Le Marquis de Carabas et son chat botté
131 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Marquis de Carabas et son chat botté , livre ebook

-
composé par

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
131 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

À la mort de son père, le meunier, Érica reçoit le chat en héritage, quand ses frères héritent du moulin et de l’âne. Mais lorsque le chat, doté de la parole, lui annonce qu’elle sera mariée au fils du boucher, Érica décide de s’enfuir.Habillée comme un homme, elle rencontre successivement au hasard de la route, une sorcière, un roi, une princesse et devient, par l’entremise de son chat, le marquis de Carabas.Du moulin au château royal, à travers un royaume dévasté par la catanoir, mal invisible qui s’attaque à la nature et condamne les hommes à la famine, le marquis de Carabas cherche sa place. À moins que ce ne soit Érica, hantée par son passé, mal-à-l’aise dans son usurpation d’identité, manipulée par son astucieux félin et les charmes d’une princesse éblouissante, qui soit en quête de vérité.Érica parviendra-t-elle à vaincre l’ogre terrible de Mortefeuille et sa sorcière rouge pour gagner la princesse et l’accès au trône ? Mais les ennemis du royaume sont-ils vraiment tels qu’on les imagine ?Plongez dans l’univers des contes et suivez les pas des bottes du chat, pour trouver avec Érica, la lumière dans les croyances infondées et les mensonges déguisés !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9781716604638
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Marquis de Carabas et son chat botté  
 
Olin torvingen

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
ISBN :
 
 
DÉDICACE
 
 
À ma précieuse moitié et à mes sœurs.
TABLE DES MATIÈRES
 
 
DÉDICACE
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
NOTE DE L’AUTEUR
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
BIOGRAPHIE
Pour nous rejoindre sur notre réseau :


REMERCIEMENTS
 
 
À mes bêta-lectrices, Raphaëlle, Christelle, Sophie et Kass Dinslow pour leur patience et leurs efforts.
 
À Homoromance, pour m’avoir donné l’opportunité de cette fantastique aventure.
 
Et à tous les amoureux des contes !
 
 
NOTE DE L’AUTEUR
 
 
Dans le conte traditionnel, Le Maître chat ou le Chat botté , repris par Charles Perrault au XVIIème siècle, le chat est l’héritage du benjamin des trois fils du meunier. Menacé d’être dévoré par celui-ci, le félin utilise son intelligence et sa ruse pour faire la fortune de son maître. Menteur et astucieux, il parvient à transformer le fils du meunier en marquis de Carabas, en éveillant l’intérêt du roi et en dérobant le château d’un ogre, après l’avoir dévoré.
J’ai toujours été frustrée par ce conte plein de promesses ! Quoi de plus féérique qu’un chat doué de parole ! Pourtant on ne sait rien de lui : d’où il vient, pourquoi il parle, comment il parvient à enfiler des bottes… (et pourquoi des bottes ?)
Le chat ne créé aucun lien avec son maître. Sa seule préoccupation est de sauver sa propre personne, quel qu’en soit le prix.
Vous retrouverez beaucoup du chat botté de Charles Perrault dans les pages qui suivent. Et j’espère, le même plaisir que moi, lorsque j’ai découvert pour la première fois, ce chenapan de chat ! La frustration en moins.
 
 
 
 
 
 
 
 
1
 
 
— Mon père était magicien…
— Je croyais qu’il était meunier, répondit le chat.
— Mon père était magicien, reprit Érica. Il a transformé sa fille successivement en machine à laver, à repasser, en cuisinière, en gouvernante et en cruche.
— En cruche ! Il en manquait donc ? Je suis étonné qu’il ait jamais eu besoin d’un pareil instrument, dit le chat en enfouissant son museau sous ses pattes.
— Il a fait de moi une servante docile et destinée à le rester…
Le chat se mit à bâiller et à s’étirer.
— Et maintenant, ton frère aîné a non seulement hérité du moulin, mais aussi de ses pouvoirs, dirait-on…
— Mon frère ? Magicien ? fit la jeune femme avec une grimace amusée.
— On dirait bien qu’il va changer la servante cuisinière en bourse sonnante et trébuchante !
La jeune femme quitta son sourire en cherchant les yeux du chat. Ce n’était pas une très bonne idée. Si le chat parlait comme un homme, il avait en revanche bel et bien les yeux d’un chat, l’iris en demi-lune tranchante comme une épée et froide comme la nuit.
— Dis-moi ce que tu sais. S’il te plaît.
Là encore, la stratégie, s’il y en avait une, était mauvaise. Erica avait appris avec le temps que le chat était un félin assez ordinaire : il aimait se faire désirer et jouer lorsqu’il savait qu’il pouvait gagner. Le chat ferma légèrement ses paupières et vint se frotter contre sa main.
— Je ne suis pas sûr de me souvenir… C’est sûrement parce que j’ai un peu faim.
— Moi aussi… Et comme mon héritage a l’air savoureux, je vais peut-être le dilapider dès ce soir et m’offrir un civet de chat à la moutarde…
La gorge du chat émit un son rauque, mais elle le saisit par la peau du cou et le souleva avant qu’il n’essaie de la griffer. Ils avaient ce genre de batailles occasionnellement et elle en avait une assez grande expérience pour comprendre ce qu’un moment d’inattention pouvait lui coûter.
— Tu es à moi le chat, tu sais ce que ça veut dire ! Je suis le meilleur choix que tu aurais pu avoir…
— J’aurais pu être au fils qui a eu le moulin ! J’aurais dormi tout le jour et toute la nuit ! Il ne m’aurait pas obligé à réfléchir et à discourir jusqu’à ce que mon cerveau ne me fasse mal !
— Mon pauvre petit minou ! Je donne à mon frère un an à peine pour garder son moulin, paresseux comme il est ! Un an de plus, grâce à la dot de sa future hypothétique femme, s’il en trouve une avant que sa réputation ne soit faite ! 
— J’aurais pu aller avec le fils qui a eu l’âne !
— Tu sais ce qu’il veut en faire de l’âne, ce pauvre Marc ? Il veut le vendre ! J’ai essayé de le convaincre de ne pas le faire. Je lui ai expliqué qu’il pouvait louer ses services. Mais il ne veut rien entendre ! Une fois qu’il l’aura vendu, il n’aura plus rien. Et que fera-t-il ? 
— Il n’aime pas faire grand-chose… tempéra le chat.
— Pourquoi les excuses-tu comme ça ? C’est la solidarité masculine ? Parce qu’on m’a donné le choix, à moi, d’être en cuisine ? D’être la servante d’hommes qui n’ont jamais eu que du mépris pour moi ? De leur laver leurs chemises, de frotter le sol alors qu’ils ne sont pas fichus de retirer leurs bottes avant d’entrer, ni de dire merci pour le repas qu’ils trouvent prêt après leur journée de travail ? s’irrita-t-elle en relâchant le chat un peu brusquement. Quand je pense que père les a laissés aller à l’école  ! Et ces idiots ont refusé d’y assister plus de deux semaines !
— Ça ne devait pas être si simple, avec leurs corvées à faire en plus !
— À moi, on ne m’a pas proposé…
— Ce n’est pas pareil ! s’indigna le chat.
Le regard qu’Érica lui lança, incita l’animal perspicace à ne pas s’étendre sur le sujet.
— Au moins, ils ne t’ont pas fait de mal…
Erica se raidit et chercha le regard du chat, les sourcils froncés.
— Tu veux dire qu’ils ne m’ont pas abusée ? C’est ce que tu veux dire ? Que je dois leur en être reconnaissante ?
— La petite de la boulangerie a un sort pire que le tien !
Son cœur se serra en pensant à la jeune fille. Mais elle était si petite et si fragile, qu’aurait-elle pu faire… Pour me faire subir ça, il aurait fallu qu’ils puissent m’assommer, songea-t-elle, parce que je suis aussi forte qu’eux. Aussi grande que Marc et plus forte que Samuel, mais contre les deux à la fois, elle savait qu’elle aurait été impuissante. Le chat avait raison, s’irrita-t-elle en se lavant les mains. Elle n’avait jamais reçu que des coups de son père et des mots durs de ses frères. Ils ne l’avaient jamais touchée. Mais quelque chose grondait en elle. Est-ce qu’on pouvait se satisfaire d’un tel sort ? Sa vie minable la désespérait. Elle savait qu’elle aurait pu s’occuper du moulin mieux que son frère aîné. Elle aurait pu louer l’âne dans une ferme où elle aurait pu trouver une place comme servante. Elle se remit à pétrir sa pâte à pain énergiquement.
— Il veut te marier avec le fils du boucher, dit le chat. On lui a promis une dot assez considérable.
— Il veut me vendre ? 
— Il veut te marier ! reprit le chat. Tu as largement l’âge ! S’il ne le fait pas maintenant, ce sera trop tard !
— Avec le fils du boucher ?
— Oui.
— Celui qui boit ou celui qui a tué son épouse ?
— … Il ne l’a pas tuée… Elle est tombée dans la cave, tu sais bien, dit le chat.
— Quand est-ce qu’il va m’annoncer la bonne nouvelle ?
— Tout a été décidé hier mais la dot ne sera versée que dans deux jours, alors je suppose que c’est pour bientôt.
La jeune femme se tut et effectua ses tâches méthodiquement. Le chat s’endormit, étonné par la docilité inhabituelle de sa maîtresse. Il songea que la perspective de quitter cette demeure inhospitalière devait lui convenir. Après tout, elle était assez intelligente pour se débarrasser de son futur mari et assez courageuse pour montrer à sa belle-famille les avantages d’avoir un cerveau pour gérer leurs affaires. Le futur beau-père était un homme bon et ouvert. Il avait accepté l’énormité de la dot autant par bonté que par calcul. Érica avait toujours eu du mal à nourrir sa famille avec le peu d’argent que son père lui donnait, mais en se débrouillant à troquer ou à faire des commissions pour les uns et les autres, elle avait toujours réussi à payer ses dettes. Le commerçant savait qu’elle était capable et courageuse. Aussi grande qu’un homme et bien bâtie, elle ferait une bonne bouchère… Et elle pourrait rendre les coups si son futur époux osait lui en donner, il en était sûr. Le chat pouvait lire dans l’esprit des hommes parfois et ce n’était pas souvent qu’il y voyait la compassion. Le père du boucher pensait offrir à la jeune fille un avenir plus brillant que celui qu’elle pouvait espérer en restant au moulin.
Le chat était serein. Après une vie dans un moulin plein de souris, la vie dans une boucherie lui apparaissait comme une promotion sociale bienvenue. Il se lécha les babines en imaginant la qualité, la variété de la viande à disposition, les odeurs de cuisine et de sang autour de lui. Il se laissa rouler sur le dos en ronronnant de plaisir.
*
Le chat était en train de chasser sous la charpente.
Érica savait toujours où il était. C’était le lien particulier qui existait entre le maître et l’étrange animal. Son père n’avait jamais été le « maître du chat ». Aucun des hommes de la maison ne l’avait jamais entendu parler. Le chat choisissait ses interlocuteurs et parfois, il trouvait un être d’exception qui l’enchaînait à lui, lui avait-il expliqué. Le chat ne comprenait pas vraiment comment ni pourquoi, mais quand cela arrivait, il ne pouvait plus partir et devait attendre que le maître meure. Le chat ne lui avait pas appris grand-chose, sauf que c’était une chance pour elle, d’avoir un allié tel que lui. Elle haussa les épaules. Son allié était en effet très puissant face à une horde de souris, reconnaissait-elle, mais elle n’avait jamais considéré les rongeurs comme une très grande menace…
Les frères étaient partis tôt ce matin-là, sans un mot. En voyant le chargement de la charrette, Érica avait deviné qu’ils allaient faire leur livraison au village.
Elle avait préparé un sac de nourriture et dans un autre, elle avait glissé un couteau de chasse qu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents