Sens - Chemin de traverse
136 pages
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Sens - Chemin de traverse , livre ebook

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Description

Peut-on vivre pleinement sans amour ? N'est-ce pas l'amour, par sa présence ou son absence, qui influence l'homme, l'enfant ou l'adulte ? Mais...l'amour est-il un dû ? Comment se mérite-t-il ? Heureux celui qui est aimé et qui sait aimer en retour. Ce roman nous relate l'histoire de Marie, belle trentenaire, à laquelle nous pourrions facilement nous identifier. Mariée depuis huit ans, à l'abri de tout besoin matériel, d'apparence heureuse. Et pourtant, une seule chose lui manque... L'amour. Celui qui fait vibrer, celui qui nous pousse à dépasser nos propres limites, celui qui s'impose à nous, sans intervention aucune de la raison pure. Oser quitter tout pour tenter de trouver sur sa voie l'amour est le choix de Marie, elle nous emporte avec elle sur le chemin d'une profonde réflexion sur soi-même. Jusqu'où peut-on aller par amour ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342058796
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sens - Chemin de traverse
Caroline Fekete
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Sens - Chemin de traverse
 
 
 
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont cru en ce projet.
 
À la plus adorable maman pour son écoute,
Au plus génial des petits garçons, mon fils, pour sa patience,
À ma tante Orla, mon doudou favori.
À mes professeurs de l’Institut Provincial de Formation Sociale de Namur et du CPSE de Liège pour leur enseignement,
À la vie, pour ses richesses.
Préface
Son regard croisa le sien ; bouleversant, profond, intrigant et inquisiteur.
Elle fut l’espace d’un moment happée, engluée dans un néant, dépouillée de sa raison tout entière. C’est son être intérieur qu’il venait de rencontrer et elle n’eut aucune prise.
Cherchait-il à savoir qui elle était vraiment ?
La voyait-il enfin sans ces artifices, défenses érigées au fil du temps vécu ?
La réduisait-il à l’état d’objet, lui échappant puisqu’il est pour un autre ?
 
Pourquoi ressentait-elle cette confusion naissante ? Voyait-il en elle comme elle ne s’était encore jamais vue ?
 
Sans doute aurait-il été plus aisé à ce moment précis de fuir, mais une force incompréhensible l’attira dès lors vers cet homme inconnu.
 
Elle ne pouvait et ne put vraisemblablement avant longtemps s’expliquer ce qui venait de se produire, mais quelque chose venait de naître, bouleversant le cours de sa vie à venir.
 
 
Le contact venait de se créer, l’histoire commence alors…
Cadre
C’est avec le brouhaha du marché aux légumes du mercredi matin que ses yeux s’ouvrent. Le réveil lui indique qu’il n’est que neuf heures.
Déjà la chaleur envahit la chambre et l’esprit embrumé, elle tente d’apporter des réponses aux questions qui l’assaillent.
Où est-elle ? Qui est-elle ?
Du regard, elle fait un rapide tour de la chambre. Un tapis mural jaune garni d’une frise fleurie, les tentures couleur narcisse laissent filtrer la lumière du jour, qui ne l’a pas attendue pour se lever. Le matelas posé à terre et cette grande garde-robe aux portes de miroirs reflètent un corps allongé.
C’est là qu’elle vit dorénavant. C’est bien chez elle !
 
L’homme, son mari avec lequel elle aura partagé dix années de sa vie, son ancienne demeure et ses anciennes habitudes sont déjà bien loin derrière elle et, pourtant, elle ressent la curieuse impression que c’était juste hier.
Elle reste un moment blottie dans ce lit, telle une larve dans son cocon douillet à observer les détails de cette pièce, tout en cherchant à se rassurer sur son devenir. Elle aura beaucoup de difficultés pendant les prochains mois à identifier cet appartement comme faisant partie de son nouvel univers.
Autant d’années de vie commune, de réveils dans un lieu toujours le même avec comme seules préoccupations l’Autre. Les rituels des tâches domestiques à accomplir avant de partir au travail ne s’oublient pas aussi facilement. C’est troublant de s’apercevoir qu’au fil du temps qui s’écoule, inconsciemment, un être troque son individualité, son essence pour s’ajuster à sa routine qui devient vite son rôle, sa mission. Cette rupture par consentement mutuel était pourtant de l’ordre du nécessaire. Même après dix ans, l’amour était bien présent dans cette union formée, mais constituée exclusivement d’un amour de type fraternel. Inévitable et tellement confortable pour un vieux couple, mais certainement pas pour deux membres âgés de moins de trente ans. Le respect, la loyauté coexistaient avec eux, mais nullement la passion, ce désir impétueux qui s’extériorise par toutes ces belles expressions corporelles et sexuées. On n’y rencontrait même pas un soupçon de jalousie.
 
C’était un amour prévisible, routinier. Tel un feu qui s’éteint d’avoir vivoté un moment dans l’oubli. Elle voulait du brasier ardent. Désirait un homme qui la ranime, qui lui exprime tout son amour. Lui dise combien elle est belle, combien elle est intéressante, excitante. Elle voulait vibrer en tant que femme et non fantasmer telle une rebelle introvertie.
 
Sa liberté était donc devenue nécessaire. Elle allait témérairement oser plutôt que de souffrir des regrets glanés d’une inertie consentie.
Séparation, réappropriation de son individualité, doutes, peurs, passages obligés au travers desquels elle s’interroge. Le choc est au-delà de ses pronostics : « Mais qui suis-je ? »
 
 
Elle n’est dès lors plus l’épouse aimante, plus la ménagère dont on dépend pour les corvées, plus la jeune femme qu’on guette à la fin de la journée scolaire ou professionnelle et cela la plonge dans un effroyable sentiment de peur et de vide. Elle se sent déstabilisée et pour la première fois, se sent si seule, ou commence à se sentir « ELLE ».
 
De l’épouse fidèle à la femme libre, de la pensée abstraite au vécu concret, il n’y a qu’un état de mal-être qu’elle espère transitoire mais qui génère des sensations douloureuses dans l’instant présent à vivre. L’angoisse du vide absolu, passagère non avertie dans ce paysage à découvrir.
 
Va-t-elle pouvoir supporter cette locataire de ce corps, longtemps ignorée.
Que va-t-elle devenir puisqu’elle n’existe plus que pour elle-même, et d’ailleurs, existe-t-elle puisque personne ne le lui prouve ?
 
Elle sait pourtant, intellectuellement et raisonnablement, qu’elle est loin d’être aliénée. Mais souvenez-vous de vos propres troubles déjà vécus. Imaginez un instant de vous confondre en elle. Ne vous êtes-vous jamais posé la question de savoir si vous pouviez exister seulement par vous et pour vous-même ?
Reproduisez-vous vos gestes jour après jour par routine ou par envie ?
Mesurez l’étrangeté émanant de ce bouleversement majeur, après autant d’années passées bien hermétiques à toutes formes de remises en question, puisqu’alors le temps manque et que votre routine, même insatisfaisante, rassure !
 
Ses désirs clandestins n’avaient-ils pas été trop honnêtement traités ?
 
Voici plusieurs mois déjà que cette jeune femme habite seule dans cet immeuble de l’avenue François numéro 26 au troisième étage. Et depuis tout ce temps, les matins sont des moments d’intense conditionnement. Vivre ou plutôt survivre dans son cas. Ne travaillant qu’à 14 heures, et n’ayant rien à faire de particulier, pourquoi ne pas dormir, attendre en fuyant dans cette inertie du corps étendu, repliée dans cette matrice chaude et accueillante.
NON… Cela ne peut se passer ainsi. Une petite voix, venue du tréfonds de son être lui répète qu’il faut réagir.
Une vie différente mais une vie consentie, à construire surtout, pleine de surprises et d’aventures, l’attend.
Il ne peut en être autrement !
 
Pendant que le café coule, elle se prélasse, encore, sous une douche chaude. L’eau qui lèche son corps, efface les derniers encombres et la ramène doucement vers une berge de réalité. Liquide amniotique, l’expulsion.
Naissance vers la vie.
 
« Ne pense plus, ma fille. Il faut aller de l’avant, sans abstraction du passé, celui qui t’a permis d’être celle que tu es aujourd’hui. Ne regrette rien, ni personne, tout cela n’est qu’expériences. La vie est courte… et comme dirait Albert Einstein : “La vie c’est comme de la musique, il faut apprendre à composer avec et ton combat sera de la rendre la plus mélodieuse possible.” »
 
 
Momie. Petite compagne à quatre pattes. Vingt centimètres et onze ans. Petite boule de poil grassouillette qui gratte à la porte de la chambre. C’est sa façon d’exprimer un besoin pressant. Elle profite pleinement de cette présence, même si elle n’a pas toujours su l’apprécier à sa juste valeur.
Il est très contraignant d’héberger un chien dans un appartement sans terrasse. Les sorties doivent être multiples, et la ville… ce n’est pas ce qu’elle préfère.
 
C’est avant tout grâce à ce petit chien, que tant de moments vides et emplis de doutes se sont transformés en moments plaisants. Au fil des balades, des échanges se créent avec des commerçants du quartier et des connaissances venues en ville pour leurs achats.
 
 
Fait troublant de constater que la solitude ne pèse que lorsqu’on attend quelque chose ou quelqu’un, alors qu’à d’autres moments, elle peut être plaisante.
Plaisir d’être. Se délecter simplement du moment présent, librement.
Se laisser porter par le flot du temps et de ses pensées qui s’écoulent lentement, se prélasser.
Tout change lorsque vous attendez un événement qui ne survient pas !
 
Il lui est arrivé de se sentir « revivre » par le simple fait qu’une personne se manifeste. De l’état statique du vide vécu, elle passe à l’état d’euphorie et d’entrain. Se préparer pour sortir, même un court instant. La vraie vie, celle qui bouge. Celle pour laquelle elle avait misé sa vie toute tracée d’avant.
Et dans un sursaut d’altruisme, elle se laisse aller en pensée, attendrie, vers ces personnes vieillies, qui, ralenties par leur corps tordu et souvent douloureux passent parfois des semaines entières à guetter une visite. Exister au travers d’une présence. Elle sent l’empathique pour certains aînés, qui vivent contraints et forcés d’apprivoiser le néant de leur solitude. À quoi pensent-ils, égarés dans leurs pensées ? Revivent-ils leur folle jeunesse ? L’Alzheimer leur permet-il d’oublier ce morne présent. Serait-ce la fonction positive de cet état ?
À quoi peuvent encore prétendre ces parents devenus trop âgés, prisonniers de leur corps devenu trop encombrant ?
 
« La solitude n’a donc pas d’âge ! » , se dit-elle.
 
 
Elle n’a pas de facilités innées à

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