LES Grandes passions de l histoire
265 pages
Français

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LES Grandes passions de l histoire , livre ebook

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Description

Le jour où son père devint le pape Alexandre VI, Lucrèce Borgia cessa de s’appartenir. Simple jouet dans le jeu politique du Saint-Siège, à treize ans, on la maria au brutal Giovanni Sforza, maître de Pesaro. Deux ans plus tard, son père la rappelle à Rome, car son divorce se dessine, l’alliance avec les Sforza n’étant plus souhaitée. Elle ne s’en plaint pas. Elle a trouvé l’amour : Pedro Calderon, le camérier du pape. Mais César Borgia, son terrible frère, veille au grain. D’un coup de poignard, il met fin à cette passion indigne des ambitions de la famille. Elle conserve, comme seuls souvenirs, un fils et une aversion profonde pour les manigances des hommes. À l’aube de la vingtaine, Lucrèce Borgia prend conscience qu’elle doit échapper à cette famille qui n’est que source de malheurs. Grâce à son mariage avec le duc de Ferrare, elle quittera Rome et n’y reviendra jamais, pas même pour les funérailles de son père. Au gré des ans, le duc de Ferrare se réjouira de la nombreuse descendance qu’elle lui donnera, mais Lucrèce ne connaîtra jamais plus l’amour...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 septembre 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782898180842
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE
BONHEUR
IMPOSSIBLE
Les grandes passions de l’Histoire
LE
BONHEUR
IMPOSSIBLE
Les grandes passions de l'Histoire
François
Guilbault
Copyright © 2021 François Guilbault
Copyright © 2021 Éditions Monarque Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Elisabeth Tremblay
Révision linguistique : Mélanie Boily
Conception et illustration de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89818-082-8
ISBN PDF numérique : 978-2-89818-083-5
ISBN ePub : 978-2-89818-084-2
Première impression : 2021
Dépôt légal : 2021
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Monarque Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com


Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Titre : Le bonheur impossible / François Guilbault.
Noms : Guilbault, François, auteur.
Description : Mention de collection : Les grandes passions de l'Histoire
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210056983 | Canadiana (livre numérique) 20210056991 | ISBN 9782898180828 | ISBN 9782898180835 (PDF) | ISBN 9782898180842 (EPUB)
Classification : LCC PS8613.U4937 B66 2021 | CDD C843/.6—dc23
À Pauline, amie fidèle, patiente réviseure.
Italie
AVIS AU LECTEUR
La légende noire des Borgia
R odrigo Borgia et ses quatre enfants avaient tout pour attirer la jalousie, susciter la convoitise et être l’objet de l’envie de leurs contemporains. Mais cela n’avait rien d’anormal.
Il était pape et, fidèle à cet emploi, vivait dans un luxe inouï. Il faisait et défaisait les rois et les princes. Qui plus est, il était homme de son époque : ce n’était pas son sacerdoce qui l’empêcherait d’aimer les femmes.
César, le plus connu de ses fils, après avoir été cardinal de Valence, passa la majeure partie de son temps à éliminer les gens qui pouvaient entraver la mainmise de sa famille sur le royaume de Dieu sur Terre. Il n’était pas doux, encore moins gentil. Il était cruel et sans remords. C’était un prince aux ambitions non refoulées. Il servit d’exemple à Machiavel pour son ouvrage Le Prince.
Chose curieuse, ce n’est que longtemps après leur mort que les pires et plus extravagantes histoires les concernant commencèrent à circuler. Et l’un des principaux initiateurs de cette légende noire, faite d’inceste, de meurtres, de trahison, de torture, est nul autre que Victor Hugo. Dans une pièce de théâtre vitriolique, il traîne dans la boue l’héroïne du présent roman : Lucrèce Borgia.
Comme romancier, je le comprends. La pièce fut un succès sans précédent. Un Italien en fit un opéra. Cette pièce attire toujours le public, à preuve la représentation de 2019 au Centre historique de Vannes.
Hugo avait compris que le sexe, le meurtre et la richesse vendent de la copie. Tant mieux pour lui. Neil Jordan, le créateur de la série télévisée Les Borgia, diffusée en 2011-2013 et mettant en vedette Jeremy Irons et François Arnaud, a fait monter les enchères. J’ai adoré la série, quoique l’historien en moi a grincé très souvent des dents. Un exemple ? César Borgia assassine froidement Giovanni Sforza en lui ouvrant le ventre. Il y a un souci : Giovanni est décédé trois ans après César. La scène est toutefois très bonne.
Quant à Lucrèce, c’est une autre histoire.
C’est en pensant à cette jeune fille mariée à treize ans, dont les amours ignorent les fins heureuses, qui n’a jamais commandé de meurtres (y penser n’est pas un crime) ni pris d’assaut une ville, que j’ai écrit ce roman. À une jeune fille qui devint une femme aimant la musique et la poésie autant que les dentelles et les huîtres.
J’espère amener le lecteur plus près de la vérité.


Afin de conserver l’ambiance de l’époque et des lieux où se déroule ce roman, j’ai utilisé la version italienne des noms de personnages, sauf pour Lucrèce et César Borgia. Il en est de même pour la plupart des lieux et des édifices auxquels je me réfère.
Un index des personnages se trouve à la fin de l’ouvrage pour consultation par le lecteur.
François Guilbault Montréal, mai 2021
HABEMUS PAPAM !
Rome, août 1492
P apa ne fut jamais aussi beau que le jour où il devint pape.
Il était bien normal que je réagisse ainsi à son couronnement. Je n’avais que douze ans à cette époque. Les processions, les chants grégoriens et la musique sacrée m’éblouirent. Je n’avais jamais rien vu de tel.
Et j’étais aux premières loges.
Avec mes trois frères.
Lorsque papa sortit de la basilique Saint-Pierre, après la messe précédant les cérémonies de l’avènement, un murmure parcourut l’assemblée. Les prélats de l’Église lui faisaient une haie d’honneur. Vêtu de rouge, la pèlerine papale sur les épaules, sa calotte comme seule protection contre le soleil qui s’annonçait sans merci, il dominait tout Rome.
À soixante et un ans, papa avait de la prestance. Une charpente forte, un cou large, des mains de fermier. Un nez busqué, un regard perçant, des joues sans concession. Des filins gris dans ses cheveux encore abondants.
Placée au premier rang de la noblesse romaine, je l’observai gravir les marches menant au podium cérémonial dressé sur le parvis. Je crus percevoir le poids de ses nouvelles responsabilités dans la lenteur de son ascension. Et je vis le protodiacre s’approcher de lui, tendre les bras et poser sur sa tête la tiare pontificale, cet emblème constitué des trois couronnes représentatives du pouvoir politique, spirituel et moral du pape. On lui remit par la suite la férule crucifère des grandes occasions et le bâton de pèlerin du serviteur du Christ.
Papa était devenu Alexandre VI.
L’image qu’il projetait me sidéra. Il n’avait plus l’ombre d’une ressemblance avec l’homme sur les genoux duquel je m’amusais, quand j’étais enfant.
Au moment où la procession s’ébranla en direction de Saint-Jean-de-Latran, le soleil s’extirpa des nuages. D’un éclat sans pareil, il fit briller l’habillement de la suite du pontife, pour lequel on avait dépensé sans compter. Perles, pierres précieuses, fils d’or et d’argent, crosses et mitres cardinalesques péchèrent par ostentation sous les rayons cuisants.
Quel périple pour aller de Saint-Pierre à la colline du Latran ! Les arcs de triomphe érigés pour l’occasion n’avaient de comparables que les effigies de taureau dressées aux principaux carrefours. Plaqués d’or, ces symboles de la famille Borgia rappelaient les origines valenciennes du nouveau pontife. Les tapisseries en riches tissus et en soie pendaient des balcons surchargés de croyants. Les chants de chorales accueillaient le défilé à des endroits stratégiques du parcours, la procession s’arrêtant alors pour mieux entendre les louanges montant vers le Seigneur.
Précédé par des centaines de prélats de l’Église, suivi par autant de nobles romains à la tête desquels nous nous trouvions, mes frères et moi, Alexandre VI bénissait ses fidèles à chacun de ses pas. Le mouvement de cette foule soulevait la poussière des rues, grave inconvénient pour les doyens du cortège. Ils ne purent quitter la procession afin de s’abreuver, lorsque l’on croisa une fontaine où coulait non seulement de l’eau fraîche, mais un vin de Toscane tout aussi vif. Le bon peuple, lui, s’en régalait.
La promenade qui nous mena par la via Papalis 1 du pont Saint-Ange jusqu’au Capitol nous fit passer devant l’ancien Colisée romain et l’église Saint-Clément. Ce fut épuisant. Nous suffoquions sous la chaleur accablante.
L’apparition soudaine du principal rabbin de Rome fut l’un des aspects les plus bizarres de cette déambulation. Ses atours avaient pauvre mine à côté de ceux de notre nouveau pontife. Quel ne fut pas mon étonnement de voir cet homme offrir à Sa Sainteté un exemplaire de leur livre saint, la Torah ! J’entendis Alexandre VI accepter ce présent avec magnanimité. Néanmoins, il souligna les réserves qu’il avait par rapport à l’interprétation que la communauté juive donnait à ces écrits. J’appris par la suite que cette présentation était une tradition visant à accorder aux juifs le droit de résidence à Rome pour la durée du nouveau pontificat.
Et que dire de l’émoi causé par l’évanouissement de papa lorsqu’il arriva devant Saint-Jean-de-Latran ! D’un peu d’eau au visage, on le ranima et deux cardinaux le soutinrent pour entrer dans la basilique. Assis sur sa chaise papale près de l’autel, il eut une seconde faiblesse. Cette fois, on le revivifia avec de l’eau bénite. Elle produisit l’effet désiré, malgré les regards perplexes des prélats qui n’avaient jamais vu l’eau sainte utilisée à cette fin.
Quel réconfort de voir s’achever ces interminables cérémonies et homélies, toutes plus latines les unes que les autres !
À mon grand soulagement, j’eus l’impression que papa retrouva son entrain à la sortie de son église cathédrale. Alors, les réjouissances du bon peuple se substituèrent à la fête séculière. Papa distribua beaucoup d’argent à ses ouailles en liesse. Il fut encore plus généreux en bénédictions pontificales. Tout le long du chemin du retour au palais du Vatican, ce ne fut que chants, musique, mimes et tableaux symboliques. Quand le soleil descendit à l’horizon, des milliers de torches s’allumèrent et guidèrent les pas du nouveau pape vers son domicile.
Enfin retirée dans les jardins du Vatican, la suite de Sa Sainteté était morte de fatigue. Recouverts d’une couche de poussière soulevée des rues durant la procession, les habits cardinalices avaient perdu tout leur éclat. Ma tenue aussi.
Mon seul regret fut que maman n’assistait pas à ce grand jour. On le lui avait défendu.

1. Aujourd’hui la via

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