Le secret de Victoria

Helenkay Dimon

Description

Quand la principale animatrice de l’émission canadienne, Naked News, a choisi le pseudonyme de «Victoria Sinclair» pour lancer son audacieuse chronique sur les nouvelles du monde, elle ne se doutait pas que des millions de personnes ne se connecteraient que pour la regarder artistement se dévêtir devant la caméra. Mais, derrière chaque alter ego, il y a une vraie personne, souvent cachée aux yeux du public, et «Victoria» cache bien des choses…
Élevée dans une famille d’artistes et d’intellectuels, la future Victoria excellait à
l’école autant que dans les enseignements de son excentrique grand-mère. Mais sa
véritable éducation se produit au lycée, grâce à un beau bagarreur plutôt doué qui lui donne son coeur, son corps et son âme… et se retrouve anéanti lorsqu’il perd la fille
dont il est fou à cause de rêves et d’ambitions trop grands pour leur petite ville canadienne. Ces ambitions se réalisent à Toronto, alors qu’elle grimpe les échelons de son entreprise et tombe sous le charme d’un homme plus âgé et expérimenté. Il orchestre sa transformation, la faisant passer d’une timide brillante en tailleur à une sirène sensuelle nommée Victoria Sinclair. Avec une voix enjôleuse et vraisemblablement rien d’autre à perdre que ses vêtements, Victoria n’est pas aussi bien dans sa peau que sa légion grandissante de fans ne l’imagine. Victoria a un secret… et même plusieurs. Alors, quand un coup du sort ramène Paul dans sa vie, celui-ci reconnaîtra-t-il la fille qu’elle était autrefois? Et elle?

Sujets

• Romance contemporaine
• Fiction
• Romance
• Contemporary

Informations

• Publié par: Éditions AdA
• Date de parution: 06 mai 2014
• Nombre de lectures: 67
• EAN13: 9782897338206
• Langue: Français

Extrait

Copyright © 2011 Health Communications, Inc.
Titre original anglais : Victoria’s Got a Secret
Copyright © 2014 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Health Communications Inc., Deerfield Beach, Florida, USA.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Éditeur : François Doucet
Traduction : Marie de Lafont et Sophie Beaume
Révision linguistique : Daniel Picard
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Catherine Vallée-Dumas
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89733-818-3
ISBN PDF numérique 978-2-89733-819-0
ISBN ePub 978-2-89733-820-6
Première impression : 2014
Dépôt légal : 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada

Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Dimon, HelenKay

[Victoria’s got a secret. Français]
Le secret de Victoria
(Amours vraies ; 5)
Traduction de : Victoria’s got a secret.
ISBN 978-2-89733-818-3
I. Beaume, Sophie, 1968- . II. Titre. III. Titre : Victoria’s got a secret. Français. IV. Collection : Amours vraies ; 5.

PS3604.I46V5214 2014 813’.6 C2014-940804-8
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Prologue
* * *
Cette fois, c’était différent. Elle prenait les décisions et fixait les limites. Il était bien fini le temps où elle ne pouvait agir qu’en fonction des fantasmes d’un autre. Désormais, sa vie allait tourner autour de sa propre volonté .
Son corps. Son esprit. Ses choix.
Elle pouvait rester ou partir, et elle choisit de rester. Le nouveau bureau, et tout ce qui l’accompagnait, le titre ronflant et les responsabilités grandissantes, en témoignaient. Ainsi que l’épaisse pile de papiers entassés devant elle.
Spontanément, elle traça du bout des doigts la ligne réservée à la signature sur le contrat de travail et ne put réprimer un sourire. L’encre bleue avait séché depuis des jours, mais sa déclaration tacite lui martelait encore l’esprit.
Elle avait passé la première partie de sa carrière à Naked News en se faisant une image, en créant un personnage, en devenant Victoria Sinclair, la seule, l’unique. À l’époque, quand on l’interviewait, elle racontait comment les femmes qui retiraient leurs vêtements, tout en présentant les actualités, figuraient l’alliance parfaite de la jolie femme et de l’information.
Elle y croyait, autant qu’à ce concept et, bien sûr, à l’ensemble des personnes qui dirigeaient Naked News. Elle avait profité de chacune de ses nombreuses apparitions dans les débats télévisés, autant que dans les dîners privés, pour plaider sa cause auprès des gens, qu’elle les connaisse ou non. Mais, dans un sens, elle n’avait fait qu’en parler. Maintenant, elle vivait ses paroles.
Victoria Sinclair passait d’un rôle qu’elle avait joué à quelque chose de plus. Un élément de l’ensemble. La partie qui trouvait sa force de l’intérieur et son savoir de la vie, aussi bien que les pages d’un livre. Elle s’était d’abord cachée derrière le personnage, puis elle l’avait refoulé. Maintenant, elle allait l’alimenter, comprenant son pouvoir et la nécessité de l’exploiter.
Sa grand-mère, que la famille appelait la Duchesse, lui avait appris à respecter son corps et à utiliser son esprit. La Duchesse martelait qu’une femme pouvait prétendre à tout ce qu’elle voulait, sans devoir abandonner une partie de son âme pour parvenir à ses fins.
La Duchesse avait raison.
Un
* * *
On ne choisit pas l’amour. C’est lui qui vous choisit.
— Grand-mère Gladys, la Duchesse
Elle l’avait vu non loin de l’école secondaire Saint-Clair. Ses cheveux blond foncé lui tombaient sur les oreilles, lui donnant l’air d’un musicien séduisant et songeur, malgré son large sourire. C’était le genre de type qui s’entendait avec tout le monde, passant aisément des sportifs aux personnes populaires jusqu’aux artistes bohèmes.
Il s’appelait Paul et avait un an de plus qu’elle. Un voile de mystère l’entourait, qui ne le rendait que plus attirant. Rien ne valait un brin d’expérience et l’accès à une voiture pour rendre un garçon intéressant. Si, en plus, il était mignon, ça ne gâchait rien.
Jennifer le trouvait plutôt charmant avec cette étincelle diabolique dans ses yeux verts. Mais elle gardait un souvenir impérissable du moment où elle l’avait touché. Ces longs doigts, cette poigne ferme. Ça s’était passé en s econdaire 3, quand le professeur de gymnastique avait formé des couples pour une danse carrée.
Il avait couru vers elle en veste de cuir, avec un jean délavé qui lui serrait assez les cuisses pour montrer son amour du sport et de l’activité physique. Quand il avait posé les bras sur les siens, elle avait senti son cœur s’emballer. Elle avait déjà embrassé un garçon dans un camp, mais, cette fois-ci, ce contact peau contre peau lui avait coupé le souffle.
Avec Paul, elle n’avait pas l’impression de se couvrir de ridicule à tournoyer ainsi en cercle. Le monde virevoltait autour d’elle alors qu’ils tapaient des mains et des talons. Si seulement cette danse avait pu durer éternellement !
Mais cette rencontre, quelques mois plus tard, était bien différente. Pas d’étudiants rieurs ni de musique médiocre. Ils étaient seuls dans la chambre de Paul.
D’habitude, la grande sœur de Jennifer, Heather, acceptait de l’avoir dans les pattes quand elle sortait, mais, cette fois, elle avait préféré passer la soirée avec son petit ami. Après tout, c’était le 31 décembre. En principe, Jennifer aurait dû protester de se voir ainsi abandonnée, mais Heather s’était arrangée pour organiser une rencontre en la déposant à la maison de Paul.
La neige tombait dans le vent glacial qui soufflait du lac Huron et enveloppait Sarnia, la ville portuaire dans le sud de l’Ontario, où ils habitaient. La musique de Pink Floyd résonnait en écho sur les murs du sombre sous-sol.
Après avoir passé des heures à parler, lui à raconter sa dernière randonnée et à évoquer ses groupes préférés, elle à décrire sa famille excentrique qui ne jurait que par l’apprentissage et la lecture, tous deux poussèrent un grand soupir et se regardèrent. Voilà un bon moment qu’ils se parlaient l’un près de l’autre, la tête baissée, leurs mains se touchant.
Il ne se conduisait pas comme les autres garçons de l’école. Il l’écoutait, semblait accorder de l’importance à ses paroles, la comprendre mieux qu’aucun de ceux qu’elle connaissait.
Pour briser le charme qu’elle sentait se tisser entre eux, elle porta un regard circulaire sur la pièce déserte. Personne ne les avait dérangés. Pas de parents pour les séparer ou la prier de rentrer à la maison. Si cela s’était passé chez elle, son père serait venu jeter un œil plus d’une fois ou se serait même installé à côté jusqu’à faire fuir Paul.
Mais rien dans cette pièce ni dans les moments qu’ils vivaient ne lui rappelait quoi que ce soit de sa vie normale. Elle habitait une maison pleine de livres dans tous les coins, sur chaque étagère, avec un piano au centre. Elle y passait des jours peuplés de musique et de discussions enflammées où elle prenait toujours un parti tandis que sa mère adoptait l’autre.
Chez Paul, le cadre de vie semblait plutôt solitaire. Calme et obscur. Le rembourrage dépassait des bords effilochés des coussins. Le tapis était tellement usé qu’on apercevait parfois le ciment dessous. C’était la chaîne hi-fi qui semblait avoir le plus de valeur dans cette pièce.
— Où sont les autres ? demanda-t-elle.
— Partis.
Réponse typique de Paul, courte, un rien sibylline, mais énoncée d’une voix rieuse.
— C’est clair, ajouta-t-elle.
— Pardon ?
— Tu es seul, non ?
— Non.
— Vraiment ?
Il lui jeta un regard, du genre « tu as perdu ».
— Tu es là.
— Eh oui.
Elle laissa traîner un instant ses yeux sur le lit avant de revenir vers lui.
— Tes parents te laissent dormir ici ?
— Oui.
— Seul ?
— J’aime bien être tranquille, dit-il sans vraiment répondre à sa question.
— Qu’est-ce que c’est, ça ?
Elle se leva pour aller regarder de plus près l’étrange assortiment de trésors alignés sur la commode et passa la main sur chacun.
— Rien.
Comme il allait se détourner, elle l’attrapa par la manche.
— Non, s’il te plaît, dis-moi.
Il haussa les épaules.
— Qu’est-ce que ça peut te faire ?
Comme si elle n’attachait pas d’importance à tout ce qui pouvait le concerner ! Elle qui griffonnait son nom dans un calepin… Le seul fait de voir son visage dans les couloirs de l’école lui faisait bondir le cœur.
Bien sûr qu’elle y attachait de l’importance. Au point de ne plus cesser de penser à lui.
— Allez, dis-moi !
Mais il ne répondit pas, se mordit les lèvres, allant jusqu’à lui jeter un coup d’œil de travers. Finalement, il s’éclaircit la gorge.
— C’est tout ce qui compte pour moi, confia-t-il.
— Ah !
Elle hésita, secoua la tête, puis ajouta :
— C’est vrai que je ne comprends pas.
Il prit les gravillons et caressa la rose séchée avec une déférence qui lui donnait beaucoup plus que 16 ans.
— Ça vient de la tombe de Marie.
Sa voix se brisa, et son visage d’habitude rayonnant se figea.