Un été à Ajaccio
302 pages
Français

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Un été à Ajaccio , livre ebook

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Description

À Ajaccio, Anna-Maria et ses amies coulent des jours tranquilles. La jeune femme, saisonnière dans une paillote, se voit offrir l'opportunité de devenir l'assistante d'un célèbre écrivain anglais venu écrire son dernier roman en Corse. Parfaitement bilingue et cultivée, elle obtient facilement cet emploi. Le romancier, un bel homme torturé par son passé, finit par l'attirer plus qu'elle ne l'aurait souhaité. De l'amitié à l'amour, il n'y a qu'un pas...
De lieux réels en lieux fictifs, Marina Quilichini nous fait voyager au fil de son roman entre l'Île de beauté et l'Angleterre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mai 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332903358
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-90333-4

© Edilivre, 2015
Dédicace


À mes amies, les sœurs D.
Chapitre 1
Il faisait très chaud cet été-là et le cours Napoléon était noir de monde. On disait que le tourisme se portait mal, mais Anna-Maria avait du mal à le croire, vu la foule qu’il y avait ! Elle marchait, accompagnée de ses amies Ghjulia et Lætitia, entre les vacanciers qui visitaient Ajaccio. Il y avait un groupe, venant de débarquer d’un navire de croisière, qui marchait au ralenti et cela les énervait prodigieusement ! Elles voulaient faire les boutiques en paix ! Toutes trois de même taille, avec les cheveux noirs descendant à mi-dos, elles passaient aisément pour des sœurs auprès de ceux qui ne les connaissaient pas. Anna-Maria avait les yeux verts et ses amies avaient les yeux noisette, c’était là leur seule différence. On disait qu’à force de se fréquenter, on finissait par se ressembler. Là, c’était le cas. Elles se connaissaient depuis le collège et ne s’étaient jamais quittées, même pour leurs études, qu’elles avaient faites à Corte. Corte, capitale historique de la Corse, où elles avaient passé de très belles années à faire plus la fête qu’à étudier, il faut bien l’avouer ! Elles avaient eu de nombreux petits copains, mais rarement quelque chose de sérieux, car elles trouvaient les hommes d’ici inintéressants. En ce moment, Ghjulia fréquentait un serveur saisonnier du nom de Joseph et Lætitia un jeune avocat nommé Paul. Paul était corse, mais il avait étudié à Paris et venait de revenir sur l’île. Seule Anna-Maria était encore célibataire. Celle-ci était difficile, du haut de ses vingt-cinq ans. Plus aucun homme ne trouvait grâce à ses yeux. Ses amies étaient complètement dépitées. Elle, qui était de loin la plus séductrice des trois et… la plus infidèle… semblait s’être mise au régime sec. Cela ne lui ressemblait pas du tout. En ce moment, elle travaillait dans une paillote le midi en renfort en tant que serveuse avec le beau Joseph. C’était elle qui avait fait l’entremetteuse entre Ghjulia et lui, elle était d’ailleurs plutôt fière d’elle sur ce coup-là !
– Non mais franchement, Anna-Maria, tu ne peux pas rester seule comme ça, jolie comme tu es ! s’exclama Lætitia, tellement fort que des gens se retournèrent vers elle.
Anna-Maria sourit et rougit, rétorquant qu’elle était très bien comme cela. Ses amies n’en croyaient rien : l’amour est le moteur de la vie.
– Regardez cette robe ! dit Anna-Maria en s’arrêtant devant une vitrine pour faire diversion. Elle est superbe !
C’était une jolie robe noire à fines bretelles, ornée de motifs asymétriques orange.
– Pas mal, elle devrait bien t’aller, viens, on entre dans la boutique !
Ghjulia la prit par la main et l’entraîna dans le magasin. Fidèle à son habitude, Anna-Maria attrapa la taille 38 et alla directement à la caisse sans essayer. Elle avait horreur des cabines d’essayage. Elle essayerait la robe chez elle, dans son petit F2 coquet de la rue Fesch. Elle y vivait depuis deux ans et s’y trouvait très bien, malgré le fait qu’il y ait trois étages à monter à pied ! Un jour, elle deviendrait propriétaire, mais pour le moment, elle n’avait pas assez d’argent de côté et avec tout ce qu’elle dépensait, ce ne serait pas demain la veille !
– On va boire un coup au soleil à côté du casino ? demanda Lætitia. Je meurs de soif !
– Allons-y ! dirent en chœur Anna-Maria et Ghjulia.
– Attendez, je vais retirer des sous.
Lætitia s’arrêta à un distributeur et retira vingt euros, suivie par ses deux amies. Elles reprirent ensuite leur marche, passant devant la préfecture, puis arrivèrent sur la place de Gaulle, que les Ajacciens appelaient toujours la place du Diamant, par rapport à son ancien nom. Elles la traversèrent en diagonale pour prendre les escaliers qui menaient au front de mer. Une fois en bas, elles n’eurent que l’embarras du choix pour aller boire un verre, car il y avait plusieurs bars. Elles portèrent leur choix sur le moins fréquenté, pour être plus tranquilles. Un charmant serveur, tatoué de pied en cap, vint prendre leur commande.
– Bonjour ! Qu’est-ce que je vous sers ?
– Trois Coca Zéro et un cendrier, s’il vous plaît, commanda Lætitia pour toutes les trois.
– Ça marche !
Ghjulia regarda les fesses du serveur, qui s’éloignait, elle fut aussitôt réprimandée par Anna-Maria.
– Oh, ça va ! Je ne faisais que regarder !
– Tu es prise, je te signale.
– Comme si toi ça te dérangeait… se défendit-elle en riant.
– Ça, c’était l’autre moi.
– Ah ! Vous êtes plusieurs dans ta petite cervelle ? plaisanta Lætitia, déclenchant chez elles un fou rire.
Quand elles furent servies, elles sortirent leurs cigarettes et les allumèrent avec un briquet pour trois. Elles parlèrent de la pluie et du beau temps, critiquèrent les gens qui passaient devant elles… Elles restèrent ainsi à jacasser au soleil pendant près d’une heure.
– Bon, je rentre à la maison, annonça Anna-Maria en se levant et en embrassant ses amies.
– Nous aussi on va y aller, lui dit Lætitia.
– Oui, je dois voir Joseph avant qu’il ne reprenne son boulot… renchérit Ghjulia en souriant.
– Oh la coquine ! se moqua Anna-Maria en leur faisant un signe de la main.
Elle avait tellement mal aux pieds ! Faire la belle en talons, c’était une chose, mais ne pas avoir ensuite mal aux pieds en était une autre… Elle avait hâte de rentrer mettre ses tongs et prendre une bonne douche. Avec cette chaleur, elle se sentait toute poisseuse. Oh là là ! La descente pour arriver à la rue Fesch tombait à pic pour ses pauvres petits petons ! Elle serra les dents… La rue Fesch était bondée, on y circulait à peine et les touristes s’agglutinaient autour des magasins de souvenirs. Encore quelques mètres et elle serait chez elle… Voilà, elle y était. Elle enleva ses chaussures et monta les escaliers. Ceux-ci étaient sales, mais la douleur était trop forte, elle ressentit même une brûlure en posant les pieds par terre, tellement ils étaient échauffés ! Arrivée devant sa porte, elle chercha ses clés dans son immense sac et ouvrit la porte. Ouf ! Enfin chez elle !
– Home, sweet home !
Elle se jeta sur le canapé et alluma une cigarette. Son appartement était tout meublé Ikea et elle était fière du résultat : tous ses meubles étaient coordonnés en noir et blanc. Même sa kitchenette était assortie. Elle aimait son petit chez-elle, il lui ressemblait. Même le parfum à base d’ambre qu’elle utilisait pour son intérieur était coordonné à son propre parfum. Oui, elle était bien chez elle. Elle écrasa sa cigarette et se glissa sous la douche avec délectation. Elle lava ses cheveux et se fit un brushing, reprenant un coup de chaud avec le sèche-cheveux. Quand elle fut satisfaite du résultat, elle enfila une nuisette en satin rose pâle. Comme elle ne comptait pas sortir ce soir, autant se mettre à l’aise… Elle allait se faire un plateau-télé et peut-être qu’elle s’endormirait sur le canapé. Cela lui arrivait fréquemment. Il faut dire qu’il était si confortable !
Le lendemain matin, avant d’aller au travail, elle alla prendre un petit déjeuner là où elle avait bu un verre avec ses amies la veille et y lut le journal Corse Matin. Elle jeta un rapide coup d’œil aux nouvelles et à la rubrique nécrologique avant de se rendre à la page « Petites annonces offres d’emploi Ajaccio et sa région ». Elle voulait arrêter son travail à la paillote et cherchait un autre job. Son regard fut attiré par l’annonce d’un particulier :
« Écrivain anglais recherche secrétaire pour corrections et mise en page » .
Elle avait étudié l’anglais et était une littéraire. De plus, elle maîtrisait Word… Autant tenter le coup… Elle regarda l’heure. Dix heures. Une heure décente pour passer un coup de fil. Elle prit son portable et composa le numéro marqué sur l’annonce. Au bout de trois sonneries, quelqu’un décrocha.
– Allô ?
– Hi, I call for the…
– Je parle français, lui dit une voix à fort accent anglais.
Elle devint rouge comme une tomate. Cela commençait mal…
– Oh ! Pardon ! Bonjour, j’appelle pour l’annonce.
– Oui, vous avez des références ?
Aïe !
– Euh… Non, mais j’ai fait des études d’anglais et j’ai donné des cours de français… Je sais aussi me servir d’un logiciel de traitement de texte.
– D’accord, mais je cherchais plutôt une secrétaire expérimentée…
– Prenez-moi à l’essai, au moins…
– Humm… Où peut-on se rencontrer ?
Elle se sentait déjà soulagée, elle y était presque ! Elle lui donna rendez-vous à 15 heures, après son service, à la paillote où elle travaillait.
Elle s’imaginait un homme d’un certain âge, très « Anglais », habillé de façon un peu vieillotte, avec de grosses lunettes à double foyer. Cela serait sûrement agréable de travailler avec un homme instruit et ayant de l’expérience dans le domaine littéraire. Elle avait toujours rêvé de côtoyer ce milieu-là. Elle aimait les artistes. D’ailleurs, son ex-petit ami était un guitariste raté qui croyait que la gloire viendrait le chercher dans son home studio. Dommage, il avait vraiment du talent… Elle se souvenait avoir aimé l’entendre jouer à longueur de journée, jusqu’au jour où elle n’en put plus. Elle était partie ce jour-là sans se retourner. Elle avait laissé son ordinateur, sa guitare basse et plein de souvenirs. De toute façon, elle n’avait jamais été douée pour la basse, mais c’était un bel instrument, offert par son père, désormais décédé, et c’était cela qu’elle regrettait. Elle enfourna un croissant dans sa bouche, écrasa sa cigarette et se leva en direction du parking du Diamant pour y récupérer sa voiture, une Fiat 500 grise achetée d’occasion l’année précédente.
Elle roulait en écoutant Bruce Springsteen à fond et se

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