Un mail au Père Noël
57 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un mail au Père Noël , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
57 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les fêtes de Noël s’annoncent plutôt mal pour Emy. Fraîchement séparée d’Antoine après avoir découvert qu’il l’a trompée, Emy désespère à l’idée de devoir passer le réveillon seule.


Jusqu’au jour où une publicité atypique passe à la télévision. Un père Noël promet monts et merveilles à celui ou celle qui lui enverra un mail accompagné d’un unique souhait. Sur le coup, Emy n’en croit pas un mot... mais finalement, au bout du rouleau, elle se lance et se confie.



Le lendemain, persuadée que c’était une arnaque, elle s’aperçoit que le Père Noël lui a répondu. Et si ce fameux mail avait le pouvoir de changer sa vie ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791034818532
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Unmailau pèreNoël
Sophie Castiglione Unmailau pèreNoël Couverture :ChlS. Publié dans laCollectionAime
©EvidenceEditions2021
Motde l’éditeur Evidence Editions a été créée dans le but de rendre accessible la lecture pour tous, à tout âge et partout. Nous accordons une grande importance à ce que chacun puisse accéder à la littérature actuelle sans barrière de handicap. C’est pourquoi nos ouvrages sont disponibles en format papier, numérique, dyslexique, braille et audio. Tout notre professionnalisme est mis en œuvre pour que votre lecture soit des plus confortables. En tant que lecteur, vous découvrirez dans nos di%érentes collections de la littérature jeunesse, de la littérature générale, des témoignages, des livres historiques, des livres sur la santé et le bien-être, du policier, du thriller, de la littérature de l’imaginaire, de la romance sous toutes ses formes et de la littérature érotique. Nous proposons également des ouvrages de la vie pratique tels que : agendas, cahiers de dédicaces, Bullet journal, DIY (Do It Yourself). Pour prolonger le plaisir de votre lecture, dans notre boutique vous trouverez des goodies à collectionner ainsi que des boxes livresques disponibles toute l’année. Ouvrir un livre Evidence, c’est aller à la rencontre d’émotions exceptionnelles. Vous désirez être informés de nos publications. Pour cela, il vous su3t de nous adresser un courrier électronique à l’adresse suivante : Email :contact@evidence-editions.com Site internet :www.evidence-boutique.com
1
Les mots blessants d’Antoine crachés la veille tournaient en boucle dans mon crâne, comme le ferait une musique de mauvais goût. — Je n’ai rien vu venir, Emy, m’avait-il en"n avoué sans aucune once d’émotion entre deux bouchées de nouilles sautées. L’unique nouille présente dans la pièce n’était autre que moi ! Son manque de réaction était sidérant tant je me demandais si nous parlions bien de la même chose. Aucun mot ne voulait sortir de ma gorge devenue trop serrée et douloureuse. Mes yeux plongés dans les siens en quête d’un ultime sentiment à mon égard, je pris soudain conscience que notre histoire se terminait ce soir-là. Je mis tout en œuvre pour retenir les larmes qui étaient sur le point d’inonder mes joues. Je n’allais pas lui faire ce plaisir. Concentré sur le discours de l’animatrice météo aux allures de bimbo, Antoine continuait de remplir son estomac sans daigner me jeter ne serait-ce qu’un regard… — Ce n’est pas croyable, il va encore pleuvoir demain ! râla ce dernier faisant sans s’en rendre compte tomber un vermicelle sur le tapis écru que j’aimais tant. Parfois, il m’arrive de vouloir plaquer Paris et son légendaire mauvais temps. Ce dont j’avais cruellement envie, moi, c’était de le plaquer, lui, illico presto ! Et ça, il n’en avait pas encore conscience ! Bon sang, mais qu’est-ce qui clochait chez Antoine ? Après trois ans de relation, je n’avais pas droit à une meilleure explication ? J’hallucinais. Ce mauvais pressentiment d’in"délité ne m’avait pas quittée d’une semelle depuis qu’Antoine avait été embauché à Bleue Vallée, une start-up parisienne d’application mobile qui se voulait révolutionnaire dans le domaine de la mode. Je n’y comprenais foutre rien, mais ce qui était certain, c’était qu’il prenait depuis ce job très à cœur. Un séminaire de deux jours avec toute l’équipe avait été prévu pour la semaine précédente dans le sud de la France. Peu de messages, pas même un appel, je m’étais même demandé si je lui manquais vraiment. À son retour, bien sûr, je le trouvais changé. C’était à peine s’il me parlait ou s’intéressait à ce que j’avais fait en son absence. Il ne m’avait fallu qu’une poignée d’heures pour que mes doutes de jeunette amoureuse ne se transforment en soupçons plus que légitimes. Il n’avait même pas tenté de nier ou de trouver une excuse bidon lorsque je lui posai la question fatidique : — Est-ce que tu as eu une aventure avec Valentina ? Du haut de son mètre soixante-quinze, perchée à longueur de journée sur ses indémodables escarpins Yves Saint-Laurent, Valentina était la directrice artistique attitrée depuis cinq ans. C’était elle qui avait appuyé la candidature d’Antoine après un bref échange avant son entretien devant la machine à café. « Antoine touche là où ça plaît. Nous ne pouvions nous passer d’un tel talent », s’était-elle exprimée "èrement dans une somptueuse robe de luxe lors du premier repas d’entreprise auquel j’avais été conviée. Tout le monde avait acquiescé avidement. Antoine achait un stupide sourire béat, à peine mal à l’aise par de tels éloges. Mais, moi, visiblement inexistante face à cette assemblée d’artistes, j’examinais les yeux bleus pétillants de cette croqueuse d’hommes dévorant mon "ancé assis juste à ma gauche. Je me demandais alors dans quel domaine il avait pu exceller avec elle pour gagner ce poste de graphiste bien trop payé. Je haussai enfin le ton à la limite de faire une syncope tant la scène était surréaliste : — Comment peux-tu me dire que tu n’as rien vu venir ?
N’étant pas habitué à ce que je m’emporte de la sorte, Antoine me jeta un rapide coup d’œil, puis dévia le regard vers miss météo une fois encore. Étant à court d’idées pour le faire réagir, je me plantai "nalement devant la télévision les mains sur les hanches et l’obligeai en"n à me regarder pour avoir une réelle discussion d’adultes. Antoine s’agitait de droite à gauche pour tenter de suivre ce qu’il se tramait à l’écran. Un poil irrité, il soufflait d’impatience, puis finit par dire : — Emy, tu ne vois pas que tu me gênes ? — Ce qui me gêne, moi, c’est que tu n’as pas l’air de voir ce qui est en train de se passer sous ton nez. Tu avoues m’avoir trompée avec Valentina et, toi, tout ce qui te préoccupe, c’est de mater la mini-jupe de l’animatrice ? Il me faut des explications, Antoine. Je ne lâcherai pas l’affaire. Tête de mule légendaire, il savait parfaitement que je n’allais pas bouger tant que je n’avais pas ce que je désirais. En"n mal à l’aise d’être au pied du mur, il me toisa de haut en bas, ne sachant pas vraiment par quoi commencer. Un léger sourire en coin attira cependant mon attention. Ce dernier n’avait rien à faire sur son visage de coupable. Je m’attendais au pire, comprenant que je vivais mes dernières minutes de jeune femme en couple. Mon rythme cardiaque monta en flèche tant la tension était électrique entre lui et moi. — Valentina est une femme tellement merveilleuse, douce et féroce à la fois. Peu d’hommes arrivent à sa cheville et le simple fait que je puisse y arriver m’a rendu fou d’elle en un instant. Il soua soudain un grand bol d’air comme soulagé d’avoir vidé une partie de son sac. Moi, je restai de marbre, attendant la suite avec appréhension. — Mes sentiments pour toi se sont alors envolés le jour où j’ai compris que ce que je ressentais pour elle était réciproque. J’ai essayé un moment de résister et de revenir près de toi, là où je pensais avoir ma place. Mais je ne faisais que me mentir. Je pensais que tu l’avais compris depuis longtemps et que tu prendrais la poudre d’escampette, ce qui nous aurait facilité la tâche… Les bras m’en tombaient. La froideur émanant de son corps me faisait frissonner. Mes yeux humides plongés dans les siens, je pris conscience que cet homme m’était totalement inconnu. J’étais folle de rage contre moi-même d’avoir tant aimé et admiré cet idiot. Je tentai de dire quelque chose, mais ce qui sortit de ma bouche n’était que des murmures incompréhensibles. — Inutile d’ajouter quoi que ce soit, Emy, continua Antoine dans une parfaite maîtrise de soi, "nissant enfin son repas. Je pense qu’il est temps que nous prenions chacun un chemin différent. Ça, pour être diérent, il allait l’être ! J’en avais susamment entendu et préférai clore la première cette discussion que j’avais eu tant de mal à avoir. Sa voix d’hypocrite me rendait malade et son regard fourbe m’incitait à me montrer violente jusqu’à ce qu’il ressente la même douleur qu’il venait de m’inGiger. Ni plus ni moins, je jetai mon manteau sur le dos, pris mon sac à main puis claquai la porte d’entrée comme j’aurais dû le faire depuis belle lurette.
2
Ravi que je prenne enn la fuite, Antoine m’observa depuis la terrasse et joua l’ex faussement inquiet en me proposant de me déposer là où je le souhaitais. Son air hautain m’horripilait. En vérité, il jubilait de bonheur, impatient de voir mes aaires disparaître de son appartement pour enn inviter Valentina quand une pulsion incontrôlable le démangeait sous la ceinture. J’avais trouvé refuge chez mes parents qui habitaient à une dizaine de minutes en métro. Me voyant débarquer avec mon maquillage dégoulinant et un pyjama Bob l’éponge sous mon manteau, ma mère ne me questionna pas une seule fois, m’orant à la place ses bras chaleureux qui avaient le pouvoir de contrer n’importe quel malheur de la vie. J’avais pleuré des litres et des litres de larmes pour cet homme qui avait préféré une autre femme que moi les semaines qui avaient suivi notre rupture. Quelques bribes de cette soirée-là me revenaient sous forme de /ashs douloureux. À chaque fois qu’une migraine se déclenchait à cause de nouveaux sanglots incontrôlables, ma mère arrivait dans ma chambre d’adolescente et me présentait un pot de glace accompagné d’une cuillère. — Il est hors de question que tu te rendes malade pour cet homme, répétait-elle depuis maintenant quinze jours qui étaient de loin les plus sombres de ma vie. Antoine ne te méritait pas, ma lle. À ta place, je le remercierais de t’avoir donné la chance de passer à autre chose. Je lui lançai mon célèbre regard noir qu’elle avait tant détesté lorsque j’étais une lycéenne perturbée. — Maman ! râlai-je entre deux soubresauts douloureux. Ma mère avait des bras magiques, mais souvent une langue un peu trop pendue. Si seulement elle pouvait se taire et me donner cette fichue glace à la fraise pour noyer ma peine. — Tu es une jeune femme intelligente, tu vas réussir à rebondir, je ne me fais pas de soucis. Je grognai, sachant pertinemment qu’elle avait raison. Seulement, il me fallait digérer toute cette douloureuse trahison. Ma mère, dans son peignoir /euri de mauvais goût, avala une grosse cuillerée de glace, perdue à son tour dans ses pensées. Je l’observai discrètement, moins énervée que la minute précédente. Avec ses boucles blondes et ses beaux yeux verts semblables aux miens, peut-être se rappelait-elle une situation identique à celle de sa lle unique. Je ne me souvenais pas qu’un homme avait pu lui jouer un tel tour. Si ça avait été réellement le cas, elle aurait fini ses jours derrière les barreaux et, lui, six pieds sous terre. Je grimaçai tout à coup de douleur. Mon postérieur me tiraillait à force d’être allongée vingt-trois heures par jour dans mon vieux lit d’ado. Ma mère m’observa, la bouche rougie par la fraise, furieuse de me voir dans cet état végétatif. — Je te laisse encore la n de la semaine, s’exclama-t-elle alors, l’index pointé dans ma direction. Trois jours, Emy, tu entends ? Passé cette date… Tout ouïe, j’attendis la suite, soudain amusée. Je toisai ma mère qui en faisait de même. Ce duel aurait pu durer des heures tant nous étions aussi têtues l’une que l’autre. Après tout, les chiens ne font pas des chats. Alors, elle soupira et caressa du bout des doigts ma joue rougie par mes nombreuses larmes salées. Comme pour s’excuser, le pot de glace se retrouva enn entre mes mains. Je grattai aussitôt le nectar tant désiré avec ma cuillère et le gobai entièrement… Puis, un nouveau flash ! Le pénible jour où j’avais prévu de récupérer mes aaires à l’appartement d’Antoine me revint en mémoire. Cela avait été plus délicat que je me l’étais imaginé. N’étant aucunement matérialiste, je n’avais
nalement mis la main que sur peu d’aaires : une vingtaine d’habits et quelques babioles. Bien sûr, Antoine n’avait pas été présent lors de ma visite, préférant fuir ma présence. J’avais donc pris le temps d’ancrer dans ma mémoire le moindre détail de cet appartement qui m’avait tant plu lors de nos premiers rendez-vous. Après seulement deux mois de relation, il m’avait laissée choisir la décoration de la chambre en m’expliquant qu’il voulait m’y voir dormir chaque soir. Je m’installais chez lui le lendemain. J’avais le curieux sentiment de quitter Antoine une seconde fois dès la porte d’entrée verrouillée et mon sac-poubelle dans la main. Les bons moments et les rires qui étaient nés entre ces murs n’étaient plus que des souvenirs. — Emy. Mes joues me tiraillaient une nouvelle fois. J’en devinais l’origine. Revenant peu à peu à moi, je remarquai aussi que le pot de glace avait déjà un peu fondu. Je soupirai, exténuée. — Tu sais quoi, j’ai peut-être une idée pour te remonter le moral. — Si tu as un billet pour les Maldives, avec une chambre au bord de l’eau et un cocktail décoré d’une ombrelle, je serai peut-être intéressée. Bécasse ! poua ma mère, ravie de voir que je n’avais pas perdu mon sens de l’humour. Avec ton père, on va attaquer les décorations de Noël. Puisque cette année, tu es à la maison, tu pourrais te joindre à nous comme au bon vieux temps ? Noël, famille, bonheur, joie… tout ce que j’étais incapable de faire. Bon sang, j’avais une mère sadique ! La magie de Noël n’était plus. Elle avait pris ses jambes à son cou et s’était tirée bien loin d’ici. Je souÇai face à ma mère pour lui montrer que je n’étais pas en état de faire quoi que ce soit. — Je passe mon tour. — Hors de question, jeune lle ! rétorqua cette sorcière bien décidée à me faire sortir de mon lit d’hôpital beaucoup trop tôt à mon goût. On va commencer par le sapin, tu adorais ça toute petite. Je voyais bien qu’elle faisait son maximum pour me faire changer les idées. Ses méthodes étaient maladroites, mais j’appréciais secrètement. Cependant, j’étais bien trop ère pour le lui avouer. Les fêtes de n d’année avaient toujours été très importantes dans notre famille, comme un rituel que nous prenions plaisir à répéter. Nous avions toujours mis un point d’honneur sur la décoration pour épater nos voisins et nos proches lors du repas du vingt-quatre décembre. J’avais tenté de reproduire cette excitation et cet engouement avec Antoine, mais il n’était intéressé que par son travail et… une personne en particulier. — D’accord. — D’accord ? répéta ma mère, prise de court. Le cœur n’y était clairement pas, mais je me disais qu’un petit eort de sociabilité ne pouvait pas me faire de mal. Après tout, Antoine était passé à autre chose, non ?
3
...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents