Rowan Valor
184 pages
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Rowan Valor , livre ebook

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Description

New York, une ville où il est facile de se fondre dans la masse.


Elle est censée être morte.
Rowan Valor ne conserve une identité que le temps d’une vie humaine. Cela dure depuis trois cents ans. Et quand, pour ne pas susciter de doutes, arrive le moment de prendre un nouveau départ, ce n’est jamais simple. Mais cette fois, c’est encore pire. Le centre social pour jeunes qu’elle a fondé est vulnérable, et pour le bien des enfants qu’elle protège, elle doit trouver un moyen d’éviter que tout ne s’effondre.


Il mène une nouvelle vie.
Pour échapper à son passé violent, Nick Grandstaff est entré dans les forces de l’ordre. Son travail l’obsède. Aucune place pour sa vie privée. Sa plus longue relation ? C’est celle qu’il a avec son chien... Parce que, quelle femme choisirait d’être avec quelqu’un au passif si sombre...


S’ils veulent un avenir ensemble, ils doivent affronter leur passé.


Pendant l’une de ses enquêtes, Nick croise Rowan... La passion est immédiate, doux baume sur leurs blessures encore ouvertes. Mais la vie a décidé de ne pas leur laisser de répit et les entraîne dans les bas-fonds surnaturels de Manhattan.


Ils méritent une deuxième chance, le destin saura-t-il la leur accorder ?
Des secrets mortels. Des ennemis tapis dans l’ombre. Des histoires qui s’entremêlent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 mai 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378123413
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1
E lle était censée être morte. Rowan se sentait très en forme pour quelqu’un de décédé. Il faut dire qu’elle était morte à de nombreuses reprises depuis son arrivée aux États-Unis, voilà plus de trois cents ans maintenant. Pour un immortel, changer d’identité était indispensable. Alors, de temps en temps, Rowan revêtait une autre peau et recommençait tout à zéro. Nouveau nom de famille, nouvelle adresse, et nouvelle vie... À New York, c’était facile. La ville qui ne dormait jamais, ne ralentissait pas suffisamment son cours pour remarquer la disparition d’une mystérieuse jeune femme, ni pour s’intéresser à ce que devenait l’une de ses nombreuses identités.
Rowan n’avait pas vocation à être une voleuse, mais par la force des choses, elle l’était devenue.
Un dragon naissait avec certains instincts. L’observation en faisait partie. Le penchant pour tout ce qui était rare et cher aussi. Ainsi, Rowan avait repéré ce diamant bleu en forme de larme qui pendait au cou de Camilla Stevenson dans cette galerie bondée. Un bon exemple de son sens aigu de l’observation... Elle savait que la pierre était en réalité la Goutte de Pluie de six carats, qui venait d’être vendue aux enchères pour 1,2 million de dollars. Voilà quel était son talent : elle était capable d’identifier ce qui était rare et précieux.
Elle n’avait pas besoin d’argent.
Rowan était riche. Très riche, même. Ce n’était pas l’argent qui l’avait attirée sur le chemin de ce manoir de briques blanches, dans les Hamptons, avec en poche un objet enchanté idéal pour crocheter les serrures. Non, pas de raisons financières en jeu, mais plutôt son histoire de princesse de Paragon en exil. Juste avant d’être propulsée dans ce monde, elle avait été témoin du meurtre de son frère, assassiné par son oncle. Désormais, pour Rowan, la corruption était impardonnable. Les actes du riche Gerald Stevenson et de sa femme Camilla faisaient d’eux l’archétype même de la racaille élitiste qui distrayait Rowan. Elle allait voler le diamant, non pas pour sa valeur, mais pour se venger.
Jouer les Robin des Bois dans les Hamptons amènerait tout humain normal directement en prison sans passer par la case « départ ». Il y avait des systèmes de sécurité partout et on ne pouvait accéder à la propriété que par un seul chemin. Mais les humains ne pouvaient pas devenir invisibles. Ils étaient également incapables de voler.
De plus, être morte constituait le meilleur des alibis.
La nuit fredonnait une mélodie familière. Les grillons crissaient, le chant d’amour des insectes résonnait dans l’herbe ; les vagues effleuraient la plage derrière elle en une douce caresse ; et la chaude brise printanière de l’Atlantique faisait bruisser les branches des aubépines qui poussaient le long de l’allée principale.
— Merci, Harriet, murmura-t-elle en insérant l’objet enchanté dans la serrure de la porte à la française, à l’arrière de la maison des Stevenson.
C’était une serrure sophistiquée. Stevenson était un promoteur immobilier et il avait mis le paquet en matière de sécurité. Mais tout système avait ses limites. Par exemple, filmer un intrus invisible, ou détecter l’épingle enchantée par la magie ancienne des Voyageurs anglais qu’elle utilisait pour crocheter les serrures...
La porte s’ouvrit comme les lèvres d’un amant avide, et elle se faufila dans l’obscurité. Pas d’alarme. Pas de chien. Parfait. Quelques lumières étaient allumées, mais elle savait que personne n’était à la maison. Ce soir-là, Gerald et Camilla organisaient l’une des plus grandes collectes de fonds de la ville. Effectivement, comment acheter et créer des espaces de luxe à chaque recoin de Manhattan sans avoir des alliés politiques ? Il fallait pouvoir leur remplir les poches.
Connards.
Elle pouvait presque entendre le chant de la gemme dans la chambre principale, au deuxième étage. Il était temps de soustraire cette pierre des mains crasseuses des Stevenson. Elle se glissa dans le couloir, redevenant visible afin d’économiser son énergie. Voler jusqu’à cette maison et avoir recours à son invisibilité avaient vidé ses batteries ; elle avait besoin de l’énergie qui restait pour le retour.
Le parquet grinça sous ses pieds. Rowan s’arrêta devant la porte de la chambre. Un délicieux parfum qu’elle n’avait jamais senti auparavant taquina ses narines : un mélange de bois de santal et d’épices musquées. Elle inspira et le parfum enivrant lui monta à la tête. De quoi s’agissait-il ?
Un petit frisson traversa son corps et gagna son cœur. Elle aurait voulu se rouler dans cette odeur. Il faudrait qu’elle se renseigne pour savoir où Gerald Stevenson avait acheté son eau de Cologne. Ça ne pouvait pas être le parfum de Camilla. C’était trop masculin. Trop capiteux. Au prix d’un gros effort, elle se ressaisit et pénétra dans la chambre principale. Elle devait se concentrer sur la tâche à accomplir. Voler la Goutte de Pluie n’allait pas se faire tout seul.
Cette chambre aux murs blancs était une merveille digne d’un musée d’art moderne. En son centre, un lit immense était flanqué de deux sculptures en fil de fer torsadé valant plus que le salaire annuel du commun des mortels. Il les avait sans aucun doute payées cash. Pour les gens comme les Stevenson, l’art était un moyen de blanchir leur fortune et d’échapper au fisc. Une bonne raison pour leur rendre la monnaie de leur pièce.
Et c’est ce qu’elle allait faire.
Il lui fallut quelques secondes pour s’orienter et trouver la porte qu’Harriet avait décrite dans sa vision. Le Voyageur était précis, elle sourit. Sauver sa très chère amie de la tuberculose en 1904, grâce au don de sa dent, avait été une excellente décision. Elle n’avait jamais regretté d’avoir utilisé la magie du dragon pour se lier au puissant Voyageur : ses dons psychiques et sa magie rivalisaient avec ceux de n’importe quelle sorcière. L’amitié d’Harriet s’était révélée inestimable au fil des ans, et ses capacités magiques utiles à de multiples reprises.
L’immense dressing des Stevenson était en cèdre, et sur le tiroir à bijoux qui faisait office de coffre-fort se trouvait un clavier. Rowan plaça l’épingle tout contre. Plusieurs lueurs violettes apparurent chacune leur tour. La magie lui révélait les chiffres et l’ordre dans lequel elle devait les entrer. Elle suivit ses suggestions avec enthousiasme. Le tiroir s’ouvrit en sonnant.
La Goutte de Pluie était là, sur un lit de velours bleu. Elle caressa les facettes froides du diamant, puis elle le détacha de son coussin et s’empara au passage des deux boucles d’oreilles assorties. Elle glissa le tout dans la pochette à fermeture éclair autour de sa taille. Ses lèvres s’incurvèrent dans un sourire de satisfaction.
Prends ça, espèce de sous-merde.
Les narines de Rowan palpitèrent. L’exquise odeur était de retour, plus forte encore qu’auparavant. Clous de girofle et bois de santal. Son dragon intérieur s’agitait et elle s’humecta les lèvres. Elle se retourna. Derrière elle, dans la chambre, se tenait un homme. Il la regardait à travers la porte ouverte du dressing. Il ressemblait à un ours, grand, musclé, et viril. Il se frotta la barbe qui recouvrait sa mâchoire. Elle était de la même couleur amaretto que ses cheveux. Il la scrutait de ses yeux gris semblables à une mer houleuse. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine dissimulée par une veste de sport, et il penchait la tête sur le côté.
Elle jura. Elle avait été si distraite par l’odeur qu’elle avait oublié de se rendre invisible. Il était trop tard désormais. Il l’avait vue. Son vrai visage.
Heureusement, il était seul. Elle pouvait gérer un homme seul. Ce ne serait pas joli, mais elle pouvait le faire. Elle croisa son regard.
— Putain, vous êtes qui ? demanda-t-il d’une voix rauque.
L’inspecteur Nick Grandstaff fixa la femme qui se trouvait dans le dressing des Stevenson. Est-ce qu’elle était réelle ou s’agissait-il d’une époustouflante hallucination ? Il penchait plutôt pour l’hallucination. Après tout, ça faisait vingt-quatre heures qu’il n’avait pas dormi, et elle était trop parfaite pour être réelle. Elle semblait tout droit sortie de ses fantasmes. De longues vagues sombres cascadaient dans son dos. Soyeuses. Brillantes. Attirantes. Il imaginait ses doigts enfouis dans ces cheveux. Il l’avait effrayée, et quand elle s’était tournée vers lui, ses yeux ambrés l’avaient ébloui comme s’il avait fixé le soleil. Et, oh mon Dieu, ses courbes... Des courbes parfaites. Ses paumes brûlaient de la toucher.
— Je suis une amie de Camilla, annonça la femme imaginaire, en avançant vers lui.
Elle posa les mains sur ses hanches.
— Elle a dit que je pouvais lui emprunter une paire de chaussures.
Il renifla. Nick avait travaillé des années dans les homicides, il était devenu un véritable détecteur de mensonges. Il pouvait percevoir la tromperie dans sa voix aussi clairement que si les mots qui étaient sortis de sa bouche s’étaient teintés de rouge. Qui que soit cette femme, sa présence ici était louche.
— Je ne savais pas que Camilla avait des amies.
La femme imaginaire se mit à rire comme si elle n’avait pas pu s’en empêcher. Il aurait pu mourir du plaisir rien qu’en l’entendant, et des ondes parcoururent son corps.
— Vous vous appelez comment ?
— Nick.
Il fronça les sourcils. C’était elle qui était supposée lui donner des informations, pas l’inverse.
Elle prit une grande inspiration et étrécit ses yeux d’ambre en le regardant. Des yeux parfaits pour la chambre à coucher. Des yeux qui vous volaient votre âme. Sa présence réchauffait ses os comme une brise tropicale.
— Qu’est-ce que vous êtes ?
— Inspecteur, marmonna-t-il.
Bon sang, pourquoi est-ce qu’il lui disait tout ça ? Il se donna une claque mentale.
— Inspecteur Nick, prononça-t-elle.
Elle regarda son arme, au chaud dans un holster, sous son épaule.
— Si vous savez quel genre de personnes sont Camilla et Gerald, qu’

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