Médecin / Travailleur social : Fictions sur nos travailleurs essentiels en pandémie
119 pages
Français

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Description

MOTEURS ETC.
Métier: Médecin
Félix Cadoret, le président fondateur de Moteurs Cadoret, tombe par hasard sur un cahier de notes rédigé par sa mère au printemps 2020.
La docteure Éliane Cadoret est alors affectée à l’ancien hôpital de Saint-Lambert, reconverti en centre de soins spécial.
Aux côtés de sa collègue, la docteure Cynthia Parent, et tandis qu’elle traverse elle-même une période trouble dans sa vie personnelle, elle affronte avec courage la pandémie de la COVID-19.
____
HUMAINE AVANT TOUT
Métier: Travailleur social
Le quotidien de Chloé, travailleuse sociale, comporte son lot de défis et d’inquiétudes. Avec l’éclosion de la COVID-19, son thermomètre interne d’anxiété a monté d’un coup. Trois semaines après le début de la pandémie au Québec, il menace d’exploser.
Afin d’alléger cette pression, Chloé prend la décision de tout mettre sur pause: elle ne fera plus rien pour trouver l’amour, mettra de côté son projet de remise en forme puis interrompra son enquête pour retrouver son frère jumeau.
Alors que Chloé tente de reporter à tout prix ce qui pourrait lui induire davantage de stress, la vie et ses imprévus se poursuivent. Même une pandémie globale n’arrivera pas à les freiner.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898180637
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2020 Vincent Fournier-Boisvert, Withney St-Onge B.
Copyright © 2020 Éditions Monarque Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Simon Rousseau, L.P. Sicard
Révision linguistique : Amélie Hamel, Mélanie Boily
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photos de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89818-061-3
ISBN PDF numérique : 978-2-89818-062-0
ISBN ePub : 978-2-89818-063-7
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Monarque Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
M OTEURS, ETC.
~
V INCENT F OIMEI -B OBVEIT
13 SEPTEMBRE 2067
J e suis pas du genre placoteux.
Ma femme me le reproche souvent. Elle qui aime aller au fond des choses, « talk it through », comme disent les Anglais, elle trouve que je m’exprime pas assez.
Durant les repas, c’est elle la bougie d’allumage. Vous la verriez aller, vous le croiriez pas. Une blague attend pas l’autre, et des grivoises à part ça, c’est comme si chaque repas entre amis devait à tout prix se transformer en concours de popularité.
Les gènes, parfois, hein ? Nos enfants ont tous les deux hérité de leur mère. Des vraies pies. Benoit, seize ans, mordu de soccer, et ma grande Marie-Pier, vingt ans, qui vient tout juste d’être admise à l’université ; les deux ont autant de jasette que des commentateurs sportifs en séries de fin de saison.
J’ai tout de même dû leur léguer une part de moi-même : ils sont tous deux passionnés de mécanique. Ma fille s’est d’ailleurs inscrite dans le même programme que celui que j’ai suivi à l’Université de Saint-Hyacinthe au début des années 2040, soit en génie mécanique.
Je suis allé la reconduire au campus de l’USH pas plus tard que la semaine dernière.
— Bonne chance, que je lui ai dit en partant.
Le cours de mécatronique est particulièrement difficile, elle va en avoir besoin.
Semaine chargée en émotions : on avait également déménagé sa grand-mère quelques jours auparavant.
Ma mère habitait encore la maison dans laquelle j’ai grandi sur Victoria, mais depuis la mort d’Antoine, mon beau-père, elle s’y sentait désormais trop seule pour continuer d’y vivre.
— J’ai pas besoin d’autant de chambres ! qu’elle se plaignait depuis un bout.
— Parfait, m’man, pas de problème, on vend ça !
Elle a jeté son dévolu sur une résidence pour personnes âgées autonomes près de la station Marie-Victorin. L’endroit est super : service cinq étoiles, toit vert, jardin privé, vue sur le fleuve… Un excellent choix, on l’a félicitée.
On était les quatre chez elle à faire ses boites quand ce trait de caractère dont je vous parle m’a à nouveau frappé.
Kelly-Ann et nos deux grands trésors s’égosillaient au rez-de-chaussée. Ils triaient la vaisselle de leur grand-mère sans arriver à s’entendre sur la destination d’aucune des assiettes de son trousseau. Pendant ce temps, ma mère et moi classions sa paperasse au soussol dans une économie de mots digne d’un ministre des Finances.
— On jette ! qu’elle me répondait quand je la questionnais sur l’utilité d’une liasse de factures.
Ou alors :
— Non, ça, je l’emporte.
Ses vieilles revues de médecine, entre autres. Elle les a toutes gardées.
La différence de ton entre le bazar au rez-de-chaussée et nous qui ne disions à peu près rien à l’étage en dessous était assez frappante pour que je me permette de la noter :
— On a jamais été forts sur la jasette, nous deux, hein ?
— Pas vraiment, non.
C’était aussi bien comme ça, que j’ai pensé sans le dire. C’est souvent dans les non-dits qu’on en apprend le plus sur quelqu’un.
Ceux qui me connaissent savent à quel point ce trait de personnalité peut toutefois en rebuter certains.
J’ai beau être un des hommes d’affaires les plus importants au Québec, je garde le plus grand secret sur ma vie privée, au risque de paraitre parfois un peu sauvage.
Si vous avez visionné le reportage qu’a réalisé sur moi la télévision d’État, vous avez sans doute remarqué le malaise palpable du journaliste affecté à l’entrevue face à mes réponses monosyllabiques.
— Félix Cadoret, inventeur de la QC‑1, le premier véhicule électrique entièrement fabriqué au Canada, d’où vous vient votre passion de l’automobile ?
— Bof… De mon enfance, peut-être ?
— De votre enfance ? Wow ! C’est fantastique ! Dites-nous-en plus ! Quelqu’un de votre famille vous a initié à la mécanique ? Comment en êtes-vous venu à cette fabuleuse idée de jumeler le nickel à la batterie de lithium-ion ? Un éclair de génie sans doute ?
— Mmm… Je sais pas trop.
Pas un grand moment de télé, j’en conviens. Pauvre journaliste… J’avais rien contre lui, pourtant. Il avait fait ses recherches, ses questions étaient pertinentes ; c’est juste que je suis fait ainsi, j’aime pas trop parler de moi.
Ma mère non plus, d’ailleurs.
Elle planifiait ce changement d’adresse depuis belle lurette. Je savais qu’elle s’ennuyait beaucoup d’Antoine et qu’elle avait besoin de voir des gens. C’était par contre à peu près tout ce qui avait filtré de nos discussions avec elle à ce sujet.
Je me plains pas, remarquez. Elle est en forme. Elle est encore très svelte et alerte pour son âge. Elle a le regard aussi franc et le rire aussi facile que quand j’étais petit, et elle a toujours un aussi grand cœur. Ses deux couettes teintes en châtain lui donnent un drôle d’air, c’est vrai, mais puisque sa coiffure a toujours été son talon d’Achille, on s’en fait pas trop.
— Mmm… Faudrait bien que je prenne rendez-vous au salon, qu’elle en était justement à remarquer après s’être examinée dans un petit miroir ovale posé sur une tablette.
— Ça, m’man ? Tu le jettes ? que je lui ai demandé pour changer de sujet.
Je venais de pêcher un drôle de petit cahier au fond d’une boite. Il était bleu. De marque Hilroy, pour l’anecdote. C’était un de ces cahiers lignés dont on se servait avant la montée en popularité des surfaces numériques. Le titre plutôt étrange qui coiffait la première page avait également attiré mon attention :
Printemps 2020
Notes à mon fils ( ?)
Comme elle répondait pas, je l’ai mis de côté pour y revenir plus tard.
— Ça va, m’man ?
Ses couettes rebelles pouvaient pas à elles seules l’avoir chamboulée à ce point. Elle avait le regard humide, comme si ce cahier-là venait de remuer quelque chose au fond d’elle qu’elle aurait préféré laisser dormir.
— Dis-moi pas que je vais enfin savoir d’où vient la DB5 ? que je lui ai lancé à la blague.
Elle s’est tournée vers moi, l’air grave, et m’a regardé dans le fond des yeux :
— Ça se pourrait, oui.
J’ai immédiatement compris ce que contenaient ces pages.
Je racontais tantôt à quel point le journaliste de Radio-Canada avait eu du mal à se dépatouiller avec mes réponses lors de l’entrevue réalisée pour dresser mon portrait. Je l’avoue, j’ai pas été tout à fait honnête avec le pauvre homme.
Bien que j’aie toujours aimé les voitures, il s’est bel et bien produit un événement au début de mes études qui m’a lancé dans la folle aventure de la QC-1.
J’entrais alors tout juste à l’université. J’avais quelques bonnes idées, de bonnes notes, une belle capacité de travail et de concentration, mais sans cet événement particulier, jamais j’aurais fondé Moteurs Cadoret et créé notre véhicule emblématique.
Il m’aurait manqué cette idée de génie dont parlait le journaliste. L’inspiration qui allait me permettre d’allier économie de batterie et plaisir de conduite.
Lorsque j’ai eu vingt ans — c’était en novembre, une journée particulièrement froide, je m’en souviens comme si c’était hier —, ma mère m’a offert un cadeau absolument incroyable.
J’avais les jambes qui tremblaient et la gueule à terre — juste à y penser, tenez, mon cœur s’emballe.
Elle était passée me chercher à Saint-Hyacinthe. Nous avions roulé trente minutes en direction de Saint-Hubert. Elle a ouvert la porte du Depotium entrepôt et elle me l’a présentée de la manière la plus anodine qui soit, presque avec nonchalance :
— Voilà.
— Voyons, m’man ! Ça se peut pas !
— Elle est à toi, Félix. Bonne fête.
— Mais d’où ça vient ? Où t’as acheté ça ?
— Je l’ai pas achetée, c’est quelqu’un qui me l’a donnée. Ça remonte à loin. À 2023, en fait.
— Mais voyons, ça se peut pas…, que j’hésitais, frappé par la beauté de l’engin devant moi.
— Allez, viens, j’ai froid. J’ai fait changer la batterie. Elle est prête pour un tour.
Devant nous scintillait la carrosserie argentée d’une automobile à faire rêver le cœur le plus endurci.
Une Aston Martin DB5.
La voiture de James Bond.
— Embarque, allez ! Arrête de niaiser !
Même après toutes ces années, j’ai jamais su de qui provenait cette voiture.
Qui avait bien pu la céder à ma mère, et dans quel contexte ?
Nos longs silences ne m’avaient évidemment pas fourni la réponse à cette question ; tout ce temps-là, elle se trouvait dans les pages de ce petit cahier ligné.
— Printemps 2020 —
NOTES À MON FILS ( ?)
13 FÉVRIER 2020
C her Félix,
Ce titre, je sais. « Notes à mon fils ? » Le point d’interrogation, tout ça… Ne crains rien, tu n’as pas été adopté ! Les vingt heures de travail que m’a coûtées ta naissance ne sont pas près de s’effacer de ma mémoire !
Quel bonheur de voir enfin ta jolie binette pour la première fois ! Ç’a été non seulement un moment inoubliable, mais une expérience indescriptible…
Ce titre, donc ? Pourquoi ?
Je me questionne, voilà tout. Devrais-je un jour te donner ce

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