Quittons ce monde de dingues pour une belle histoire de fous
266 pages
Français

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Quittons ce monde de dingues pour une belle histoire de fous , livre ebook

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Description

Selon la légende d'Aristophane, l'être humain cherche l'âme sœur, cette personne qui le complétera, qui saura le comprendre, celle qui n'aura aucun secret pour lui...

Lucas, musicien insomniaque et funambule, est en quête de son âme sœur. Ses nuits sans sommeil sont habitées de portraits de femmes croisées sur Internet ; ses journées sont peuplées de rencontres incertaines. Il laisse et délaisse, attire, lasse ou indiffère. Sa quête devient errance. Le besoin vital de se sentir aimé se transforme en une recherche absolue.

Il poursuit son essentiel... Et, en filigrane, nous offre une autre définition de l’amour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332991218
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-99119-5

© Edilivre, 2015
Dédicace

A Merrey, la petite rose des sables qui m’a aidé à trouver l’oasis.
Prologue
Je roule tranquillement, sans destination, au gré de ce quelque chose qui attirera peut-être mon regard, un truc qui me donnera envie de m’arrêter une nouvelle fois. Juste comme ça…
Il me reste encore pas mal d’argent à dépenser.
Je vais au hasard, sillonnant les bords de mer, affalé sur mon siège en cuir, un doigt sur le volant et les yeux sur la toile de fond bleue. Le huit cylindres m’emmène où il veut. Je ne suis plus pressé. Alors mon esprit s’évade et je me souviens…
1 Elle
Je refermai le couvercle, me levai, enfilai un jean, un pull, mes baskets qui se trouvaient là, attrapai mon blouson endormi sur le porte manteau.
Je me retrouvai dans la rue. Le bruit ambiant bouscula mon esprit encore engourdi de son errance. Je refaisais brusquement surface après ma longue plongée silencieuse, hypnotique.
Mes pas m’emmenaient vers le petit appartement d’Andrew et Aëla. J’aimais l’ambiance chaleureuse et l’odeur de la vie à deux qui y régnaient. Il y avait toujours du café chaud dont le parfum se mélangeait à celui de la peinture. Non, pas celle-là. Je parle de l’odeur caractéristique de la peinture d’art. La peinture d’Aëla. Sa passion.
La lumière des velux éclairait ses toiles joliment, et les couleurs qui naissaient de sa palette étaient un régal pour les yeux.
J’avais l’impression, à chaque fois que j’admirais son travail, d’ouvrir une porte sur la vraie vie, enfin là, à portée de main. Je ressentais la personnalité d’Aëla à travers ses toiles, ce qu’elle était, ce qu’elle avait été, même ses projections artistiques.
Je dialoguais avec elle silencieusement, en admirant ses tableaux si différents et tellement expressifs.
Elle ne se doutait de rien.
Mon café à la main, je remuais mécaniquement la cuillère dans la tasse, immobile devant ce panorama pictural. Ma tête se vidait comme une corbeille trop pleine. Mon esprit prenait des bouffées d’air pur. Les embruns de l’océan revivifiaient mon âme. Je voyageais…
J’étais tellement loin, loin de mon ordinateuren ébullition permanentetelle une cocote minute menaçantd’exploser à chaque instant. Loin de ces heures immobiles, juste lui et moi, comme happés l’un par l’autre.
Là, devant mes yeux, c’était du concret, du fait-main. Sous les couches de peinture, les milliersde gestes sûrs etdélicats d’Aëla s’étaient succédés, jusqu’au vernis final. Mais avant cela, il y avait eu les étapes du vernis à retoucher. Aëla m’avait expliqué la fonction régulatrice qui permet une bonne cohésion entre les couches, qui harmonise la brillance et évite parfois l’interaction entre deux couleurs. Cela empêche une couleur de migrer dans une autre, me disait-elle passionnée. Ce vernis a aussi une fonction protectrice, avant la couche du vernis final, la dernière phase, qui doit s’effectuer au moins six mois plus tard, pour permettre à la toile de sécher convenablement.
Aëla, caresse après caresse, soin après soin, avait su donner vie à ses tableaux. On pouvait toucher, avoir envie d’effleurer du bout des doigts, au moins, pour sentir le relief. J’étais aux antipodes des couleurs plates et travesties de mon écran.
Elle avait sans doute peint son propre regard dans ce chat à la robe intensément bleue que je regardais fixement et qui fouillait à son tour dans mes yeux. Elle aimait beaucoup raconter ces félins, les révéler à sa façon, les maquiller de mille couleurs folles, les faire évoluer dans des contextes ou dans des mondes irréels, surnaturels. Elle s’amusait à leur donner une expression envoûtante, drôle ou mystérieuse à travers leur attitude ou leur regard.
Moi je ne voyais qu’Aëla dans ces yeux-là. Mes prunelles grandes ouvertes ne pouvaient s’en détourner.
Mon café tiède somnolait dans sa tasse, la cuillère avait enfin fini de tourner.
J’avais toujours un peu de mal à changer d’univers. Il me fallait à chaque fois un temps d’adaptation, comme si je me « transportais » un peu moins bien que la plupart des gens. Et là, j’avais atterri sur la planète Aëla-Andrew. J’avais pour un moment quitté mon vaisseau spétio-temporel stationné à quelques blocs d’immeubles d’ici, déserté mon univers virtuel fait de tout et de rien, de 1 et de 0, évoluant pourtant en pleine réalité humaine.
Des 1 et des 0. Avouez que ça ne va pas très loin… Pourtant, je passais beaucoup de temps dans ce monde étrange et parfois magique, éclairé simplement par mon moniteur ouvert sur une immensité espérancielle. J’étais le curieux plein d’espoirs, le flâneur émerveillé, le voyageur assoiffé de découvertes et de liberté, le chercheur d’Amour sans attaches et éperdument célibataire.
Je souriais.
Aëla vint me tirer de ma rêverie bleue caféinée. Le félin coloré détourna son regard. C’était peut-être l’heure de ses croquettes rouges ? Aëla accompagna mon sourire de tout son visage. Amical mimétisme. Je la regardais. Elle était tellement belle…
« C’est mon blue cat qui te fait sourire comme ça ?
– Oui. J’aime l’entendre cra-croquer ses croquettes rouges, lui dis-je en insistant sur tous les “R”. »
Elle regarda son tableau. Un petit rire joliment sonore accompagna son regard.
Ma réponse ne l’étonna nullement. Les artistes ne s’étonnent pas des propos un peu trop colorés, décalés ou un peu crétins. Ils sont ouverts et bienveillants. Et puis Aëla me connaissait assez bien.
C’est une artiste Aëla. Pour être avec Andrew, elle ne peut être que cela.
Elle avait réussi à l’approcher, à pas de velours, armée simplement de sa douceur et de sa détermination. Et avec une extrême lenteur, sensuelle, intemporelle, digne d’une ballade à la Ray Charles, elle était parvenue à ses fins. Andrew avait fini par abdiquer et bon sang qu’il avait bien fait !
Les notes s’envolaient des doigts d’Andrew aussi aisément qu’un papillon au cœur du printemps. Aëla avait su capter ces notes, les apprivoiser, les caresser, les colorer, les faire tournoyer dans le creux de ses mains, et puis les lui rendre, plus resplendissantes encore. Elle avait eu une patience d’ange car Andrew était une forteresse à priori imprenable. Un grand et beau papillon de nuit, énigmatique : le sphinx. Mais le regard d’Aëla est comme un filet à papillons. Il vole gaiement dans les airs, sans effrayer, et emprisonne délicatement mais sûrement, tout ce qu’il veut. Il lui avait tout de même fallu un peu de temps, mais ses yeux plein de lumière, cette vraie lumière qui venait de son cœur, son regard si différent avaient fait tanguer, puis chavirer ce Sphinx.
Et pourtant, quand Andrew jouait, combien de sourires bouillants s’échouaient là, sur la scène, s’évaporant à ses pieds. Lui, regardant au loin. Il voyageait, à la fois ailleurs et dans la musique.
Il dégageait ce charme dont pas mal de femmes sont friandes. Cette nonchalance, ce désintérêt dont elles n’avaient pas l’habitude et qui les intriguaient. Il incarnait celui qui ne regarde pas les femmes, qui s’en fout, qui peut s’en passer. Et comme il avait ce regard aussi perdu et troublé que puissant et troublant, il séduisait. Ce regard que chacune de ces femmes voulait pour elle, et pour elle seule. Alors certaines s’agitaient lors de nos concerts.
Elles dansaient un peu plus près de lui, encore plus près, en espérant lui envoyer quelques effluves de leur parfum. D’autres gesticulaient en prononçant des mots invisibles pour tenter d’attirer son attention, mais ces déclarations étaient aussitôt ensevelies par les décibels. Elles avaient leur verre à la main, portant un toast plein de désirs à cet Apollon tellement trop distant mais…
Rien n’y avait fait, jusqu’à ce soir d’été.
C’était un de nos derniers concerts cet été là, il y a vingt ans.
L’air était lascif et parfumé, comme pour nous préparer à quelque chose… Il y avait l’odeur du sable encore tout chaud. La plage avait bronzé toute la journée. Ça sentait l’iode aussi, car on jouait tout près de la mer ce soir-là. Il y avait les arômes des crèmes glacées et des friandises diverses, vendues là, sur ce petit stand installé sur la plage. Mais aussi tous les parfums de ces gens qui passaient ou s’asseyaient pour nous écouter, en sirotant leur cocktail. C’était un mélange indéfinissable et captivant. De plus, ce très doux sirocco venant d’Afrique du Nord, nous rapportait ses effluves aussi différentes que complémentaires, fugaces et filantes comme l’éclair, ou alors nous enveloppait délicatement quelques minutes, avant de repartir… laissant la place à une autre senteur plus acidulée, puis une autre encore, sucrée ou musquée. Les vents arriveraient-ils à se mélanger et à s’aimer plus facilement que les êtres humains ?
Avant de sortir, Aëla avait simplement souligné son regard d’une ligne de khôl et jeté nonchalamment trois gouttes de chèvrefeuille sur son cinquième chakra. Ses longs cheveux et le climat de cette soirée feraient le reste. Je la vis arriver de la plage, émergeant de l’obscurité qui régnait un peu plus loin. Le bar, avec nos sons et nos projecteurs colorés, avait attiré les gens comme des éphémères en été ; ces petits insectes semblables à des libellules petit format, et qui ne vivent qu’un seul jour, mais à fond ! Aëla avait peut-être décidé, ce jour-là, de vivre à fond. Son filet à la main, ou plutôt son iris jade dans son écrin de maquillage, elle venait en conquérante joyeuse.
De qui, de quoi ? Elle ne le savait pas encore mais quand Aëla sortait, elle voulait être belle, tout simplement. C’était toujours réussi car elle soignait son apparence.
Elle est loin d’être narcissique Aëla ; elle est plutôt humble et timide. Ses parents, artistes tous les de

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