Un très grand soleil d été dans le ciel londonien
74 pages
Français

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Un très grand soleil d'été dans le ciel londonien , livre ebook

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Description

Peut-on tomber amoureux grâce à un faux pari ?
Summer n'est pas qu'un mammifère : elle ne bave pas devant Ifan G. Vaughn, la coqueluche de l'entreprise. Il ne semble même pas connaître son existence, de toute façon. Summer est discrète, déteste être le centre des attentions, c'est toujours pour une raison négative en plus.Il suffit d'un accident, un stupide accident, et la totalité du thé de Summer se retrouve sur la chemise d'Ifan devant tout l'open-space. Voilà. Maintenant il sait qui elle est, et pas forcément pour les bonnes raisons.



* * *

Faites connaissance avec les femmes Demaria !
Entre Leeds, Londres et Paris, quatre sœurs et une mère, cinq histoires, cinq romance indépendantes.

1 - Tout a commencé la veille de la Saint-Valentin : Flora & C
2 - Un très grand soleil d'été dans le ciel londonien : Summer & Ifan
3 - Faire chanter les feuilles d'automne : Harlow & Wes
4 - Croire aux miracles de Noël : Holly & Tim
5 - Un amour de vacances plus que parfait : Joanne & Miles

Multiculturelle et nomade, Jo Ann von Haff écrit des histoires d'aujourd'hui avec des héros de tous les jours et de tous les horizons. Ses romans reflètent le monde tel qu'elle le voit : moderne, global et sans frontières, où chaque personne a sa place.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782956723547
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Jo Ann von Haff, 2022 www.joannv.com 16 bis, route d’Aunay-sur-Odon, 14111 Louvigny Couverture réalisée par 2LI Correction par Camille Salomon ISBN 9798365525788 Existe en format numérique Tous droits de reproduction, adaptation et de traduction, intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. L’auteur est le seul propriétaire des droits et responsable du contenu de ce livre.Dépôt légal mars 2023
L’Été
Sous la dure saison écrasée de soleil, Homme et troupeaux se languissent, et s'embrase le pin. Le coucou se fait entendre, et bientôt d'une seule voix Chantent la tourterelle et le chardonneret. Zéphyr souffle doucement, mais, tout à coup, Borée s'agite et cherche querelle à son voisin. Le pâtre s'afflige, car il craint L'orage furieux, et son destin. À ses membres las, le repos est refusé : La crainte des éclairs et le fier tonnerre Et l'essaim furieux des mouches et des taons. Ah, ses craintes n'étaient que trop vraies, Le ciel tonne et fulmine et la grêle Coupe les têtes des épis et des tiges. Les Quatre Saisons, Vivaldi (1720)
Mardi 7 juillet Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour passer une nuit avec Ifan! rêve Ava, jouant avec sa cuillère. Mets-toi dans la file! rétorque Harper, la bouche peine. L’objet de leurs fantasmes passe devant nous dans la cafétéria. Lui et sa bande discutent passionnément de football : ce soir, il y a apparemment la première demi -finale du Championnat d’Europe à Wembley, et cesaficionadosy seront. Ava et Harper le suivent du regard en soupirant assez bruyamment, c’est mortifiant. Vraiment.Il doit connaître le Kamasutra par cœur, ajoute Ava d’un air hébété.Je ramasse mes Tupperwares sans attendre. Je ne suis pas ici pour fantasmer sur la coqueluche de l’entreprise.Je monte, décidé-je en me levant. Arrête de faire ta fayote, me tance Harper. Je ne réponds pas, cela ne sert à rien. Qu’est-ce qu’elle peut être nouille, parfois, souffle Ava dans mon dos.J’aurais plutôt dit que j’ai un certain respect pour ma personne, je tiens à ma dignité, mais chacun voit midi à sa porte, n’est-ce pas? À l’étage, il n’y a personne. L’heure du déjeuner est probablement le seul moment de la journée plus ou moins respecté par la majorité, le reste du temps, les horaires sont décal és, à chacun de créer son emploi du temps idéal. Pour ma part, je préfère travailler à des heures conventionnelles et rentrer à la maison en même temps que maman et ma sœur Harlow.La culture de Cyberwall veut que tout le monde soit logé à la même enseigne . Cadres, stagiaires, assistants, temps partiels, vétérans, nous partageons tous les mêmes espaces : un open-space pour tous, la même cafétéria avec la même nourriture proposée au même prix. Pour nos moments intimes, il y a les toilettes mixtes et les cabi nes téléphoniques. Les salles de réunion ne sont que pour les réunions, ordre des supérieurs. Du coup, mes collègues et moi, tout en bas de l’échelle hiérarchique, pouvons baver sur Ifan Vaughan toute la journée sans avoir des murs pour nous en empêcher. Enfin,nous… Je me garde bien de ce genre de cinéma. En plus, en tant que dernière arrivée dans l’équipe, j’ai hérité de la meilleure place à notre table: dos à Ifan, justement. Malgré la politique démocratique, l’entreprise est comme dans lesécoles : les cliques se forment et Ifan fait partie des cadres. Il ne doit même pas connaître notre existence, à Ava, Harper, et moi…Ce n’est pas plus mal…Je range les marmites dans mon grand sac fourre -tout et m’installe devant mon ordinateur. J’entre mon identifiant et mon mot de passe dans l’encadré, allume la musique et mets mon casque. Avant de reprendre le travail, pourtant, je récupère mon téléphone et ouvre le chat où maman et mes sœurs discutent.L’été n’est plus synonyme de vacances, pour nous. Ma grande sœur Holly reste à Paris pour des raisons qui me dépassent et ma deuxième sœur Flora ne rentre de Leeds que pour mon anniversaire. Cela fait un moment que nous n’avons pas été toutes les cinq au même endroit, sous le même toit, à discuter à bâton s rompus. Ce «nous» me manque. Le cocon tellement douillet que maman a réussi à créer autour de nous à la mort de papa, quand j’étais encore bébé, me manque. Je repose le téléphone et rapproche mon siège de la table. J’ouvre différentes fenêtres, la plupart sont des réseaux sociaux, que je dispose en mosaïque, et jette un coup d’œil aux comptes que je surveille. Cyberwall a été créée spécialement pour lutter contre le cyberharcèlement et les débordements dans les commentaires sur des comptes à grands chiffres. Mon travail est d’infiltrer ces mêmes commentaires et décourager lesbullies, les rediriger vers des cellules psychologiques mises en place par Cyberwall ou la police, directement. Je fais partie de l’équipe qui s’occupe de la partie visible; d’autres employés de la maison se chargent de la partie invisible, qui frôle sûrement l’illégalité, mais pour être honnête, cela ne me dérange pas une seconde.
Je ne sais pas encore ce que je veux faire de ma vie, pour de vrai. Je ne sais pas quel métier je veux exercer, dans quel but. Mais en attendant, j’aime jouer les justicières de l’ombre parce que je serais incapable de le faire dans la vraie vie. J’ai peur de me mettre en avant et seul le Ciel sait à quel point le monde entier est une estrade. J’augmente le volume de la musique pour me couper du reste du monde, ou juste de l’open-space à qui je tourne le dos de toute façon, et je me lance. Avant, je détestais lire les commentaires sur les réseaux sociaux et les sites d’information, cela m’effrayait et me rendait plus anxieuse que je ne le suis déjà. Je me sentais démunie devant tant d’aigreur et d’offenses impunies, normales de nos jours. À présent, puisque j’ai une part active à jouer, et parce que je suis payée pour intervenir auprès des «trolls» nouvelle génération, jai toujours hâte de my mettre. Je suis une super-héroïne nouvelle génération. Cette pensée me fait toujours sourire. Il m’en faut peu.Sur le compte d’un site d’information, les commentaires débordent déjà sous la publication d’un article qui n’a même pas cinq minutes. Est-ce que les gens ont pris le temps de lelireou se sont-ils contentés du titre un peu piège -à-clics? Moi, je prends ce temps. Je lis, je fais une recherche rapide sur d’anciens sujets qui s’y rapportent pour avoir l es données en main, et ensuite, je plonge. J’ai tout mon après-midi pour démoraliser les gens. * * * Je rentre à la maison peu avant 18 heures. Maman est déjà en cuisine et prépare le dîner. Salut, ‘man! Je me penche en avant pour qu’elle m’embrasse sur le front. Peu importe si j’ai une tête, voire deux, de plus qu’elle, j’aime ce geste de bénédiction, de protection et d’amour, surtout d’amour. Elle me prend dans ses bras. Bonne journée, chérie? Ça va, réponds-je en posant mesTupperwares dans l’évier. Et toi, ‘man? Ça va aussi. J’abandonne mon sac par terre, me lave les mains et me sers un grand verre de jus de fruits.Qui as-tu vengé, aujourd’hui? me demande maman. Des stars de la télé -réalité. Je ne sais pas si je les ai vengées, mais bon, de base, ceux -là ne se sont pas aidés. J’arrive pas à comprendre comment on peut vivre toute sa vie devant les caméras. Et je ne comprends pas qu’on puisse aimer voir ça, voir les autres vivre. Juste comme ça.Il faut de tout pour faire un monde, philosophe maman. Son téléphone sonne ; elle décroche. Joanne Demaria. Je tire vers moi le saladier et les courgettes et commence à les éplucher pendant que maman discute. Il faut de tout pour faire un monde, oui, pour chaque star de la télé-réalité, il doit y avoir cent Summer incapables d’agir normalement dès qu’il y a plus d’un inconnu dans la pièce. Les premiers jours dans l’open-space ont été un défi. Ils le sont toujours un peu d’ailleurs, mais comme je tourne le dos aux trois-quarts de la salle, cela m’arrange pas mal. À vrai dire, je préfèrerais largement travailler de la maison, et Cyberwall accepte ce genre d’arrangement.Sauf pour nous. Pour une question de soutien psychologique, d’après Amanda, la PDG. Nous côtoyons les cons, nous pourrions avoir besoin d’en parler après une dure journée. J’admire ce point de vue, vraiment, mais… Ah! Je pourrais partager ma semaine en deux! Rien que pour voir moins de monde! Rien que pour ne pas subir les commentaires tr ès, très, sexuels, dAva et de Harper. Elles sont sympathiques le reste du temps, mais d ès quIfan est dans les parages, elles se transforment en prédatrices.
Et Ifan est là tout le temps…Nous sommes sur le point de passer à table lorsque Harlow rentre enfin. Je vais démissionner! déclare-t-elle en se laissant tomber sur sa chaise. Va te laver les mains, ordonne maman. J’y vais, laisse-moi juste le temps de respirer. Harlow lâche son sac par terre et s’accoude sur la table.Pourquoi tu vas démissionner? lui demandé-je. Parce que j’ai marre de servir des scones, et qu’on me crie dessus en me demandant si je suis sourde. Elle secoue la tête, dépitée. Les gens n’ont aucune patience, ils courent partout, je n’aime pas ça, continue Harlow.Elle tend la main pour se servir des aubergines à laparmegiana, mais maman la tape sur le poignet. Va te laver les mains, Harlow. Ma sœur soupire bruyamment et s’exécute. Je coupe un morceau de ma part et savoure la meilleure sauce à la tomate au monde : celle de maman. C’est trop bon! Merci, chérie. Harlow nous rejoint enfin, se rassied, toujours aussi bruyamment. Tu veux faire quoi, maintenant? lui demande maman. Tu es déjà à ton plan… J? Je pouffe. Harlow est du genre à sauter d’une falaise si elle pense que c’estune bonne idée, dans le sens figuré comme littéral. Je suis très admirative de sa force, son énergie, son impulsion… À moi, cela me ficherait une trouille de tous les diables. J’ai encore de la marge jusqu’au Z, maman, rétorque Harlow en haussant les épaules. Au pire, j’apprendrai l’alphabet cyrillique.
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