vous savez bien
Je serai comme l’ours
Qui dort dans sa caverne
Le temps que le printemps
Fasse son premier coucou…
Vous pouvez plaindre les autres
Mes copains de balade
Dans ma vie de malade
Ce n’est pas que je veux
Me défendre, m’excuser
Mais celle qui est à plaindre
C’est la personne qui souffre
Les autres ont le loisir
De la quitter un jour
Mais elle, sa maladie
Restera toujours là
Qui tictaque à vos yeux
Comme une fausse horloge
Chapitre 1
Le sommeil / Domì an
23 octobre 2008: 7h08

Je suis là, clouée dans mon lit, lasse et immobile. Mon corps désire se lever, mais le cœur n’y est pas. Mon esprit tente de m’encourager: «Allez, allez…» Est-ce vraiment mon esprit, ou est-ce mon cœur qui me parle? Peut-être s’agit-il de mon âme, ou encore qui sait, les trois à la fois: esprit, cœur et âme? Malheureusement pour moi, je ne le sais guère, mais chacun semble vouloir dire à l’autre d’aller se faire voir ailleurs. Mais où est donc cet ailleurs? Je paierais cher pour en avoir le cœur net à ce moment même. Et au fait… l’âme existe-t-elle vraiment, ou est-ce encore une pure invention de l’homme pour l’aider à croire à son essence divine en vue de flatter son ego?
Je regarde mon cadran à ma droite, et observe les minutes ­passer: une fois, deux fois… Les chiffres verts défilent, alors que moi je reste plantée là. Je le savais… Je savais qu’un jour j’en arriverais là; depuis que…
Mon mari, Adam-Wilburt Thomson, levé depuis longtemps déjà, vient interrompre le brouhaha de mon esprit qui tergiversait.
Alychia, il est 7h15, tu es encore couchée!

***

Je déteste ce prénom depuis toujours, fruit de ma mère illettrée et d’un curé dyslexique, un peu fêlé. Ma génitrice, appelons-la ainsi, car c’est à peu près tout ce qu’elle représentait pour moi dans la vie, savait qu’il y avait deux façons de faire le son «i», elle a donc, «pour faire beau», comme elle me l’a maintes fois expliqué, utilisé les deux phonèmes cousins (y et i)… Comme elle savait que l’onomatopée «ah!» désigne une vive exclamation et qu’elle voulait que je devienne une femme avec une forte personnalité, elle a opté pour cette finale dans mon nom. Pour l’orthographe, elle a ensuite consulté le Père Robert, ignorant totalement qu’il avait aussi lui-même des difficultés orthographiques de taille. C’est ainsi qu’originairement, Alyciah devint Alychia sur un baptistaire bidon.
Étant donné que le phonème «ch» offre aussi la possibilité d’imiter le phonème «k», la prononciation de mon prénom n’aurait pas été si vilaine. À tout le moins, on aurait pu faire fi de cette bavure et décider de prononcer mon prénom: Alykia… Mais non, à mon grand malheur!… Fallait-il la tête à Papineau pour rectifier cette faute idiote? Par ailleurs, le curé et ma mère, semble-t-il, étaient loin d’avoir la tête de ce bonhomme que personne ne connaît, tout compte fait, à part la référence à son nom dans l’utilisation de cette stupide expression!
Au début, je m’entêtais à reprendre les fautifs, mais à la longue, j’ai fini par abdiquer. C’est ainsi que l’on m’appelle Alychia, plutôt qu’Alicyah; tout cela à cause d’une grossière erreur de retranscription.

***

Oui, que je lui réponds en bayant aux corneilles. Je n’arrive pas à me lever.
Tu vas être en retard au travail, me prévient-il.
Je le sais bien, Adam, mais on dirait qu’un train est passé sur mon rail, qu’un dix roues m’a écrasée et maintenant, je suis émiettée partout sous les draps.
Bon… bien sûr, ce n’est pas tout à fait ce que je lui ai dit. En fait, ce n’est pas du tout ce que j’ai répliqué. En beaucoup moins poétique, je lui ai simplement soufflé, à moitié éveillée: «Laisse-moi deux minutes et je me lève».
Et les deux minutes passent; je suis toujours au même endroit, en pyjama, à l’horizontale sur mon matelas. Et le voilà qui revient vers moi.
Alychia, ne me dis pas que tu n’as rien, this time! I see that you’re too tired to go to work… I’m calling the clinic to say that you will be absent today.
En l’écoutant débiter ces paroles, je me tais… Je voudrais bien lui répondre quelque chose comme: «T’en fais pas, c’est juste une petite fatigue. Demain, j’irai mieux». Mais ma bouche demeure muette, mon cœur troublé, mon corps exténué et mon esprit tourmenté.
Joshua, mon grand de presque treize ans, vient m’embrasser sur la joue droite, suivi de Thalia

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