Pythie 2.0
34 pages
Français

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Description

Ce récit conte les aventures de deux âmes sœurs se reconnaissant au gré de leurs réincarnations à travers les âges. Nous les découvrons au temps de la Grèce Antique, au sein même du temple d’Apollon. Elles se retrouveront à notre époque, au milieu des profils des sites internet de rencontres, pour finir par s’unir à tout jamais dans l’espace infini de notre futur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 juin 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9780244479640
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pythie 2.0
 
 
MARCIA GARY

Copyright © 2019
Tous droits réservés.
 
 
DÉDICACE
 
 
À Leeloo,
TABLE DES MATIÈRES
 
 
 
DÉDICACE
TABLE DES MATIÈRES
1 Le temple d’Apollon
2 Le lac
3 L’espace
BIOGRAPHIE
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Sappho, Ode à Aphrodite
« Toi dont le trône est d’arc-en-ciel, immortelle Aphrodita, fille de Zeus, tisseuse de ruses, je te supplie de ne point dompter mon âme, ô Vénérable, par les angoisses et les détresses. Mais viens, si jamais, et plus d’une fois, entendant ma voix, tu l’as écoutée, et, quittant la maison de ton père, tu es venue, ayant attelé ton char d’or. Et c’était de beaux passereaux rapides qui te conduisaient. Autour de la terre sombre ils battaient des ailes, descendus du ciel à travers l’éther. Ils arrivèrent aussitôt, et toi, ô Bienheureuse, ayant souri de ton visage immortel, tu me demandas ce qui m’était advenu, et quelle faveur j’implorais, et ce que je désirais le plus dans mon âme insensée. “Quelle persuasion veux-tu donc attirer vers ton amour ? Qui te traite injustement, Psappha ? Car celle qui te fuit promptement te poursuivra, celle qui refuse tes présents t’en offrira, celle qui ne t’aime pas t’aimera promptement et même malgré elle.” Viens vers moi encore maintenant, et délivre-moi des cruels soucis, et tout ce que mon cœur veut accomplir, accomplis-le, et sois toi-même mon alliée. »
Traduction Renée Vivien, 1903.
 
 
 
 
 
 
 
1 Le temple d’Apollon
 
 
Delphes, VIe siècle av. J.-C.
 
La foule se bousculait sur les marches menant au temple d’Apollon. Cybèle accompagnait son père, mais elle savait déjà qu’elle n’aurait pas le droit de rentrer à l’intérieur de l’édifice.
Au pied du mont Parnasse se dressait le sanctuaire majestueux abritant l’Oracle qu’était venu voir le patriarche de la famille. Riche marchand, il souhaitait lui demander qu’elle ausculte le Dieu Suprême pour savoir si le mariage qu’il avait prévu pour sa fille aînée se déroulerait parfaitement, s’il serait fructueux et qu’il donnerait bien naissance à un bel enfant, un garçon bien sûr. Cela faisait beaucoup de questions, oui, mais le père comptait sur les nombreuses pièces d’or qu’il allait offrir aux prêtres pour lui permettre de les poser et surtout, d’avoir les réponses à ses multiples interrogations. L’avenir et l’honneur de sa famille en dépendaient.
Cybèle et le vieil homme venaient de Sparte. C’était une jeune fille éduquée, libre et entraînée au même titre que ses frères aux arts de la guerre. Dans la cité-état de Sparte, il en était ainsi de l’aristocratie et des enfants des riches marchands. Les filles de Sparte étaient les plus affranchies de toute la Grèce antique, leurs activités de tous les jours n’ayant rien à envier aux mâles jouissant d’une vie faite de jeux, d’apprentissages et de découvertes. De découvertes sexuelles également. Si les jeunes garçons goûtaient aux initiations avec des adultes plus mûrs afin de les éduquer, les femmes, elles, étaient libres de s’amuser entre elles, de s’aimer dans l’intimité. Les hommes ne faisaient pas partie de leur quotidien, obligés qu’ils étaient de vivre en communautés fermées. Mais le mariage avec un homme, bien souvent plus âgé et plus riche, offrait la garantie d’une lignée prospère et une sécurité financière pour toute la famille.
Cybèle connaissait celui qu’elle devait épouser. Elle l’avait vu de loin, sur la terrasse de sa grande villa sur les hauteurs de Sparte. Il était bien plus mûr qu’elle, quelque peu bedonnant, mais son visage paraissait animé d’une joie douce, aimable, et il était réputé pour être quelqu’un de cultivé et de délicat. Elle savait qu’elle ne serait pas forcée de partager son quotidien, juste sa couche en quelques occasions. Elle pourrait s’installer avec lui, élever leur descendance et veiller sur ses vieux jours, mais elle n’était obligée de rien. C’était ainsi à Sparte.
Le trajet fut long depuis sa ville natale jusqu’à Delphes. Des jours et des jours de marche vers le nord sous un soleil écrasant, de cahots dans un chariot certes confortable, mais où elle s’ennuyait terriblement. Puis ils avaient embarqué dans un petit bateau, brisant un peu la routine accablante de ce pèlerinage et enfin reprit la route, sèche et poussiéreuse, vers le temple d’Apollon se dressant désormais face à eux.
Elle avait entendu des histoires sur la Pythie officiant ici. Elle était très puissante, connectée depuis son plus jeune âge au Dieu des hommes, des arts et de la lumière. Apollon était le dieu capable de divination à travers cet Oracle, consultée par tous les Grecs pour découvrir les prédictions, les réponses aux questions les plus nobles comme l’issue d’une guerre ou les plus triviales, tel le retour de l’être aimé. Personne ne pouvait la voir, cette mystérieuse Pythie restant constamment cachée derrière un drap blanc, aveugle et immatérielle aux yeux des simples citoyens. Les prêtres qui l’entouraient, seuls à pouvoir traduire ses paroles étranges prononcées dans un accès de transe extatique, veillaient à conserver le secret et la sécurité de la femme. Ils écoutaient pieusement les mots divins sortis de sa bouche envoûtée et retranscrivaient avec plus ou moins de fidélité les divinations de l’Oracle possédée.
Voilà ce que savait Cybèle. Mais en tant que femme, à Delphes, elle n’aurait pas le droit d’entrer au sein du sanctuaire. La position libre des filles de Sparte faisait exception dans la Grèce antique ; ici, elle n’était rien, qu’un âne bâté sous la protection de son maître, son père pour l’instant, jusqu’au mariage civil d’avec son futur époux et nouveau propriétaire. Elle montait néanmoins les marches du temple, le regard baissé, accompagnant jusqu’au dernier moment le vieil homme affectueux, l’aidant au possible à grimper les nombreux étages face à eux.
Arrivés en haut, à l’entrée de l’édifice brillant par la blancheur de sa pierre récemment polie, le père de Cybèle déposa un doux baiser sur le front humide de sa fille. Il lui glissa simplement « je reviens, mon enfant », et disparut...

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