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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 20 janvier 2016 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782764430552 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 3 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
De la même auteure
Romans
SÉRIE COUP SUR COUP
Coup sur coup, Tome 3 – Coup de maître ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2015.
Coup sur coup, Tome 2 – Coup d’envoi ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2014.
Coup sur coup, Tome 1 – Coup de foudre ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2014.
SÉRIE POUR LES SANS-VOIX
Pour les sans-voix, Volet 3 – Une place au soleil ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2013.
Pour les sans-voix, Volet 2 – Paysages éclatés ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2012.
Pour les sans-voix, Volet 1 – La Jeunesse en feu ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2011.
SÉRIE AU BOUT DE L’EXIL
Au bout de l’exil, Tome 3 – L’Insoutenable vérité ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2010.
Au bout de l’exil, Tome 2 – Les Méandres du destin ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2010.
Au bout de l’exil, Tome 1 – La Grande Illusion ,
Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2009.
Mon cri pour toi , Éditions Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2008.
SÉRIE D’UN SILENCE À L’AUTRE
D’un silence à l’autre, Tome III – Les promesses de l’aube , Éditions JCL, 2007.
D’un silence à l’autre, Tome II – La lumière des mots , Éditions JCL, 2007.
D’un silence à l’autre, Tome I – Le temps des orages , Éditions JCL, 2006.
Jardins interdits , Éditions JCL, 2005.
Les Lendemains de novembre , Éditions JCL, 2004.
Plume et pinceaux , Éditions JCL, 2002.
Clé de cœur , Éditions JCL, 2000.
Contes
Contes de Noël pour les petits et les grands , Éditions Québec Amérique, album, 2012.
Récit
Mon grand , Éditions JCL, 2003.
Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice
Conception graphique : Julie Villemaire
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Isabelle Rolland et Isabelle Pauzé
En couverture : Shutterstock / nodff
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Duff, Micheline
Le passé recomposé
(Tous continents)
ISBN 978-2-7644-3053-8 (vol. 1) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3054-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3055-2 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8557.U283P37 2016 C843’.6 C2015-942247-7
PS9557.U283P37 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com
À mon père, Onil Duff, dont on a célébré les 101 ans le 23 juillet 2015. Il compte actuellement 4 enfants, 10 petits-enfants et 17 arrière-petits-enfants.
Mis à part le contexte historique authentique, et bien qu’ils soient inspirés de la réalité et aient fait l’objet de recherches sérieuses, certains personnages et événements décrits dans ce roman sont fictifs.
Qui s’embarrasse à regretter le passé perd le présent et risque l’avenir. Francisco de Quevedo
Chapitre 1
Lengsfeld, région d’Eisenach, au centre de l’Allemagne, août 1775.
À la fin d’un après-midi torride, une charrette conduite par une jeune fille s’arrêta brusquement à l’extrémité d’un terrain en friche, où un homme semblait se reposer.
Eh ! Johann Adam, tu dors !
Qu’est-ce que tu fais là, toi ? répondit le jeune homme en ouvrant les yeux.
Bien… Je reviens de chez ma grand-mère et j’ai pensé te ramener chez toi. Ce sera bientôt l’heure du souper et ça t’évitera de rentrer à pied.
Affalé au pied de l’un des grands chênes délimitant un boisé, Johann Adam haletait, incapable de reprendre son souffle. Il n’en pouvait plus. Le front trempé de sueur, le dos courbaturé et les mains moites, il fixait d’un regard hostile le lopin de terre que son père lui avait demandé de défricher depuis le début de l’été.
Seulement aujourd’hui, il avait abattu à coups de hache au moins une dizaine d’arbres et un nombre incalculable d’arbustes et de hautes herbes. Puis il avait débité et porté le tout sur le côté du terrain. Demain, il lui faudrait atteler le cheval et arracher chacune des souches enracinées profondément depuis des millénaires dans le sol durci par le temps. Il lui resterait les pierres à éliminer une à une, en plus d’une dure et intense session de bêchage, afin de rendre cet espace propice à la culture dès l’année prochaine. Le jour suivant, il recommencerait à défricher une autre portion un peu plus loin, et ce, jusqu’aux premiers signes de l’automne. Ouf !
Il aimait la nature, pourtant, et de s’y plonger corps et âme lui procurait un certain bonheur. Il détestait par contre les travaux des champs. Les humains qui y vivaient et s’y débattaient pour leur survie l’intéressaient bien davantage que ces mottes de terre et ces buttes récalcitrantes. À vrai dire, il n’en pouvait plus.
J’accepte avec plaisir, ma petite Harriet. Je te trouve pas mal gentille !
À la vérité, il la trouvait non seulement pas mal gentille, mais pas mal belle aussi. Malheureusement, elle n’avait que quinze ans. Mieux valait la laisser vieillir pendant qu’il terminerait ses études avant de songer au mariage. Bien sûr, de temps à autre, il lui volait un petit baiser ici et là, sans plus. Il n’était pas question, pour le moment, de profiter des charmes de sa jolie voisine, même si parfois l’envie le prenait fortement.
Johann Adam grimpa dans la charrette et poussa un long soupir où l’écœurement l’emportait sur l’épuisement. Encore s’il recevait l’aide de quelqu’un pour accomplir toutes ses corvées. Qui sait, un ami, un voisin, un frère… Hélas, non ! Ses amis se trouvaient tous à Leipzig, préoccupés par bien autre chose que les labours. Des voisins, il n’y en avait guère de ce côté du village à part la famille d’Harriet, débordante de jeunes enfants elle aussi. Quant à son propre père, il travaillait dans des champs plus éloignés. Et son unique frère suffisamment grand et fort pour l’assister avait péri l’année dernière, emporté par un mal mystérieux et incurable.
Ce triste événement avait conforté Johann Adam dans son intention de retourner dès septembre au département de médecine de l’Université de Leipzig, afin d’y poursuivre ses études entreprises durant quelques mois, l’hiver précédent. Une fois cette prochaine année terminée, il ne lui resterait qu’une période de tutorat en chirurgie à compléter auprès d’un mentor récemment diplômé.
Il faut dire que la médecine et la chirurgie avaient existé séparément pendant des siècles dans les différents pays d’Europe, jusqu’au milieu des années 1750. Auparavant, si les médecins relevaient de l’université, les futurs chirurgiens, eux, devaient recevoir une formation indépendante auprès d’une corporation, même s’ils allaient assumer presque exclusivement les soins de santé publique. Depuis quelques années, cependant, la fusion des deux spécialités commençait à s’imposer et devenait de plus en plus l’apanage d’une fraction du corps médical.
Parmi les premiers à obtempérer à ce nouveau code déontologique, Johann Adam pourrait ensuite assurer la santé de son entourage, à la fois qualifié comme médecin et comme chirurgien, en plus d’empocher suffisamment d’argent pour gagner sa vie. Enfin, son père menuisier et lui pourraient se dispenser d’un surplus de tâches dont ils se passeraient bien, soit celle de défricher et de cultiver davantage de lots afin de subvenir aux besoins de la très nombreuse famille Thofft.
Tous ses frères et sœurs étaient encore trop jeunes pour vaquer avec Johann Adam et ses parents aux durs travaux de la terre. Son paternel, maintenant dans la quarantaine, ne fournissait pas à tous les nourrir, les vêtir, les soigner et les faire instruire, d’abord à la petite école du village, puis au collège de la ville voisine. À vrai dire, il peinait à cœur de jour dans les champs environnants, en plus d’exécuter, ici et là, quelques contrats occasionnels de menuiserie. Sa femme, Marguerite, en vingt ans de mariage, avait mis au monde pas moins de dix enfants dont Johann Adam était l’aîné, suivi de son frère Hans, dramatiquement décédé dernièrement en l’espace de deux jours. Trois filles et cinq autres garçons, dont deux morts à la naissance, étaient venus compléter la famille par la suite.
Originaire de Glasgow en Écosse, le père, Henry McDuff, avait émigré en Allemagne à l’âge de dix-huit ans et il avait transformé son nom en celui de Heinrich Thofft, à consonance plus germanique. À la vérité, le jeune homme, convaincu de son innocence, fuyait la justice écossaise dans l’espoir de ne jamais être repéré dans son lointain pays d’adoption. À ce moment-là, on le poursuivait pour un délit qu’il jurait n’avoir aucunement commis. Une fois rendu dans la contrée des Germains, il n’avait pas tardé à transformer son nom, puis à épouser une Allemande et à fonder un foyer sans que l’ombre d’un doute soit jamais soulevé.
Environ deux ans auparavant, Johann Adam avait osé questionner son père sur ce passé plutôt obscu
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