Le palais d’hiver
336 pages
Français

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Le palais d’hiver , livre ebook

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Description

Elle s’appelle Barbara, Varvara en russe. Alerte et vive d’esprit, elle est admise au service de l’impératrice Élisabeth, dans l’univers éclatant et cruel de la plus éminente cour du monde. Sous la tutelle du comte Bestoujev, chancelier et maître-espion, Varvara va parfaire son éducation, de l’art de crocheter une serrure à l’acte charnel, apprenant par-dessus tout à écouter — et à saisir l’occasion qui se présente en la personne d’une svelte princesse de Zerbst du nom de Sophie, une jeune flle enjouée appelée à devenir l’indomptable Catherine la Grande. Si la cour la destine à épouser le neveu de l’impératrice, elle caresse d’autres ambitions plus nobles et plus dangereuses, et se révèle plus rusée qu’elle ne le laisse d’abord paraître.Ce dont Sophie a besoin, c’est d’une alliée dans l’enceinte de la cour, d’une observatrice loyale qui connaît les pièges, les conspirations et la duplicité qui l’entourent. Varvara va devenir la confdente de Sophie, et ensemble, les deux jeunes femmes graviront les marches du pouvoir absolu.Avec une profusion de détails et une richesse d’émotions, Eva Stachniak dépeint l’alliance secrète qui lie Varvara à Catherine à mesure que la princesse entre dans la légende, au gré d’un mariage forcé, de séductions illicites et, enfn, d’un stupéfant coup d’État par lequel elle briguera le trône de l’Empire russe.Étayé de recherches scrupuleuses, porté par une écriture magnifque, Le palais d’Hiver nous laisse irrésistiblement entrevoir par le trou de la serrure l’un des plus grands récits de l’histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2016
Nombre de lectures 39
EAN13 9782897670900
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le palais d’Hiver est une œuvre de fiction historique. Excepté les personnes, les événements et les lieux bien connus qui figurent dans ce récit, tous les noms, personnages, lieux et événements sont l’œuvre imaginaire de l’auteure ou cités ici à titre fictif. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement accidentelle.
Ce livre est vendu à la condition qu’il ne soit pas, par voie commerciale ou autre, prêté, revendu, loué ou autrement diffusé sans l’autorisation préalable de l’éditeur, sous un quelconque format autre que celui dans lequel il est publié et sans l’imposition à l’acquéreur d’une condition semblable qui englobe celle ici formulée.
Copyright © 2012 Eva Stachniak
Titre original anglais : The Winter Palace
Copyright © 2016 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Bantam Books, une division de Random House Inc. New York, NY
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Marianne Champagne
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Féminin pluriel
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89767-088-7
ISBN PDF numérique 978-2-89767-089-4
ISBN ePub 978-2-89767-090-0
Première impression : 2016
Dépôt légal : 2016
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Imprimé au Canada


Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Stachniak, Eva, 1952-
[Winter Palace. Français]
Le palais d’Hiver : un roman qui met en scène Catherine la Grande
Traduction de : The Winter Palace.
Suivi de : L’impératrice de la nuit.
ISBN 978-2-89767-088-7
1. Catherine II, impératrice de Russie, 1729-1796 - Romans, nouvelles, etc. 2. Russie - Histoire - Catherine II, 1762-1796 - Romans, nouvelles, etc. I. Champagne, Marianne. II. Titre. III. Titre : Winter Palace. Français.
PS8587.T234W5514 2016 C813’.6C2015-942635-9
PS9587.T234W5514 2016

Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com


Pour Szymon et Chizuko


Saint-Pétersbourg, 17 octobre 1756
Trois personnes qui ne quittent jamais sa chambre, et qui ne savent rien l’une de l’autre, m’informent de ce qu’il s’y passe, et elles ne manqueront pas de m’aviser lorsque viendra le moment crucial.
—Extrait d’une lettre de la grande-duchesse de toutes les Russies (future Catherine la Grande) au Sir Hanbury-Williams, ambassadeur britannique à la cour de l’impératrice Élisabeth
L es espions qui sortent de l’anonymat sont ceux que l’on démasque ou qui se révèlent par eux-mêmes. Les premiers sont assez idiots pour laisser derrière eux un sillage de paroles, les seconds ont des raisons qui leur sont personnelles.
Peut-être souhaitent-ils faire leurs aveux parce qu’ils n’ont rien d’autre que les arides souvenirs de leur propre importance. Ou peut-être souhaitent-ils nous mettre en garde.
J’étais une langue , une gazette , porteuse de « la vérité des murmures ». Je connaissais l’existence des livres creux, d es cof fres à double fond et des méandreux corridors secrets. Je savais ouvrir les tiroirs dissimulés de votre secrétaire et décacheter votre lettre en faisant croire que personne n’y avait touché. J’avais visité votre chambre, laissant la mèche de cheveux autour de votre serrure telle que vous l’aviez nouée. Si le silence de la nuit avait votre confiance, j’entendais vos secrets.
Je repérais les oreilles rouges et les joues rosies, les notes de papier qui glissent dans le tube d’un musicien, les mains qui brûlent de plonger dans les poches d’un autre, les visites trop fréquentes et hâtives d’un bijoutier ou d’une couturière. J’étais au courant des jupes de cuir sous les robes élégantes, qui retenaient les filets d’urine, des servantes qui enfouissaient au jardin des chiffons imprégnés de sang, des halètements frénétiques qui ne pouvaient effaroucher la mort.
Si l’odeur de la peur m’était imperceptible, j’en discern ais l es signaux : le pouls qui s’accélère, les yeux qui s’écarquillent, les mains qui se mettent à trembler, les visages qui prennent une teinte livide. Les paroles sèches, les silences trop longs. J’ai vu la frayeur gagner des salles où le moindre murmure était suspect, le moindre geste, ou l’absence de geste, consigné pour un usage ultérieur.
J’ai vu l’effet de la peur sur nos cœurs.


UN
1743-1744
J ’aurais pu la mettre en garde à son arrivée en Russie, cette princesse allemande sans importance venue de Zerbst, une ville guère plus grande que le jardin d’Été de Saint-Pétersbourg, cette frêle jeune fille qui se ferait un jour appeler Catherine.
Cette cour est pour vous un monde nouveau, lui aurais-je dit, insaisissable. Ne vous méprenez pas sur les regards tendres et les mots flatteurs, les promesses de splendeur et de triomphe. Ici, les espoirs s’étiolent et partent en fumée. Ici, les rêves finissent en cendres.
Elle vous a déjà conquise, notre impératrice, aurais-je poursuivi. Par sa simplicité, la douce caresse de sa main, les larmes qu’elle a essuyées la première fois qu’elle vous a vue. Par la vivacité de son discours et de ses gestes, sa prompte impatience à l’égard des convenances. Comme l’impératrice Élisabeth Petrovna est aimable, comme elle paraît sincère ! avez-vous dit avec d’aut res — bien d’autres, en vérité. Mais la franchise peut être un masque, un déguisement, ainsi que le découvrit son prédécesseur, bien trop tardivement.
Trois ans plus tôt, notre charmante tsarine n’était qu’une jeune princesse à la cour d’Ivan VI et de sa mère, le bébé empereur et la régente. On comptait un fiancé emporté par la variole et d’autres prétendants que diverses intrigues politiques avai ent écartés, au point qu’à trente-deux ans, sans mari, la benjamine de Pierre le Grand avait raté sa chance d’accéder au trône. Tous voyaient en Élisabeth Petrovna une femme désinvolte et frivole, empêtrée dans les subtilités de ses pas de danse et la coupe de ses robes de bal — tous sauf quelques-uns, qui gardaient les yeux grand ouverts, qui pariaient sur le sang de son père.
Les Français la surnomment « Élisabeth la Clémente », car la veille de son accès au trône de Russie qu’elle déroba à Ivan VI, elle jura sur l’icône de saint Nicolas, le faiseur de miracles, que personne ne serait mis à mort sous son règne. Fidèle à sa promesse, le jour du coup d’État, elle empêcha la garde du palais de trancher la gorge du petit Ivan. Élisabeth extirpa le bébé empereur de son berceau, baisa les joues roses du nourrisson en larmes, le rendit à sa mère et les fit enfermer tous deux à perpétuité.
Elle aime nous entendre répéter qu’il n’y a pas eu la moindre tête coupée depuis sa prise de pouvoir, mais nous défend de mentionner les langues et les oreilles, les dos lacérés comme d e la vian de par le knout — le fouet du bourreau —, les prisonniers cloués à une planche et jetés dans l’eau glacée d’une rivière. La clémence, elle aussi, permet la duperie.
Ici, à la cour de Russie, j’aurais pu mettre en garde la jolie novice venue de Zerbst que la vie est un jeu, et chaque joueur, un tricheur. Tout le monde s’observe. Nulle part en ce palais n’est-on véritablement seul. Derrière ces murs se cachent des corr idors, un labyrinthe de corridors. À ceux qui les connaissent, les passages secrets permettent d’aller là où personne ne les y attend. Les panneaux s’ouvrent, les étagères bougent, les bruits courent le long de conduits invisibles. La moindre parole peut être répétée et retournée contre vous. Le m oindre ami de confiance peut vous trahir.
On fouillera vos coffres. Les doubles fonds et les livres creux ne garderont pas bien longtemps leurs secrets. On copiera vos lettres avant de les acheminer. Si votre domestique se plaint que l’un de vos vêtements intimes a disparu, c’est peut-être qu’on désire conserver votre odeur dans une bouteille scellée avec l’idée qu’un chien de meute puisse un jour flairer votre présence.
Gardez la main sur votre poche. Perfectionnez l’art de la duperie. Lorsqu’on vous interroge, même en plaisantant, même en passant, vous n’avez que quelques secondes pour dissimuler vos pensées, pour vous fendre l’âme et cacher ce que vous n e so uhaitez pas divulguer. Les yeux et les oreilles d’un enquêteur sont sans égal.
Écoutez-moi.
Je sais.
Le plus dangereux des espions est celui que l’on ne soupçonne pas.
Dès lors qu’elle s’empara du trône de Russie, l’impératrice Élisabeth afficha haut et fort sa volonté de gouverner seule, sans époux. Puisqu’elle n’aurait pas d’enfant pour lui succéder, elle fit venir le fils orphelin de sa sœur, Karl Peter Ulrich, duc de Holstein. Lorsqu’on lui présenta le jeune duc, grand et maigre, les yeux rouges d’épuisement au terme du long voyage, elle le

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