Un joli chemin
330 pages
Français

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Un joli chemin , livre ebook

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Description

Benoît Dutertre, étudiant en économie à l'université de Besançon, musicien de talent, est en pleine déroute après une aventure amoureuse avec Murielle, une fille sulfureuse qui l'avait entraîné sur un chemin où il avait rompu avec ses amis et une partie de sa famille. C'est l'amitié généreuse de Sophie, étudiante elle aussi, qui va lui permettre de remonter la pente, de briser le cercle de la déchéance et de repartir avec elle sur un joli chemin fait d'amour, de musique et d'amitiés retrouvées avec, en filigrane, la figure du Petit Prince de Saint-Exupéry qui va les accompagner tout au long du roman. Pour Benoît, c’est une sorte de rédemption qui va s’opérer, malgré les tentatives de Murielle pour le reconquérir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414014170
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-01415-6

© Edilivre, 2017
1 ère partie Sophie et le Petit Prince
Benoît
Benoît Dutertre était morose, triste et mélancolique. Il était très mal dans sa peau. De plus en plus mal, presque désespéré. Il traînait ses jours et ses nuits comme un boulet de condamné et se demandait quelle vie était devenue la sienne. Lui autrefois si dynamique, esprit vif et intelligent, passionné de la vie, de la musique et du sport, ne s’intéressait plus à rien, même pas à lui-même et était envahi par un vague à l’âme, désabusé, écœuré. Il avait l’impression d’avoir tout échoué. Sa vie d’étudiant, d’abord, il redoublait, sans y croire et sans aucun enthousiasme, sa deuxième année de master en Sciences Économiques à l’Université de Besançon. Sa vie sentimentale ensuite, son histoire sulfureuse avec la blonde Murielle Weillant s’était lamentablement terminée il y trois mois, après un an et demi d’un amour aussi fou que dévastateur.
Il avait quitté le cours de Droit International qu’il aurait dû suivre à cette heure-là. Au bout d’un quart d’heure, comme presque à chaque fois depuis la rentrée qui avait eu lieu le 10 septembre. Il avait complètement décroché. Les paroles du professeur s’envolaient aux quatre coins de l’Amphithéâtre Gaudot comme les notes d’une musique étrange qui ne le touchait pas et créait seulement autour de lui une atmosphère sonore. Il était dans une sorte d’état second, d’abattement, de léthargie, noyé dans le spleen cafardeux qui le paralysait et l’empêchait de réfléchir ou de comprendre. Que lui importait alors de savoir quelles étaient les conditions d’établissement en France du commerçant étranger ou les modalités du Traité d’Amsterdam ! Depuis trois mois, il était ainsi, de plus en plus apathique, découragé, dépressif, sans goût pour tout ce qui avait été ses passions auparavant : le sport, la musique, le dessin, les études, ses copains.
Autrefois excellent nageur, il avait fait partie de l’équipe locale des Sports nautiques francs-comtois, et avait même été champion régional junior du 4 fois 100 m. Et pourtant, il n’avait pas remis les pieds à la piscine depuis plusieurs mois. Son corps lui importait aussi peu que son esprit et il ne les entretenait pas plus l’un que l’autre. Il les négligeait même, lui qui avait quand même la réputation d’être soigneux de sa personne, sans en être imbu. Il ne pratiquait plus de sport et vivait dans une sorte de paresse physique et intellectuelle. La lecture, dont il était si avide, ne l’intéressait plus et son esprit, vif et curieux, semblait maintenant être ankylosé, comme paralysé. La curiosité qui lui avait fait regarder tout ce qui pouvait être aimé et cultivé, parce qu’il voulait comprendre aussi bien la musique que la politique, la philosophie, les grandes découvertes scientifiques et l’informatique, cet appétit s’était émoussé, érodé, épuisé, comme une vielle pomme ratatinée. Comme s’il était rassasié, repu, blasé, détaché de tout. Et les livres qu’il dévorait jadis, attendaient désormais, éparpillés sur des étagères, qu’il veuille bien s’occuper de nouveau d’eux.
Il avait aussi délaissé sa trompette dans son étui, alors qu’il était soliste dans l’Orchestre des Jeunes du Conservatoire de Région et promis à un bel avenir. Même s’il ne songeait pas vraiment à en faire son métier, la musique avait été pour lui un moyen de s’affirmer, d’avoir davantage confiance en lui, de se prendre en charge, de se discipliner. Il lui avait consacré une bonne partie de sa jeune vie. À 23 ans, il pouvait se vanter d’avoir été baigné dans la musique, car il avait embouché sa première trompette à 7 ans. Aujourd’hui, l’instrument dormait, triste et muet dans son étui abandonné dans un coin de placard de sa chambre.
Il était également très doué en dessin. Il avait hésité un temps à faire École des Beaux-arts. Il aimait dessiner. Il excellait dans le portrait au fusain, au trait. Il s’adonnait aussi à la caricature humoristique… Très tôt, il s’était mis à croquer sur des feuilles de papier à dessin ses parents, sa sœur, ses amis… ses professeurs. C’était un passe-temps, des moments où il laissait son imagination vagabonder au gré de son humeur et de ses fantasmes. Il avait préféré la musique, la trompette et le Conservatoire où, pensait-il, il pouvait mieux s’exprimer. Mais de temps à autre, il sentait encore ses doigts le démanger et son crayon s’égarait au fil de ses pensées… Alors, pendant des heures, il pouvait crayonner, dessiner, des visages, connus ou inconnus qu’il imaginait, qu’il voyait peut-être dans ses rêves. Des corps de femmes nues aux lignes harmonieuses et sensuelles, avec quelquefois un zeste d’érotisme platonique, avec une sorte de tendresse et de respect jusque dans le trait. Il plaçait toujours un pan de drap, un morceau d’écharpe, une robe de chambre jetée négligemment en forme de feuille de vigne pour protéger le mystère d’une intimité qui se laissait deviner.
Pour les formes, les belles courbes, l’harmonie d’un corps, la beauté tout simplement qu’il admirait et qui le touchait. Une fleur, un oiseau, une biche dans la forêt, une belle poterie artisanale, un site pittoresque, une peinture, un film, un morceau de musique, tout pouvait être beau, tout pouvait l’émerveiller et l’attendrir même si ce sens de l’esthétisme est relatif. Cela donnait souvent lieu à d’âpres discussions avec ses amis, mais il aimait confronter ses opinions à celles de ses copains, avec passion et considération des autres. Il savait encore être étonné, il se laissait surprendre, séduire par des choses qui paraissaient banales et normales à d’autres. Il avait gardé au fond de lui, la perception et l’émotion du merveilleux et du fantastique, que beaucoup de gens ont perdus dans un monde qui produit sans cesse et détruit très vite ce qu’il a fabriqué, qui descend aujourd’hui aux enfers ce qu’il a adulé hier et porté aux nues.
Il crayonnait aussi des personnages costumés, des hommes en habit et des femmes en robes figurant dans un défilé de mode imaginaire. Et puis, il s’était mis aussi à concevoir des bijoux, il dessinait au crayon noir des colliers, des bracelets, des bagues avec une telle finesse dans le trait, qu’on les aurait crus réels dans leur écrin de papier… Il savait jouer avec la lumière, avec les ombres. Ses dessins sortaient du monde virtuel, devenaient des objets réels et ses personnages s’animaient, dans son imaginaire.
Benoît avait longtemps été le « chouchou » des filles de son quartier de Besançon et du village où ses parents avaient une maison de famille dans laquelle ils passaient leurs vacances et les congés de fin de semaine. C’est vrai que depuis l’adolescence, son physique s’était révélé. Sportif, grand et fort, il avait aussi un assez beau visage aux traits fins et aux angles légèrement arrondis qui lui donnait à la fois un air viril et doux avec ses cheveux bruns, autrefois souples et ondulés mais qu’il portait aujourd’hui longs et mal coiffés. Il avait aussi des yeux sombres au regard d’ordinaire profond et vif mais où transparaissait toujours une lumière de tendresse. Au lycée, à la fac, il s’était fait remarquer par son dynamisme, ses connaissances, sa curiosité toujours en éveil, sa lucidité, son sens des responsabilités qui l’avait amené à plusieurs reprises à être l’élu de ses camarades de classe, sa gentillesse et ses convictions qu’il savait toujours défendre avec ferveur et avec une vraie déférence pour ses adversaires. Il avait l’estime de tous, des jeunes mais aussi des adultes, professeurs et membres des diverses structures qu’il avait fréquentées, écoles, associations…
Benoît était un garçon qui étonnait par sa joie de vivre, sa bonne humeur, son sérieux, son sens et son respect de l’autre. Il séduisait beaucoup de monde. Il énervait aussi ceux qui n’appréciaient pas l’influence, toute relative, qu’il avait sur les autres, l’aura qui se dégageait de sa personne, sa façon d’être, de s’habiller, classique et décontractée, sans provocation et sa Foi qu’il pratiquait au sein de la paroisse de son quartier mais qu’il n’avait jamais cachée.
Il avait donc connu quelques beaux succès féminins, et beaucoup de filles auraient bien voulu se laisser charmer et le séduire. Il avait le choix et ne s’en était pas privé pendant une période où, comme tous les adolescents de son âge, il recherchait avant tout le plaisir et la gloire de la conquête. Mais il était très sensible, et il s’attachait très vite, si bien que ses premières amours adolescentes ne lui avaient pas laissé que de bons souvenirs, lorsqu’à plusieurs reprises, ce fut lui qui joua le rôle de l’amoureux abandonné. Aussi, après quelques aventures sans lendemain au seuil de sa vie d’adulte, avait-il cultivé surtout l’amitié qu’il partageait sans ambiguïté avec quelques filles et garçons de son âge, jusqu’à ce qu’il rencontre celle qu’il avait cru être la femme de sa vie.
Or, tout cela était du passé. Il ne nageait plus, il ne jouait plus de la trompette, il ne dessinait plus et son charme n’opérait plus auprès des filles. Sa ligne de vie, au creux de ses mains lisses et douces, autrefois sans détours et sans accrocs, avait heurté un obstacle qui l’avait désorientée et ne suivait plus le cap qui était le sien et qui avait fait de lui un jeune homme droit et honnête, apprécié de ses amis. Tout cela c’était avant. C’était avant qu’il ne fasse une rencontre qui allait bouleverser sa vie.
Il songeait à ce passé, somme toute pas si lointain où il était un étudiant brillant, aimé de ses amis, de sa famille qu’il adorait, musicien de talent… et puis elle était arrivée dans sa vie, comme arrive un accident, une maladie… par hasard, par malchance.

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