Quand s emballent les coeurs
83 pages
Français

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Quand s'emballent les coeurs , livre ebook

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Description

Sam est le genre de type à enchaîner les coups d’un soir.


Un clic sur son appli, deux trois messages échangés et le rendez-vous est fixé.


C’est facile, rapide, et personne ne lui résiste jamais alors...


Personne, jusqu’à Ismaïl qui, lui, cherche une relation stable et un mec sérieux.


Rien qui ne ressemble à Sam donc, et si ce dernier le sait parfaitement, il a pourtant du mal à oublier les yeux de biche et le caractère bien trempé du garçon.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 février 2020
Nombre de lectures 6
EAN13 9782375211144
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quand s’emballent les cœurs


Mayday MC


Quand s’emballent les cœurs


Mix Éditions


N° ISBN Papier : 978-2-37521-113-7
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-114-4
Collection Mixed ISSN : 2552-0849
© Mix Editions 2020, tous droits réservés.
© Images : Mix Editions et Adobe Stock
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : 02 2020
Date de parution : 02 2020
Mix Editions :
40190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr


Chapitre 1
L’après-midi touchait à sa fin lorsque la silhouette d’un garçon élancé se fraya un chemin dans les rues pavées du centre historique. Entre deux immeubles aux couleurs rosées, le soleil révélait un visage angélique et une tumultueuse chevelure blonde. Sam avançait d’un pas pressé, son écharpe virevoltant à chaque enjambée. Au détour d’une ruelle sombre, il déboucha sur une petite place où résonnaient les rires et les bavardages des quelques personnes attablées en terrasse. D’alléchants effluves de crêpe et de chocolat chaud s’échappaient des cafés alentour, mais il n’avait pas le temps pour cela. Après un rapide coup d’œil à sa montre, le jeune homme pénétra dans un établissement à la façade discrète. L’entrée ne payait pas de mine et aboutissait sur des marches en pierre, lesquelles descendaient en colimaçon jusqu’à ce qui avait dû être une gigantesque cave. On apercevait la salle principale depuis le seuil. L’endroit était cosy, chaleureux. Des tentures colorées tranchaient sur les murs sombres. Étonnant pour un premier rendez-vous, mais pourquoi pas. D’un regard, Sam embrassa l’espace. L’odeur était plus étouffante encore que les épais murs de pierre, et de la fumée s’évaporait de chacune des tables. La musique arabe résonnait et semblait amplifier les effluves de thé à la menthe mêlés à ceux des narguilés. D’habitude, il choisissait lui-même les lieux dans lesquels il désirait rencontrer ses prétendants. C’était bien comme tels qu’il les voyait : des candidats, face à la solitude de son cœur de glace, qui s’évertuaient à lui expliquer en quelle mesure chacun valait mieux que les autres. La quantité et la qualité, le beurre et l’argent du beurre, Sam désirait tout cela à la fois. Rien ne devait entraver son désir de conquête – pas celle du monde, mais celle de ces hommes. Un par un, deux par deux, peu lui importait pourvu qu’ils lui appartiennent le temps d’une nuit. Un rituel auquel il s’astreignait depuis quelque temps maintenant, sans déroger à la règle. Enfin, presque.
Aujourd’hui, c’était différent, mais pour un treize février, il n’avait pas fait la fine bouche. Pour la première fois depuis des années, il se trouvait célibataire, sur le point d’endurer une Saint-Valentin aussi esseulé qu’un épouvantail dans un champ de blé. La décadence.
— Bonjour, pour combien de personnes ?
Sam jeta un regard à l’homme qui l’avait accueilli. Il lui paraissait plus jeune que lui et la barbiche ne lui convenait guère. Peut-être était-ce dans le but de se vieillir.
— Deux. Mon ami doit déjà être ici. Ismaïl.
Le type lui désigna une banquette dans un renfoncement, lequel débouchait sur une seconde salle. Sam le remercia d’un signe de la main et rejoignit le garçon, avachi entre de volumineux coussins, occupé à dégager la cendre du charbon flamboyant. Vêtu sobrement d’une chemise claire et de jeans de marque, Ismaïl lui plaisait déjà beaucoup au premier regard. Il était tellement concentré qu’il ne l’avait pas vu arriver, laissant à Sam le loisir de l’observer discrètement avant de poser une main sur son épaule afin de signifier sa présence.
— Salut.
— Salut.
L’autre avait l’air gêné. Ça commençait mal. Il préférait largement les hommes plus entreprenants, mais soit. Il lui laisserait sa chance, au moins le temps d’un charbon. Après tout, il avait de jolis yeux noisette et un sourire charmeur. Ses dents d’une blancheur éclatante accentuaient son teint basané… ou peut-être était-ce l’inverse. Même dans une situation inconfortable, son premier prétendant gardait un sourire à toute épreuve.
— Surprenant pour un premier rendez-vous. Je peux m’asseoir ?
Seul un hochement de tête lui répondit. Il avait fait exprès de parler fort pour voir jusqu’où Ismaïl était prêt à aller. Le regard qu’il jeta autour de lui à la fin de sa phrase en disait déjà long. Il était mal à l’aise. En même temps, il fallait être courageux pour organiser une rencontre gay dans un bar à chicha. Ou téméraire.
— Je me suis dit que c’était plus sympa qu’un restaurant pour touristes.
Sa voix aussi lui plaisait. Masculine et douce en même temps, elle le détendait déjà. Sam hocha la tête et tira une bouffée, relâchant la fumée en petits cercles parfaitement ronds. Son voisin haussa un sourcil moqueur mais ne dit rien, le laissant afficher ses talents, fier comme un coq.
— Ta photo ne mentait pas, tu es beau à regarder, lâcha Ismaïl en le dévisageant.
— On me le dit souvent. Tu n’es pas mal non plus.
Il n’était pas venu ici dans le but de se faire flatter. Ou peut-être que si ?
— Tu fais quoi demain ?
Le jeune Maghrébin – ou plutôt celui qu’il supposait être Maghrébin – plongea dans son thé pour le laisser languir. Même dans cette atmosphère confinée, Sam distinguait la lueur d’amusement dans son regard. Il espérait décrocher un second rendez-vous avant de partir : hors de question de passer une Saint-Valentin célibataire.
— Je ne sais pas. Je cherche quelqu’un avec qui partager un bout de chemin, alors peut-être que…
Sam décrocha avant la fin de sa phrase. La suite ne l’intéressait pas. Il lui semblait pourtant l’avoir mis au parfum : il ne désirait ni une demande en mariage, ni se trouver menotté dans une relation toxique et en oublier de vivre sa jeunesse pleinement. Visiblement, l’autre ne semblait pas sur la même longueur d’onde. Ils se verraient le temps d’un charbon, mais pas deux. Avec un soupir résigné, il jeta discrètement un coup d’œil à sa montre.
— Tu t’ennuies déjà ?
Que répondre à ce genre de question ? Il était coincé entre deux étoffes, un beau garçon et un thé à la menthe. La fumée qui l’assaillait de toutes parts contribuait d’autant plus à les isoler dans leur bulle.
— Je dois voir une amie dans peu de temps alors je surveillais juste, pour ne pas être en retard, mentit-il.
Ismaïl le fixa du regard, sans sourciller. Il avait compris son mensonge, cela ne faisait aucun doute. Il eut néanmoins le tact de ne pas le relever. Décidément, c’était un garçon discret et bien élevé. Rien d’étonnant à ce qu’il recherche quelque chose de plus sérieux qu’une nuit torride, même en charmante compagnie. Accoudé contre un gros coussin rouge brodé de fils dorés, Sam dut se contenter d’observer son voisin sans tenter un rapprochement, qui passerait mal dans un tel endroit. À bien y réfléchir, il se demandait si ce n’était pas fait exprès afin de maintenir la distance protocolaire du premier rendez-vous. Il n’aimait pas les coincés, et Ismaïl semblait osciller entre l’ombre et la lumière. Entre le type sérieux et appliqué la journée, et débauché et brûlant la nuit. Il connaissait les gars comme lui. S’il n’avait jamais rechigné à s’envoyer en l’air avec eux, il savait que leurs chemins se séparaient toujours tôt. Son délicieux prétendant repartirait la queue entre les jambes, priant le ciel de lui pardonner ses péchés. Il épouserait une femme, tirerait un trait sur sa jeunesse de dépravé, regretterait d’avoir un jour accepté que quoi que ce soit se fraie un chemin dans ses fesses. En bref, un garçon tout à fait charmant mais pour quelques heures seulement. Surprenant, donc, qu’il souhaite à ce point une relation durable. Peut-être n’avait-il pas encore expérimenté le châtiment divin.
— Tu as eu beaucoup de relations ? s’enquit Ismaïl, espérant sans doute relancer la conversation.
— Oui.
— Et je suppose que tu n’es pas du genre à t’attacher ?
Sam fixa le doux regard de son voisin de banquette. Il aurait pu se perdre dans ses yeux des heures durant. La lumière tamisée se reflétait dans les pupilles ambrées avec délicatesse. Il aurait aimé le rassurer, lui dire qu’il serait encore là demain matin pour lui préparer un café, mais non… il n’était pas du genre à s’attacher.
— Je n’en ressens pas le besoin, pour être honnête. J’ai envie de préserver ma liberté, je veux être certain que personne ne va m’empêcher de vivre ma vie comme je l’entends. C’est peut-être égoïste, mais parfois il faut savoir penser à soi.
Il n’avait pas l’habitude de justifier ses positions, mais Ismaïl et ses yeux de biche commençaient à lui faire perdre pied. Mieux valait ne pas trop s’attarder. À eux deux, ils avaient déjà fumé la quasi-totalité d’un charbon, et la petite théière argentée serait bientôt vide.
— Je ne vais pas tarder à partir. Tu m’enverras un message pour me dire ce qu’il en est pour demain ?
— Je travaille, demain.
L’information eut le mérite d’attiser l’intérêt de Sam. Ismaïl et lui avaient fait connaissance sur une application dédiée aux rencontres entre célibataires, mais ils ne s’étaient pas attardés sur leurs vies respectives. Sam n’avait pas l’habitude d’étaler la sienne, et il ne prenait pas souvent le temps d’écouter celle des autres. Elle ne l’intéressait pas. Lui, tout ce qu’il demandait, c’était une bonne âme et un joli derrière pour agrémenter son quotidien de temps en temps. Il n’était ni psychologue, ni sexologue, ni Sœur Thérèse.
Constatant qu’il lui restait une demi-heure avant de rejoindre le prétendant suivant, il se permit une pointe de curiosité.
— Dans quoi tu bosses ?
— Je suis serveur.
Sam s’efforça de ne pas montrer sa déception. Ismaïl avait l’air intelligent. Il s’était attendu à un ingénieur, un jeune prof, mais certainement pas à un serveur. Néanmoins, il eut la décence de se taire. Il ne savait que trop bien à quel point ses préjugés pouvaient vexer ses interlo

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