Mes lettres à Fatma
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Mes lettres à Fatma , livre ebook

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Description

À l'image du langage amoureux du Cantique des cantiques, ces lettres sont un chant à l'amour. Celui que nous sommes au-delà de nos êtres, là où dans un mystère touché entre deux êtres, deux âmes se reconnaissent, s'épousent pour être l’Âme du monde. Un réel plaisir à découvrir à travers cette correspondance fragmentée, ce qui émeut, anime et guide. Chacune de ces émouvantes lettres vient agréablement compléter le portrait d'un homme sensible. Portrait qui prend doucement forme sous la plume de l'intuitif poète qui est en lui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332930514
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-93049-1

© Edilivre, 2015
Dédicace


Pour Rime et Ibrahim Daouani
Saison 2009
Lettre 1 Un songe, un rêve
Il m’arrive souvent de vouloir approcher mes doigts des tiens pour sentir le tremblement de ton cœur, la joie de tes mains. Je fais souvent ce rêve, ou ce songe, depuis que le rythme nous fait danser sur la même mélodie, sur cette musique que je ne connais pas, cette langue venue d’ailleurs. Un ailleurs lointain et pourtant si proche… là en moi dans mes archéologies, mes géographies, mon histoire. Je suis devenu virtuose sans le vouloir. Je le suis, virtuose, malgré toute mon ignorance. Ta présence, tes dires, ton regard et ton sourire… tout en toi et de toi est l’école où je réapprends à aimer. Mes rimes se feront désormais à l’horizontal au gré du Qalam. Je me couche en largeur sur la page. J’ai hâte de goûter avec mes lèvres l’attente et la joie des tiennes. Il m’arrive aussi d’imaginer de me fondre dans les eaux, à l’orée de l’atlantique et de la méditerranée, eaux chaudes, eaux froides… parler aux poissons, leur demander de tes nouvelles, voir ton visage dans leurs yeux, retrouver le sable trempé… émerger, ressusciter dans les flots d’une source arc-en-ciel ou dans le torrent d’une onde pure… où tes caresses, tes murmures, tes gémissements bouillonneraient en notes de musique…
Rachid Daouani, Rabat ; le 10 Janvier 2009
Lettre 2 Absence, présence
Parfois, je m’absente de mon corps et me jette dans les bras de Morphée qui, par caprice ou avarice – allez le savoir ! – ne vient que très rarement dans ma couche… Quand j’arrive à la séduire ou à être séduit et que je m’abandonne au sommeil… ma pensée n’est plus occupée que par toi Femme ! Femme de l’Atlantique ! Femme de la Méditerranée ! Femme muse ! Femme femme ! Femme tout court !
Mes ébats avec Morphée sont vains, nuls et non avenus devant ton absence qui se fait présence insistante. Ton absence-présence arrivera tant bien que mal à t’ériger souveraine de l’entre-deux, arrivera à te placer à mi-distance entre le Rien et le Tout, entre l’humain et le divin… aurais-je la force d’attendre plus longtemps ?
Mon temple à moi ! Je psalmodie ton prénom à longueur de journée ! Ton icône est suspendue entre mes yeux, sur mon front pendant. Elle me guide, me dit ta présence… m’indique la voie… rassure ma voix…
Rachid Daouani, Rabat, le 20 Janvier 2009
Lettre 3 Ma lettre à toi
Au prochain lever de soleil, je serai au rendez-vous pour faire le chant du monde… lui dire que je renais chaque jour et que je ne cesserai de naitre. Chaque rayon de soleil est une semence d’une autre naissance.
Femme ! Je scrute tes paupières et je me vois derrière l’immensité de ton regard. J’y plonge corps et âme. Le tourbillon, Ô combien étourdissant de beauté, m’amène dans tes profondeurs. Etrange acoustique répétant le mot tant désiré : aimer. Je me ressource par ton truchement. Plus loin encore je m’entends crier ta présence et la mienne. Tes vibrations indiquent le chemin. Je me retrouve captif de tes lèvres où je sirote tes mots d’amour comme des perles de miel. Je m’en délecte. Mes mots effleurent ta nuque blanche satinée. Côte à côte nous marcherons pour dire notre amour, écrire notre histoire, celles des amants heureux, celles des amants à venir…
Je t’écoute, le Qalam à la main.
Sur tes lèvres, je cueille tes mots.
Dans tes yeux, je puise ma poésie…
Rachid Daouani, Agadir, le 3 Février 2009
Lettre 4 Le mot pour le dire
Je fouille dans mes archéologies incertaines. Je cherche dans mes racines cosmopolites : amazighe, phénicienne, byzantine, espagnole, portugaise, française, africaine, marocaine, arabe… je ne trouve pas le mot pour te le dire.
La Tour de Babel, malgré toute sa richesse, ne m’inspire nullement pour le dire. Aimer. Mot manquant. Vacuité. Vacance à remplir. Par quoi ? Avec quoi ? Comment ?…
Serions-nous assujettis à ce point au langage conventionnel pour le dire ?
Mon passé, mon présent, mon « avoir », mon « être » sont caduques… Femme, ma femme ! Ton avènement a tout effacé et j’en suis fort aise. Je n’ai mémoire de rien sauf de toi. Tu es mon à venir. Tu es ce que je serais avec et par toi. Je pense à notre devenir, deux venir, et comment le dire. Aimer est sans teneur aucune pour pouvoir le dire.
Tes rires, tes gémissements, tes ahanements, tes clitiques sont la version pas encore créée pour dire nos ébats. Mes râles, mes rugissements sont le tempo de notre concordance. Quelle langue serait la nôtre ? Sur le sable et sans le savoir j’ai écrit ton nom : FEMME ! Rêve ! Ô toi Femme ! Toi qui te veux mienne, je garde tes traces, ton écrit en moi, sur ma peau avant que tu ne sois là… Tu me dédies ton œuvre et je m’offre à toi. Notre divinité nous est exclusive ! Je m’incline devant son autel pour pérenniser mon existence future avec toi, de toi, à toi femme ! Mienne !…
Rachid Daouani, Casablanca, le 10 Mai, 2009
Lettre 5 Résonnance
Ta voix venue d’un ailleurs inespéré résonne dans des lieux insoupçonnés de mon entité dite « l’être ». Elle remet à jour et au jour les traces de ce que je n’ai jamais été. La résonnance en écho soulève le sable de mon profond désert.
Quel être étais-je avant ton avènement ? Les souvenirs involontaires, des temps passés quatre siècles estime-t-on, défilent sur l’écran de mes mémoires possibles. La résonnance m’érige du néant de la trace des traces, des empreintes de mon devenir. Je prends conscience de mon amour pour le désert. De lui je fus. A toi je reviens. De toi je suis la trace indélébile que nul vent ne pourrait effacer. Tes mots raisonnent ma re-naissance. Je les égrène en les psalmodiant sur le chapelet de tes lèvres. Ce fil, de toi à moi, où défilent en amont et en aval nos mots d’amour comme des étoiles toutes du Nord et du Sud. Tes caresses, de tes mains diaphanes esquissent les méandres de mon âme future. J’entends mon cœur résonner : diastole… systole… diastole… systole… L’arythmie, par je ne sais quelle magie, allez le savoir, devient une belle symphonie composée il y a quatre cents ans. Elle résonne de nouveau : un amour miracle est né quelque part, dans un ici et là-bas, dans un ailleurs… les étoiles toutes du Nord et toutes du Sud… l’éclairent de l’aura d’un amour ainé… il n’a lieu que tous les quatre siècles.
Rachid Daouani, Casablanca, le 13 mai 2009
Lettre 6 De Tanger à Casablanca – Le temps et nous
Dans ta dernière lettre tu m’avais dit que le temps s’est arrêté quand le rythme nous a liés dans cette union qui ne fait pas unité. Oui, nous sommes deux à le vaincre puisque nous échappons à son emprise. Depuis lors plus aucune linéarité. Nous vivons dans la fulgurance de cet espace d’entre les instants. C’est l’éternité. Porte mystérieuse que seul le « je t’aime » est capable d’ouvrir…
Mon silence accusé depuis ma dernière lettre n’est nullement une relâche ou une trêve. Je te disais tout ce temps que « je t’aime ». Je l’écrivais dans l’air avec mon corps. Ma façon de m’habiller. Le parfum que je mettais. Les gens, proches ou lointains parlant ma langue ou non, l’entendaient dans ma voix et le lisaient dans mes yeux. Oui…
Entre la méditerranée et l’atlantique. Juste dans ce point culminant et magique où ils s’effleurent sans s’enlacer, le lieu de l’union qui ne fait pas unité, je nous voyais tous deux. Face à face. Les yeux dans les yeux. Je voyais se profiler, derrière le remous des vagues, ton doux visage où je lisais nos prochaines retrouvailles. J’y voyais aussi la brûlure des questions qui attise ton intérieur et enflamme tes géométries insolites. Mon attente ne fait qu’endurcir ma raideur, qui bouillonne de laves, prête à entretenir ta flamme…
A Tanger face au détroit, j’ai fermé les yeux sur ton sourire pour ne garder que cette image de toi à moi. Cette énigme que seuls nos corps et nos âmes savent déchiffrer. J’ai fermé les yeux pour que mes mémoires fassent appel à tes caresses, tes gémissements, tes murmures, tes chuchotements… la transe qui atteint tes membres… Les douces vagues me trempent de ton nectar marin au goût iodé et mielleux.
J’ai gardé les yeux fermés pour que ne cesse cet instant qu’on vole au temps dans l’espoir de notre prochaine rencontre.
Rachid Daouani, Casablanca, le 26 mai 2009
Lettre 7 À toi Femme atlantique !
Femme atlantique !
En écho ton silence me parlait. Il résonnait en mes entrailles et remuait mes alvéoles. Ton silence, je ne sais par quelle magie, enivrait ma conscience, me berçait dans mes sommeils. Une voix venue d’un ailleurs insoupçonné, à la fois familière et étrangère me contait mille et une histoire. Shéhérazade de mes nuits ! Tes silences aiguisaient ma soif de toi…
Là, maintenant devant l’Atlantique… femme, aérienne, terrestre, évanescente… De ta parole je fus. De ta parole je suis. De ta parole je serai. Dans ton regard je me noie et renais homme nouveau. T’entendre murmurer tes douces sonorités, t’écouter chuchoter des mots d’amour me fait danser le sang sur cette musique silencieuse jamais composée. Me fait retrouver ma langue donnée au chat des rimes.
Femme atlantique ! Tes vagues m’éclaboussent, trempent mes pages blanches. Mon Qalam s’étiole, rétrécit, s’allonge se remplit et se vide de son encre, blanche ou noire, au gré de ton inspiration…
Muse atlantique ! Je voguerai en toi, sur toi, à côté de toi… J’accosterai dans tes ports aux phares m’appelant. Sur le bout de tes lèvres j’ai récupéré ma splendeur. Je m’abreuverai de tes eaux salines ou lactées…
Femme atlantique ! Nous étions étrangers l’un à l’autre. Et pourtant je te connaissais avec cette impression du déjà-vu. Ton visage m’était familier. Je devinais la douceur de ta voix. Immobile, tu me regardais. Oui, tu

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