Sur les restes du monde
264 pages
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Sur les restes du monde , livre ebook

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Description

Jean-Baptiste Saint-Macary signe un roman de science-fiction post-apocalyptique d'une dérangeante véracité. Père célibataire, Patrick travaille dans la même entreprise de vente par correspondance que la pétillante Leïla, avec laquelle il entame une relation amoureuse. C'est alors qu'un étrange virus commence à semer la panique en France. Les parents de la jeune femme font partie des premières victimes, puis c'est au tour des enfants de Patrick de tomber malades. Dans un climat de suspicion généralisé, la propagation de l'épidémie à l'échelle mondiale devient incontrôlable. Le couple et quelques adultes se lancent à la recherche des derniers survivants et prennent soin des enfants en détresse. Ensemble, ils forment une communauté solidaire et tentent de reconstruire un havre de paix loin du chaos. De retour dans sa maison d'enfance, au contact de la nature, l'espoir renaît pour la famille recomposée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 août 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414099771
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-09975-7

© Edilivre, 2017
1
La fête bat son plein. Il fait beau et chaud, c’est une de ces journées d’été qui appelle à la joie. Leurs regards se sont croisés plusieurs fois déjà, il adore ses yeux noirs qui brillent à chaque fois qu’elle le regarde, elle adore ce sourire discret et malicieux qu’il lui réserve.
Pourtant ils se connaissent depuis des années, ils bossent pour la même boîte, pas sur les mêmes sites, mais ils se croisent au moins une fois par semaine. Elle se moque toujours de sa coupe de cheveux aléatoire selon la longueur de ces derniers, il aime bien poser sa main sur son épaule lorsqu’il lui dit bonjour, il a toujours aimé faire ça, il l’a toujours bien aimé.
Ils se retrouvent à une fête organisée par un de leur collègue, ils ont quelques amis en commun, et pourtant ils sont très différents l’un de l’autre. Elle est une fille de la nuit là où il est un homme du jour. Elle aime sortir le soir, rentrer à des heures indues, passer ses week-ends loin de chez elle ; il est tout l’inverse, casanier, aimant bien le confort de son intérieur, rentrer chez lui après une bonne journée de travail, prendre sa guitare ou un livre et s’enfermer dans sa bulle, retrouver un peu de sérénité.
Il ne pouvait pas dire non à cette invitation, elle dit oui à toutes.
Il y a du monde, les gens s’entassent dans la maison, mais l’essentiel se passe à l’extérieur.
Il y a une piscine et certains ont déjà commencé à y sauter, l’alcool désinhibe de plus en plus les troupes. La maison de Marc, le collègue qui organise la partie, est immense, elle est dans le style meulière propre à la région parisienne, un héritage de ses parents. L’endroit est idéal pour recevoir tout ce monde, les voisins diront peut-être bientôt s’ils sont en phase avec cette idée.
Marc est l’ami de Patrick, et c’est pour cette raison qu’il est là aujourd’hui. Il ne pouvait pas ne pas venir à son anniversaire, même si se retrouver au milieu de tant de personnes est un peu trop pour lui.
Leïla a été partante immédiatement comme de bien entendu, elle ne perd pas une occasion de faire la fête ; même si elle ne connaît pas si bien Marc que ça, elle a été heureuse d’être invitée.
Ce n’est pas qu’il n’est pas content d’être là, il connaît la plupart des personnes présentes ; la femme de Marc, les amis qu’ils ont en commun, les collègues de la société ; c’est que la foule le rend mal à l’aise, dès qu’il se retrouve avec plus de dix personnes autour de lui il a comme des palpitations, des envies de disparaître, de se cacher dans un coin de la pièce ou derrière un meuble.
Elle est dans toutes les conversations, dans tous les groupes, elle ne feint pas son plaisir d’être là ; elle trinque avec tout le monde et du coup sa gaieté augmente au fur et à mesure que la journée avance.
Il fait de plus en plus chaud, et malgré lui il a également consommé plus d’alcool que de raison. Tout cela supprime sa timidité et il sait qu’il ne doit pas aller trop loin s’il ne veut pas faire n’importe quoi. Son ex-femme lui reprochait son excès de contrôle, de sagesse, il a une joie de vivre, mais elle n’est pas extravagante ; et puis elle le lui a reproché le jour où elle est partie. Comme dit le proverbe ‘quand on veut noyer son chien on l’accuse d’avoir la rage’. Penser à elle le rempli de mélancolie. Ils se connaissaient depuis l’enfance, c’était un amour qu’ils croyaient éternel, mais au fur et à mesure ils avaient pris des directions différentes, et le jour où ils s’en étaient rendu compte il était trop tard. Ils ont fait ça intelligemment, préservant leurs enfants, autant que possible. Ils ne sont pas dupes, ils savent que leurs trois trésors en ont souffert et en souffriront encore.
Il est sorti de sa rêverie par Leïla, l’éternelle célibataire, et fière de l’être. Pas de place pour un homme l’avait-il entendu dire un jour, elle avait dit ça avec un air comique, tout le monde avait bien senti qu’elle le pensait totalement. Petite brune aux yeux noirs, elle est craquante avec sa jupe en jean et son t-shirt blanc. Elle est la joie de vivre du siège de la société, elle a toujours des anecdotes à raconter, des notes d’humour à lancer, elle est comme ça, elle ne calcule rien, elle est dynamique et heureuse de vivre, profitant toujours du moment présent.
– Il t’a menacé pour que tu viennes ?
Elle trinque avec lui, visiblement de plus en plus en forme.
– Il m’a fait croire que ce serait en petit comité, dit-il en jetant un regard circulaire sur la salle.
– C’est raté, glousse-t-elle en le fixant.
C’est la première fois qu’ils se regardent aussi longtemps, c’est même la première fois qu’ils se retrouvent seuls l’un en face de l’autre. Au boulot il y a toujours d’autres personnes lorsqu’ils se rencontrent, et puis de toute façon ils n’ont jamais cherché à déclencher cette situation.
Il ne sait pas quoi dire, il est content de l’avoir en face de lui, une personne qu’il connaît ça le rassure forcément, mais il ne se voit pas lui parler du travail, même si ce serait un sujet sur lequel ils pourraient facilement discuter. Il sent un trouble de son côté, il croit en voir un chez elle mais pense aussitôt qu’il se raconte des histoires.
– Tu es si mal à l’aise que ça ? On me l’avait dit, mais je n’y croyais pas.
– C’est difficilement explicable…
– Ça ne se voit pas du tout, dit-elle en posant sa main sur son avant-bras, y faisant apparaître un frisson.
– Merci.
– Tu veux qu’on aille dehors ?
Il est surpris par la proposition, il y a tant d’autres personnes avec lesquelles elle pourrait s’amuser. Il la regarde attentivement pour essayer de voir s’il s’agit de pitié ou si elle se moque de lui.
– Il y a autant de monde mais c’est en plein air ça doit être plus simple non ?
Elle boit une gorgée de son verre en attendant sa réponse.
– Tu essaies de me soigner ?
Il n’est pas très sûr de savoir si elle joue ou pas. Il regarde brièvement autour de lui pour voir si un groupe le fixe et se prépare à rire de lui.
– J’essaie de te connaître, ça fait des années qu’on travaille ensemble tu te rends compte ?
Elle l’attrape par le bras et commence à se diriger vers la sortie du salon. C’est vrai qu’ils se connaissent depuis maintenant une petite dizaine d’années et qu’ils ne savent rien de la vie de l’autre.
Il y a du monde dans toutes les pièces, ils traversent la cuisine, se retrouvent dans un second salon et sortent en passant par le jardin d’hiver. Ils se retrouvent sur le devant de la maison, il y a quelques personnes mais c’est vrai que c’est moins étouffant pour lui, la musique vient d’augmenter autour de la piscine à l’arrière et une grande partie de la troupe semble y être attirée.
Elle ne fait pas attention à ce qu’il se passe autour d’eux.
– Tu connais Marc depuis longtemps ?
– Oui, on a été recruté en même temps, tous frais émoulus de l’école de graphisme, on était dans la même promo mais nous n’avions pas la même spécialisation et nous ne faisions pas forcément partie du même groupe d’amis.
Elle écoute d’un air intéressé, en se rapprochant imperceptiblement de lui, il ne voit pas son manège.
– Vous étiez où ? À l’ESAG ?
– Non à l’ENSAD, tu as fait tes études là-bas ? Je ne savais pas que tu étais graphiste aussi.
Elle travaille au service juridique, au siège de la boite.
– Non non, je suis avocate, je pensais que tu le savais. J’ai mon petit frère qui est en 4ᵉ année à l’ESAG, je t’avouerais que c’est la seule école que je connaisse.
Elle sourit et s’approche un peu plus de lui ; elle pose de nouveau sa main sur son avant-bras et ne l’enlève pas à la fin de sa phrase.
– C’est une très bonne école, il s’est spécialisé en quoi ?
Le contact qu’elle lui propose est agréable, mais il ne fait pas attention à ce que cela signifie. Il ne reste que deux personnes à côté d’eux, des gens qu’ils ne connaissent pas. La musique a monté d’un cran supplémentaire de l’autre côté de la maison et les convives chantent de plus en plus fort.
– Aucune idée, rigole-t-elle. La dernière fois que je l’ai vu bosser à la maison il faisait un plan d’agencement d’une grande surface. Ça correspond à quoi ?
– À tout plein de choses !
Il rit de bon cœur avec elle et ne sait pas pourquoi.
– Et comment une avocate se retrouve dans le service juridique d’une boite de vente par correspondance ?
Elle s’approche un peu plus, leurs corps se touchent presque, elle provoque la chose alors qu’il n’en a pas forcément conscience, il se sent bien mais ne voit rien venir, elle est obligée de lever la tête vers lui pour lui parler.
– Je me suis spécialisée dans le droit administratif, et comme toi, toute jeune diplômée j’ai réussi mon entretien. Ce n’est pas l’idée qu’on se fait d’un avocat mais le boulot me plaît, et puis j’ai beaucoup plus de temps libre que si je travaillais dans un tribunal !
– Et du coup tu peux profiter de tes nuits.
Une vie qu’il n’aimerait pas mener, l’idée d’entrer dans une boite de nuit le tétanise.
– Oui ! Je suis une fille de la nuit ! Bon parfois c’est dur de travailler la journée, mais il ne faut pas le dire…
Elle se rapproche encore, il ne peut plus ne pas comprendre, leurs regards brillent l’un dans l’autre et pas uniquement sous l’effet de l’alcool. Le dernier couple quitte l’endroit, attiré par le brouhaha venant de l’autre côté. Ils se retrouvent seuls, silencieux, leurs gobelets en plastique tombent en même temps sur l’herbe, leurs lèvres se touchent aussitôt, ils ont le souffle court, le contact est chaud, sec, empli d’une tension sexuelle qu’ils n’avaient pas soupçonnés jusqu’à aujourd’hui.
Les invités entonnent le ‘joyeux anniversaire’. Même d’ici on peut entendre que certains sont déj

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