Starboyz
235 pages
Français

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Description

Sasha, ado franco-russe mal dans sa peau, ne se détournerait pour rien au monde du chemin tracé par ses parents. Du moins c’est ce qu’il pensait en arrivant en France, avant de faire la connaissance de Rose, une élève de sa classe. Aux antipodes des codes BCBG de leur milieu bourgeois, Rose ne tarde pas à le présenter à son cercle d’amis... un peu particuliers.


Parmi eux, le ténébreux et magnétique Lucas, musicien fêtard et de mauvaise réputation.


Pour Sasha, tout bascule sous le poids d’une attraction aussi immédiate qu’interdite.


Ce pourrait être le début d’un premier amour, dévorant et flamboyant, si Lucas n'était pas aussi joueur, farouche et rebelle, hanté par un passé qui, chaque jour, menace de le faire tomber dans des abysses de plus en plus sombres...


Et puis comment Sasha pourrait-il s’attirer les faveurs d’un garçon comme Lucas, alors qu’il peine lui-même à assumer ses penchants ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375211878
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Izzie de Rives
Starboyz
Les Anges n’existent pas
Mix Éditions
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-37521-186-1
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-187-8
© Mix Éditions 2021, tous droits réservés.
© Mix Éditions et Adobe Stock, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Natacha Rousseau
Dépôt légal : Septembre 2021
Date de parution : Septembre 2021
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
 
« Les plus belles choses qu’un auteur puisse mettre dans un livre
sont les sentiments qui lui viennent, par réminiscence,
des premiers jours de sa jeunesse. »
 
Chateaubriand
 
Prologue
La chaleur étouffante de l’été parisien s’était évanouie depuis plusieurs semaines maintenant, et le mois de septembre avait fini par arriver, apportant avec lui la mélancolie des débuts de l’automne et les premières pluies de feuilles jaunes et orangées.
De la fenêtre de sa chambre, Sasha pouvait les voir, ces feuilles, tandis qu’elles s’échouaient sur la chaussée. Les ramures des arbres qui se déployaient autour de l’hôtel particulier de ses parents se dénudaient timidement, adoptant les teintes de la demi-saison. Leurs couleurs incandescentes faisaient écho à sa propre chevelure, un cuivré brûlant qui encadrait son visage au teint laiteux.
L’été avait été trop court. Moche, parce qu’il n’avait fait que pleuvoir du moment où il était sorti de l’avion ; et Paris lui avait semblé plus vilaine que sur les cartes postales, ou dans les quelques souvenirs qu’il avait de quand il était de passage avec maman. Grise, et fade, avec tous ces gens qui souffraient de sourire, qui marchaient vite sans rien voir, et cette moiteur dans l’air, oscillant entre le chaud et le froid.
Moscou était-elle aussi terne ? Ou était-ce la nouvelle vie qu’on lui avait imposée qui lui faisait tout voir en noir ? Finies les journées shopping avec Yulia, finis les baignades dans la Volga et les pique-niques sur son rivage ! Bonjour Paris et ses trottoirs parsemés de crottes de chien ; et merci papa d’être le seul habilité à prendre des décisions, merci maman de toujours opiner du chef en signe de consentement.
Sasha en avait fait des jaloux quand il avait annoncé son départ ! Paris, sa mode, ses intellectuels et ses bars branchés. Paris et le vent de liberté qui y soufflait… Paris c’était beau, c’était chic, et ça ferait joli sur le CV, si tant est qu’il en ait vraiment besoin, parce que Sasha, ce n’était pas n’importe qui. Sasha, c’était le fils aîné de Charles Dotremont, un monsieur au visage sévère qui avait si bien réussi dans la vie qu’il brassait des millions d’euros de contrats par année écoulée ; un homme si riche qu’il avait épousé ce top-modèle d’origine russe avec qui il avait eu deux beaux enfants, exposés fièrement dès que le couple en avait l’occasion. Des vernissages aux défilés de mode, en passant par les soirées de gala et les vacances dans des villas, la vie de Sasha était celle d’un enfant privilégié qui ne manquerait jamais de rien, quitte à en avoir trop. Beaucoup trop.
De ce fait, impossible de dire non quand les parents avaient pris une décision. Le socle, c’était papa, et l’édifice, cette vie parfaite qu’il avait construite en partant de rien. Maman, dans son rôle d’épouse reconnaissante et dévouée, l’aidait à préserver les apparences, même s’il ne rentrait pas toujours à la maison, même s’il avait probablement des maîtresses dans chacun de ses bureaux, même si, comme toutes les personnes exigeantes, il n’était jamais satisfait.
Sasha n’avait pas besoin qu’on le lui rappelle. Il faisait tout comme il fallait depuis le début. Enfin presque, parce qu’il possédait tout de même son jardin secret, celui dont les parents n’avaient pas la clé. Et dans ce jardin, il avait enterré une toute petite boîte, marquetée de dessins dont les dorures évoquaient des racines entremêlées.
Et alors qu’il pensait ne jamais avoir à la déterrer, cette nouvelle vie à laquelle il se préparait en regardant les feuilles tomber allait très certainement l’y obliger.
1  - Oh boy
Un peu de crème pour le visage ; deux petites touches sur les joues, une sur le front, une autre sur le bout du nez, une dernière sur le menton, puis masser en rond, sans agressivité, pour conserver l’élasticité. Exactement comme maman préconisait. Le visage, c’était important, la première chose qu’on voyait en arrivant, d’où la nécessité d’en prendre soin. Et le sien de visage était beau, parce qu’il lui ressemblait à elle . En tout cas, c’était ce qu’on disait lorsqu’on était confronté à ses grands yeux ambre bordés de longs cils, à son petit nez retroussé et parsemé de taches de rousseur qui contribuaient à lui donner un aspect enfantin, à ses lèvres roses et délicates qui invitaient malicieusement aux baisers maladroits des flirts adolescents. Sasha était beau, mais d’une beauté dérangeante, pas vraiment masculin ni tout à fait féminin. Alors on se demandait parfois : est-ce que c’est une fille que j’ai en face de moi ? Et comme ses manières élégantes et précieuses venaient s’ajouter à cela, il était fréquent qu’il sème le doute et qu’on finisse par le gratifier d’un « mademoiselle » un peu désuet.
— Tu es un homme, cesse de te comporter comme une fille ! assénait parfois son père.
Sasha ne voulait pas être une fille. Il les enviait toutefois. Pour elles, rien d’étrange à se pomponner, à se farder et à revêtir leurs plus beaux atours. Des robes, des bijoux, des parfums… Comme il en rêvait ! Sauf que papa avait dit non. Les robes ne seyaient pas aux garçons.
Maman, plus indulgente, l’entraînait volontiers dans ses séances de shopping effrénées. Les boutiques de luxe regorgeaient de chiffons raffinés pour le parer de la tête aux pieds. Aussi, Sasha n’était pas en reste. Un dressing à faire pâlir d’envie la plus hystérique des serial-shoppeuses, des crèmes de jour et des sérums hors de prix, des coupes de cheveux chez les meilleurs coiffeurs de la ville ; tout, absolument tout, pour que Sasha soit le plus beau de tous les garçons.
Quel dommage alors d’avoir été obligé d’enfiler cet uniforme pour cette rentrée qui s’annonçait ! Son père l’avait inscrit dans un établissement privé situé dans le très chic VII e arrondissement de Paris, lycée qui calquait le modèle anglais à la perfection, peut-être aussi pour justifier la dizaine de milliers d’euros mensuelle extorquée aux parents sous prétexte qu’il s’agissait là de la meilleure éducation possible pour leur progéniture. L’école se trouvait d’ailleurs à deux pas de l’hôtel Matignon et de l’esplanade des Invalides, de quoi enthousiasmer papa sans que Sasha n’ait une fois son mot à dire.
L’adolescent enfila donc sa chemise, son pantalon, il noua sa cravate – comme sa mère lui avait appris – puis il mit sa veste avant de jeter un dernier coup d’œil à son reflet dans la glace.
Gras. C’est ce qu’il se dit, alors qu’il rentrait le ventre et passait ses mains autour de sa toute petite taille pour s’assurer que le bout de ses doigts pouvait se toucher. En forçant un peu, ça pouvait aller. Mais s’il forçait, c’est qu’il était gras. CQFD.
Prendre du poids, c’était grandir. Grandir c’était vieillir. Vieillir c’était mourir. Mourir c’était pourrir. Sasha ne voulait pas pourrir. Alors il se lava les mains, parce que c’était toujours ainsi que le carnage démarrait ; il les frotta comme un forcené – mysophobe, lui ? – et finit par descendre dans la salle à manger car on l’appelait pour le petit-déjeuner. Là, il commença son petit numéro. Se servir un max pour faire croire qu’il avait de l’appétit, faire tinter ses couverts sur l’assiette en découpant ses aliments, parler beaucoup pour détourner l’attention au moment où il amenait la fourchette à sa bouche, reposer la fourchette et rebondir sur la discussion, puis recommencer, toujours, sans jamais rien avaler. À la fin, il avait tellement maltraité la nourriture dans son assiette qu’on n’y voyait que du feu. La gouvernante disait :
— Sachka, il a les yeux plus gros que le ventre. Il se sert beaucoup et gaspille toujours !
Ne pas manger pour ne pas pourrir, un point c’est tout. Et personne ne voyait vraiment, ou peut-être que tout le monde s’en fichait. Parfois, Sasha ne savait plus. Voulait-il que quelqu’un s’en rende compte ? Ou la vie était-elle satisfaisante de cette façon ?
Au fond, peu importait. Il quitta la table, une profonde lassitude dissimulée sous des sourires feints, pour rejoindre l’entrée de la maison, là où l’attendait son père, cet

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