UNE Octave trop haut
286 pages
Français

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UNE Octave trop haut , livre ebook

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Description

Emma est plus bouleversée par son déménagement à Montréal qu’elle n’ose se l’admettre. Entre la peur de ne pas s’adapter à sa nouvelle vie, l’immense charge de travail qui accompagne l’université et Liam, qu’elle s’acharne à se sortir de la tête, elle s’engouffre dans une succession de mauvais choix.
C’est en se rendant à une soirée dans l’espoir de se changer les idées qu’Emma rencontre Sydney, un jeune homme pour le moins mystérieux, qui vient déstabiliser l’équilibre précaire qu’elle essaie de maintenir dans sa vie. Fascinée par ce dernier, elle accepte de jouer le jeu de séduction qu’il lui propose. Pour devenir la femme qu’elle aspire à être, Emma est prête à abandonner tous ses repères… au risque de se perdre elle-même.
« Il goûte le vice, l’interdit. Et je n’ai jamais eu autant de plaisir à briser les règles. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896581726
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Éditrice : Caty Bérubé
Auteure et illustratrice : Jessyca David
Directrice création de contenus : Laurence Roy-Tétreault
Chef d’équipe production éditoriale : Crystel Jobin-Gagnon
Chargée de contenus : Alex Gauvin
Chef d’équipe révision et assistance : Marie-Christine Bédard
Réviseure : Stacy Breton
Chef du développement créatif, graphisme : Marie-Christine Langlois
Chef d’équipe production graphique : Annie Gauthier
Conceptrices graphiques : Sonia Barbeau, Sheila Basque, Marie-Isabelle Fortin,
Marie-Chloë G. Barrette, Karyne Ouellet et Josée Poulin.
Photographie de la quatrième de couverture : Véronique St-Germain
Spécialiste en traitement d’images et calibration photo : Yves Vaillancourt
Mise en marché et marketing
Directeur des ventes et de la distribution : David Gatteau
Directrice marketing : Vanessa Ross
Coordonnatrice à la diffusion et distribution : Raphaëlle Mirandette
Chef d’équipe logistique et entrepôt : Valérie Boivin
Responsable territoire : Lise Fortin
Commis d’entrepôt : Nancy Arteau, Angélique Bertuzzi, Martin Carrier
et Normand Simard.
Diffusion numérique : De Marque
Administration
Présidente : Caty Bérubé
Vice-présidente opérations : Julie Doddridge
Vice-présidente ventes et marketing : Émilie Gagnon
Vice-présidente administration : Alexandra Poiré
Directrice des ressources humaines : Chantal St-Pierre
Technicienne aux ressources humaines : Anne-Sophie Fortin
Analyste comptable et chef d’équipe finances : Josiane Mailhot
Adjointe à la comptabilité et à la production : Carole Bélanger
Technicienne comptable : Sylvie Dion
Adjointe à la distribution et à la facturation : Pénélope Langlois
Agente aux comptes recevables : Josée Pouliot
Adjointe administrative : Josée Lavoie
Dépôt légal : 4 e trimestre 2022
Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-89658-172-6 (EPUB)
(Édition originale imprimée : ISBN 9-78-289658-831-2 (2022)
PDF : 978-2-89658-173-3 (2022))
Gouvernement du Québec.
Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC

© Pratico Édition, 2022.
Pratico Édition, filiale de Les Entreprises Pratico C.B.
(Québec, Québec)
Ce livre est une œuvre de fiction ; bien que certains éléments puissent être inspirés d’événements ou de lieux réels, toute ressemblance avec des personnages existants ou des faits réels serait purement fortuite. Il est donc entendu que Pratico Édition ne peut être tenue responsable des propos de l’œuvre.

7710, boulevard Wilfrid-Hamel, Québec (QC) G2G 2J5
Tél. : 418 877-0259
Sans frais : 1 866 882-0091
Téléc. : 418 780-1716
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Commentaires et suggestions : info@pratico-pratiques.com
Jessyca David
À Grand-Moumou, qui m’a montré le pouvoir des mots.
Chapitre 1

— C’est vraiment grand ! s’exclame Chloé lorsqu’on entre dans mon appartement.
Mon appartement.
Je fais un tour sur moi-même, un sourire infini scotché aux lèvres. Les murs sont fraîchement peints en blanc, les planchers de bois franc ont été cirés, ça sent le propre. J’attrape le bras de ma meilleure amie.
— Je te fais faire le tour !
On passe devant l’îlot de la cuisine, qui donne sur l’aire ouverte. Je pointe le mur opposé.
— La télé va aller là. Le divan ici, au centre du salon. La table à droite comme ça. Je pensais placer une bibliothèque à côté de la fenêtre, et des plantes dessus.
Je me tourne vers la porte menant à la galerie.
— Viens voir la vue !
J’entraîne Chloé sur le minuscule balcon. Il est juste assez grand pour accueillir la table à café et les deux chaises en rotin que j’ai trouvées à bas prix sur Marketplace. Mon amie s’approche de la rambarde et jette un coup d’œil trois étages plus bas. C’est une rue typique du Plateau-Mont-Royal où tous les appartements, construits un demi-siècle plus tôt au moins, sont cordés serrés. Les voitures stationnées à la queue leu leu arborent toutes un autocollant de la même couleur sur le coin supérieur de la vitre arrière, un permis dispendieux vendu par la ville dont j’ai pu éviter l’achat puisque mon appart possède l’un des rares espaces de stationnement du coin. Deux filles marchent main dans la main, un livreur à vélo zigzague entre les véhicules arrêtés au feu de circulation, un groupe d’amis entre dans une brûlerie tout près. Je décide que ça deviendra mon spot où aller me chercher un café frais en partant pour l’université le matin.
Je me tourne vers mon amie.
— Je te montre le reste ?
On retourne à l’intérieur et on passe devant la microscopique salle de bain, dont l’intérêt lors d’une visite est nul, et on se dirige vers ma chambre, située derrière la cuisine. La porte à droite, c’est celle de Tim.
— Je pense qu’on devrait monter le lit ici devant la fenêtre et placer le bureau de ce côté-là. Qu’est-ce que tu en penses ?
La chambre est petite par rapport au reste de l’appartement, mais je n’ai pas besoin de plus que ça.
— Ça me semble avoir du sens, approuve Chloé en hochant la tête. Il n’y a pas trente-six façons de configurer l’espace, de toute façon.
Elle n’a pas tort. Mon amie consulte son cellulaire.
— À quelle heure les meubles sont supposés arriver ?
— Entre 13 et 16 h. On devrait avoir le temps de monter les boîtes et les sacs qui sont dans la remorque en attendant.
— Let’s go ! s’exclame-t-elle en sortant de la pièce.
On fait l’aller-retour dans l’escalier plusieurs fois pour rassembler tous mes effets personnels dans l’appartement. La chaleur est caniculaire et, malgré qu’il ne soit pas encore tout à fait midi, nos fronts sont en sueur dans le temps de le dire.
— Ça n’aurait pas été de trop, une troisième paire de bras, s’essouffle Chloé en déposant une boîte sur le comptoir. C’est ordinaire que Tim choke le déménagement.
Je laisse tomber par terre les deux sacs de vêtements que je tiens, où se trouvera le futur divan, et je défends mon futur coloc :
— Il a pas choké. C’est parce qu’il dépanne Yann au Bistro. Ça a l’air qu’il l’a presque supplié.
Bon, ça, ce sont les mots de Tim. Je n’ai pas de misère à croire qu’il exagère. Yann n’est pas du genre à licher les bottes de qui que ce soit.
— Sérieux, il est bon ! lance Chloé. Si j’étais à sa place et que je savais que je partais, j’aurais dit à Yann de s’arranger avec ses problèmes.
— En même temps, Tim doit payer son un et demi jusqu’au 1er septembre. Il a l’occasion de faire un peu plus d’argent avant de s’en venir ici, il fait bien d’en profiter.
Chloé acquiesce :
— Ça doit vous coûter la peau des fesses en plus.
— Tu n’as pas idée ! je confirme en riant. C’est pour ça qu’on est deux ! Je n’aurais jamais pu me permettre ce loyer toute seule.
— Comptes-tu commencer à chercher une job cette semaine ou tu penses être capable d’attendre un peu, le temps de la rentrée ?
— Je devrais être correcte avec ce que j’ai mis de côté jusqu’à la mi-session. Je ne sais pas si je vais retourner en restauration après, par contre.
Mon amie me lance un regard incrédule : je travaille dans les restos depuis que j’ai 16 ans.
— Pourquoi ? C’est payant pourtant.
— Mon été m’a brûlée. Quand je pense aux clients, aux rushs , aux verres d’eau, aux horaires et aux fins de soirées interminables, je vomis un peu dans ma bouche.
Chloé rit.
— J’avoue que c’est tout qu’un monde ! Tu as pensé à ce que tu voudrais faire à la place ?
— Pas encore, je réponds en haussant les épaules. Je vais trouver quelque chose en temps et lieu. Je ne suis pas pressée.
J’engage le mouvement pour aller chercher les boîtes restantes.
— On finit ça ?
Mon amie me suit.
Vingt minutes plus tard, à bout de souffle, les muscles tendus, nos vêtements humides, on s’étend sur le dos dans l’un des espaces libres entre les piles de cartons posées au sol. Je fixe le plafond en inspirant profondément. Le silence nous enveloppe, mais c’est un silence montréalais : on peut presque participer aux discussions des voisins à travers les murs de carton, les moteurs, les klaxons et les sirènes formant la trame de fond de ma nouvelle vie.
Je me relève en m’appuyant sur mes coudes et je cherche du regard une boîte sur laquelle j’ai écrit au Sharpie « Trucs importants ». Je la vois en équilibre sur trois autres cartons et, après l’avoir ouverte, je plonge le bras dedans jusqu’au coude. Il ne me faut que quelques secondes pour reconnaître, en tâtonnant, l’objet de mes désirs : je sors mon haut-parleur portatif Bose et je le dépose sur le coin du comptoir. D’un glissement du pouce, je déverrouille l’écran de mon cellulaire et j’ouvre Spotify. Je lance ma liste de lecture préférée en mode aléatoire et c’est Without you de The Kid Laroi qui commence. J’hésite une seconde à la sauter, puis je décide que je suis dans le mood pour l’écouter. Je laisse mon téléphone à côté du haut-parleur et je retourne m’asseoir près de Chloé.
— Je ne peux pas croire que tu vas vraiment habiter ici ! lance mon amie, ramenant ses cheveux noirs vers l’arrière pour dégager son front en sueur. Montréal, c’est tellement big ! Ça ne te fait pas peur de rester toute seule cette semaine ?
Passer du temps en solo ne m’intimide pas. Je vis bien dans mes affaires et j’aurai de quoi m’occuper jusqu’à l’arrivée de Tim avec l’aménagement de l’appart. Non, ce qui m’angoisse le plus actuellement, c’est la rentrée. Étudier au HEC a toujours été un rêve pour moi, mais maintenant qu’il se réalise, que c’est à ma portée, je me demande si je serai à la hauteur. Est-ce que je saurai me démarquer face aux étudiants qui baignent dans l’entrepreneuriat depuis leur naissance, qui ont en banque une mise de fonds investie à haut taux d’intérêt par papa et maman pour les aider dans leur premier projet de business ? Comment se passeront les cours ? Est-ce que tout le monde aura déjà un plan d’affaires en tête ? Est-ce que je vais rencontrer des gens qui me ressemblent ? Me faire des amis ?
Pour la première fois depuis mon adolescence, Chloé ne sera pas là pour établir le premier contact entre moi et le reste du monde. Je n’aurai pas

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