Rose Éternelle
242 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
242 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Trahison. Complots.


Voilà que le destin guide les pas de Méliane aux pieds de la Mérilara, ce mystérieux arbre couvert de roses, protecteur et gardien d’une famille royale déchue.Dans l’ombre, rôde la Bête, monstrueuse et redoutable, que Méliane devra apprivoiser pour sauver les siens.



« Il ressemblait à un prédateur. Dangereux, sauvage et il était aussi autre chose. Quelque chose d’indéfinissable. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9791094786857
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN : 979-10-9478685-7
ISSN : 2430-4387
Rose Eternelle
Copyright © 2020 Éditions Plume Blanche
Copyright © Illustration couverture, Anna Dittmann
Copyright © Illustrations graphique du titre et carte, Tiphs
Tous droits réservés

Correction : Fanny Sichel

Ophélie Duchemin





(ROMAN)


« La beauté ne fait pas l’amour, c’est l’amour qui fait la beauté. »
LEON TOLSTOÏ

Préface


Lire ce roman, c’est plonger dans un écrin de magie et d’amour. L’histoire de Méliane a été pour moi plus qu’un coup de foudre. Ophélie a su donner un nouveau souffle au mythe de la Belle et de la Bête dans une réécriture superbe, magnifique, où se côtoient les contes de notre enfance. 

Affreuses princesses, mercenaires sanguinaires, jeune fille en détresse, mais pas tant que ça ! Que d’Aventures ! Ophélie s’est totalement approprié son univers pour nous offrir un petit bijou de poésie sous fond de capes et d’épées !

J’ai adoré arpenter le palais de la Bête, pour en découvrir tous ses secrets. Derrière sa façade inhumaine et sans cœur, j’ai trouvé un prince torturé pour qui l’amour était un poison, jusqu’à sa rencontre avec l’époustouflante Méliane. Une héroïne comme je les aime, au caractère bien trempé !

Arriver à la dernière ligne de Rose Éternelle m’a laissé un goût de trop peu. Je n’étais pas encore prête à finir le voyage offert par Ophélie. Sa plume m’a fait passer par tout un panel d’émotions. Tout au long de ce roman, j’ai pleuré, ri, hurlé, ragé !

Une chose est certaine, cette histoire me hantera pendant longtemps.

Ophélie, merci pour ta confiance, ton amitié.

MORGANE RUGRAFF, AUTEURE
Prologue


Les murs de pierres blanches résonnaient des rires empruntés et du bourdonnement des voix claires. Celles-ci s’égaraient dans la foule et la musique épurée les enveloppait tel un cocon. Le jeu majestueux des violons traversait les corps qui valsaient, atteignait les cœurs, repartait vers les hauteurs vertigineuses de la salle, puis se perdait jusqu’au fin fond des couloirs. Les chandelles éclairaient les instruments d’une lueur tamisée, induisant une atmosphère mystérieuse. Tel l’écho d’un rêve intemporel, présent aujourd’hui et souvenir estompé demain.
Les pas discrets des domestiques se mêlaient à ceux, fermes et élégants, des Comtes, Ducs, Marquis et Barons. Dans l’ombre, ils observaient la lumière chatoyante des immenses lustres de cristal se refléter sur la magnificence des robes de satin colorées qui virevoltaient au rythme de la musique. Toute la fine fleur de la noblesse était présente au centre de ce tourbillon festif. Le tintement des verres s’accompagnait d’un bruit cristallin tandis que le vin passait d’un invité à un autre, refusant de laisser la moindre coupe vide. Tout respirait la richesse, la puissance et l’opulence. L’or et l’argent côtoyaient les plus belles pierres précieuses. Un large balcon aux piliers blancs torsadés s’ouvrait sur la nuit étoilée. Ses grandes fenêtres étaient pour l’occasion ouvertes et laissaient s’inviter le frémissement de la nuit. Une légère brise venait chatouiller le visage des invités et faisait doucement voleter les cheveux savamment coiffés des dames. Néanmoins, aucune n’y prêtait attention, entièrement focalisées qu’elles étaient sur la fête qui se déroulait autour d’elles.
Une seule personne avait ses yeux gris perlé tournés vers ce petit bout de ciel sombre, où un croissant de lune éclairait brièvement la pâleur de l’embrasure. Tout son être tendu, désireux d’atteindre la fraîcheur de la nuit et le silence apaisant de la nature en sommeil. Son esprit s’était déjà envolé loin du bourdonnement étouffant de la fête. Toutefois, ce fut avec de petits pas gracieux et lents que la femme s’éclipsa discrètement vers le balcon.
Elle aurait voulu passer inaperçue, courir pour s’échapper de cette salle, mais les regards ne cessaient de la suivre. Bien qu’elle suscitât admiration, dévotion, respect ou désir, elle souhaitait parfois devenir invisible.
Elle était un symbole.
Elle était un joyau.
Elle était leur reine.
Elle atteignit enfin cet espace frais, embaumé par l’odeur des roses. Ses paupières se fermèrent un moment. Un court instant durant lequel elle oublia où elle se trouvait, qui elle était… une reine qui ne contrôlait plus son destin, une femme qui n’avait plus que l’obscurité pour dissimuler ses peurs comme son désespoir.
— Elaina.
Cette dernière ne se retourna pas, mais elle exhala un léger soupir lorsque Sibby arriva à sa hauteur.
— Tu ne peux pas continuer ainsi, Elaina, murmura la jeune femme.
La reine demeura silencieuse, tournée vers le ciel étoilé en quête d’une aide qui ne viendrait pas. La seule personne à avoir jamais eu une influence sur son destin ne la voyait plus. Un sanglot mourut sur ses lèvres, qu’elle pinça aussitôt. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser transparaître, aux yeux de tous, ce chagrin qui la rongeait. Certaines personnes attendaient son premier signe de faiblesse pour en tirer profit. Elle porta une main à ses lèvres pour réduire au silence le cri qu’elle aurait tant voulu pousser.
Sa voix brisée s’éleva dans la nuit, pas plus forte qu’un murmure.
— Il a amené Beatris dans notre chambre hier soir. Je venais de faire un tour dans le jardin avant de regagner nos appartements. J’ai tout entendu à travers la porte. Il ne s’est même pas donné la peine de me le cacher.
Elle entendit l’exclamation de rage de Sibby. Elle n’avait pas besoin de la voir pour imaginer ses prunelles vertes lancer des éclairs, comme son teint, habituellement pâle et couvert de taches de rousseur, s’empourprer de colère.
Sibby secoua sa tête auréolée d’une chevelure rousse flamboyante.
— Je vais le tuer.
À son ton froid et dur, la reine fit volte-face pour plonger ses yeux suppliants dans ceux, implacables, de son amie.
— Ne fais pas ça, Sib. Ne rend pas les choses plus compliquées qu’elles ne le sont, je t’en prie.
— Il n’a aucun droit de te faire souffrir ainsi. Tu vaux mieux que lui.
Le regard d’Elaina devint fuyant.
— Il est le roi et le père de mon fils.
La femme en face d’elle émit un sifflement de dédain. Elle se força à garder son calme lorsqu’elle vit Elaina se recroqueviller sur elle-même, les larmes aux yeux.
— Il est l’homme que j’ai aimé.
Et qu’elle aime encore, malgré toutes les souffrances qu’il lui inflige , songea Sibby avec tristesse.
Elle ouvrit la bouche pour émettre une nouvelle protestation lorsqu’une voix l’interrompit.
— Mère ? Vous allez bien ?
Les deux femmes se tournèrent et Elaina surprit le regard inquiet de son fils. Elle dissimula aussitôt ses larmes pour lui offrir un sourire.
— Tout va bien, Adrian. Je prenais simplement l’air. Tu n’es pas à la fête ?
Il secoua la tête sans un mot. Elaina s’avança vers lui et, d’un geste tendre, remit une mèche rebelle en place sur son front. En retrait, Sibby contempla ce jeune visage de treize ans. Il observait sa mère d’un air grave, de ses yeux aussi gris que les siens. Cependant, alors qu’une cascade brune et bouclée enveloppait les fragiles épaules de la reine, Adrian avait hérité de la chevelure châtain doré de son père.
Sibby soupira doucement et s’éloigna en croisant une dernière fois le regard d’Elaina. Elle ne pouvait pas intervenir, elle le savait…
Pas encore, songea-t-elle. Ce n’est pas encore le moment.
Ses traits se durcirent. Le roi Thuiren n’avait plus qu’à prier pour que jamais ce jour ne vienne.



Plus tard dans la soirée, Adrian, en retrait dans un coin de la salle de bal, observait la foule bruyante ainsi que les sourires hypocrites, puis s’arrêta sur son père.
Le roi Thuiren d’Elnead, un homme d’une quarantaine d’années, gouvernait depuis plus de vingt ans avec une poigne de fer. Pendant sept siècles, la famille royale d’Elnead avait régné sur le royaume de père en fils, jusqu’à ce qu’enfin la paix s’installe, marquant la fin de la guerre qui avait opposé Elnead à Viduyt, leur voisin. Thuiren, enfant unique, avait donc échu de la couronne alors qu’il n’était qu’un jeune homme, lorsque ses parents étaient morts dans un tragique accident. Les saisons avaient à peine altéré ses traits, aussi avait-il, tout au plus, hérité d’un léger grisonnement sur ses tempes. Son charme, son titre et sa richesse continuaient d’attirer même les femmes ayant la moitié de son âge.
Du haut de ses treize ans, Adrian avait déjà rencontré le respect, la dévotion, mais aussi l’intérêt et la duplicité qu’entraînait obligatoirement son rang. Il savait les reconnaître comme tels, parvenait à les accepter, ayant l’habitude d’être au centre des attentions et que tous se plient à ses désirs. Aux yeux des autres, aucun nuage ne survolait la famille royale. Les gens les admiraient, les enviaient.
Ils ne savaient rien.
Adrian se détourna après avoir vu son père murmurer à l’oreille d’une courtisane, un verre de vin qui ne se vidait jamais à la main. Il entendit encore le rire bas et rauque de la femme lorsqu’il sortit de la salle de bal sans que personne ne le remarque. Adrian remonta les longs couloirs qu’il connaissait par cœur, entouré de magnifiques sculptures de marbre blanc et de riches tapisseries. Il dépassa les serviteurs qui s’inclinaient sur son passage et atteignit enfin l’aile ouest du palais. Sans hésitation, il se dirigea vers le troisième couloir sur sa gauche puis s’arrêta devant une porte à double battant. Ses yeux s’attardèrent sans les voir sur l’encadrement de la porte et les superbes gravures entrelacées qui la décoraient.
Son être tout entier se tendit à la perception du petit son étouffé qu’il discerna à travers le battant. Sans bruit, il pénétra dans la chambre plongée dans l’obscurité et s’approcha de la silhouette fragile qu’il devinait recroquevillée sur le lit. Son cœur se brisa lorsqu’il entendit les pleurs de sa mère, malgré ses tentatives pour les reteni

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents