Matriochkas - Tome 2 : Dissidence
163 pages
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Matriochkas - Tome 2 : Dissidence , livre ebook

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Description

Alors que la résistance s’apprête à investir le pôle du lac Sainte-Claire, la révolte gronde. Le destin des hommes est entre les mains de l’opposition, menée par Rose.

Tout se jouera au cœur de la capitale, où ils devront rallier le peuple à leur cause et s’unir face au gouvernement.

Après soixante années passées dans l’ombre, les hommes vont-ils regagner leur place au sein de la société ?

À l’heure où Gabrielle et Alexander sont à un tournant de leur relation, c’est tout leur avenir qui est en jeu...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791097232368
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Christelle Da Cruz, 2018
© Éditions Plumes du Web, 2018
82700 Montech
www.plumesduweb.com

ISBN : 979-10-97232-36-8


Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1.
Comté d'Antigonia, juillet 2081 :

L'arrêt du train tira Gabrielle du sommeil en sursaut. Pendant un court instant, elle se demanda où elle se trouvait et ce qu’elle faisait là. Son regard croisa les yeux azur d'Alexander. Il l'observait avec une inquiétude manifeste. Instantanément, ses idées s'éclaircirent et elle se redressa. Elle passa en revue le compartiment : les autres passagers avaient commencé à s'affairer bien avant son réveil, certains avaient déjà ramassé leurs sacs et attendaient debout dans les allées du wagon.
Alexander étreignit ses doigts avec douceur. Elle fixa ses yeux dans les siens et lui adressa un faible sourire.
Comment tu te sens ? lui demanda-t-il à voix basse.
La jeune femme passa sa main sur sa nuque endolorie.
Pas trop mal. Je me suis endormie longtemps ?
Une petite demi-heure.
Elle regarda à nouveau autour d'eux. Elle se sentait encore vaseuse. L'agitation ne cessait de croître parmi leurs acolytes et elle allait devoir se lever, elle aussi.
Son compagnon l'aida à se mettre sur pied et lui tendit son sac. Tout en le mettant sur son dos, Gabrielle cherchait du regard leurs amis.
Où sont passés ta sœur et Samuel ? Et les autres ? s'enquit-elle.
Ils sont partis en tête du train pour parler à Jacob pendant le voyage. J'ai préféré rester avec toi, d'autant que je te servais d'oreiller, répondit-il avec un sourire amusé.
Gabrielle lâcha un petit rire. Leurs compagnons de voyage avaient commencé à descendre et leur rame était déjà quasiment vide. Après avoir jeté un regard alentour, Alexander encadra le visage de sa compagne de ses mains et posa ses lèvres sur les siennes. Gabrielle se laissa envahir par la chaleur que lui procurait ce doux baiser. Ses épaules se détendirent légèrement, elle eut la sensation d'être restée en apnée depuis la minute où elle s'était réveillée.
Leur douce étreinte fut interrompue par un raclement de gorge. Ils découvrirent Adaline, dont le visage affichait une mine espiègle.
Navrée de vous déranger tous les deux, mais on vous attend pour partir, déclara-t-elle en leur lançant un clin d’œil.
Ils descendirent du train sans attendre. Les graviers crissaient sous leurs pieds tandis qu'ils rejoignaient les autres d'un pas pressé. Le groupe, composé d'une petite cinquantaine de personnes, se mit en marche sur-le-champ.
Le soleil déclinait à peine dans le ciel estival. La journée avait été caniculaire et l'air restait difficilement respirable. La différence de température entre l'intérieur du train et l'extérieur se révéla écrasante. Gabrielle essuya une goutte de transpiration qui perlait déjà sur son front. Elle s'arrêta un instant pour rassembler la masse de ses cheveux bruns afin de les attacher en queue de cheval.
Lorsqu'ils pénétrèrent au sein de l'épaisse forêt, tous savourèrent le peu de fraîcheur apportée par la végétation environnante. La jeune femme repéra sans peine la chevelure flamboyante d'Arlène qui se balançait au gré de ses pas. Celle-ci se retourna, comme si elle avait senti le regard de son amie peser sur elle. Elle interrompit sa marche jusqu'à ce que Gabrielle et Alexander la rejoignent.
Le voyage s'est bien passé ? leur demanda-t-elle.
Oui, répondit Gabrielle d'un ton laconique. J'ai dormi comme une masse.
Un éclair d'inquiétude passa furtivement dans le regard vert d'Arlène. Son amie discerna tout de suite son malaise.
Quelque chose ne va pas ?
La rousse la prit par le bras et accéléra soudainement le pas, laissant Alexander en retrait, quelques mètres derrière elles.
Écoute, je sais que ça ne me regarde pas mais... je pense savoir dans quelle situation tu te trouves.
Elle jeta un regard éloquent vers le ventre de Gabrielle. Celle-ci écarquilla les yeux d'étonnement.
Mais enfin ! Comment as-tu deviné ?
Quand tu as dit que ton implant avait été détruit, j'en ai parlé avec Cléo. Nous exercions toutes les deux des professions dans le milieu médical et Samantha travaillait pour le gouvernement, ce qui fait que... nous savons certaines choses.
Bien, répondit la jeune femme avec amertume. Ça m'évitera de faire une annonce officielle.
Ne le prends pas comme ça, je suis simplement préoccupée par ta situation, chuchota-t-elle.
Pourquoi ?
Gaby ! Ne sois pas si tête de mule ! Il ne s'agit pas d'une promenade de santé et tu le sais. Ta vie va être en danger, ainsi que celle de ton bébé.
Le silence s'installa entre les deux femmes pendant quelques secondes.
Je sais tout ça. Mon choix est fait.
Tu comptes mener à bien ta grossesse ?
Oui, affirma Gabrielle avec aplomb.
Arlène jeta un œil par-dessus son épaule. Alexander les suivait de près. Il tentait tant bien que mal de se donner une contenance, intrigué par leurs messes basses.
Il est au courant ?
Qui ça ? Alex ?
Non le Père Noël ! Enfin Gaby, qui d'autre ?
Gabrielle esquissa un sourire en coin. L'attitude d'Arlène était pour le moins inattendue.
Évidemment. Je le lui ai annoncé avant de partir du refuge.
La rouquine approuva d'un hochement de tête.
Bien. Et donc ta décision est ferme et définitive ?
Son amie s'arrêta de marcher tout à coup.
C'est quoi ton problème ? Arrête de tourner autour du pot.
Arlène s'accrocha de nouveau au bras de la jolie brune et l’entraîna à ses côtés, la forçant ainsi à avancer.
Cette décision va t'exposer encore plus que toute autre opposante au mouvement. Si la nouvelle d'un bébé conçu sans l'assentiment de la Commission parvient aux oreilles de Rebecca Gale... Un bébé dont le père n'est autre que son propre petit-fils... À ton avis, comment le Mouvement va-t-il réagir ?
Leurs regards se croisèrent et Gabrielle comprit enfin où son amie voulait en venir : elle avait peur.
Tu penses qu'on va me prendre pour cible.
Évidemment !
Quelle bonne nouvelle ! ironisa-t-elle.
Penses-tu que le risque en vaille la peine ? Vous vous connaissez à peine tous les deux.
Gabrielle fit volte-face.
Je sais tout ça, fulmina-t-elle. Et je m'en moque. Avoir un bébé avec Alex est une perspective mille fois meilleure que ce que le gouvernement nous offre. Mon enfant aura un père. Nous, nous ne sommes le fruit d'aucune interaction entre deux êtres humains, nous n'avons pas d'histoire, pas de racines. Il n'a pas été question d'amour pour nous créer, ni même de sexe d'ailleurs. Arlène, je ne peux pas regretter une seconde de porter l'enfant de l'homme que j'aime.
Elle fut surprise elle-même par la force et la virulence de ses propos. Elle avait parlé bien trop fort et plusieurs personnes s'étaient retournées pour les dévisager. Gênée, la jeune femme chercha le regard de son amant. L'air fier et le sourire qu'il arborait lui confirmèrent qu'il avait parfaitement entendu ses derniers mots.
Merde, lâcha-t-elle en piquant un fard.
Elle reprit sa marche au pas de charge.
Gaby, attends !
Arlène la rattrapa et cala son pas sur le sien.
Je suis désolée si je t'ai blessée. Si tu fais ce choix par amour, si tu es sûre de toi, je ne dirai plus rien. Tu auras tout mon soutien. Je veux juste que tu aies conscience de ce que tu représentes.
Les traits de Gabrielle se radoucirent. La voix de son amie s'était brisée, elle prit sa main et la serra délicatement dans la sienne.
Arlène, je suis vraiment désolée que tu aies perdu Samantha.
La gorge serrée, la rousse ne répondit pas et se contenta d'enlacer un peu plus fermement les doigts de la jeune femme. Du plat de la main, elle écrasa une larme qui perlait au coin de ses yeux.
Quelques minutes plus tard, Alexander vint se joindre aux deux femmes avec prudence, guettant un regard, une attitude indiquant que le moment était mal choisi. Ne relevant auc

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