Un inconnu dans la neige
422 pages
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Un inconnu dans la neige , livre ebook

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Description

À l’âge de 22 ans, Thomas vit en ermite au cœur des Rocheuses canadiennes. Par une nuit glacée, alerté par son chien, il découvre le corps inanimé et à moitié nu d’un jeune étranger dont il apprendra plus tard le prénom, Éric. De cette rencontre plutôt originale va naître une histoire d'amour, elle aussi peu banale car ses protagonistes vont se lier l'un à l'autre comme rarement deux personnes peuvent l'être. Peu banale aussi du fait des épreuves qu'ils vont devoir affronter pour parvenir enfin au bonheur : homophobie virulente de la société puritaine du XIXe siècle, nature à la fois protectrice et prédatrice, tergiversations entre pulsions et raison...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332873255
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-87323-1

© Edilivre, 2015
I La rencontre
Canada, 12 décembre 1892. La nuit était tombée depuis plusieurs heures et Éric n’était toujours pas rentré à Dawson Creek, petit village de 700 âmes installé au cœur des Montagnes Rocheuses. Si la conquête de l’Ouest est bien connue pour les États-Unis, il n’en va pas de même côté Canada. Pourtant, la vie des pionniers canadiens fut toute aussi palpitante et toute aussi difficile, que celle de leurs homologues américains : ils durent affronter les éléments, notamment le terrible froid polaire ; les animaux sauvages, comme les couguars ; et les indiens, qui ne supportaient pas que des blancs s’introduisent sur les terres sacrées de leurs ancêtres. Autant dire qu’il était dangereux pour un pionnier de s’aventurer seul dans l’épaisse forêt boréale, qui plus est la nuit. Éric, du haut de ses 20 ans, le savait bien, mais non habitué de la forêt, il avait fini par s’égarer et cherchait désespérément son chemin depuis plusieurs heures. Heureusement pour lui, le ciel était, ce soir là, parfaitement dégagé. Il put ainsi se repérer à l’aide des étoiles et tracer son chemin grâce à la pleine lune. Néanmoins, avec la nuit, la température avait chuté. Le froid était de plus en plus intense.
De plus, la neige dans laquelle le jeune homme évoluait depuis le milieu de l’après midi, était fraîche et le ralentissait considérablement. Froid et fatigue le faisaient terriblement souffrir, mais il ne faiblissait pas. De toute façon, il n’avait guère le choix : il savait très bien que s’immobiliser dans un environnement aussi hostile pouvait lui être fatal, d’autant qu’il n’était pas suffisamment habillé pour être en mesure de résister à la morsure glacée de l’air polaire. Il continua donc à avancer jusqu’à entendre des voix d’hommes. Une lueur d’espoir jaillit alors en lui : peut être était-ce des trappeurs de son village ou d’un village voisin ? Mais il déchanta très vite lorsque la lumière lunaire lui permit enfin de distinguer les silhouettes puis les visages de ces inconnus. À peine eut-il le temps de s’apercevoir qu’il s’agissait de trois indiens que ces derniers le prirent d’assaut. L’un d’entre eux lui asséna un violent coup de crosse sur la nuque. Éric perdit immédiatement connaissance et ne put donc se défendre. Les Indiens le rouèrent de coups de telle sorte qu’ils soient sûrs que leur victime ne se relève pas. Une fois leur sale besogne terminée, ils le dépouillèrent de son fusil puis de la plupart de ses vêtements avant de s’enfuir en le laissant à demi-mort dans la neige. À cet instant précis, ses chances de survie étaient quasiment nulles. Prisonnier d’un terrible coma, il ne pouvait réagir et sombrait inexorablement dans le néant. Son sort semblait dès lors réglé.
Par le plus heureux des hasards, Éric avait cheminé sans le savoir en direction d’une petite cabane située à un kilomètre à peine du lieu de son agression et habitée par un ermite prénommé Thomas. Ce garçon blanc, âgé de 22 ans, avait quitté Dawson Creek à 14 ans pour pouvoir vivre sa vie comme il l’entendait, c’est à dire seul et loin du monde civilisé qui le révulsait. En effet, son expérience de la société, corrompue par l’argent et gangrenée par le vice, avait détourné ce jeune idéaliste de l’espèce humaine. Ainsi s’était-il résolu, à peine pubère, à s’isoler dans la forêt, n’acceptant auprès de lui que la présence de son fidèle chien loup, Milo. Comme si ce dernier avait deviné le drame qui venait d’avoir lieu, il se leva brusquement en plein milieu de la nuit. Il fit plusieurs fois le tour de la pièce unique de la masure de bois en gémissant très régulièrement. Mais son maître était profondément endormi. Milo s’assit un instant puis reprit son petit manège. Il était de plus en plus nerveux et ses pleurs de plus en plus aigus. Au bout d’une demi-heure, Milo parvint enfin à tirer Thomas de son sommeil. L’esprit assommé et le regard embué, Thomas imagina sur le coup que son chien désirait simplement sortir quelques instants pour se soulager. Le jeune homme lui ouvrit donc la porte, sans prêter grande attention aux mimiques de l’animal. Quand il se décida à le faire rentrer, Thomas se rendit compte que son compagnon n’était toujours pas calmé. Il jeta un rapide coup d’œil à l’extérieur puis, ne voyant rien d’anormal, se résolut à se recoucher, en ordonnant à Milo d’en faire autant. Le chien loup s’exécuta mais ne se tînt tranquille que durant un court moment. Pendant ce temps, le corps d’Éric se refroidissait dangereusement, d’autant que la température ambiante voisinait -30 degrés. Comme si l’animal flairait un danger imminent, il se leva de nouveau et se mit à s’agiter de plus belle. Ses gémissements se muèrent alors en aboiements. Thomas finit par comprendre que son chien cherchait à le prévenir de quelque chose. Il s’habilla à la hâte, alluma une lampe à pétrole, prit sa carabine puis se précipita au dehors. Il demanda à Milo de lui indiquer le chemin puis s’engouffra dans l’épaisse forêt qui entourait son abri. Thomas espérait bénéficier du clair de lune mais le ciel se couvrit inopportunément, plongeant la nature dans l’obscurité la plus totale. Pire, la neige se mit subitement à tomber drue, ralentissant considérablement la progression de Thomas. Milo, surexcité, avait pris une large avance sur lui. Au point que le garçon le perdit de vue et dût suivre ses traces pour repérer sa position, en même temps de le rappeler à l’ordre. Il entendit alors un hurlement sinistre en provenance du fin fond de la forêt. Intrigué et inquiet, Thomas accéléra le pas. À bout de souffle, il parvint dans une petite clairière où il fit une terrible découverte : à quelques mètres de lui gisait un corps inanimé et à moitié nu. Il se précipita pour savoir si la mort s’était déjà occupée du malheureux. L’individu était allongé sur le ventre. Thomas le retourna et découvrit de la sorte un jeune homme dont le visage ne lui semblait pas totalement étranger. En tout cas, il fut surpris par sa douceur, à tel point qu’il en oublia presque la gravité de la situation. En effet, il était étrangement interpelé par ce visage angélique surmonté de sourcils foncés contrastant avec les courts cheveux d’or du garçon. Une fois ses esprits retrouvés, Thomas ôta son gant droit pour prendre le pouls de la victime. Il se rendit compte avec joie que son cœur battait toujours, mais très faiblement. Il n’avait pas une minute à perdre : le froid avait déjà bleui presque entièrement la frêle peau de l’inconnu et plus le temps passait, plus les chances de le sauver s’amenuisaient. Thomas quitta son épais manteau pour en doter Éric tandis que Milo tentait de le ranimer en lui léchant les joues. Il s’empara dans la foulée du jeune homme, le fixa tant bien que mal sur son dos puis le porta le plus vite possible à sa cabane. Le trajet, pourtant court, parut une éternité tellement il fut pénible pour Thomas : la neige dévalait de toute part à gros flocons et lui obstruait la vue, le froid commençait à lui paralyser les membres et, pour tout arranger, Éric n’était guère léger ! Galvanisé à l’idée de sauver une vie, même humaine, car empreint d’une réelle empathie, Thomas se dépêcha de rentrer chez lui. Arrivé à destination, il ne pensa pas un instant à se réchauffer ou à ôter la neige de ses vêtements : toute son attention allait désormais à ce mystérieux étranger. Une fois à l’abri des éléments qui se déchaînaient comme jamais, Thomas déposa délicatement le corps d’Éric sur le lit. Après l’avoir recouvert d’épaisses couvertures de laine, il se précipita vers la petite cheminée de pierre pour y ranimer le feu. La flambée de la veille était quasiment dissipée et la température de la pièce avait chuté. D’ordinaire, Thomas s’en serait contenté car il avait appris, au fil de toutes ces rudes années en ermitage, à ne plus craindre pareille condition. Mais dans le cas présent, une chaude atmosphère était indispensable pour lutter efficacement contre la morsure mortelle du froid polaire qui s’était emparée de son invité surprise.
Grâce à quelques braises encore rougeoyantes et à sa dextérité, Thomas n’eut aucun mal à obtenir rapidement de magnifiques flammes. Ceci fait, il tira le lit de sa place habituelle, contre le mur, jusqu’au devant de la cheminée, afin de permettre à Éric de profiter au maximum de la chaleur du feu. Il lui fallait à présent sécher le jeune homme. Il ôta donc les couvertures et, n’ayant pas une minute à perdre, déchira violemment la chemise blanche d’Éric. Il fit ainsi apparaître un torse d’une blancheur dont la pureté était à l’instant souillée par la multitude des hématomes qui le constellaient. Il n’était pas particulièrement musclé. Le ventre était cependant plat, surmonté de pectoraux que révélaient les expirations du jeune homme. Le tout était imberbe. Thomas découvrit par ailleurs une méchante entaille au niveau de l’abdomen. Il partit chercher un linge propre qu’il trempa dans l’eau chaude de la grande marmite placée au dessus du feu. Il en usa pour nettoyer la plaie. Il espérait que la douleur suscitée par l’opération réveillerait son hôte. Peine perdue… Une fois la blessure propre, Thomas saisit une bande qu’il enroula de manière très serrée autour de la taille d’Éric. Il se rendit alors compte que ses jambes étaient elles aussi couvertes d’ecchymoses. Thomas s’empara d’un autre linge d’eau chaude et se mit à frictionner fortement lesdites jambes dans l’espoir de les réchauffer. Il craignait bien sûr que le jeune homme ne succombe mais aussi, ce qui lui paraissait plus probable, que ses membres ne fussent trop gelés et restent paralysés à jamais. Il se souvenait de c

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