Le Serment

Caroline G.

Description

Un bébé ? Célia et Bastien en ont toujours rêvé ! Alors, quand le miracle se produit, le jeune couple est aux anges. Mais parfois, le destin transforme la vie en cauchemar, et Célia doit faire face au décès brutal de son mari.

Enceinte, renfermée et malheureuse, elle refuse toute aide extérieure.

Mais Giovanni, son ami d’enfance et meilleur ami de Bastien, va s’imposer dans sa vie et tenter de respecter une vieille promesse faite dans la cour de récré : ne jamais se quitter, toujours être présents les uns pour les autres. Pas évident lorsque Célia s’obstine à le repousser, d’autant qu’il doit composer avec sa carrière militaire et la naissance de Lilou, à qui il voue déjà un amour sans bornes.

Et quand leurs sentiments émergent de ce chaos, c’est toute la culpabilité qui bouscule leur quotidien. Vont-ils pouvoir y faire face ?

Sujets

• Littérature
• Militaire
• Mort
• Fiction
• Deuil
• Romance
• Époque contemporaine
• Military
• Arma people

Informations

• Publié par: plumes-du-web
• Nombre de lectures: 13
• EAN13: 9782381510347
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

© Caroline G., 2021
© Éditions Plumes du Web, 2021
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-034-7

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À toi, qui me manques un peu plus chaque jour.
À toi, qui ne pourras jamais lire ces mots.
À toi, parti bien trop tôt.
Je t’aime, papa.
1.
Célia

Debout face au miroir de ma salle de bains, je fixe mon reflet en essayant de calmer les palpitations de mon cœur. Mes mains sont moites et tremblent sans que je puisse y faire quoi que ce soit.
Le petit bâtonnet sur lequel je viens de faire pipi est posé sur le rebord du lavabo et je n’ose pas le retourner pour lire le résultat. Une barre, c’est le désespoir. Deux barres, au contraire, ce sera le début d’une nouvelle vie et la consécration de notre amour.
Avec Bastien, cela fait plus de six mois que nous essayons d’avoir un enfant et aujourd’hui, j’ai l’espoir d’avoir enfin un résultat positif.
Tandis que je m’observe toujours, j’en profite pour faire un petit état des lieux de mon visage. La fatigue de ces dernières semaines – due au fait de ne penser qu’à ça, au point de ne plus en dormir – se manifeste par de beaux cernes violacés sous mes yeux bleus. Je n’ai que vingt-six ans et pourtant, j’aperçois déjà quelques ridules. D’un geste vif, je passe mes mains sous l’eau, m’en asperge la figure en la frottant énergiquement, puis attrape un élastique et attache mes longs cheveux couleur chocolat en un chignon complètement désordonné. Il est sept heures du matin et avec le stress qui m’habite actuellement, je ne suis pas d’humeur à faire plus.
Raide comme un piquet, je souffle un bon coup avant de saisir avec délicatesse le test de grossesse. Je le retourne et l’amène lentement devant mes yeux. Au moment où je vois les deux barres, mon cœur tambourine dans ma cage thoracique, jusqu’à avoir l’impression qu’il va en sortir.
Je suis enceinte ! Oh, mon Dieu, nous avons réussi !
Des larmes de joie coulent le long de mes joues et je ne fais rien pour les retenir. Ce jour tant attendu est enfin arrivé. Bastien et moi allons avoir un bébé ! Un bout de chacun, pour ne garder que le meilleur de nous deux.
Soulagée, heureuse et émue, je ne perds pas de temps pour le rejoindre dans notre chambre et le lui annoncer.
Alors que j’entre dans la pièce, je le regarde dormir. Il est magnifique. Ses cheveux blonds mi-longs sont éparpillés sur l’oreiller et ses bras sont levés de chaque côté de son visage angélique. Le drap blanc qui le recouvre ne me laisse voir que son torse, mais cela suffit amplement à me donner envie de me blottir contre lui. Grand et fin, on ne peut pas dire qu’il soit très musclé, mais je l’aime tel qu’il est. Lui et moi, nous nous connaissons depuis l’école primaire. Il est mon amant, mais aussi mon meilleur ami. Il l’a toujours été. Entre nous, c’est comme une évidence. Avec seulement deux ans d’écart et habitant dans le même quartier, nous avons grandi côte à côte, appris à nous connaître, et nous ne nous sommes jamais quittés. Si au début, nous n’étions que des amis, nous avons commencé à flirter au collège et notre relation n’a vraiment été sérieuse qu’à notre entrée au lycée. Dès la fin de nos études, nous avons emménagé ensemble, puis nous nous sommes mariés.
Personne dans notre entourage ne nous a reproché d’aller trop vite. Ce n’était pas comme si c’était une surprise. Nos parents ont toujours su que ça finirait de cette façon.
Depuis, je suis la plus heureuse des femmes et aujourd’hui, alors que je passe doucement ma main sur mon ventre plat, je sais que le futur sera encore plus beau que tout ce que nous avons vécu jusque-là.
Tandis que j’avance sur la pointe des pieds et me glisse dans le lit, je l’enlace et pose ma tête dans son cou pour l’embrasser dans ce creux que j’aime tant.
Déjà réveillée, mon ange ? demande-t-il de sa voix rauque.
Alors qu’il est encore tout ensommeillé, il se positionne sur le flanc, ouvre ses yeux avec difficulté, puis fixe ses magnifiques iris noisette aux miens.
Je n’arrivais plus à dormir.
Toi ? La plus grande marmotte que je connaisse ? réplique-t-il.
Suspicieux, il arque un sourcil.
Eeeeh ! râlé-je. Ce matin, c’est différent.
Ma petite moue boudeuse pique sa curiosité, alors il s’assied rapidement et pose une main sous mon menton tout en caressant mes lèvres de la pulpe de son pouce.
Explique, lâche-t-il d’un air sérieux.
J’avale ma salive et prends une grande inspiration, mais je laisse planer le suspense encore un peu.
Bébé, crache le morceau ou je te chatouille jusqu’à ce que tu me dises tout, me menace-t-il d’un air canaille.
Le surnom qu’il a employé me fait sourire de plus belle.
Ah, bah tu ne crois pas si bien dire, à me nommer de la sorte…
Calme, je n’ajoute rien et attends qu’il comprenne.
Beaucoup auraient annoncé une nouvelle pareille à leur mari en préparant une surprise, un test de grossesse caché dans un body ou ce genre de chose, mais je suis bien trop impatiente pour cela.
Quoi ?! s’écrie-t-il.
D’un geste rapide, il attrape mes mains pour les joindre entre elles, comme une prière.
Tu es sérieuse ? Tu… tu es enceinte ?
Prise par l’émotion, je n’arrive pas à articuler un seul mot, alors j’acquiesce simplement.
Oh, mon Dieu, ma puce ! On a réussi ! On va avoir un bébé ! Notre bébé !
Fou de joie, il se rapproche de moi et m’embrasse fougueusement.
Si tu savais à quel point je t’aime, susurre-t-il contre mes lèvres rougies par son baiser endiablé. Tu es la femme de ma vie, je l’ai toujours su...
Les mots qu’il me murmure me chamboulent totalement. Il ne m’apprend rien, je connais la force de son amour, mais les hormones plus sa joie me font complètement craquer. Les larmes dévalent mes joues sans retenue et lorsque je le regarde, je le découvre dans le même état que moi.
Oh, mon chéri…, chuchoté-je en me blottissant contre lui, je t’aime comme une folle. Tu seras un papa extraordinaire. Il n’y a pas un seul autre homme avec qui j’aurais voulu vivre ça.
Épuisée par la courte nuit que j’ai passée et les émotions de ces dernières minutes, je m’allonge sur le dos.
Bastien, qui sourit depuis tout à l’heure, met ses mains de chaque côté de mon ventre et y dépose un léger baiser.
Papa t’aime déjà très fort, mon bébé.
Depuis que nous sommes petits, il a toujours été un garçon doux et attentionné. Je sais donc par expérience que notre enfant ne manquera de rien avec un père comme lui.
Une heure plus tard, bien que nous soyons tous les deux sur un nuage, nous nous préparons tout de même pour aller travailler. Pour ne jamais nous quitter, nous avons suivi le même cursus scolaire, mais quand il est devenu professeur de sport dans un lycée, j’ai préféré m’orienter vers la musculation, et je suis à présent coach sportif dans une salle de notre quartier.
Sur le seuil de la porte, alors que je le regarde monter sur sa moto, je ferme à clé et m’approche de lui avant qu’il enfile son casque.
Je vais passer au laboratoire pour aller faire une prise de sang. J’ai toujours l’ordonnance de ma gynécologue dans mon sac. Comme ça, nous aurons les résultats en fin d’après-midi, lui expliqué-je.
Attends, s’exclame-t-il en attrapant mon bras. Il se pourrait que tu ne sois pas enceinte, en fin de compte ?
À la façon dont il me questionne, je devine que cette idée l’angoisse.
Le test de grossesse urinaire n’est pas fiable à cent pour cent, avoué-je. Mais ne t’inquiète pas, les faux positifs sont tout de même très rares. Je t’enverrai un message ou t’appellerai, si j’ai le temps, pour te tenir au courant.
Je vois bien que ma réponse ne le satisfait pas et qu’il stresse toujours, alors je passe ma main dans ses cheveux et l’embrasse tendrement.
Je suis certaine de l’être, chéri. Je le ressens. Cette prise de sang est juste une formalité, le rassuré-je en lui faisant un clin d’œil.
Bien ! J’attends ton message, dans ce cas. Passe une bonne journée, ma puce.
Après avoir déposé un léger baiser sur mon front, il enfile son casque, démarre son bolide et disparaît au coin de la rue. Le lycée dans lequel il travaille est à plusieurs kilomètres. Quant à moi, je n’ai que quelques mètres à faire. M&#