Une Chanson à la Mer
208 pages
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Une Chanson à la Mer , livre ebook

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Description

Sur l'île de Koh Samui, Thanikarn, une masseuse thaïlandaise attachée aux valeurs traditionnelles, n'est jamais tombée amoureuse, jusqu'à ce qu'elle rencontre Lucas, un jeune et séduisant musicien franco-américain. Après une brève liaison passionnée, Lucas rentré chez lui, Thanikarn se résigne à l’idée de ne jamais le revoir. Mais Lucas lui laisse plus que de simples souvenirs, il compose et enregistre une chanson juste pour elle.



Pendant ce temps, Thanikarn mène courageusement sa vie en se créant de nouveaux amis et en déménageant sur l'île de Phuket tout en ignorant que la carrière musicale de Lucas prend une dimension internationale.



Thanikarn découvrira-t-elle ce qu'il est advenu de Lucas ? Leurs vies se croiseront-elles à nouveau ? Seuls de graves événements imprévus et la magie d'une chanson en décideront.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414604029
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Email : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-60402-9

© Edilivre, 2023
Prologue
C’était une journée de mars, à nouveau ensoleillée et chaude. Thanikarn, qui gravissait péniblement le chemin escarpé menant à sa maison, avait hâte d’arriver chez elle pour ôter l’uniforme de son école. De plus, elle avait une bonne nouvelle à annoncer : les meilleures notes de sa classe pour la troisième fois de suite. Son père allait être fier d’elle. Ils avaient déjà commencé à discuter de l’école où elle irait après avoir obtenu son diplôme et si elle continuait à travailler aussi bien, elle pourrait aller quasiment n’importe où, à Chulalongkorn ou Kasetstart à Bangkok ou à Prince of Songkla à Hat Yai. Peut-être y ferait-elle des études pour devenir avocate ou médecin, ou un autre métier important au service des autres.
À la sortie du virage sur la route qui menait chez elle, la vue d’un véhicule de police rouge et blanc garé devant sa maison, gyrophare allumé, interrompit ses pensées. Thanikarn accéléra le pas, la poitrine serrée par l’inquiétude. Elle monta les marches quatre à quatre et ouvrit précipitamment la porte. Sa grand-mère pleurait dans son fauteuil, tandis que son oncle Trin, assis sur un tabouret à côté d’elle, se balançait d’avant en arrière, la tête dans les mains et la bouche figée dans un gémissement silencieux.
Thanikarn reconnut Katcha, l’un des agents de police. C’était un ami de son père.
— Je suis navré, Karn. Il y a eu un accident. Ton père… il s’est pris les pieds dans un câble et il est tombé du toit où ses hommes travaillaient.
— Comment va-t-il ?
Katcha secoua lentement la tête.
Chapitre 1
Près de dix ans plus tard, la chaleur d’un jour d’avril persistait avec obstination tandis que Thanikarn montait son escalier de ciment. Elle en comptait silencieusement les marches, tout comme, enfant, elle comptait ses pas en revenant de l’école. Tout le monde disait que la réussite arrivait un pas après l’autre. Le palier de son appartement se trouvait au deuxième étage d’un immeuble délabré recouvert d’une peinture verte écaillée qui se fondait dans l’environnement tropical comme une tenue de camouflage.
Derrière le portant rouillé sur lequel séchait le linge de Thanikarn se cachaient toutes sortes d’objets conservés par le propriétaire : un vélo cassé, des casseroles déformées, un vieux miroir terni. Ils étaient là depuis qu’elle avait emménagé trois ans plus tôt.
En arrivant à sa porte, elle fit une pause pour vérifier si son petit aloe vera avait besoin d’eau. Elle sourit : c’était un modeste baromètre de réussite, et elle était fière de l’avoir conservé si vert. Un calendrier hindou au papier brillant était punaisé sur sa porte ; le dieu Ganesh l’accueillait de ses multiples bras ouverts et de ses yeux paisibles à demi-fermés. C’était un cadeau du vieil homme qui s’occupait de la laverie en plein air dans sa rue, où elle se rendait chaque semaine pour laver son linge. « Pour une nouvelle année prospère, Karn », lui avait-il dit en le glissant dans son sac à linge. Comme la plupart des Thaïlandais, ils étaient tous deux bouddhistes, mais cela n’avait pas d’importance – tous les dieux sont les mêmes.
Une fois entrée, Thanikarn se débarrassa de ses sandales et traversa la petite pièce dépouillée vers ce qui tenait lieu de cuisine, un évier blanc pris dans une dalle de béton à hauteur de taille. Elle saisit un panier en plastique posé sur une étagère au-dessus de l’évier et en sortit trois œufs, deux oignons de printemps et un bouquet de basilic flétri. Elle prit une cuillerée de riz dans une vieille boite en étain et la versa dans un autocuiseur sans âge. Elle ajoutait de l’eau en bouteille quand elle se rappela la remarque de son dernier client, et son visage s’assombrit :
« Quel est ton nom, ma belle ? lui avait demandé l’Américain bedonnant en lui tendant un billet de cinq cents baths.
— Ta-ni-ka, dit-elle en détachant les syllabes de son prénom. Elle le faisait souvent quand elle se présentait aux étrangers.
— Tu es trop jolie pour faire ce métier Ta-ni-ka, répondit-il, un sourire plein d’assurance aux lèvres. Son compliment plat était aussi agréable qu’un bonbon collant.
— Voici ma carte avec mon numéro de portable. Appelle-moi », ajouta-t-il.
Elle prit sa carte.
« Kop khun kha », dit-elle en inclinant la tête poliment, les mains jointes au-dessus de la poitrine. Il lui donna un bon pourboire, mais pas assez bon pour qu’elle se sente coupable en jetant sa carte de visite à la poubelle.
Au Golden Gecko, les propositions comme la sienne étaient rares. La plupart des clients de ce petit hôtel de bord de mer, dont beaucoup de Français, étaient des familles à la recherche d’un hébergement bon marché plutôt que d’un palace cinq-étoiles. Bien que rarement complet, l’hôtel avait des clients tout au long de l’année, et leurs pourboires étaient tout aussi généreux que ceux des touristes qui résidaient dans des hôtels de luxe comme le Muang Kulaypan ou le Dara Samui .
Par chance, le Golden Gecko ne recevait pas beaucoup d’hommes voyageant seuls, et quand cela arrivait c’étaient généralement des amis du propriétaire. Thanikarn était soulagée de ne pas être sollicitée par les touristes sexuels qui ne cessaient de venir s’échouer sur le rivage au sable blanc de Samui tels des débris indésirables.
Fidèle à son éducation thaïlandaise, Thanikarn était par nature respectueuse de tout le monde. On lui avait enseigné que la gentillesse, la générosité et la bonne volonté seraient un jour récompensées. Mais son travail de masseuse lui apprit rapidement que cet optimisme avait son revers. Certains hommes comme son dernier client prenaient sa gentillesse pour une invitation, en présumant que le titre de masseuse était un euphémisme pour un autre type de service. Son doux sourire alors se figeait, et même si ses lèvres gardaient leur courbure vers le haut, la proposition malhonnête lui faisait l’effet d’une gifle de la réalité : son métier ne lui valait pas beaucoup de respect.
Être masseuse était si loin de ce qu’elle avait rêvé devenir. Mais la mort subite de son père ne lui avait pas laissé beaucoup de choix. Un jour, Sawitti, une amie de lycée un peu sotte dont le seul but dans la vie était d’épouser un riche étranger, avait demandé à Thanikarn si elle voulait bien la remplacer une journée au stand de massage où elle travaillait, sur la plage. Sawitti avait rendez-vous l’après-midi avec un prince charmant potentiel. C’était le jour de repos de Thanikarn qui travaillait dans un supermarché, son premier emploi après le lycée, et elle accepta sans hésiter. Ce serait une distraction bienvenue, et elle se savait un talent naturel pour masser, ayant très souvent soulagé la nuque raide et les pieds enflés de sa grand-mère Preeda.
Le jour où elle remplaça Sawitti se passa très bien. Les clients la couvrirent d’éloges et leurs compliments lui firent plaisir ; elle n’en recevait jamais à la caisse du supermarché. Outre cette reconnaissance inattendue, elle reçut en prime de beaux pourboires.
Sawitti, qui avait une licence professionnelle, fit valoir à Thanikarn les avantages d’être son propre patron. Elle lui expliqua qu’elle pourrait obtenir une certification là où elle-même avait eu la sienne, à la WatPo School à Salaya. Thanikarn avait toujours été une bonne élève et si Sawitti avait réussi à décrocher un diplôme, elle le pouvait aussi. Trin, l’oncle de Thanikarn, lui avança les frais de scolarité sur des économies qu’il avait mises de côté en secret. C’était un acte généreux qu’elle remboursa largement en autorisant Trin à occuper sa chambre dans la maison de ses parents. Quand elle revint des cinq semaines de cours à Salaya, Thanikarn eut de la chance, ou selon son raisonnement obtint une récompense à ses sacrifices : on lui proposa une place qui venait de se libérer au stand de massage du Golden Gecko.
À présent, tandis qu’elle préparait son dîner, elle se souvint tout à coup qu’Amnat avait glissé quelque chose dans son sac avant qu’elle ne quitte l’hôtel. Quelle serait la surprise de ce soir ? Elle ouvrit le couvercle de la boite en plastique qu’il lui avait donnée, et sourit d’y trouver des crevettes cuites fraîches. Amnat était un homme adorable. Le chef cuisinier du Golden Gecko la trouvait trop mince et lui donnait constamment les excédents de la cuisine. Elle battit les œufs dans un bol et y versa les crevettes d’Amnat avec des oignons hachés, les feuilles de basilic et un peu de sauce de poisson. Elle mit de l’huile dans son seul et unique wok, la fit chauffer sur une petite plaque électrique jusqu’au crépitement, et elle y versa sa version improvisée du kyaw kai jiaw .
Comme elle avait faim, qu’elle était fatiguée et qu’elle n’avait guère de raison de ne pas le faire, elle mangea son dîner directement dans le wok en regardant la télévision : c’était ce qu’elle préférait, après le plaisir de dîner avec des amis. Avec un peu de chance, elle trouverait quelque chose en anglais, une langue qu’elle s’efforçait toujours d’améliorer. Elle espérait que le vocabulaire pénétrerait magiquement dans son cerveau, par osmose, en écoutant les Occidentaux parler.
L’émission qu’elle regardait d’un œil était un jeu télévisé idiot.
Le présentateur à nœud papillon, les cheveux couverts de gel, parlait avec volubilité de ses fantastiques invités du soir, plusieurs jeunes couples thaïlandais récemment mariés dont les tenues auraient pu convenir à un bal royal. Chacun d’entre eux devait répondre à des questions indiscrètes sur son partenaire : leurs relations passées, leurs secrets d’enfance, des moments embarrassants, leurs qualités et leurs défauts. Cela n’amusait pas Thanikarn ; el

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