Quand dansent les âmes - 3 - Tels deux phénix
219 pages
Français

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Quand dansent les âmes - 3 - Tels deux phénix , livre ebook

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Description

Bit-lit - 380 pages


Tristan est l’Alpha de la Meute des Croix depuis plus de trois cents ans. L’amour, il l’a connu, jusqu’à même rencontrer son âme sœur. Hélas, le destin s’est montré cruel et la mort l’a privé de sa bien-aimée. Résigné à rejoindre son lit vide chaque soir, à se réveiller le matin sans être à chérir, peut-être est-ce mieux ainsi.


Mais il ignore encore que la fatalité n’en a pas fini avec lui. Alors que la meute est sur le point de faire une avancée décisive dans l’investigation des plans adverses, Élisabeth, une rescapée de Locronan qui a plus d’un secret, va se trouver sur son chemin.



Saura-t-il à nouveau ouvrir son cœur, quitte à souffrir ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782379612428
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quand dansent les âmes – 3 – Tels deux phénix

3
Tels deux phénix

Lucie Goudin
3
Tels deux phénix

Lucie Goudin


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-242-8
Illustration de couverture : Nicolas Jamonneau
« Ils ont tout brisé, balayé et brûlé. Ils ont tout interdit, tout arraché. Et la pluie tombe noire sur les toits ardoisés De La ville que j’ai tant aimée. »
Tri Yann – La ville que j’ai tant aimée
Compte-rendu de mon entretien avec Tristan.
Le 5 septembre 2018.

Il est difficile de m’entretenir avec l’Alpha de la meute. Les récents événements accaparent son emploi du temps. Il s’acharne à comprendre, à suivre des pistes qui n’aboutissent qu’à des culs-de-sac. David est mort et ne peut plus fournir de réponse. Seul Konan, Alpha de la Meute Noire, pourrait nous éclairer. Seulement, depuis sa défaite près du Château de Trecesson, il a disparu. Tristan a lancé ses Bêtas sur sa piste. Les recherches n’ont rien donné, ce qui n’augure rien de bon. Il est dans la nature et à l’heure actuelle il est sûrement en train de fomenter sa revanche. Le pacte qu’il a contracté promet de nombreuses batailles sanglantes et Tristan souhaite mettre un terme au drame avant qu’il ne commence. Comment y parvenir sans savoir de quoi il retourne vraiment, sans connaître les acteurs impliqués ?
Notre entrevue a duré cinq minutes, ça m’a suffi. Tristan n’a lâché que des miettes. Son humeur massacrante parlait à sa place. Elle s’échappait par tous ses pores, tel un nuage radioactif. Je n’avais qu’une hâte : qu’il s’en aille. Parfois, il me fiche la trouille.
Outre sa frustration et le poids des responsabilités, j’ai ressenti autre chose, en lien avec son passé. Ses propos « Je fais des cauchemars. Je dors peu. Je grogne sans cesse. » et son regard dans le lointain, en proie à une nostalgie éprouvante, me l’ont confirmé. Voir deux de ses loups s’unir en un laps de temps aussi court lui rappelle autant de bons que de mauvais souvenirs. Pour l’instant, je ne connais son histoire qu’en ayant capté des bribes par-ci par-là, j’ai néanmoins saisi le principal. Il a aimé et perdu son âme sœur. Je devine que la solitude pèse plus que jamais sur son cœur. Je ne sais pas quoi faire pour l’aider. La seule solution serait qu’il aime à nouveau. Pourtant, je sais qu’il refuse toute relation amoureuse. Je comprends son point de vue. Ce doit être horrible de survivre à ceux qu’on aime et être voué à ce sort pour l’éternité.
N’y a-t-il donc aucun moyen de lui assurer un bonheur à la hauteur de sa longévité ? Je vais m’appliquer à chercher. Dans cette sombre période, lui plus que nul autre mérite un peu de douceur.
Partie 1
Le passé
Chapitre 1

— Cours ! s’écria-t-elle, haletante.
C’était la débandade, un chaos comme elle n’en avait plus vu depuis longtemps. Des volutes de fumée s’élevaient vers le ciel crépusculaire. Des flammes léchaient les murs de pierre de certaines habitations. La suie tombait autour des fuyards tels de gros flocons. Des flaques de sang recouvraient les pavés, les pieds glissaient, faisant perdre de précieuses secondes. Les exclamations de terreur se mêlaient aux cris de souffrance. Les explosions magiques, contre-attaques, retentissaient çà et là dans le bourg. Elles étaient de moins en moins nombreuses. Son peuple avait-il réussi à fuir ? Ou mouraient-ils un à un ?
Élisabeth poussa sa camarade plus loin, vers la Forêt du Duc, située à l’est.
Comment tout avait-il pu basculer aussi rapidement ? Ils étaient arrivés de nulle part et le massacre avait commencé avant qu’elle ne ferme son grimoire. Quand elle était sortie de chez elle pour s’enquérir de la situation, l’enfer se déchaînait déjà. L’Ankou, lui, attendait en lisière du village, pressé de récolter les âmes des défunts.
Pourquoi étaient-ils venus ? Qui étaient-ils ? Elle avait vu des loups, des loups-garous plus imposants, mais il y avait une autre espèce. Elle dégageait un froid polaire, l’étreinte de la mort la suivait comme une ombre, prête à se déplier sur simple commandement. Ces êtres demeuraient invisibles. Élisabeth ignorait s’ils tuaient, rabattaient juste leurs cibles vers ses alliés ou cherchaient quelque chose ou quelqu’un en particulier. Quoi qu’il en soit, elle ne resterait pas pour en avoir le cœur net. Beth était une Gardienne avant tout, elle ne prendrait pas le risque d’être capturée, même si cela l’obligeait à déserter le champ de bataille et à délaisser les siens aux prises avec leurs ennemis mortels.
Elle tâta sa ceinture, s’assura que la sacoche pas plus grande qu’un écrin y était encore accrochée. Elle devait la mettre en sécurité. Pour cela, il lui fallait survivre.
— Dépêche-toi, haleta-t-elle.
Dans le but de quitter le village, Élisabeth s’était glissée à travers les ruelles sombres. Au milieu de l’une d’elles était apparue Sakura, étalée sur le sol. Un énorme loup se dressait au-dessus d’elle, de la bave coulait de sa gueule ouverte sur des crocs souillés d’hémoglobine. Élisabeth avait eu le choix entre passer son chemin ni vue ni connue et venir au secours de son amie. Sa décision avait été prise en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Elle ne pouvait se résoudre à regarder les gens qu’elle côtoyait, qu’elle appréciait, se faire tuer sous ses yeux sans la moindre intervention de sa part. D’un certain point de vue, c’était participer au crime. Beth ne supportait déjà pas de prendre les jambes à son cou, son devoir étant plus important que ses valeurs et ses sentiments. Alors, pour ce qui était d’avoir le sang d’un être cher sur les mains, elle s’y refusait catégoriquement, surtout si elle pouvait changer la donne sans mettre en péril sa mission.
Élisabeth était intervenue en jetant une de ses décoctions explosives. Dans un premier temps, elle utiliserait ses bombes artisanales avant de puiser dans son propre pouvoir, qui l’affaiblissait. Son instinct lui soufflait que la traque serait longue et qu’elle aurait besoin de toute sa forme physique.
Malheureusement, son aide bruyante avait attiré l’attention des camarades du loup qui gisait au sol, le pouls à l’arrêt, des morceaux de chair présents un peu partout dans la ruelle. Depuis, Élisabeth ne pouvait plus miser sur la discrétion. Il lui fallait être meilleure sprinteuse et ce n’était pas gagné quand on était poursuivi par des animaux affamés et assoiffés de vengeance. C’était sans compter sur Sakura. La pauvre avait été mordue à la cuisse et boitait. Chaque pas lui soutirait une grimace de douleur qui déformait son joli visage en forme de cœur. Quand bien même son amie la retardait, Beth ne l’abandonnerait pas.
Pour l’instant, ses bombes magiques, explosives ou aveuglantes, tenaient ses ennemis à distance. Ce n’était hélas plus qu’une question de temps avant que la situation se dégrade. Quand son sac se viderait, ses poursuivants la rattraperaient. À ce moment-là, sa sorcellerie serait sa seule ressource. Elle ne résisterait pas éternellement.
Alors qu’elles couraient, atteignaient la Forêt du Duc, dont les bois étaient couverts de mousse, son cerveau tournait à plein régime. Si elles continuaient sur cette voie-là, elles se feraient prendre toutes les deux. Ce n’était pas envisageable.
— Pars sans moi, gémit Sakura. Je n’irai pas très loin. Si je leur fais face, tu les sèmeras. Peut-être même créeras-tu un portail.
— Non.
D’un, Élisabeth ne la sacrifierait pas. De deux, elle n’était pas assez stupide pour ouvrir une brèche dans l’espace. Non seulement ça lui prendrait un temps fou et pomperait au minimum la moitié de son énergie vitale, mais en plus, une fois fermé, le portail laisserait des résidus. Si des sorciers épaulaient les loups, ils le rouvriraient et la suivraient. Ce n’était pas pour rien que le moyen de locomotion préféré des sorcières restait le balai. Il y avait moins de chance qu’il prenne feu que de rester bloqué dans le Non-Lieu, soit entre deux destinations.
— Je vais te soigner, déclara Élisabeth en venant se poster devant Sakura.
Son amie se laissa choir sur une souche d’arbre, elle se résignait à mourir. Beth grinça des dents. La jeune femme avait incorporé le banc des élèves-guerriers quelques mois plus tôt et une telle résignation était indigne. Quand bien même parfois il fallait battre en retraite, ouvrir les bras à l’Ankou relevait d’un manque de courage et de combativité. Beth l’aurait assommée de reproches si l’heure n’était pas aussi grave.
— Laisse-moi, supplia Sakura, son visage barbouillé de sueur, de suie et de sang.
— Tu vas m’écouter, la coupa Beth. Nous n’avons que très peu de temps. Quand je t’aurai guérie, tu fonceras vers le sud-est, sans bruit.
— Ils vont me sentir.
Beth balaya sa protestation d’un revers de main.
— J’ai une potion dans ma besace, expliqua-t-elle. Elle supprime l’odeur de celui qui la boit. Elle agit immédiatement, pendant une bonne heure. Ça te laissera l’occasion de t’éloigner d’eux et de trouver la sécurité. Va à Carnac, trouve les sorcières. Si vous n’y êtes pas plus en sécurité, si nous sommes en guerre, allez en Forêt de Brocéliande, convoquez le Conseil.
La terreur s’installa dans ses yeux marron.
— On n’en arrivera pas là, dis-moi.
— Je l’ignore. Nous n’avons pas été attaqués depuis de nombreuses décennies, mais tout porte à croire qu’un âge sombre nous attend. N’oublie pas Karreg An Tan . Considère que ta vie est désormais menacée à chaque instant.
Les hurlements des loups se rapprochaient.
— Et toi, que vas-tu faire ? lui demanda Sakura, au bord des larmes.
Nous nous sommes trop longtemps reposés sur nos lauriers. La paix nous a rendus faibles.
— Une diversion ! Je vais les entraîner loin de toi ! Je partirai vers le nord-est.
— Et s’ils t’attrapent ? Ta mission ?
— J’ai appris à survivre, à semer mes ennemis et à combattre en dernier recours. Entre nous deux, je suis celle qui a le plus de chance de sortir vivante d’une course-poursuite. Fais-moi confiance

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