Une page se tourne
256 pages
Français

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Une page se tourne , livre ebook

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Description

Pour Stéphanie et Matthieu, tout est parfait. Mais il n'en va pas de même pour Claudia et Anthony. Malheureusement, au fil du temps, la situation empire, autant pour les uns que pour les autres.Stéphanie et Claudia résistent, se battent, pour finalement baisser les bras. Comment gérer l'ingérable ? Éviter l'inévitable ?Puis, tout vole en éclats. Une tentative de meurtre contre Guillaume ainsi que les divorces des uns et des autres vont à nouveau perturber leur quotidien. Auront-elles la force de surmonter toutes ces nouvelles et misérables épreuves ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782365389389
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UNE PAGE SE TOURNE Brigitte BAUMONT  
www.rebelleeditions.com  
 
 
 
 
 
 
 
 
Règles du bonheur : quelque chose à faire, quelqu’un à aimer, quelque chose à espérer.
Emmanuel KANT
 
Première partie Quand le doute s’installe

1
— Vous allez avancer, oui ?
Je pestais. La circulation était dense et pénible et me ralentissait considérablement, mais je roulais quand même le plus vite possible pour rejoindre Claudia. C’était paniquée et désorientée qu’elle venait de me téléphoner et même si nous étions désormais d’excellentes amies, elle ne l’aurait sûrement pas fait pour une raison mineure et j’imaginais déjà le pire scénario, eu égard aux récents évènements. Presque catégorique, je pensais à Anthony, son mari. Il était vraiment pénible. Que lui avait-il encore fait ?
Je tournai pour prendre le pont, inondé par un blanc soleil de printemps et jetai un rapide coup d’œil, un peu plus en avant, pour découvrir sur l’autre rive la rue principale, noire de monde. C’était précisément le dimanche de la braderie et forcément un jour à ne pas se déplacer en voiture. Le temps clément au-delà de toute espérance avait encouragé les exposants à envahir chaque mètre carré des deux côtés de la rue jusqu’à l’hôtel de ville et à étaler leurs marchandises en abondance et sans limites. Un vrai bazar à ciel ouvert.
Évidemment, pas une seule place de parking de libre et même les trottoirs avaient été pris d’assaut dès le matin. Je continuai quand même dans la direction qu’elle m’avait indiquée, je n’étais plus très loin et je la vis, assise sur la première marche d’un magasin, les coudes sur les genoux et la tête reposant dans le creux de ses mains. Elle paraissait vraiment très mal et si vulnérable, ce qui confirmait l’impression qu’elle m’avait faite au téléphone. Elle était si gentille et tellement fragile, qu’après tout ce qu’elle avait déjà vécu, il n’était pas concevable que quelqu’un lui fasse encore le moindre mal. C’était injuste, elle ne le méritait pas.
Je me garai juste devant en double file, warnings allumés pour signaler ma présence, coupai le moteur, pris la clef et sortis. Elle releva la tête quand je claquai la portière et elle se précipita dans mes bras. Son cœur battait si fort que je le sentais comme s’il était dans mon propre corps.
—  Je t’en prie, Claudia, calme-toi, je suis là, lui dis-je pour l’apaiser.  
— Stéphanie, me répondit-elle dans un soupir, je suis maudite, un homme m’a bousculée, poussée contre la porte du magasin et a volé ma pochette. Tu y crois, toi ? Ça n’arrive vraiment qu’à moi, je n’ai peut-être pas assez de problèmes.
Comme je constatais qu’elle n’avait subi aucun dommage corporel, je m’empressai de lui poser une question un peu superficielle, pour faire baisser la tension, mais surtout son stress.
— Qu’avais-tu dans ta pochette ?
— Juste un paquet de mouchoirs en papier et cinquante euros, mais je ne t’ai pas fait venir pour ça, tu t’en doutes.
— Oui, je m’en doute. Mais tes clés de maison ? lui demandai-je toujours aussi calmement.
— C’était une clé de secours. Oh, Stéphanie, je n’en peux plus, c’est vraiment trop dur.
Sans lui en demander plus et sans la bousculer, je lui proposai de venir dans ma voiture, à l’abri des regards indiscrets et surtout des voisins qui, la voyant, n’auraient pas manqué de se poser des questions. Son mari et elle étaient très connus et pas seulement dans le quartier. Anthony était issu d’une vieille famille de la région, depuis plusieurs générations et possédait des biens immobiliers qu’il gérait en association avec son frère jumeau, Nathan et sa sœur, Delphine. La moitié de la rue ou presque leur appartenait, des terrains sur plusieurs hectares ainsi qu’une hostellerie en périphérie.
Claudia n’avait pas eu la chance de naître avec une petite cuillère en argent dans la main, mais sa famille n’en était pas pauvre pour autant. Ses parents avaient eux aussi un restaurant, plus modeste, mais également recommandé et figurant dans l’un des plus célèbres guides français.
Délicatement, je passai mon bras sous le sien et je la dirigeai vers ma voiture, aux vitres latérales fortement teintées, ce qui nous permettrait de bien nous isoler. Aussitôt assise, Claudia pleura doucement mais longtemps et je la laissai faire. Quelques minutes plus tard, elle commença à me raconter ce qui avait motivé son appel.
— Je crois qu’il me trompe encore, il n’arrêtera donc jamais. S’il ne veut plus de moi, qu’il le dise franchement. Si tu savais comme j’en ai marre.
Et voilà, j’avais raison, Anthony avait encore fait des siennes.
— Tu ne dois pas te mettre dans des états pareils, explique-moi ce qui te fait dire ça.
Nous avions une belle complicité et j’avais mal pour elle.
2
Quelque temps auparavant…
— Je ne sais pas si tu vas être d’accord, mais je me dis qu’il est temps de quitter cette ville, me lança vivement Matthieu, en rentrant du bureau.
Il n’en pouvait plus de Paris, de ses embouteillages quotidiens et à n’importe quelle heure, de ses innombrables voitures, en plus ou moins bon état, garées en permanence le long des rues et sur les places réservées ; c’était de pire en pire. Il enrageait de l’indifférence et du désintérêt des riverains. Il voyait cela comme une résignation de la part des Parisiens.
— Je sais, tu m’en as déjà parlé, où veux-tu en venir ?
Il me fit part de sa réflexion sur les possibilités et surtout les avantages que nous aurions à quitter cet enfer ; ce fut par cet horrible mot qu’il qualifiait la ville que j’aimais plus que n’importe quelle autre. Elle était pourtant tellement riche de tout : des monuments grandioses et élégants, une culture de longue date, un passé impressionnant et une Histoire extraordinaire que beaucoup de pays lui enviaient. Il contra mes arguments avec subtilité.
— Que ça continue comme ça et elle ne sera bientôt plus considérée comme la plus belle ville du monde, si ce n’est pas déjà le cas, m’expliqua-t-il avec tristesse, mais aussi avec conviction et fermeté.
Bien sûr qu’il avait raison quelque part, mais de là à partir, il y avait quand même une marge. Avec le recul, je me dis que Matthieu semblait vraiment trop pressé dans ses velléités de changement, et que j’aurais dû être plus soupçonneuse envers lui, comme Claudia l’avait été envers Anthony, son mari.
Avec une extrême délicatesse, il me préparait doucement, pour m’avouer ce qu’il projetait depuis quelque temps déjà. Il était expert-comptable dans un important cabinet parisien, mais seulement salarié, et souhaitait s’installer à son compte, ce qui lui paraissait une progression professionnelle tout à fait louable et surtout logique. Il voulait acheter une petite clientèle en province qu’on pourrait gérer tous les deux, puisque j’étais dans la même branche. Il ne supportait plus, ni d’avoir un patron, ni de rester salarié, ce qui posait évidemment un problème de taille. Son ambition n’était pas démesurée, elle était pour lui de bon aloi et tout à fait réalisable.
Je n’avais pas spécialement envie de quitter la capitale, mais s’il en faisait une question d’équilibre et de santé, je devais m’y résoudre. Toutefois, je lui fis part de ce que j’avais appris.
— Mon patron dit que les cabinets tendent à se regrouper et qu’il sera sûrement, lui aussi, obligé de s’associer un jour ou l’autre. Et toi, tu veux faire le contraire. Penses-tu que ce soit si facile d’acheter un petit portefeuille de clients ?
— Je ne sais pas, je ne risque rien à me renseigner. Dès demain, je me mets en chasse.
Il ne perdait pas de temps et paraissait vraiment décidé. Je me hasardai toutefois à lui poser la question fatale.
— As-tu une idée de la ville où tu veux aller ?
— Vu mon contrat, elle ne devra pas être à moins de quatre-vingts kilomètres. Ça nous donne quelques choix de villes intéressantes. Je vais commencer par Orlé

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