Quand les anges pleurent...
174 pages
Français

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Quand les anges pleurent... , livre ebook

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Description

La vie, la mort, la naissance, l'amitié et surtout l'amour. Des limites qu'on essaie toujours de franchir, des choix qu'on doit faire, des personnes qu'on doit quitter. À part tout cela, les gens, des anges qui pleurent...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332942289
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-94226-5

© Edilivre, 2015
Quand les anges pleurent…
 

 
Pour tous ceux qui croient encore que l’amour peut nous changer, nous protéger, ne pas nous contraindre, ne pas nous détruire. Il y a de l’honneur et du respect dans l’amour et il n’arrive jamais par hasard, mais toujours comme une leçon de vie. L’amour a le pouvoir de corriger, d’effacer et de nous aider à surmonter toutes les erreurs et les maladresses des gens.
Si nous restions courageux et forts, nous élevant au-dessus de nos rancœurs et de notre soif de vengeance, au-dessus de nos propres lâchetés et culpabilités, nous pourrions nous retrouver nous-mêmes, comme nous étions autrefois, ceux dont les yeux reflétaient sans cesse cet amour.
Texte corrigé par Ghislaine ACCARIAS
 

La Seyne-sur-mer 20 septembre 2010
L es grosses gouttes de pluie, froides, tombaient en rafales sur le pare-brise de sa voiture. Les essuie-glaces n’avaient presque plus aucun effet. Des feux clignotants avançaient, comme une enfilade de perles brillantes sur un collier. La route était glissante, les pentes dangereuses.
Il devait à tout prix rentrer à Marseille. Il avait promis à Mathieu, depuis la semaine dernière, qu’il n’allait pas rater son anniversaire. Cela n’aurait pas été si amusant s’il n’avait pas été présent. La réunion qu’il avait eue cet après-midi-là à La Seyne-sur-mer avait duré plus longtemps que prévu et ce retard le rendait impatient. Damien regarda sa montre encore une fois. Les invités avaient probablement déjà commencé à arriver. Il se serait senti gêné de faire son apparition en dernier. Il essaya d’accélérer un peu mais les bouchons qui se formaient et la pluie, ainsi que les lumières qui venaient dans l’autre sens, l’empêchaient d’avancer et de distinguer quoi que ce soit à quelques mètres devant lui. Le week-end venait juste de commencer et tout le monde quittait la ville, histoire d’échapper à l’agitation et au bruit. Quelques jours de repos ne feraient de mal à personne.
Son téléphone se mit à sonner. Il en était sûr, c’était Mathieu qui se faisait du souci. Damien sourit, en s’imaginant le visage boudeur et enfantin de son ami. Il se retourna une seconde pour attraper sa veste sur le siège arrière. Il n’eut pas le temps de voir le camion, sur l’autre voie, rouler follement dans sa direction. Avec une forte détonation, sa tête frappa le tableau de bord et lorsqu’il tenta de se défendre avec ses mains, son siège fut projeté contre la banquette arrière et toute la carrosserie avança sans pitié vers lui. Une douleur vive dans l’estomac lui fit serrer les mâchoires. La voiture tourna plusieurs fois, puis sortit de la route, s’arrêtant contre la pile d’un pont.
Tout s’était passé en quelques fractions de seconde. Il semblait étrange à Damien que toutes les lumières sur la route eussent disparu et que sa vue se voilât peu à peu. Etait-il déjà arrivé ? Il chercha Mathieu dans ses pensées et il l’aperçut quelque part, dans un coin de sa mémoire, sur une plage tranquille, non loin de Marseille, entourée par le feu rougeoyant du soleil, ouvrir les bras et le serrer contre lui. Il en avait tant besoin…
* *       *
Montpellier – 20 septembre 2010
– Vous avez un garçon en bonne santé… Il est merveilleux…
Clarisse Bouttier prit son fils dans ses bras et le regarda, les larmes aux yeux. L’infirmière lui sourit et se retira, après avoir pris la température du bébé. Clarisse ne se rendait toujours pas compte qu’elle était devenue enfin mère. C’était comme un rêve. Elle vivait le miracle de la naissance plutôt comme une victoire divine, essayant de trouver sa place parmi les anges. Elle saisit doucement les doigts frêles du bébé dans sa main et regarda ses petits yeux. Ils avaient la même couleur que ceux de son père. D’un vert intense et clair. Mais Philippe ne pourrait jamais les voir. Il était désormais au ciel, là où les anges ont leur demeure éternelle. Dans sa tête et dans son cœur, elle savait très bien que ce n’était pas Philippe le père, mais elle se mentait toujours à elle-même, ne voulant pas salir la mémoire de son mari.
Clarisse soupira et serra son enfant contre sa poitrine. Elle était toute seule. Il n’y avait personne près d’elle, le plus beau jour de sa vie. Patrick formait une boule toute chaude et toute douce dans ses bras, cherchant la chaleur et le sein protecteur de sa mère, comme si son univers entier le représentait cet endroit qui lui donnait la paix et le repos. Pendant un moment, elle imagina différemment sa vie, si elle avait choisi une autre voie, pris une autre décision. Mais plus de si. Elle était restée jusqu’à la fin avec Philippe.
On se trompe peut-être, même si parfois le destin vous mène sur des routes que l’on ne voulait pas du tout prendre, qu’il vous fait rencontrer des gens qu’on n’aurait même pas pu imaginer connaître et qui vous changent complètement, au point où l’on se rend compte que c’était là qu’on devait être, et pas ailleurs. Elle se souvint de sa première rencontre avec Nicolas, mais essaya de chasser son image, parce que les larmes étaient plus fortes que les souvenirs. Elle ferma les yeux et tout d’un coup se sentit tout près de cet homme, avec ses bras forts enserrant sa taille… Elle se sentit en même temps tout près de Philippe…
Martigues – 20 septembre 2010
Laurent Duval regarda une dernière fois son visage dans le miroir, comme un adolescent qui sort en boite de nuit avec ses potes. Il passa la main dans ses cheveux et ajusta son nœud de cravate, fier de la tenue qu’il avait choisi pour cette soirée, près de sa famille.
– Parfait, fut le verdict.
À cinquante-cinq ans, Laurent était toujours un bel homme, fier de sa condition physique. Ses cheveux avaient gardé leur couleur châtaine avec des reflets blonds, et ses yeux, toujours souriants intimidaient encore et attiraient facilement les femmes. La plupart le regardaient avec admiration. Bien que marié pour la deuxième fois, Laurent était un homme fidèle et aimait beaucoup Céline. Il était tombé amoureux d’elle par hasard, lors d’un voyage d’affaires à l’étranger. Il travaillait avec elle et la connaissait depuis la faculté, mais ces déplacements les avaient encore plus rapprochés.
Avec Mireille, sa première femme, il avait un fils, Mathieu. Il ne voulait pas leur faire du mal et c’était pour cela qu’il avait maintenu tout simplement les deux relations ; mais peu à peu il s’était éloigné de Mireille et finalement avait accepté le divorce. C’était Mathieu qui en avait le plus souffert et Laurent regrettait de lui avoir fait subir ce drame, mais il lui avait expliqué que les adultes avaient parfois des problèmes qu’il valait mieux résoudre tous seuls. Mathieu était assez petit et probablement n’avait-il pas tout compris, mais il avait accepté la situation. Plus tard, quand il avait grandi, Laurent l’avait pris avec lui, à Martigues, sans jamais pour autant le priver de l’amour de sa mère. Il ne savait pas pourquoi il y pensait maintenant. Peut-être parce que c’était son anniversaire. Et même s’il avait trente-deux ans, il restait toujours son enfant.
Mireille était une femme simple, avec des cheveux noirs et lumineux qu’elle tenait en queue de cheval. De longs cils qui lui donnaient la plupart du temps un air triste encadraient des yeux pers.
A l’époque, elle était professeur. Après avoir fini ses études, elle avait décroché un poste dans un petit collège de province pour enseigner le français. Au début c’était dur, mais après avoir rencontré Laurent, sa vie avait changé radicalement. Plus tard, ils avaient déménagé sur Marseille. Ensuite, Mathieu était né… La vie était belle et rien ne semblait ternir leur bonheur familial.
Laurent se souvint de la nuit où il avait demandé Mireille en mariage. Il avait roulé comme un fou jusqu’au village où elle travaillait en tant que professeur. Lorsque Mireille avait ouvert la porte de sa maison, Laurent avait rougi comme un écolier, balbutiant des mots sans queue ni tête.
« – Je suis désolé, il est tard… en fait je suis… Je sais que je suis ridicule, mais… Mireille, est-ce que tu accepterais d’être ma femme ? »
Les yeux de Mireille s’étaient remplis de larmes et elle avait accepté sur-le-champ. Ils s’étaient embrassés et encore plus, et même si le lendemain elle reprenait son travail, elle ne voudrait pas quitter Laurent. Rien d’autre ne comptait, car le bonheur était complet.
– Laurent, tu n’es pas encore prêt ?
Céline poussa la porte, interrompant ses pensées, et pénétra dans la chambre, son manteau sur son bras. Elle portait une robe de soirée verte et était si belle que Laurent en eut le souffle coupé. Il était si chanceux de l’avoir rencontrée ! Quel bonheur de partager la vie avec elle !
Il chassa de son esprit les souvenirs de Mireille et se précipita pour embrasser passionnément Céline. Elle avait dix ans de moins que lui et il semblait que le temps qui passait ne l’atteignait pas.
– Arrête, tu vas ruiner mon maquillage.
– Ce n’est pas possible, je ne peux pas embrasser ma femme à cause d’un maquillage ?
– Laurent, tu sais très bien qu’il faut se dépêcher. C’est l’anniversaire de ton fils. Tu ne veux pas qu’on arrive les derniers !
– Tu as raison, comme d’habitude. Où sont les filles ?
– En bas, elles t’attendent.
Céline sourit et entra dans la salle de bain pour retoucher son maquillage. Laurent prit sa veste et descendit au salon. Il alluma la télé, se versa un verre de whisky et s’assit sur le canapé. Mais tout d’un coup il resta bouche-bée, le verre à la main, devant le journal qui donnait les dernières informations sur le terrible accident de Damien Charon.
– Céline ! cria-t-il. Il faut absolument appeler Math

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