Seb and the City
90 pages
Français

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Description

Seb & the City

Chroniques ordinaires

Sébastien Avril

278 000 car.

Trois jeunes hommes dans une ville de province.

Une vie calme et paisible où l'on refait sans cesse le monde autour d'une bière ? Entrons dans le détails !

Mélangeons amitié, amour, sexe et autres relations, on obtiendra les chroniques de jeunes gays.

Le quotidien de Sébastien, Nicolas et Samuel est mouvementé. Victoires, déboires, ils sont jeunes et veulent avant tout vivre librement.

Bienvenue à Charlestown, théâtre d'aventures, d'émotions et de rires !

Retrouvez tous nos titres sur http://www.textesgais.fr/

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029400056
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Seb and the City
 
Chroniques ordinaires
 
 
 
Sébastien Avril
 
 
 
 
Pour Angie, une nouvelle étoile dans mon ciel...
 
 
 
Première partie
 
 
 
1 - Charlestown
 
 
La première fois que je suis sorti en « boite gay », c’était en 2002 avec Gally. Après une rencontre improbable, nous étions vite devenus inséparables. C’est lorsque je lui confiai que j’étais homosexuel (avec une énorme appréhension quant à sa réaction), qu’elle décida qu’il était temps de m’extravertir un peu. Je découvris alors ce qu’était l’univers nocturne de mes « semblables ». Comme Alice au fond du terrier je scrutais ce qui m’entourait pour mieux m’en émerveiller : chacun trouvait ce qu’il désirait, sans limites, sans gêne, sans honte. Au bout de quelques jours, je compris qu’il n’était pas difficile de s’intégrer dans ce cercle, mais qu’il était facile de perdre sa propre intégrité. C’est à cette époque que je fis la connaissance de Mounir. Résident permanent des lieux, il connaissait tout le monde et était à son aise quand il s’agissait de parler aux nouveaux venus. Un lien se créa qui a toujours tenu bon.
En 2008, alors que je traversais de grands moments de remises en question, je fis réellement connaissance de Sylvie. Nous travaillions ensemble sans jamais nous être parlé. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il ne fallait pas juger les gens sur les apparences.
Tout ceci était avant Seb&TC… Quand je regarde en arrière je réalise quelle chance j’ai.
Aujourd’hui, Charlestown revêt une forme différente à mes yeux. Ce n’est plus une petite ville perdue dans les Ardennes, mais une vaste piste où tous les genres se dansent, où chacun fait entendre sa voix, et finalement un énorme cœur qui bat. Et même si les temps changent, même si les choses évoluent, nous demeurons toujours semblables en nos fors intérieurs… et d’autres non !
 
 
Initiation
 
Un samedi soir, assis à la terrasse du Caveau, Samuel et moi buvons tranquillement un café. Jeune homme très sympathique, il vient d’arriver à Charlestown et n’est pas très au courant des choses de la vie réelle. Qui l’en blâmerait ?
— Quand je pense que j’ai rendez-vous avec un mec alors que je viens juste d’arriver ! Les Ardennais sont très chaleureux !
— Si tu savais ! dis-je avec un sourire plein de malice.
— Peut-être le connais-tu ? Il s’appelle Damien.
Je réfléchis tranquillement. Le seul Damien que je connaisse est hétéro… Et j’avoue que je prendrais assez mal le fait qu’il décide de tenter quelque chose avec un autre.
— Non je ne vois pas. Et il habite Charlestown ?
— Pas du tout, il vient de Nouzonville ! s’exclame Samuel, ravi.
Aïe ! Je souris, mais, cette fois, un peu forcé.
— Tu vas passer une excellente soirée dans ce cas ! Pleine de fraîcheur ! lancé-je, plein de surenchère.
Mon nouvel ami saisit sa tasse et soupira tout en souriant avant d’avaler une gorgée.
Bien évidemment il m’appela dès le lendemain matin !
— Pourquoi ne pas m’avoir averti que j’allais avoir une surprise ? C’était horrible !
« Il faut être pris pour être appris » sont les seuls mots qui me viennent à l’esprit.
— Je suis désolé. Tu avais l’air tellement heureux que je ne voulais pas gâcher ta soirée…
— Ne t’inquiète pas ! Après être allés marcher, nous avons décidé de prendre un verre, au bout d’une heure de sous-entendus, que je n’ai compris que ce matin, il m’a déposé et je l’ai invité à monter cinq petites minutes. Et là…
Samuel s’arrête. J’imagine déjà le pire ! Je l’entends sangloter.
— Là… Il m’a demandé si je ne voulais pas… une petite friandise ! Je lui ai répondu qu’à cette heure-ci ce n’était pas conseillé, sur quoi il m’a dit « ne t’inquiète pas ma cochonne, c’est sans sucre » avant de m’attirer contre lui !
— Quelle horreur ! dis-je en essayant de ne pas éclater de rire. Tu as réussi à t’en défaire ?
— Oui. Un coup bien placé et il est parti en courant !
La lumière s’est faite. Samuel venait d’une petite ville où tous les coups n’étaient pas permis. L’expérience avait été Rude, mais la leçon à la hauteur. Je voulais lui dire qu’il y en aurait des pires, mais j’ai pensé : il est jeune, il apprendra.
Le temps romantique où l’on se tenait par la main rue Sévigné en sortant de l’Xtrem à cinq heures du matin est bien révolu. Les seuls qui sortent désormais pendant la nuit sont les chats et les souris. Les bisexuels ayant pris une telle ampleur dans Charlestown qu’on pourrait se dire que la réserve à mecs est remplie pour de bon. Mais qui ne cherche pas de plans comprendra que la seule chose qui importe est la lumière. La nuit tous les chats sont gris et c’est au grand jour que chacun révèle sa vraie couleur, sa vraie nature. Et c’est ce qui prime sur le reste…
 
 
Il était une fois…
 
Je retrouve Samuel quelques semaines plus tard. Il a troqué sa petite veste et sa chemise contre un débardeur éclatant de chez D&G. À l’entendre, il s’est habitué à son nouvel environnement… la seule chose qui le trahisse à ce moment-là est la bombe lacrymogène qu’il cache dans son sac.
— Je suis épuisé. Je n’arrête pas de sortir. Il y a tellement de mecs ici…
— Tu comptes tous les essayer ? m’exclamé-je en riant.
— Mais non ! Je veux juste trouver l’homme parfait, celui avec qui je passerai le restant de mes jours ! dit-il en plissant ses yeux et en souriant.
Je manque de m’étouffer avec la gorgée de mon GK. Était-ce bien de l’ironie à l’instant ?
— Tu ne penses pas que tu devrais plus parler et moins sortir avec eux dans ce cas ? demandé-je.
— Parler ne dévoile pas tout de l’homme ! se met-il à crier tout en explosant de rire.
Et voilà que je comprends que Samuel a réellement changé. Il aura vendu son auréole contre un jock-strap !
C’était donc l’effet que produisaient le mélange de liberté et d’occasions. Néanmoins, je n’arrive pas à croire que quelqu’un d’aussi réfléchi que lui aura cédé à ses démons.
— Tu dois me comprendre, n’est-ce pas ? Qu’y a-t-il de mieux que le sexe ? demande-t-il les yeux brillants.
— L’amour !
Voyant mon air serein et sûr de moi, Sam me salue et récupère son sac. Et en me penchant de plus près je réalise que ce n’est pas une bombe lacrymogène qu’il tente de soustraire aux regards, mais un gros tube de gel…
 
 
 
2 - Feeling
 
 
Bulles
 
Un mardi midi habituel. Samuel et moi attendons Nicolas au Kévin pour le déjeuner.
Nicolas est un jeune homme de 28 ans dont j'ai fait la connaissance sur Gp ; introverti, rêveur et droit comme la justice, il représente à lui seul le cliché de l'homosexuel catholique et bourgeois. Il le sait, il l'assume, on l'adore.
Lorsqu'il arrive, Samuel est déjà en train de relater sa dernière nuit de folie.
— Je vois que je tombe à point nommé, dit Nicolas en s'asseyant.
Je souris en espérant qu'il ne se referme pas sur lui.
— Tout à fait ! s'exclame Samuel, un peu contrarié. Imagine que tu rencontres Jordan Fox et qu'il t'invite chez lui, tu serais on ne peut plus excité, non ?
— Jordan qui ? demande notre jeune ami.
— Jordan Fox, l'acteur gay du moment !
Je regarde Nicolas en levant les mains d'un air entendu. Dans le milieu gay, cet acteur est très considéré, et doit être un très grand fantasme pour beaucoup, mais pour ma part je ne me souvenais pas de son visage, juste de sa réputation.
— Bref, reprend Samuel, je rencontre un mec fabuleux, beau, sexy, et nous allons chez lui. Après deux coupes de champagne, je ne peux plus résister et nous passons dans la chambre. Et… le fiasco !
— L'alcool est souvent mauvais pour les relations sexuelles, dit timidement Nicolas, alias l'encyclopédie médicale.
— Arrête, je t'en prie ! Côté démarrage pas de problème, c'est plus sur la durée que ça a merdé !
— Un éjaculateur précoce ? Lancé-je, sourire aux lèvres.
— Non. J'aurais préféré !
Nicolas et moi nous regardons avec stupéfaction. Celui qui aurait été le champion du Koh-Lanta du sexe parlant ainsi est plus qu'étonnant. C'est le moment que choisit le serveur pour nous apporter nos apéritifs.
— Voir cette coupe de champagne devant moi me perturbe au plus haut point ! avoue notre ami. Mais j'ai besoin de ma dose ! ajoute-t-il avant de tremper largement ses lèvres.
— Que s'est-il passé ? Interrogé-je.
— Après de prometteuses préliminaires, qui, seules, m'avaient emmené au bord de l'orgasme, nous arrivâmes à mon moment préféré : la pénétration.
— Ce n'est pas un but pour tout le monde ! s'exclame Nicolas.
— Bon tu me laisses raconter ou tu prêches ?
— Désolé.
— Donc je le sens aller et venir en moi, et je me dis que j'aimerais que cet instant dure encore et encore ! Mais trente minutes plus tard, alors que le gel ne remplit plus son office et que la douleur pointe son nez, je l'entends dire « Je vais venir ! Je vais venir ! », et je reprends espoir. Cependant… une dizaine de minutes après, il reprend sa sérénade et la douleur est telle que lorsque, de nouveau, le « Je vais venir ! Je vais venir ! » survient je me mets à crier « Alors dépêche-toi d'arriver ! ».
— Mon Dieu, Samuel, tu n'auras jamais dû dire cela !
J'éclate de rire en voyant les têtes d'un côté abattu et de l'autre réprobatrice.
Bien entendu les sujets abordés durant le repas furent moins pimentés que cette révélation.
 
*
* *
 
Installé devant mon ordinateur, une cigarette à la main, je me posai cette simple question : désirons-nous toujours réellement ce que nous cherchons à avoir ? En d'autres termes, nos envies sont-elles vraiment le reflet de ce que nous sommes ou juste les témoins d'un moment de notre existence ?
Quand on décide de trouver un Monsieur Q pour un moment sympa, nous n'imaginons rien d'autre que le plaisir que nous éprouverons et la satisfaction finale, cela est humain ; nonobstant cela ne représente pas ce que nous voulons de manière intrinsèque. Samuel avait beau être un roi de la bagatelle, il avait ses limites, et ceci valait pour chacun d'entre nous et dans tout domaine. Vouloir quelque chose une fois, ou de manière répétée, relève de l'acquis, pas de l'inné. Et l'expression « tel est pris qui

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