Since before - 4 - Redemption
283 pages
Français

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Since before - 4 - Redemption , livre ebook

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Description

Romance contemporaine - 566 pages


Après plusieurs années, Enaël retrouve Margaux, son amie d’enfance. Cette séparation a créé un véritable gouffre entre eux, et la jeune femme n’est plus la fille pétillante qu’il a connue.


Mais l’alchimie qui les unit va réveiller des sentiments plus forts encore.


Pourtant, les obstacles de la vie vont à nouveau les entraîner vers des chemins différents.



Sauront-ils surmonter cette fatalité qui s’obstine à les éloigner l’un de l’autre ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782379613524
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Since before – 4 - Redemption

4 - Redemption

Lottie Millers
4 - Redemption

Lottie Millers



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-291-352-4
Photo de couverture : Olya Kobruseva
Logo intérieur : Blue Berry
Il m’arrive parfois de repenser au premier jour du reste de ma vie. À cet au revoir au go û t amer. Un go û t de crainte et de m é fiance. Je me souviens m’ ê tre tourn é une derni è re fois vers celle qui, dans un autre monde, aurait pu ê tre ma m è re. Elle ne l’aura é t é que pendant quelques semaines. Apr è s quoi, la vie allait reprendre son cours, l à o ù elle s’ é tait arr ê t é e avec toutes les questions que cela suscitait. Est-ce que ce magasin de bonbons o ù nous allions tout le temps avec les amis existait toujours ? Ce banc o ù nous avions grav é nos pr énoms, é tait-il toujours l à  ? D’autres avaient-ils ancr é dans le bois leur passage dans cette ville ? Et surtout, combien de temps allait durer cet interlude que ma m è re nous octroyait à ma sœur et à moi ? Combien de temps pour que les ombres du pass é ressortent   ? Ses d é mons l’avaient-ils d é finitivement abandonn é e ou é taient-ils l à , quelque part tapis dans l’ombre, pr êts à ressurgir à tout moment ?
L’espoir m’avait permis d’imaginer que notre vie allait ê tre comme je l’avais esp é r é e. Malheureusement, l’espoir est cruel. Il nous permet de croire en quelque chose de meilleur sans en avoir la certitude.
Aujourd’hui, je sais que je n’aurais pas d û entrevoir le rayon de soleil entre les nuages, car apr è s la pluie ne vient pas toujours le beau temps.
Partie 1

Retrouvailles houleuses
« Le chemin de la vie n’est pas une phrase facile.
Il est fait de virgules, de points d’interrogation,
d’exclamation, de suspension...
Mais n’oublie pas que ce qui compte, ce sont les mots. »

Gael Crutzen, Expérience de vie
Chapitre 1

Enaël

Mardi 26 août 2008
«  La vie n’est pas la même pour tous, à bas la démagogie. Non, on ne naît pas tous égaux. On ne s’engage pas dans la bataille de la vie avec les mêmes armes  » {1} . Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, les mots de Kery James me plongent dans une douce mélancolie. Nous ne naissons effectivement pas tous égaux. L’égalité des chances n’est pas une réalité. Pourtant, je pense réellement que nous détenons en chacun de nous les moyens pour nous élever. Je suis bien obligé de croire en cette théorie pour ne pas me laisser ronger par la peur qui me gagne alors que le paysage défile à toute vitesse derrière la vitre de ce TGV qui nous ramène, ma sœur et moi, dans le passé.
Un passé que je n’ai pas pu me résoudre à oublier au cours de ces six années écoulées à Paris, malgré les mauvais souvenirs qui hantent encore parfois mes nuits. Non, je n’ai pas pu l’oublier parce que la tristesse et la douleur ne valent pas ce chaleureux sourire. Ni cette odeur rassurante de bonbon à la pêche, ce regard empli de douceur et d’une pointe de malice, ces moments de joie sincère. Il n’y a pas un jour durant lequel je n’ai pas pensé à tous ces instants partagés avec elle. Nous n’étions peut-être que des enfants, mais le lien qui nous unissait était puissant.
Perdu dans mes pensées, je remarque seulement que nous venons de nous arrêter à l’avant-dernière gare avant la nôtre. Mes yeux observent les passagers descendre du train, avant de se poser sur ma petite sœur. Je hausse un sourcil en découvrant son sourire espiègle.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Oh, rien.
Je lui lance un regard faussement blasé qui étire davantage ses lèvres.
— T’avais ta tête d’artiste torturé.
Je lève les yeux au ciel. Depuis que Phœbe sait que j’écris des textes de rap, elle n’arrête pas de me surnommer comme ça. Je finis par sourire malgré tout, parce qu’il n’y a aucun jugement derrière ces mots.
— Tu pourras me dédier une de tes chansons quand tu seras célèbre ?
— C’est déjà fait.
Elle écarquille les yeux en se redressant sur son siège.
— C’est vrai ?
— Évidemment.
Elle entrouvre la bouche, le regard brillant de curiosité. Je devine sans difficulté ce qu’elle s’apprête à me demander.
— Hors de question, lâché-je.
— Mais…
— Tu ne liras pas ma chanson. Pas maintenant.
— Pourquoi ? s’insurge-t-elle.
— Tu la liras quand je l’aurai décidé.
Abasourdie par ma fermeté, elle croise les bras sous sa poitrine, affiche le visage boudeur de la petite fille qu’elle a été il n’y a pas si longtemps et se laisse retomber lourdement dans son siège. Elle contemple faussement le panorama mouvant qui s’offre à elle. Sous ce faux air renfrogné se profile un subterfuge pour me faire céder, même si elle sait pertinemment que mes textes représentent mon jardin secret, le seul endroit où mes sentiments sont purs, sans filtre. J’ignore encore si je serais un jour capable de les montrer à qui que ce soit. Pour l’instant, une page blanche ne représente qu’un exutoire et non un moyen de changer le cours de ma vie. Je me libère en faisant ce que j’aime le plus : écrire. Plus qu’un simple passe-temps, l’écriture me permet de donner une voix à mes pensées, de parcourir de nouveaux horizons et de m’y perdre dans l’espoir de nous trouver, moi et la place que j’occupe ainsi que celle que j’occuperai un jour, pour ne pas reproduire les erreurs de mes propres parents.
L’annonce du contrôleur me sort définitivement de mes réflexions. Nous sommes arrivés à Montélimar. Alors que nous descendons du train, mon cœur se met à tambouriner violemment dans ma cage thoracique.
Et si elle n’était pas là ?
Les raisons pour lesquelles nous sommes partis alors que nous avions respectivement onze et huit ans me reviennent à l’esprit tel un boomerang.
Non. On ne nous aurait pas permis de la retrouver si elle n’allait pas mieux.
Telle une ombre dans mes pas, Phœbe me suit silencieusement. Elle n’avait que huit ans lors de notre départ, mais les raisons, qui nous avaient astreints à quitter le village où nous avions grandi, ne lui étaient pas inconnues. À l’instant où nos yeux se croisent, je hoche la tête pour la rassurer. Elle me sourit faiblement et glisse ses doigts entre les miens.
J’inspire un grand coup et avance vers le hall.
Pitié, faites qu’elle soit là.
Seules quelques personnes sont présentes et aucune d’elles n’est ma mère.
Je serre mon poing, les ongles s’enfonçant douloureusement dans ma chair pour me rappeler de ne pas perdre le contrôle.
Elle ne peut pas faire ça. Je ne peux pas le croire.
Sans un mot, la main de ma sœur serrée dans la mienne, je me dirige vers le parvis de la gare.
— Enaël ? Phœbe ?
Phœbe et moi nous tournons au même moment.
Elle est là. Elle est venue. Elle n’a pas oublié.
Un immense soulagement me saisit. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si cela n’avait pas été le cas. Je chasse rapidement cette pensée qui n’a plus lieu d’être et réduis la distance qui me sépare d’elle. Arrivé à sa hauteur, je reste pantois, fuyant son regard, doutant de la manière à adopter pour ce moment inhabituel.
Comment sont censées se passer des retrouvailles avec une mère qui s’est perdue en route, à tel point qu’elle ne pouvait plus s’occuper de ses enfants ?
Je finis par poser mes yeux sur elle. Elle nous observe tour à tour et s’arrête d’abord sur Phœbe.
— Ma petite fille !
Elle ne lui laisse pas le temps de répondre et la prend dans ses bras. Phœbe est en larmes. Malgré tout ce qu’il s’est passé, cette femme reste notre mère. Nous l’aimerons toute notre vie.
Lorsqu’elles se séparent enfin, Emilie s’approche de moi. La tête légèrement penchée en arrière pour pouvoir m’observer, les bras écartés, elle s’arrête dans son élan. Je découvre alors son regard larmoyant.
— Maman, murmuré-je.
— Oh, Enaël, tu as tellement grandi. Tu m’as tellement manqué toi aussi, prononce-t-elle difficilement, la voix pleine de chagrin.
Elle finit par réduire définitivement l’espace entre nous et me prend dans ses bras. Je reste un instant immobile, toujours perplexe quant à la manière dont je dois agir, alors je ferme les yeux et fais ce que mon cœur me dicte. Je plie légèrement mes genoux pour être à sa hauteur et la serre dans mes bras. Le visage dans son cou, je savoure cet instant, espérant qu’il soit annonciateur d’un nouveau départ.
Chapitre 2

Enaël

Mercredi 27 août 2008
J’ouvre les yeux, le corps en sueur et le souffle court. Je me redresse et cherche à tâtons le bouton pour allumer ma lampe de chevet, sans succès. Je me rappelle alors que je ne suis plus dans ma chambre à Paris, mais bien de retour chez moi. Ma vraie maison, celle où j’ai passé les onze premières années de ma vie. Je me penche de l’autre côté et trouve ma table de nuit, puis le fameux bouton. Aveuglé par la lumière froide, je plisse les yeux le temps de m’habituer.
Ce n’était donc pas un rêve. Je suis de retour et dans six jours débutera mon année de terminale dans un établissement que je ne connais pas, peuplé d’inconnus. Ou presque. Je sais que Najim sera là, mon meilleur ami, le frère que je n’ai jamais eu et qui m’a terriblement manqué durant toutes ces années. Savoir que je vais le retrouver m’apaise, jusqu’à ce que mon esprit divague vers une autre personne. Encore. Toujours. Une personne chère à mon cœur qui n’a pas pu se résoudre à l’oublier. Je lui avais d’ailleurs écrit une lettre tous les quinze jours durant les six premiers mois qui ont suivi mon départ, mais son silence a fini par me décourager. En réalité, ce n’est pas vrai. Je l’ai cherchée sur Facebook durant des jours, sans résultat. C’est comme si elle n’avait existé que dans ma tête, alors au lieu de lui écrire, j’ai noirci des pages entières d’un carnet du souvenir que j’avais d’elle.
Le sommeil m’ayant définitivement quitté, je finis par me lever. J’enfile un jogging et un tee-shirt avant de me diriger dans la cuisine avec une faim de loup. La main sur la poignée de l’un des placards, je m’arrête. Je me revois six ans en arrière, quand nous n’avions pratiqueme

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