Une lettre pour tout changer

Arizona Brooks, Cherry Publishing

Description

Érik n’envisageait pas de revenir un jour dans son pays natal. Mais au décès de sa grand-mère, il reçoit un courrier demandant son retour en Norvège. Afin de répondre aux dernières volontés de son aïeule, le jeune homme décide de mettre sa vie en pause et de sauter dans le premier avion, laissant son fils Tobias, derrière lui.

Une fois sur place, c’est au détour d’une pâtisserie qu’il a la surprise de croiser son amour de jeunesse. Adéa n’a pas changé et elle est toujours aussi séduisante...

Mais comment s’aimer quand on n'a que quelques semaines à partager avant qu'un océan ne nous sépare à nouveau ? Entre petite douceur et passion intense, il faudra faire un choix qui changera leur vie à tout jamais.

Et si une lettre pouvait changer le cours de votre vie ?

Sujets

• Romance
• Toute la romance
• Romance contemporaine
• Littérature
• Fiction
• Époque contemporaine
• Contemporary
• Pâtisserie

Informations

• Publié par: cherry-publishing
• Date de parution: 26 mai 2023
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9781801165938
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

ARIZONA BROOKS
 
 
 
Une lettre pour tout changer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cherry Publishing
 
 
 
 
DU MÊME AUTEUR
AUX ÉDITIONS CHERRY PUBLISHING
 
Make a wish / Une lettre pour tout changer (intégrale)
Tabarnak de Thanksgiving
Make a wish
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© 2020, 2023, Cherry Publishing
Première édition : décembre 2020
ISBN : 978-1-80116-593-8
 
 
 
 
 
Nos ouvrages sont également disponibles
au format broché.
 
Retrouvez notre catalogue sur :
www.cherry-publishing.com
 
Abonnez-vous à notre newsletter pour ne manquer aucunes sorties !
 
 
 
 
À la femme la plus importante de ma vie.
Celle qui m’a transmis la passion de la lecture.
J’espère que de tout là-haut, tu es fière de moi.
À jamais à toi, à jamais à moi, à jamais à nous.
Je t’aime mamie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PROLOGUE
ÉRIK
 
Je le regarde à travers la vitre, il ne me voit pas. Il n’a pas remarqué ma présence. J’avance le plus doucement possible, le son de mes chaussures est amorti par la moquette grise. Son regard est dans le vide, sa tête tourne, quelque chose a réussi à capter son attention. Je suis la même direction que lui et remarque le petit moineau sur le rebord de la fenêtre. Sa petite tête blonde, aux boucles folles, tourne au ralenti. Il les a héritées de sa mère. De moi, ce sont ses yeux bleus, cependant les siens sont si clairs, cristallins, comme un lagon azur, que je m'y noierais si je le pouvais. Les piaillements de l’oiseau l'intriguent, sa tête se penche doucement sur le côté. Il triture son chiffon qu’il ne quitte jamais, ses petites mains potelées malaxent le bout de tissu, le rassurant autant qu’il soit. Tout doit être à sa place. Si quelque chose manque ou que celle-ci ne se trouve pas là où elle doit être, c’est la tragédie assurée. Il se balance légèrement d’avant en arrière, c’est très subtil, presque imperceptible pour une personne extérieure à son entourage.
Tobias est un être exceptionnel, il est mon exception. Tobias est mon fils, mon don.
CHAPITRE 1
ÉRIK
 
— Non, non et non ! Ça ne sera pas possible, dis-le-lui !
Je commence à m’énerver au téléphone auprès de Jessica, ma secrétaire, qui ne le sera bientôt plus si elle continue à me prendre le chou dès le petit-déjeuner. Je ne suis même pas encore sorti de chez moi, qu’avec Mike, c’est déjà la guerre au bureau.
— Mais Érik, Mike….
— Jessica, je ne suis pas encore parti de chez moi, tu me verras quand j’arriverai au bureau. En attendant, débrouille-toi avec lui, j’ai autre chose à faire que de gérer vos pseudo-querelles.
Puis je raccroche. Cela va faire trois ans que Jessica bosse pour nous, et c’est loin d’être un long fleuve tranquille. Ce sont plutôt les montagnes russes tous les jours, ça ne fait que se quereller. Mike est mon associé, il passe son temps à provoquer ma secrétaire, foutu associé. Heureusement qu’il est mon meilleur ami sinon il aurait déjà passé la porte depuis longtemps. Mais cela ne m’empêche pas de lui botter le cul, quand il va trop loin.
Je me retourne et vois Tobias, assis par terre, avec ses cubes en bois à côté de lui. Il n’y fait même pas attention. Son chiffon dans ses petites mains potelées, il regarde Princesse, sa chatte couleur écailles de tortue, dormir dans son panier qui est posé juste à côté de la cheminée éteinte. Le printemps est déjà arrivé, le temps passe à une telle vitesse que j’ai l’impression de manquer de temps pour mon fils.
Les oiseaux chantent, c’est déjà la saison des amours et ils s’en donnent à cœur joie, à travers la fenêtre. Je m’approche de Tobias tout doucement pour ne pas lui faire peur. Le médecin m’a donné quelques conseils :
« Arrivez doucement vers lui, puis mettez-vous à sa hauteur, qu’il ne prenne pas peur à cause de votre carrure. Tobias est un enfant très intelligent mais ses craintes peuvent lui provoquer des crises, si vous arrivez trop vite. Il faut le rassurer du mieux que vous pouvez. Je sais que ce n’est pas facile pour vous, mais tout ceci est pour son bien ».
Mon fils est un enfant spécial, il est le héros qui fait que je me lève tous les jours. Sans lui, je ne sais pas ce que je serai devenu.
— Tobias, dis-je doucement.
Je m’accroupis pour me mettre à sa hauteur, il ne nous regarde jamais en face, il a toujours le regard fuyant. Princesse s’étire doucement à ses côtés, ses gestes le fascinent et réussissent à capter son attention. Mon petit garçon est spécial, il est atteint du TSA (Trouble du spectre autistique ) , ce qu’on appelle plus communément Autisme.
— Tobias, mon chéri…
Sa petite tête blonde se tourne vers moi, ses yeux cristallins percent mon âme. Il m’a enfin accepté dans son monde. Une petite victoire à la fois. J’ai eu beaucoup de mal à accepter sa différence. Après tout ce que nous avions subi, je ne m’attendais pas à devoir encore gravir des montagnes.
— Tu viens, mon grand ? C’est l’heure d’y aller, mamie t’attend.
Toujours aucune réaction. Il fixe un point au-dessus de ma tête, ne me regarde jamais dans les yeux. Parfois sa petite main se lève vers moi, parfois un clignement d’œil, mais jamais de mot, pas une seule parole, pas un son, ni un « papa ». Rien. Juste le silence. Ce silence étouffant avec cette tension omniprésente et le désespoir qui nous entoure.
Je le prends dans mes bras et l’amène dans le lobby pour le préparer à sa nouvelle journée marathon, ainsi qu’à la mienne. Tenant toujours son chiffon dans ses mains, il me laisse faire en regardant fixement Princesse, qui nous a suivis dans l’entrée. Je lui enfile sa veste, une manche puis l’autre, sa petite écharpe puis son bonnet. Le printemps est là mais l’air est encore frais dehors et je n’ai pas envie qu’il attrape froid par inadvertance. Tout est réglé comme du papier à musique, les mêmes rituels s’enchaînent jour après jour :
Mon réveil sonne à 6h30, je me lève, me prépare puis ensuite à 7h, je réveille Tobias et vire Princesse de son lit, de vrais inséparables ces deux-là ! Je l’habille ensuite nous déjeunons tous les deux devant les dessins animés, même s'il ne les regarde jamais. Le temps que je range tout, je le laisse avec ses jouets, auxquels il ne prête aucune attention. Son médecin m’a prévenu que c’était normal, qu’il avançait à son rythme et que le presser ne servirait à rien, sauf à le faire se braquer. Tobias préfère les fenêtres et Princesse, allez savoir pourquoi. Le monde extérieur lui apporte un réconfort que lui seul peut comprendre.
Hanna voulait un chat quand on avait appris sa grossesse miracle. Cinq ans que nous essayions. Nous avions presque perdu espoir puis, un jour, deux barres bleues étaient apparues et la joie avait rempli notre maison. Même si elle ne fut que de courte durée. Elle avait décidé que pour la naissance de Tobias, on lui prendrait un chaton, pour qu’ils puissent grandir ensemble, notre Don de Dieu comme elle disait. Nous avions tout de suite su comment nous l’appellerions, Tobias est notre miracle tombé du ciel quand nous ne l’attendions plus. Hanna avait toujours aimé donner des significations en tout genre quand, un soir au coin du feu, elle m’a dit :
«  J’ai trouvé Érik !!!! J’ai trouvé !!!!!!!! »
Sa folie rafraîchissante me manque tous les jours… Ce soir-là, quand elle m’avait tendu un énième bouquin de prénoms pour bébé, je vis dans ses yeux que c’était le bon.
«  Regarde le prénom Tobias, chéri, regarde ce qu’il signifie »
Et j’avais lu Tobias de l’hébreu Tobiyya, « Dieu est bon ». Elle avait trouvé le prénom idéal, nos regards s’étaient accrochés ce soir-là, nous avions su.
— On y va !
Je le prends dans mes bras en vérifiant derrière moi que je n’ai rien oublié. J’inspecte le lobby et checke toutes ses affaires.
— Tout est bon, mon grand, c’est parti pour une nouvelle journée !
 
* * *
 
À peine arrivé au bureau que Jessica me saute dessus.
— Érik ! Il faut qu’on parle du comportement de Mike ! C’est un vrai connard, j’en peux plus de travailler avec lui. Il faut lui trouver une nouvelle secrétaire, et qu’il la garde par la même occasion. Ça fait déjà deux ce mois-ci, j’en peux plus !
Ça y est, sa tirade est finie. Elle est à bout de nerfs, poings fermés sur les hanches, ses prunelles me lançant des éclairs, ses dents sont serrées. Jessica est ma secrétaire. Grande, blonde aux yeux verts, on pourrait croire au stéréotype de la pimbêche qui n’a rien dans la cervelle mais, avec un master en communication, elle a de quoi faire. Je me demande comment elle fait pour nous supporter tous les jours, car, après trois ans de défilés incessants de secrétaires pour Mike, elle doit gérer quasiment tous nos dossiers. Enfin surtout pour lui, car personnellement, je n’ai pas le temps de gérer ses problèmes, j’ai assez des miens.
— Écoute, Jessica, je ne suis même pas installé derrière mon bureau, je soupire.
Je prends mon courrier et commence à le feuilleter tout en me dirigeant vers mes quartiers. Nos bureaux sont séparés en deux immenses open spaces de cent mètres carrés chacun. Nous avons besoin d’espace pour créer et recevoir chacun nos clients. Jessica, elle, se trouve entre nous deux la plupart du temps, vu que cet imbécile n’arrive pas à garder une secrétaire suffisamment longtemps tellement il est intraitable. Du coup c’est un vrai défilé.
— Érik, dit-elle d’un ton las.
Je la fixe intensément, je sais ce qu’elle me demande silencieusement. Elle n’en peut plus et je la comprends. Nous sommes en plein essor et Mike pense plus avec son pénis qu’avec son cerveau.
— Ok, je vais lui en parler quand il arrivera. Tu me l’enverras, ça te va ?
— C’est déjà un début, dit-elle.
Je me dirige vers mon bureau pour m'y installer et feuilleter mon courrier. Depuis que nous avons construit le plus beau building de Chicago, nous sommes continuellement sollicités. Mike sait que, pour moi, ce métier est une passion. Je ne cherche pas la richesse ni la notoriété, je veux juste pouvoir rentrer tous les soirs chez moi, auprès de mon f