Les démons du passé
123 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les démons du passé , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
123 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Des jeux grandeur-nature, une forêt domaniale, un camp de Roms... et des suicides inexplicables. Quel rapport entre tous ces éléments ?


Léa va devoir faire la lumière sur des faits provoqués par un passé pas si lointain, un passé démoniaque qui a décidé de revenir se venger et qui compte bien s’installer dans le présent.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373421118
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Agent spécial Léa Bacal – tome 6
Les démons du passé
Anne Bardelli
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang Neuf
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
À toi, ma plus fidèle lectrice qui me suivait depuis mes balbutiements, fauchée par le crabe pernicieux… Je t’aime maman.
Chapitre 1





« Quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. »
Émile Zola, extrait de « J'accuse !».

L’air me cinglait le visage. Malgré la queue-de-cheval qui retenait ma tignasse, des mèches rebelles échappées me flagellaient les joues comme des fouets miniatures. La température était loin d’être aussi clémente qu’à Malte, gros choc thermique depuis mon retour de vacances ! Pourtant, on sentait la douceur du printemps se profiler. Les insectes ne s’y trompaient pas : ça bruissait, bourdonnait, stridulait dans une joyeuse cacophonie d’ailes et d’élytres qui se mêlait au bruit du ressac.
Il était encore tôt. Le soleil peinait à dissiper les dernières brumes matinales dans les terres, derrière moi. Par contre, le ciel au-dessus de l’océan était bien dégagé. Les yeux fixés sur la ligne d’horizon, quasi-invisible tant l’eau et les cieux se mêlaient d’un même bleu délavé, je rêvassais. Les flots paraissaient engageants malgré les vagues, bien qu’il soit trop tôt dans la saison pour envisager la moindre baignade. À moins d’être Lapon, et encore.
Au loin, un bateau de pêche, peut-être un chalutier, fendait les eaux comme une grosse baleine grise. Ou comme le sous-marin du Capitaine Nemo lorsqu’il refaisait surface, souvenir de lectures enfantines qui me ramenaient longtemps en arrière, vers une époque sereine.
La mer alternait murmures et grondements, lorsqu’elle reculait ou se brisait contre les rochers. Mouettes et fous de Bassan virevoltaient, tournoyaient en un ballet gracieux à la recherche de leur pitance. J’aimais cet endroit. Certaines personnes ne supportent pas le bruit et l’excitation de l’océan. Ça les énerve, leur colle des insomnies. Pas à moi. Malgré son isolement et sa désolation, ce coin paumé m’apportait un sentiment de sérénité, de plénitude.
Je ne savais pas pourquoi je m’étais arrêtée ici après un léger détour, en guise de petite coupure sur la route du Centre. Un besoin impérieux de remuer le couteau dans la plaie, sans doute. Mon côté masochiste.
Ma main caressa le dossier de bois du petit banc familier, blanchi et décapé par les éléments, et je m’assis. Les vagues grondaient toujours en bas, attaquant la roche de leurs dents d’écume.
La dernière fois que je m’étais installée là, j’avais dispersé les cendres de Hunter. Du moins, le croyais-je, à ce moment. Qu’avais-je jeté au vent ce jour-là ? Des résidus du barbecue dominical de Boissier ou les restes carbonisés d’un inconnu ? Ça, je ne le saurai jamais. Et je m’en fichais comme d’une guigne maintenant. En tout cas, sur le coup, j’avais cru dur comme fer à la mort de mon compagnon et j’avais déprimé sévère. Enfin, tout cela se rangeait dans la catégorie « souvenirs » maintenant…
Contre toute attente, une autre personne l’avait remplacé dans mon cœur, pourtant la blessure restait vivace. Je n’aimais pas que l’on complote dans mon dos, même, soi-disant, pour mon bien. Surtout, pour mon bien.
Avec un soupir, je m’étirai, prête à reprendre le boulot. Oui, l’action, voilà ce qui me ferait le plus grand bien !
Le cri strident d’une mouette déchira l’air. Un « ploc » sur le banc détourna mon attention. Cette saleté d’emplumée venait de se lâcher en plein vol, et des éclaboussures blanchâtres piquetaient la manche de mon blouson.
― Merde !
C’était le cas de le dire…
Armée d’un Kleenex afin de nettoyer les dégâts, je regagnai ma vieille Honda rouge vif en maugréant.

Je regardai sans le voir le mur gris du bureau de Boissier. Toujours les mêmes affichettes, toujours la même odeur de renfermé, toujours le même bordel empilé… Il n’avait pas fait réparer le dessus de son meuble, craquelé sur les bords, comme un cratère miniature. Résultat de mes colères incontrôlables. De fait, l’impact de mon coup de poing donné un jour où mieux valait ne pas me chercher marquait encore le bois.
Le monde ne s’était pas arrêté de tourner pendant mes vacances.
Rassurant ou déprimant ?
Mon cœur balançait.
Mon chef me tournait le dos, occupé à dénicher le pedigree de ma prochaine cible. Il m’avait interrogé sur mon séjour, par pure courtoisie, avant d’embrayer sur les péripéties qui l’avaient émaillé. Oh, il n’était pas ravi que je me sois retrouvée mêlée à une chasse aux fantômes – bien malgré moi – mais ne m’avait pas non plus remonté les bretelles. OK, je n’étais pas toute blanche dans cette affaire, puisque j’aurais pu me contenter de siroter des cocktails sucrés au bord de la piscine sous l’œil égrillard du maître-nageur au lieu de m’impliquer dans une histoire qui ne me concernait pas. Mais comme on dit, chassez le naturel… Et puis, concernée, je l’avais été un minimum, puisque ce spectre m’avait choisie pour l’aider. Au moins, mon chef n’avait pas soupçonné la complicité de l’un de nos techniciens, qui m’avait fait parvenir du matériel de façon tout à fait non officielle. S’il le savait, mon supérieur s’était bien gardé de l’évoquer. Et moi aussi. Il fallait d’ailleurs que je pense à rendre à Noah tous ses bidules électroniques.
― Ah, voilà ce fichu dossier…
J’avais hâte qu’il se mette au zéro papier.
Le commandant Éric Boissier redressa sa haute stature avant de se laisser choir lourdement dans son siège. Il braqua sur moi ses yeux gris acier, sourcils froncés, un petit rictus sur les lèvres. De nouvelles rides plissaient son visage.
― Prête à reprendre du service ?
― Plus que jamais.
Il me tendit l’enveloppe cartonnée verte, que j’ouvris tandis qu’il me balançait le topo.
― Maximilien. C’est un nouveau, fraîchement débarqué en ville. Il était déjà recherché à Marseille, où il ne laisse pas que des bons souvenirs. Ce type s’en prend à des femmes disons… d’âge mûr.
― Chouette ! Un nécrophile-nécrophage.
Boissier haussa les épaules, les yeux au ciel. Oui, je sais, moyen comme blague.
― Il joue les gigolos, leur soutire de l’oseille avant de les abandonner, vidées. Dans tous les sens du terme.
― Je vois. Encore un type charmant.
Et il l’était ! Sa photo le mettait en valeur, bien que prise de toute évidence à son insu. Blond, les cheveux qui ondulaient dans le cou, un sourire digne d’une pub pour dentifrice, il paraissait avoir dans les trente à trente-cinq ans. S’il avait porté un maillot de bain, on aurait pu le confondre avec un de ces surfeurs californiens taillés comme le David de Michel-Ange, à la tignasse décolorée. Il possédait tous les attributs nécessaires pour passer le casting d ’Alerte à Malibu .
― Toi mon grand, profite bien… ça ne va plus durer, murmurai-je au papier glacé. Chef, je vais avoir un souci d’âge pour l’approcher. Je ne fais pas vieille rombière. Enfin, pas que je sache…
Boissier ricana.
― Votre approche habituelle de drague éhontée ne marchera peut-être pas, en effet. Mais je doute qu’il soit totalement hermétique à vos… charmes. Physiques et surtout financiers. Tentez le coup.
Cette fois, ce fut moi qui pouffai.
― Oui, faut voir. De toute façon, il n’aura pas le temps de dire « oups ». Je vois qu’il chasse dans les casinos… Eh bien voilà, je sais à quoi occuper ma soirée.

Je passai par les vestiaires afin de récupérer les boîtiers de Noah. Je les y avais laissés avant de me rendre dans le bureau du chef, maintenant , j’allais lui rendre en toute discrétion, ensuite , je m’équiperai en armes avant mon rendez-vous nocturne.
Je remontai les longs couloirs impersonnels en direction du service informatique, sans omettre de saluer d’un hochement de tête les quelques agents que je croisai.
Par chance, Noah, alias Pikachu, était seul dans son bureau, ses lunettes vissées sur son nez en trompette. Le regard accroché aux multiples écrans, ses doigts pianotaient avec une agilité et une rapidité déconcertantes sur les touches du clavier.
Tout à sa besogne, il ne m’avait pas entendu entrer. Un gros sac de sport en toile grise gisait ouvert à ses pieds, près du meuble. Un drôle de tissu sombre en dépassait, avec un logo et des lettres peintes dessus. L’objet me rappelait vaguement quelque chose.
― Salut, Noah.
Il sursauta et pivota brusquement vers moi.
― Oh, Léa ! Je ne t’avais pas vu arriver… Ça va ? Tes vacances ?
― Oui, couci-couça… un repos très relatif à cause de ce poltergheist et de sa copine aimable comme la gale. Sinon, à part ça, impeccable. Tiens, je te rapporte tes jouets. Merci.
Noah s’empressa de prendre les boîtiers et de les ranger dans une armoire métallique.
― De rien. Ça t’a servi au moins ?
― Oui.
En fait, pas tant que ça, les bips et les diodes lumineuses n’avaient empêché aucune tragédie, mais je ne voulais pas le vexer. Mes yeux s’attardèrent sur son sac et le drôle de bandeau qu’il contenait. Les lettres FFI se détachaient nettement, en blanc sur fond noir, au-dessus d’un V et d’une croix de Lorraine. Noah suivit mon regard. Il se mit à sourire gauchement et rougit.
― Mon passe-temps… je me prépare, je fais le pont ce week-end. Avec des potes, on va aller en forêt quelques jours…
Je ne voyais pas le rapport. Devant mon air ahuri, il se pencha, attrapa l’étoffe et l’étira devant moi.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents