Lola Victor
130 pages
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Lola Victor , livre ebook

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Description

Au terme d'un voyage initiatique, une histoire d'amour... Lola ne connaît pas Victor, mais une petite voix intérieure, une force secrète la pousse dans cette quête... d'absolu.
Elle attend l'amour et l'amour l'appelle.
Victor est sous l'emprise de visions mentales qui vont lui révéler sa part manquante... Lola.
Une raison suffisante de donner un sens à sa vie et de croire en son destin.
Des ondes magiques vont peu à peu les réunir. Impossible est un mot inventé par les hommes.
La vie réserve des miracles aux cœurs qui savent les attendre...



Crédit Photo : Natalie Kay

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 décembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334050012
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composér Edilivre 175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50 Mail : client@edilivre.com www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-334-04999-3
© Edilivre, 2016
Lola Victor
Une cigarette, un café, un peu de musique, et l’impassible matinée qui remplit le ciel d’albums photos. Chaque année est une nouvelle pierre apportée à l’édifice, j’ai posé les fondations et je commence à me construire, à me bâtir lentement. Les plans se dessinent minutieusement à mesure que le temps passe, je me transforme sans réelle mutation, j’essaie d’améliorer l’être humain que je suis, pour simplement ouvrir correctement les yeux sur le monde, ce monde où je grandis. La vie m’a tendrement apprivoisée, voilà ce que je retiens. J’aime ce monde tragiquement seul, face à lui-même. J’aime cette prison d’air pur qui vole mes narines et tous ces souvenirs qui finissent par se rencontrer pour se raconter. J’aime toutes les histoires qui mangent un morceau de mon cœur, comme une part de gâteau offerte après avoir soufflé des bougies d’anniversaire. J’aime tout ce que je fais de bon ou de mauvais, parce que s’il n’y avait pas eu le mauvais je n’aurais pas connu le bon et que les deux me paraissent réellement indissociables. Parce que dans le mensonge brille la vérité, j’ai envie de mentir vraiment pour parler vrai. Je ne suis encore qu’à l’aube de ma vie mais j’ai déjà vécu des milliers d’années. Voilà ce qui me passe par la tête après le deuxième café… Je n’ai pas d’âge, j’ai l’âge qu’on me propose ; je m’appelle Lola, je suis métaphysicienne… Non, je plaisante… Enfin, peut-être. J’avale mon troisième café en vitesse, comme chaque matin, et je file. Avant de fermer la porte de mon appartement, j’observe le calendrier que j’ai accroché sur le mur dans le couloir. Ce morceau de papier coule des jours tranquilles, il contient mon présent, mon avenir et le temps hémophile. Un dernier regard pour un au revoir, c’est un rituel entre lui et moi. On est « un jour » et le printemps commence par me frôler la nuque avant de pénétrer mon corps tout entier… e J’habite place Saint-Georges dans le 9 arrondissement. Par tous les temps, je rejoins les Halles chaque jour à pied. La marche est le moyen de transport le plus aérien et aussi celui que je préfère. Je respire pleinement, intensément, une méthode efficace pour oxygéner mes nombreuses petites cellules et chaque alvéole de ma substance grise. Une douce traversée dans les rues de Paris que j’arpente avec délices en croisant les milliers de chewing-gums écrasés sur l’asphalte tiède. Paris est une ville singulière, à la fois indiscrète et silencieuse, on peut y inspirer du Baudelaire, ressentir et inhaler ses ambiances, ses parfums où se mêlent savoureusement le passé, le présent et l’avenir. Un bagage d’émotion en bandoulière, je pars à la conquête de la Caverne d’Ali Baba, une boutique de fripes située dans les Halles que j’ai prise en association avec un ami formidable, un homme plutôt homosexuel qui pleurniche dès que ses petits copains se font la malle. Cet extravagant personnage se prénomme Henri, c’est un peu l’aventurier des histoires perdues ; enfin, il est encore plus perdu que ses histoires. Après chaque larme versée il se remaquille…
Rimmel, comme s’il passait un coup d’éponge sur ses tristesses éphémères. C’est un être comme il en existe peu, il est humain et vrai, j’aime ses contradictions, ses qualités aussi exceptionnelles que ses défauts. On apprécie les gens pour tout ce qu’ils sont vraiment ; que pourrais-je dire de plus ? Il est émouvant, drôle, spirituel et touchant. C’est un état, voilà tout, Henri non plus n’a pas d’âge, il est comme tout le monde, il marque son territoire et il cultive sa différence. Pour toutes ces raisons je l’ai choisi comme associé et ça fonctionne très bien entre nous. Notre boutique est agréable, la décoration est simple, les murs habillés de pierres de taille. Nous avons creusé des niches et fixé de l’ardoise illuminée par des tubes de néons de couleur. Nous avons joué avec la luminosité sur toute la surface du magasin, la lumière donne plus d’éclat et de noblesse au vêtement, elle le met en valeur. Les violets, les orange, les roses se croisent et s’entrelacent comme de fins rubans juste au-dessus de nous par un éclairage indirect. Sur le mur, la reproduction d’une toile de Gustave Klimt suspendue derrière la caisse, et sur la droite en entrant, une table en bois de chêne où cohabitent deux platines et une jolie collection de disques. Nous avons une passion commune, oui, une vraie passion pour la musique. Henri aime se mettre aux platines, on écoute de tout avec une légère préférence pour la californienne en ce qui me concerne et une adoration toute particulière pour Michael McDonald ; quant à lui la tendance est plutôt musique électronique, du style les Rinôçérôses, ou encore des groupes comme St Germain.
Il n’est pas encore 10 heures lorsque j’arrive de justesse dans une marée haute de jeans et de vieilles vestes de cuir qui écument le magasin. Henri vient vers moi, effrayé, les yeux écarquillés, ronds comme deux billes noires, et il me dit : « Quelque chose de mystique, d’irrationnel vient de se produire. Je suis stupéfait par l’aura de cet homme, il est étrangement beau, j’en ai eu presque peur ! » Je lui demande d’abréger et d’en venir au fait parce que je ne comprends pas un mot de ce qu’il veut me dire. Il reprend, le visage décomposé, comme à chaque fois qu’on dérange sa tranquillité. Mais là, son trouble est presque parfait, il enchaîne avec difficulté. « Un très bel homme est entré un peu avant que tu n’arrives, cinq minutes à peine, il te connaît parfaitement… Il affirme être le détenteur d’un secret qu’il ne peut révéler à personne, personne excepté toi. Il m’a conté tes états d’âme, ta vie, ton passé, il m’a parlé de tes parents. Il te connaît mieux que je ne te connais moi-même. Il a dit à peu près ceci avant de partir : “Quelque chose est sur le point de changer, d’évoluer autrement dans le cœur de Lola. Elle n’en sait rien encore, je ne suis pas là par hasard. Voilà ce que je suis venu lui dire, la voie de l’amour est indispensable à son épanouissement comme à celui de l’humanité tout entière. L’amour est le remède contre la haine et la colère. Le véritable amour est un miracle du Ciel qui échappe à bien des gens parce qu’ils ne savent pas voir. Lola possède un trésor dont elle n’a pas encore conscience, mais qui lui sera offert tôt ou tard.” » Un long silence ponctue le monologue d’Henri comme un point final. Comment cet homme peut-il connaître mes parents ? Et puis pour ne pas me laisser prendre au piège, j’éclate de rire. « Arrête ! Tu ne vas quand même pas croire tout ce qu’on te raconte ! » Je jette un coup d’œil sur les aiguilles de ma montre : il est exactement 10 h 10. « Allez ! Ce n’est rien d’autre qu’un illuminé ! Il a voulu te faire peur, il est hors de question que je cautionne cette supercherie. – Ah oui ? Tu dis “supercherie” ! Alors comment tu expliques le fait qu’il connaisse non seulement ton identité mais aussi des choses qui n’appartiennent qu’à toi ? – Arrête, je te dis ! Il a certainement été envoyé par quelqu’un qui nous connaît et qui l’a renseigné sur moi, ce n’est pas très compliqué d’obtenir certaines informations. Cet homme est peut-être télépathe, ou médium, ou c’est tout simplement un imposteur, voilà ! Qu’est-ce que j’en sais, moi ! De toute façon, cette histoire ne m’intéresse pas. Des désaxés, il y en a partout. » Je regarde fixement Henri, qui en apparence est un peu rassuré par ce que je suis en train de lui dire avec conviction et fermeté.
J’ai, semble-t-il, calmé un peu ses craintes.
Et si pourtant tout cela était vrai… Si cet homme m’avait choisie pour accomplir je ne sais quoi ? S’il m’avait désignée pour être le témoin premier d’un événement exceptionnel ? Je trouve cela extrêmement exaltant finalement, mais je dissimule mon intérêt pour cette affaire à Henri. Je verrai bien… Si cet homme se manifeste à nouveau, il ne me faudra que quelques secondes pour savoir si ses intentions sont pures et honnêtes. Je ne m’explique pas le fait qu’il connaisse ma vie et ses secrets, c’est d’ailleurs ce qui me déstabilise un peu, mais j’essaie de ne plus y penser. Et puis voilà que je deviens rationnelle, moi qui ne l’ai jamais été. J’ai depuis toujours la sensation que l’on ne perçoit rien de ce qui existe vraiment, ou alors si peu. Je sais qu’une intelligence supérieure nous gouverne. Je crois aux miracles et à la chance, je crois aux signes, aux messages que la vie m’envoie, alors pourquoi pas ? « Impossible » est un mot inventé par les hommes. Nous fermons la Caverne d’Ali à 19 h 19. Henri ne me reparle pas de cette histoire qu’il semble déjà avoir oubliée. Nous marchons ensemble jusqu’à la fontaine des Innocents, la tiédeur de la nuit tombante m’apaise, je ferme les yeux pour figer et garder en mon cœur cette intime et douce sensation. On se dit, comme tous les soirs, « À demain ». Je l’embrasse tendrement, je lui propose quand même de m’accompagner chez Cathy, mon amie peintre qui ne sort de son atelier que pour se réapprovisionner en nourriture et cigarettes. Il refuse mon invitation, prétextant un furieux désir de solitude. Je passe un bon moment chez Cathy. On se prépare deux plateaux et l’on dîne par terre, comme à chaque fois que je lui rends visite. On est cernées par des dizaines de toiles et de pinceaux éparpillés méthodiquement dans cette grande pièce où l’odeur de peinture est omniprésente, répandue partout et comme indispensable. Cette grande fille mal fagotée, aux mains pleines de couleur, au visage d’une extrême beauté tant la pureté s’en dégage, donne un ton de légèreté et de candeur à tout ce qu’elle touche. Elle est émouvante d’authenticité et de passion. Cathy est un peu ma confidente, elle me repose. Je ne lui parle pas de la curieuse histoire qu’Henri m’a racontée ce matin… On refait le monde, comme toujours, à rêver encore du grand amour, celui dont on rêve quand on est enfant, celui qu’on a cru reconnaître dans les songes du sommeil, celui dont on traçait les traits à l’école au fond de la classe sur une feuille blanche en oubliant la voix de l’instituteur que l’on n’entendait plus, si lointaine. Après les relations désastreuses que nous avons pu vivre, elle comme moi, nous rêvons souvent de cet amour absolu. Je parle de « relations » parce que nous n’avons pas rencontré l’amour, mais nous le connaissons à l’intérieur, nous l’attendons, sans impatience, parce qu’il est rare et qu’il ne s’offre pas facilement, il attend lui aussi le bon moment pour apparaître. C’est vrai qu’après trente ans, ça paraît complètement utopique d’y croire encore. Elle comble le vide par la couleur, je comble l’absence par un besoin effréné d’écrire un livre qui ne verra peut-être jamais le jour. Il est 23 h 23 lorsque je quitte Cathy et le quartier de la Bastille. Je décide pour rentrer de prendre un taxi. La douceur du soir m’effleure encore, enivrée par les arômes du printemps ; imprégnée de ses fragrances, je m’installe sur le siège arrière de la voiture qui me dépose chez moi, en souriant. Il est tard, mes paupières se reposent ; comme protégé par des anges qui volent autour du futon, mon cœur est aussi léger qu’un oiseau-lyre, et je m’endors, réfugiée dans l’antre de la nuit.
Lola, je la connais depuis longtemps, depuis vingt-sept ans, je crois. Je sais où et quand je dois la rencontrer, au printemps de l’année XXXL. On y est déjà, c’est une question de jours. La date m’est interdite d’accès. Mon esprit a beau se concentrer à essayer de savoir, on ne peut transgresser la loi du mystérieux destin. Le jour de notre rencontre s’inscrira naturellement, je n’en sais pas plus pour l’instant, je dois me laisser porter par les événements. Mais l’histoire commence. Un fil invisible me lie à cette femme puisqu’elle m’est destinée et qu’elle m’est déjà si proche. J’ai dû effrayer son ami, je ne le voulais pas, mais je devais agir. Tout cela paraît tellement mystique, il ne s’agit pourtant que d’un sentiment extraordinaire, d’un miracle révélé. L’amour, une histoire qui n’existe que dans les romans ou les contes de fées. Lola, à l’âge de six ans, a vu mourir son père d’une overdose d’héroïne. Sa mère, elle aussi toxicomane, offrait son corps à des hommes de passage pour une dose. Lola regardait sa mère plus échouée qu’une épave faire l’amour et hurler de douleur ou de plaisir. Elle regardait sa mère se perdre dans ses délires pervers ; Lola n’attendait qu’une chose : grandir et réussir sa vie. Sa maman est morte six mois après son père, on l’a retrouvée à plat ventre, couchée sur le trottoir, couverte d’hématomes, droguée et apparemment décédée de la même manière que son mari ; on ne l’a jamais vraiment su, les drogués n’intéressent personne. Lola a été éduquée par son oncle, l’unique frère de sa mère. Gino avait une drôle de femme, ou plutôt de maîtresse, qui le quitta sans prévenir du jour au lendemain lorsqu’elle apprit qu’il venait d’hériter de sa nièce, un fardeau qu’une femme égoïste et sans âme ne pouvait s’infliger… Gino, comme ils l’appelaient dans le milieu, s’est occupé de Lola tout seul jusqu’à sa majorité. C’était un homme, un vrai, avec des principes. Un homme fort et généreux qui lui a donné les bases nécessaires et solides pour affronter la dureté de la vie. Il l’a initiée en lui expliquant qu’il fallait se battre pour obtenir le bonheur comme une récompense, qu’il ne fallait jamais relâcher, que la vie finirait bien par baisser les bras face à quelqu’un de volontaire, d’optimiste et de courageux ; il lui a donné le sens des valeurs et l’intelligence du cœur. Lola adorait son oncle et il le lui rendait bien. Il l’aimait tendrement, du moins jusqu’à ce qu’il trouve la mort dans un règlement de compte. Il lui a laissé un bon capital, l’amour de la vie. J’ai vu Lola pleurer pour la troisième fois.
Nous avons le même âge et nos destins sont étroitement liés. Son histoire se déroule devant mes yeux, comme un film sur mon écran mental. Je la vois évoluer jour après jour depuis de nombreuses années. Il m’est arrivé de souffrir énormément, comme quand le cœur étouffe, oppressé, compressé par la douleur, quand elle était amoureuse et qu’elle passait des mois ou des années à donner ce qu’elle croyait être de l’amour à une étrange illusion, avec qui elle pensait vivre pour toujours. Je me consolais en me disant que c’était avec moi qu’elle finirait sa vie, et c’était ça l’important, en définitive.
Je n’avais aucune raison d’éprouver de la peine puisque je savais que nos chemins finiraient par se croiser. Mais c’était plus fort que moi, je ne supportais pas de la voir dans les bras d’autres hommes, je devais malgré tout comprendre que le moment n’était pas encore venu pour moi, l’histoire n’était pas totalement écrite. Tout ce que j’ai vu a dompté ma jalousie et m’a enseigné la tolérance. J’ai dû apprendre que même le plus bel amour ne vous appartient jamais complètement, il se mérite. Je suis donc depuis bien des années levoyeurde sa vie, sans l’avoir décidé. Une force inexplicable, un étrange mystère a déposé Lola dans mon existence. Elle a accompagné chacun de mes réveils, j’ai ressenti ses douleurs au plus profond de moi, et je me tourmentais aussi pour que sa peine soit plus douce, plus supportable. Elle ne sait rien encore. Tout ce temps passé sans qu’elle ne puisse soupçonner ce qui est en train de se dessiner pour nous deux. Elle n’imagine même pas mon visage, moi qui connais chacune des infimes parties de son corps, et que son souffle, je le respire comme on respire la plus délicate des roses. Je peux avoir accès à chacune de ses pensées, mais je ne veux pas tout lui voler, ce serait un viol de l’esprit. Je me connecte à sa conscience de temps à autre, juste pour savoir si elle va bien et pour regarder mûrir son visage, voir sa chair s’épanouir, parce que...
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