Plume de pélican
240 pages
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Plume de pélican , livre ebook

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Description

Un petit garçon au centre d'un amour brisé. Un amour brisé à travers les yeux d'un petit garçon.
Un petit garçon dans le frisson d'un amour naissant. Un amour naissant dans le cœur d'un petit garçon.
Et plus : mère abandonnée et déprimée, père coupable et amoureux, amie gracieuse et séduisante, grand-mère énergique et déterminée, oncle intelligent et glamour.
Piscine de sel, boue, yoga, méditation – un programme de guérison pour nous tous.
Enfin, un vol de pélicans qui caressera votre âme de son humanité et authenticité.
Un roman de souvenirs, de rêves et passage à l'âge adulte.

« Je veux écrire un conte de fée avec des pélicans. Un conte de fée tellement bon qu’il éclipserait tous ceux avec des cygnes. Je veux l’écrire avec la plume. Je veux qu’elle me le dicte. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334165815
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-16579-2

© Edilivre, 2016
Droits d’auteurs : © Irina Papancheva
Version française : Viviane Defosset
Livre publié pour la première fois en Bulgarie en 2013 par la maison d’édition « Janet 45 ».
La photo de l’auteur : Daniela Michorova
Dédicace


À Maman
Citation


« L’espoir est une chose à plumes »
« Espoir » Emily Dickinson
1
D’abord, mon père nous a quittés. Ou plutôt, Monica a emménagé chez nous. Monica, c’est l’amie d’enfance de ma mère. Un soir, Maman a dit à Papa qu’elle avait appelé de Burgas. Elle désirait une vie nouvelle. Elle voulait venir à Sofia et y chercher du travail. C’est ainsi que Maman a demandé à Papa si Monica pourrait rester chez nous un certain temps, un mois ou deux tout au plus, jusqu’à ce qu’elle s’installe chez elle. Mon père, dans un silence absolu, a froncé les sourcils, comme il le fait toujours quand il va prendre une décision. Quoi qu’il puisse dire ensuite, cela rend les mots plus lourds et, ainsi, alors qu’il ouvre la bouche, il me semble que ses paroles tombent comme les galets que je lance dans la rivière Bistrista. Ils suivent leur trajectoire et puis ils tombent où ils veulent.
« D’accord. Mais pas plus qu’un mois » a décrété Papa. Maman, muette comme une carpe en attendant le verdict, a poussé un soupir de soulagement, a souri et l’a embrassé sur les lèvres.
« Merci, Vanko, tu sais combien nous sommes proches. J’espère que sa vie décollera finalement. »
Pendant cette discussion (qui, plus tard, s’avérerait cruciale pour notre famille), je lisais « Les Frères Cœur de Lion ». Mais une partie de mon esprit suivait la conversation. Soudain, des papillons ont grouillé dans mon ventre, je me suis précipité à la salle de bain et j’ai vomi.
« Martin, ça va ? » Maman était à la porte.
« Il a probablement mangé une crasse à l’école » a dit Papa « je sais tout ». Maman a essayé de me réconforter mais j’ai glissé de ses bras et je suis allé dans ma chambre.
Ceci se passait début avril.
Un mois plus tard, Monica arrivait.
2
La première chose que Mamie a dite en me voyant, c’est :
« Martin, comme tu as grandi ! Viens m’embrasser ! »
Elle n’a rien dit à Maman. Elle l’a prise dans ses bras et l’a serrée un peu plus longtemps. Quand elle l’a lâchée, j’ai vu que les yeux de Maman étaient humides.
L’appartement de grand-mère est dans le centre de Burgas. Il fait partie du long bloc de flats du côté de l’Université Libre. C’est rue Vardar. Depuis que Grand Père est allé au ciel il y a trois ans, elle a continué à vivre là, toute seule, dans un trois pièces-cuisine. Ainsi, je retrouve une chambre à moi. Je ne suis pas venu ici depuis l’été dernier mais, alors, je ne suis resté que peu de temps. Maman, Papa et moi, nous allions en vacances aux Sables d’or et à Albena chaque été et nous ne faisions que passer par Burgas pour voir Mamie, et Grand Père aussi, avant. Mais nous ne restions jamais pour plus qu’une nuit.
Mamie nous avait fait une potée de pommes de terre.
« Vous devez avoir faim après ce voyage ! » a-t-elle dit et il me semble qu’elle essayait d’être joyeuse.
Une heure et demie plus tôt, le bus avait fait une pause et j’avais pris un sandwich jambon-fromage, alors pas très faim maintenant. Maman n’avait rien mangé et, là, elle picorait ses pommes de terre. Depuis que Papa nous a quittés, elle mange à peine. Au début, elle pleurait beaucoup. Elle avait pris quelques jours de congé et elle se couchait et pleurait. Alors, elle ne mangeait pas du tout. Elle venait s’assurer que j’avais à manger et elle me préparait quelque chose. Elle avait aussi de longues conversations téléphoniques avec tante Ana, sa meilleure amie. Je l’ai entendue lui dire qu’elle ne voulait plus vivre et que, si elle s’accrochait, c’était seulement pour moi. Cela m’a vraiment fait peur. Si ma mère me quittait elle aussi, qu’est-ce que j’allais faire ? Allait-on me placer dans un de ces foyers pour enfants sans parents, comme celui où Mamie avait grandi ? Je ne voulais pas aller là. Une fois, nous étions passés devant son centre à Burgas. La clôture est très haute et les enfants regardaient dehors derrière les barreaux, comme des singes en cage.
Je suppose que à tante Ana aussi cette conversation avait fait peur parce qu’elle est venue à la maison et elle a forcé Maman à aller chez un docteur pour ses nerfs. Maman ne voulait pas y aller mais tante Ana a insisté jusqu’à ce que Maman cède. Après cette visite chez le docteur, Maman a commencé à prendre ces petites pilules. Elle a moins pleuré aussi et a mangé un peu et, même, elle me demandait si ça marchait avec mes devoirs. Et elle est retournée au travail.
Mamie appelait souvent aussi. Bien plus souvent qu’avant. Un soir, elles ont beaucoup parlé. D’abord, elles se disputaient et Maman répétait qu’elle allait bien. Puis, elle s’est mise à pleurer. A la fin, elle a dit : « D’accord, on viendra ». Quand la conversation a été terminée, elle s’est approchée de moi et a dit :
« A la fin du mois, quand tu auras fini l’école, nous irons à Burgas. Nous y resterons quelque temps avec ta grand-mère. »
Je ne savais pas quoi dire. J’avais vraiment envie d’aller à la mer passer quelque temps avec Mamie mais, en même temps, tous mes amis, et surtout Alex, étaient à Sofia. Je ne voulais pas que Maman se fasse encore du souci alors, j’ai juste essayé de sourire et j’ai dit : « D’accord. » « Ça te fait plaisir ? ». Elle me posait la question comme si elle se parlait à elle-même et pas à moi. « Beaucoup » ai-je dit et elle m’a pris dans ses bras. Elle me serrait vraiment fort contre sa poitrine et ça m’a inquiété car elle n’avait pas fait ça depuis bien longtemps.
3
L’histoire de Maman et Monica durait depuis belle lurette. Avant que Monica emménage, Maman a raconté toute leur histoire à tante Ana qui écoutait attentivement et qui, finalement, n’a dit que « Hum ». Monica et Maman se connaissaient depuis l’enfance. Elles étaient allées dans la même crèche, puis elles sont allées à l’école ensemble, ensuite toutes les deux se sont inscrites et ont suivi les cours de langue anglaise au Collège mais, après, leurs routes se sont séparées. Maman est allée étudier à Sofia où, plus tard, elle a rencontré mon père. Et Monica a épousé l’amour de collège de Maman, comme ça, du jour au lendemain il était devenu son amour. Alors, Maman est retournée à Burgas de moins en moins souvent, sans compter que c’était plutôt gênant leurs histoires d’amour partagées (ça, je n’en suis pas sûr, je pense que Maman était déjà avec Papa), ainsi, elles ont petit à petit perdu le contact. Quoi qu’il en soit, il y a quelques mois, Monica a retrouvé ma mère sur Facebook et elle lui a envoyé un message. Elle disait qu’elle avait divorcé de l’amour du collège, qu’elle n’avait pas d’enfant, qu’elle travaillait comme secrétaire dans un bureau quelconque et qu’elle n’était pas heureuse de sa vie. Voilà l’histoire que Maman, d’une voix très émue, a racontée à Papa alors que nous dînions, un soir. Elle n’a cependant fait aucune allusion à l’amoureux du collège. Papa écoutait d’une oreille distraite, jetant un œil à ce qui se passait à la télé quand Maman avait le dos tourné. Pendant les jours suivants, Maman a continué à parler des messages qu’elle avait commencé à échanger avec Monica. Elle s’est remémoré des choses qui s’étaient passées dans leur enfance et à l’école et elle ressemblait un peu à une écolière quand elle parlait de ça. Elle a dit que quand Monica était petite, elle aimait bien manger et qu’elle était passablement boulote. Une fois, lors d’un voyage scolaire, ils étaient passés chez un apiculteur et elle avait acheté un rayon de miel. Mais une abeille (ou était-ce une guêpe) avait piqué la langue de Monica. Monica avait commencé à pleurer, sa bouche était enflée et les garçons se sont moqués d’elle, l’appelant Le Petit Ours en Peluche Gourmand. Ma mère, qu’ils étaient censés respecter puisqu’elle était Capitaine de classe, peu importe ce que cela signifiait, les a tancés et cela les a incommodés. Wouaw ! Qui aurait pensé que Maman était comme ça ! Plus tard, pourtant, Monica s’est mise à traîner avec d’autres filles plus âgées des environs et elle est devenue très courue. Elle faisait lire à ma mère des livres à l’index, Maman se teignait les cheveux au henné comme le faisait Monica (ma grand-mère et mon grand-père en ont presque fait une attaque), elle aidait Maman à rencontrer le garçon qui lui plaisait, à vrai dire je n’ai pas compris si ce type était son amoureux du collège. En échange, ma mère faisait les devoirs d’anglais de Monica.
Honnêtement, ça faisait un bon bout de temps que je n’avais pas vu Maman aussi passionnée et exaltée !
Ainsi allaient les choses, jusqu’à ce fameux soir où Maman a demandé à Papa si Monica pourrait vivre avec nous.
Le jour où Monica devait arriver, Maman est allée chez le coiffeur. Elles ne s’étaient pas vues depuis 15 ans et Maman voulait montrer à son amie qu’elle « n’avait pas changé ». A un moment, tôt dans la soirée, je les ai entendues arriver. Elles parlaient dans le vestibule. Alors, elles sont entrées dans la pièce. Maman s’est retournée et a dit : « Martin, voici Monica ». Sa voix avait changé. Comme si elle allait réciter un poème très important, du genre qu’on apprend à l’école. Alors, Monica est entrée. Elle n’était pas très grande et elle avait les cheveux blonds coupés et coiffés à la dernière mode. Un peu plus longs sur le front, un peu plus courts sur la nuque. Son visage avait la couleur d’un cierge dont le large sourire faisait la flamme. On voyait ses dents blanches. Ses yeux avaient la couleur des violettes et ils souriaient aussi. Elle portait un

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