Les Amants de la mer de Chine
294 pages
Français

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Les Amants de la mer de Chine , livre ebook

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Description


Shanghai, 1861


Dans une Chine ravagée par les guerres de l'Opium, Jonathan se retrouve livré à lui-même lorsque sa mère disparaît sans laisser de traces. Confié aux bons soins d'un orphelinat tenu par un couple de britanniques, c'est là qu'il fait la rencontre qui bouleversa toute sa vie.


À peine plus âgé que lui et fils du joaillier le plus réputé de Shanghai, Bao tombe immédiatement sous le charme des longs cheveux blonds et de la discrétion du jeune orphelin. Les années passant, cette amitié d'enfant se transforme en une passion d'une toute autre nature que rien ne démentira.


Mais en dépit de la bénédiction d'un mystérieux dieu et de ses guerriers dragons qui semblent veiller sur eux, secrets, tragédies et duperies n'auront de cesse de séparer les deux amants. Des palais de Shanghai jusqu'aux confins les plus reculés de la jungle chinoise, Bao et Jonathan devront apprendre à ne compter que sur eux-mêmes pour percer le secret de Qinqiè Aiqing. Et pourquoi pas, enfin découvrir cette terre promise à ceux dont la société réprouve les amours ?



Seconde édition


#Romance Historique #Légendes #Asie #Romance MM #Aventure #Voyage

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mars 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782493747143
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eve Terrellon
Les Amants de la mer de Chine
 
Milo
Éditions Haro
 
N° ISBN Papier : 978-2-493747-15-0
N°ISBN Numérique : 978-2-493747-14-3
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Mars 2022
Première publication : Mars 2017
Date de parution : Mars 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
Notes d’auteur :
Ce livre contient une part de fantastique, mais il présente aussi une partie historique. Mis à part Cixi, tous les personnages sont issus de mon imagination. Néanmoins, je me suis plongée dans une documentation abondante pour coller au mieux à l’époque, aux usages et aux événements réels. Ne possédant personnellement aucune culture chinoise, je m’excuse par avance auprès des personnes sinologues pour les erreurs que j’aurais pu commettre.
 
Playlist :
Si comme moi vous êtes de ceux qui aiment lire en écoutant de la musique, je ne peux que vous conseiller les deux fonds musicaux qui ont tourné en boucle durant toute la rédaction de ce livre. À savoir, deux bandes originales de films : celle du Dernier Samouraï et de Mémoire d’une geisha.
Chapitre 1
La perte d’une mère
Mes premiers souvenirs me ramènent à Shanghai. À ce début de printemps 1861, où tout a basculé. Ce jour-là, je me rappelle qu’il pleuvait. J’allais avoir cinq ans et j’attendais le retour de ma mère…
Généralement, elle passait la journée à broder. Elle réalisait sans modèle de jolies fleurs ou de grands oiseaux étranges, qui déployaient leurs couleurs vives sur des carrés de soie. Les formes qui naissaient sous ses doigts me fascinaient, et je m’efforçais en vain de reproduire ses créations sur le papier qu’elle me donnait.
La plupart du temps, je demeurais assis auprès d’elle. J’aimais son sourire et la douceur de sa voix. Souvent, je dessinais en écoutant les histoires qu’elle me racontait. Rien ne me plaisait davantage que ces moments privilégiés. Lentement, je me rapprochais d’elle, pour finir par poser ma tête sur ses genoux. Ses belles mains blanches caressaient alors ma chevelure, m’abreuvant de tendresse et de quiétude.
Parfois, elle me chargeait de ranger sa boîte à couture, et je recevais sa demande comme le plus précieux des cadeaux. La richesse de la palette colorée des fils qu’elle utilisait m’émerveillait. Avec envie, j’imaginais ce que serait de posséder autant de teintes à étaler sur une feuille. J’adorais crayonner, mais l’enfant que j’étais ne disposait que de quelques bâtonnets de craie et d’un morceau de charbon de bois.
Une fois son ouvrage terminé, elle repliait soigneusement le tissu diapré qu’elle venait de réaliser, pour l’entreposer dans un grand carton. Dès que celui-ci était plein, elle l’emportait de l’autre côté de la ville, chez le tailleur chinois qui l’employait. À l’ordinaire, je l’accompagnais. Sauf lorsqu’une pluie trop drue s’abattait sur la citée. Mes semelles laissaient passer l’eau, et elle craignait que l’humidité ne me rendît malade.
Je détestais ces jours-là. Je devais l’attendre des heures entières et je n’aimais pas rester seul. Néanmoins, je patientais en songeant au baiser qu’elle déposerait sur ma joue à son retour.
Notre maison ne comportait qu’une pièce, à laquelle s’adossait un petit appentis qui nous servait de débarras. En faire le tour ne me prenait pas plus d’une minute et je m’ennuyais vite. Il m’était cependant interdit de sortir, et pour rien au monde je n’aurais désobéi. J’avais appris que l’extérieur pouvait se révéler dangereux.
Un jour, mon père avait franchi le seuil, et nous ne l’avions plus jamais revu. Je conservais de ce moment une impression d’effroi. Des gens criaient et s’agitaient dehors. Des hommes en armes les bousculaient. Malgré les supplications de ma mère, il n’avait pas eu peur de se jeter dans la mêlée, lui laissant le soin de refermer la porte. Cela faisait plusieurs mois qu’il avait disparu, et peu à peu, son visage s’estompait de ma mémoire.
Attristé par ce souvenir, j’étalai avec un soupir le papier qui m’était destiné sur la table. Un pantin de bois et un dragon de chiffons pour tous compagnons, je m’appliquais à dessiner un grand soleil sur un jardin rempli de fleurs. Ce décor, je désirais l’offrir à celle dont la chaleur de l’amour berçait mon existence. Elle était tout ce qu’il me restait, et elle m’avait juré que jamais rien ne nous séparerait.
Les heures passaient, bien plus longues que toutes celles que j’avais dû affronter seul jusque-là. L’inquiétude me gagnait alors que le carreau s’obscurcissait. Fréquemment, je me retournais vers la porte. Celle-ci s’ouvrit enfin. Heureux et soulagé, je me levai en abandonnant mon croquis et mes jouets sur la table.
— Mam…
Mon cri de joie s’étrangla dans ma gorge. Deux inconnus se tenaient sur le seuil. Deux hommes, aussi dissemblables qu’intimidants pour l’enfant que j’étais. Un Européen, comme moi, et un Chinois.
Le premier s’avança, et je reculai précipitamment. Il me dédaigna pour s’approcher du meuble où ma mère rangeait habituellement ses papiers. Le cœur battant, je le vis farfouiller à l’intérieur pour en retirer différents courriers qu’il parcourut rapidement.
— C’est bien la maison des Targane, déclara-t-il en reposant les feuillets.
La perfection de son anglais me surprit. Je pensais que mes parents et moi étions les seuls à connaître cette langue, que nous n’utilisions qu’entre nous.
L’inconnu me couvait à présent d’un regard méprisant, et je me tassai davantage dans mon coin. Une odeur désagréable de tabac froid imprégnait ses vêtements. Je n’aimais pas la coupe de son costume, je détestais ses cheveux courts et je trouvais parfaitement insupportable sa façon de me toiser comme un objet encombrant. Plus que tout, il m’effrayait. Qu’attendait maman pour apparaître et me prendre dans ses bras ?
— Vous croyez qu’il comprend le chinois ? demanda-t-il à son comparse, sans me quitter des yeux.
Une fois encore, il évitait de s’adresser directement à moi. Ressentant l’insulte de son attitude, je serrai les poings.
— Cela ne fait aucun doute, répondit ce dernier en me dévisageant. Il est né ici et ses parents étaient trop pauvres pour songer à l’inscrire dans une école européenne. Il est d’ailleurs trop petit pour ça. Sa mère travaillait pour un des tailleurs du Palais Bleu. Elle possédait des doigts en or d’après monsieur Jiang.
— Même pas capable de se trouver une place de domestique chez l’un des nôtres, constata avec dégoût le premier. Si ce n’est pas malheureux d’élever son enfant dans un quartier pareil. Un gamin si blond.
— Nous pouvons prendre en charge son éducation, reprit le Chinois sans s’émouvoir. Il nous sera redevable, et nous parviendrons toujours à l’utiliser selon ses capacités. À moins que vous ne soyez prêt à payer son passage sur le prochain bateau qui repart pour le Pays de Galle. Après tout, ce garçon dépend de votre communauté. En tant qu’officier administratif, le choix de son avenir vous échoit.
— Nous ne lui devons rien ! aboya l’autre, en me faisant sursauter. Ses parents n’avaient qu’à réfléchir avant d’émigrer pour s’enterrer ici. Lorsqu’on n’a pas le sou, on évite de partir aussi loin. Pour ma part, ma mission se termine là. Vous pouvez en disposer comme il vous plaira.
Le Chinois lui lança un long regard avant de poser un genou à terre pour se porter à ma hauteur. C’était un homme entre deux âges, d’allure sévère, et je devinai en lui un responsable de quartier influent.
— Tu comprends parfaitement ce que je dis, n’est-ce pas ?
Il venait de m’interroger dans la langue que nous employions dès que nous mettions le nez dans la rue. Intimidé par l’acuité de ses yeux sombres, je me contentai d’incliner la tête. Pourquoi ma mère ne rentrait-elle pas ? Que me voulaient ces gens ?
— Comment t’appelles-tu ? s’enquit-il encore en chinois.
— Jonathan.
— Es-tu un enfant sage et obéissant, Jonathan ?
— Oui, monsieur. Où est maman ?
À nos côtés, l’Anglais s’impatienta :
— Que dit-il ?
Il ne me regardait toujours pas. Je détestais ses manières, mais l’on m’avait appris à respecter les adultes, et je conservais le silence.
— Il demande où est sa mère, répondit calmement le Chinois.
— Ta mère ne reviendra pas. Elle est morte, éructa presque l’officier britannique, en s’adressant brusquement à moi.
Je mis quelques secondes avant de co

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