Lucky Lady
297 pages
Français

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Description

Après un accouchement difficile et une déchirante révélation familiale, Angélique quitte le Québec pour s’évader dans le sud de la Floride afin de réfléchir à son avenir. Son innocence, la découverte de son pouvoir sexuel, l’exaltation des drogues et sa passion pour la musique disco l’emmèneront dans des péripéties rocambolesques. Mais bientôt, la dévastation du SIDA et le ravage de la cocaïne viendront brimer cette euphorie anticonformiste des années 80. Même si son devoir de mère n’a jamais quitté ses pensées et qu’elle se sent à l’abri dans l’amour, rien ne lui laisse croire qu’elle côtoiera la mort, la CIA et le monde noir du trafic de drogues.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 octobre 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782897753948
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0025€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ANN CHARRON
 
 
 
LUCKY LADY
Une histoire de sexe, drogue et disco
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
à mes sœurs
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
TOUTE RESSEMBLANCE AVEC DES PERSONNES OU DES SITUATIONS NE PEUT ÊTRE QUE FORTUITE.
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
— Ahhhhhhhhhhhh !!! Ahhhhhhhhhhhh !!!
— Pour l’amour du saint ciel, voulez-vous bien me dire ce qui se passe ?
— C’est Angélique Paradis, ma Mère, elle est en train d’accoucher, répond nerveusement Sœur Bernadette en passant devant la porte entrouverte.
— Mais, c’est beaucoup trop tôt, elle doit accoucher le mois prochain ! Le docteur du couvent nous a avisées que c’était pour le mois prochain !
— Je sais ma Mère, mais le travail est déjà commencé, crie la Sœur en courant vers le fond du couloir. La sage-femme est déjà là.
— Cette petite garce ! On n’a que des problèmes depuis qu’elle est arrivée, marmonne la Mère Supérieure en marchant d’un pas pressé vers la clinique d’accouchement du couvent.
La rentrée d’Angélique Paradis au couvent de Saint-Jérôme n’avait pas fait l’unanimité. Les Sœurs se demandaient que faire de cette belle jeune fille de 18 ans déjà enceinte de cinq mois. Son père alcoolique était venu la déposer à contrecœur suppliant de l’héberger jusqu’à la naissance du bébé.
— Je n’ai pas d’argent pour la garder ni pour vous payer. Ma femme, sa mère, est morte et je ne sais pas quoi faire ! Les voisins commencent à se poser des questions, car elle ne va plus à l’école depuis un bon bout de temps. S’il fallait qu’ils sachent qu’elle est enceinte, sa réputation et la mienne seraient foutues. C’est ma faute, j’aurais dû la surveiller, mais je n’étais pas à la maison la moitié du temps. C’est ma faute.
Monsieur Paradis avait sombré dans l’alcool dès la naissance d’Angélique. La mort était venue chercher son épouse adorée dans la salle d’accouchement et, dès lors, l’alcool avait remplacé ce vide insupportable.
Toute petite, Angélique s’était rendu compte que son père n’était pas comme les autres papas. Il était souvent absent, il dormait très tard le matin, il titubait, même parfois trébuchait pour rien. Tous ces comportements s’étaient estompés lorsqu’il s’était joint au programme des Alcooliques Anonymes. Quelles belles années vécues avec son père jusqu’à ce que le monstre de l’alcoolisme réapparaisse de plus belle. Dès lors, Angélique avait abandonné l’image du père exemplaire et ne voyait en lui qu’un homme qui aurait tout donné à sa fille s’il n’avait pas eu cette relation fanatique avec la bouteille. Une pauvre âme perdue.
Sœur Bernadette, émue devant cette triste réalité, avait accepté d’héberger la jeune fille sans l’autorisation de sa supérieure. Elle avait aussi rassuré le père des bons soins du couvent et lui avait parlé de leur programme d’adoption. Pendant qu’elle leur expliquait les différents aspects du programme, une des Sœurs avait pris les devants et était allée avertir la Mère Supérieure de cette insubordination, car c’était bien la Mère Supérieure qui prenait toutes les décisions dans ce couvent. Cette dernière, insultée par l’audace de Sœur Bernadette face à son autorité, les attendait de pied ferme. Personne au couvent n’osait prendre de telles initiatives. Dès leur arrivée dans son bureau, la Mère Supérieure questionna la jeune fille sur ses intentions face à sa grossesse. Monsieur Paradis avait rassuré la Mère Supérieure qu’il respecterait l’engagement du couvent quant au programme d’adoption, mais Angélique insistait pour garder son enfant. Suite au départ de son père, elle avait même osé lever le ton devant l’imposition du programme d’adoption. En se tournant furieusement vers Sœur Bernadette, la matriarche lui avait dit sèchement : « Vous auriez dû me consulter avant de la rentrer ici celle-là, ne me refaites plus jamais le coup ! »
La Mère Supérieure n’était pas près d’oublier sa dernière expérience. La jeune fille s’était enfuie avec son bébé. Elle ne voulait plus le donner en adoption alors que le poupon était promis à un couple de la haute société. Ces derniers avaient claqué la porte en menaçant de retirer les fonds prodigués au couvent par le biais de leur département de philanthropie. De plus, le couvent était responsable de la jeune mère toujours en fuite. Leur réputation et leur programme d’adoption étaient en jeu. Les autorités avaient finalement retrouvé la jeune fille, mais avaient avisé la Mère Supérieure que la mère avait tous les droits de garder son bébé. Heureusement, une autre adolescente avait accouché d’un petit garçon et la Mère Supérieure avait pu satisfaire le couple.
La matriarche ne voulait plus revivre ce cauchemar et voilà que dès son arrivée, Angélique Paradis avait menacé d’en faire autant, même si son père était d’accord pour signer les papiers autorisant l’adoption du bébé de sa fille. Les accouchements coûtaient cher et le couvent manquait d’argent. Au moins, l’argent de l’adoption renflouait les coffres. Les bébés rapportaient gros.
— Ahhhhhhhhhhhh !!!
— Pourquoi saigne-t-elle comme ça ? demande Sœur Bernadette à la sage-femme.
— Ses eaux ont crevé, répond la sage-femme. Appelle le docteur et dis-lui qu’elle perd beaucoup de sang. Il saura quoi faire. Angélique, je vais t’examiner. Ouvre tes jambes très grandes.
— Je ne suis pas capable, ça fait trop maaaaaaaaaaaaal !
— Tu viens d’avoir une contraction, c’est pour ça que ça fait mal. Laisse-moi t’examiner et on va appeler le docteur, il va pouvoir t’endormir.
— Je ne veux pas dormir, je ne veux pas de docteur, je ne veux p… Ahhhhhhhhhhhh !!!
— Elle est ouverte à neuf centimètres, elle est à la veille d’accoucher, annonce la sage-femme. Angélique, tu vas accoucher et tout va bien se passer. Je suis là et le docteur s’en vient. Il va t’endormir et tu ne sentiras plus rien.
Rassurée que le mal s’estompe à l’arrivée du médecin, Angélique refoule ses larmes pendant que la Mère Supérieure s’approche du lit pour la calmer. « Tout sera terminé dans quelques heures, tu pourras rentrer chez toi très bientôt et oublier ce cauchemar. » Angélique la regarde de ses yeux vulnérables, hochant la tête de gauche à droite jusqu’à ce qu’un couteau déchire son ventre à nouveau.
— Ahhhhhhhhhhhh !!!
— Pour l’amour du saint ciel, empêchez-la de crier, elle va réveiller les morts du cimetière, grogne impatiemment la Mère Supérieure.
— On dirait qu’elle est en hémorragie ma Mère, gémit la sage-femme, appelez l’ambulance au plus vite ! Oh mon Dieu ! je vois la tête ! Angélique, écoute-moi, on n’a pas le temps d’attendre le docteur, à la prochaine contraction tu vas...
— Ahhhhhhhhhhhh !!!
— Pousse, Angélique, pousse...
— Vas-y, Angélique, pousse ! encourage Sœur Bernadette pendant que la Mère Supérieure, les mains jointes et le corps bien droit, regarde avec contentement la progéniture qui s’apprête à naître et qui renflouera du même coup le coffre-fort du couvent.
— La tête est sortie. Repose-toi un peu. Le bébé a le cordon autour du cou, c’est pour ça qu’il a de la difficulté à sortir, la rassure la sage-femme tout en exécutant une manœuvre afin de libérer le poupon.
— Voilà, j’ai délogé le cordon. Le pire est passé. À la prochaine contraction, pousse encore et tout sera fini.
— Je ne suis plus capable, je suis épuisée, je veux dormir, marmonne Angélique affaiblie, en fermant les yeux.
— Le docteur est là enfi

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