Une rivière de rubis et d écailles
192 pages
Français

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Une rivière de rubis et d'écailles , livre ebook

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Description

Il y a des secrets qu'il vaudrait mieux ne jamais découvrir. Amy, étudiante populaire et passionnée, l’apprendra à ses dépens.
Lorsqu'un terrible accident la foudroie, c'est toute sa vie qui est chamboulée. Fragilisée, elle bascule dans une lente descente aux enfers, anéantie par la perte d'êtres chers, abattue par des camarades de classe tortionnaires. Sa seule obsession : comprendre ce qui se trame autour d'elle. Des lumières étranges, des disparitions soudaines, des révélations interdites... Et si tout était lié à Alix, ce garçon mystérieux dont le pendentif rouge s’illumine dès qu’elle l’approche ?
Au cœur des forêts du Jura, la légende se mêle à la réalité, dans un jeu dangereux dont les règles sont loin de tout ce que vous pourriez imaginer.

Si vous passez dans le Jura, en vacances ou par hasard, arrêtez-vous près d’une rivière, d’un lac, et patientez. Il se pourrait bien qu’à la nuit tombée, vous les aperceviez...

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Avertissement : ce roman aborde des sujets difficiles, tels que le harcèlement, le suicide et le deuil.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 janvier 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782493078599
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVERTISSEMENT
Ce roman traite de sujets qui peuvent s’avérer difficiles pour certaines personnes, notamment : deuil, harcèlement, suicide.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Éditions l’Abeille bleue – 38 rue Dunois 75013 Paris
Collection l’Imaginative
Conception couverture : Marine Aimar
Corrections éditoriales : Plume en main
Retrouvez toutes nos parutions sur
https://editions-abeillebleue.fr
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Si vous passez dans le Jura, en vacances ou par hasard, arrêtez-vous près d’une rivière, d’un lac, et patientez. Il se pourrait bien qu’à la nuit tombée, vous les aperceviez…
 
PROLOGUE
— Amy, laisse la musique, s’il te plaît.
Agacée, d’un geste empreint d’une douceur maternelle, elle décale ma main, m’interdisant de pianoter sur les touches de l’autoradio.
— Allez ! Le matin, NRJ c’est super drôle, s’il te plaît !
La moue boudeuse, j’insiste, persuadée qu’elle va craquer. Elle ne peut rien me refuser.
— D’ici cinq kilomètres, ta station ne captera plus, tu le sais bien, répond-elle dans un soupir, sans doute lassée de cette bataille perpétuelle.
— Juste deux minutes. Elle est relou ta playlist de vieux…
Je souffle et bougonne. Elle n’a pas intérêt à me demander quoi que ce soit avant notre arrivée. J’écouterai l’émission de Manu avec les filles à Mamirolle.
Maman me regarde du coin de l’œil, l’air victorieuse.
— Merci, ma blondinette.
— Arrête de m’appeler comme ça, je ne suis plus une gamine !
Elle m’énerve autant qu’un moustique que l’on ne parvient pas à écraser quand il nous nargue de son insupportable bourdonnement. Chaque jour qui passe renforce le besoin de voler de mes propres ailes. Sa présence m’horripile, et lorsqu’elle ouvre la bouche, j’ai la nausée. D’après elle, les coupables sont mes hormones en pleine ébullition de la fin de l’adolescence. Mais pour moi, elle se cache derrière des excuses. Nous ne nous supportons plus, point. Elle minaude tant qu’elle veut, mais me fait passer pour la pire des filles à la moindre occasion. « Amy, ton linge », « Amy, tu restes trop longtemps sous la douche », « Amy, tu as mis des cheveux plein l’évier », « Amy, tu pourrais m’aider aux tâches ménagères », « Amy, rince ton assiette avant de la mettre au lave-vaisselle ». À croire qu’elle a voulu un enfant dans l’unique but d’en faire son esclave.
— C’est juste entre nous, ma chérie, c’est dur pour moi de te voir grandir.
— Ouais, ben va falloir t’y faire ! D’ailleurs, en parlant de ça, pas la peine de m’aider à descendre ma valise tout à l’heure, tu peux me poser en bas de l’internat.
— Tu es sûre ?
— Oui, les filles et Arthur m’y attendent.
— Ah, le fameux Arthur. C’est toujours le grand amour entre vous ?
Une bouffée de chaleur se répand dans ma tête. Je serre les dents aussi fort que les poings, puis je prie pour que le temps s’accélère et que je quitte au plus vite cette ambiance oppressante. Une semaine sans elle, le salut ultime.
Je lance un regard acéré à ma mère et, sans lui répondre, installe mes écouteurs flambants neufs dans les oreilles.
Depuis ma fenêtre, j’observe la route défiler à quatre-vingts kilomètres-heure en rêvant de cette semaine à venir. Les droites parallèles des cépages laissent doucement leur place à la fierté de notre département du Jura. Presque insolents, contrairement à la végétation qui se met sur pause, seuls les sapins restent vêtus pendant l’hiver. Les anciens racontent même que ces derniers auraient été créés par le diable en personne. La météo est de mon côté ce lundi, le soleil semble aussi heureux que moi de commencer cette nouvelle semaine loin de mes parents. Il irradie le ciel azur de ses rayons, malgré sa chaleur timide. Tout s’annonce pour le mieux, je suis ravie de retrouver mes amies et mon amoureux après ces longues vacances de Noël.
Nous habitons Domblans, un petit village viticole. Comme ma mère doit assister chaque lundi à une réunion à Besançon, elle en profite pour m’accompagner à l’école. J’étudie en première année de BTS sciences de l’alimentation, interne au lycée agricole de Mamirolle, juste à côté de la capitale franc-comtoise. Je me prédestine à une longue et ennuyeuse carrière dans l’agroalimentaire.
Depuis le collège, j’obtiens des notes plus que moyennes, sans doute lassée par mon année d’avance : j’ai sauté le CE1. Je suis arrivée en seconde dans ce lycée un peu par hasard en suivant ma copine Jade. J’espérais prendre mon indépendance et surtout, quitter le foyer familial.
Jade est ma meilleure copine depuis toujours, le destin nous a choisies. Même âge, même village, même école. Elle aussi a sauté le CE1. Passionnée par la nature, elle a voulu s’orienter vers l’agroalimentaire pour conseiller les éleveurs sur l’écologie et tous ces trucs qui, moi, ne m’intéressent pas.
Le claquement des ongles de ma mère sur le volant me sort de ma rêverie, elle râle et soupire.
Je souffle à mon tour en retirant mes écouteurs :
— Pourquoi tu as baissé le volume ?
— Ça fait vingt minutes qu’on suit ces trois fichus poids lourds, j’en peux plus ! J’ai besoin de concentration pour les doubler avant le prochain radar.
Je lève les yeux au ciel, elle m’a privée d’NRJ pour écouter sa musique et voilà qu’elle en coupe le son. J’oriente mon regard vers l’extérieur pour ne plus l’avoir dans mon champ de vision. Vivement que je passe mon permis. Le code m’a déjà été validé du premier coup en laissant mes parents aussi surpris que moi. Ma mère a promis de m’inscrire aux heures de conduite au printemps, lorsque le gel ne risquera plus de rendre la chaussée glissante. Elle n’a pas assez confiance en moi pour que j’empoigne un volant en plein hiver.
— Au fait, tu te rappelles que samedi je dors chez Jade ?
Dormir, un bien grand mot. C’est notre nom de code pour les soirs où je vais en boîte de nuit avec mes copines. Nous dormons toutes chez Jade. Cette dernière habite en face du Babylone, la meilleure discothèque franc-comtoise où se concentrent les plus beaux garçons du département. Pour cette raison, mon père n’a jamais été vraiment d’accord, il me trouve trop jeune. Donc avec maman, on lui évite une crise d’angoisse en omettant de lui dire toute la vérité.
— Tu ne profites d’aucun week-end avec Arthur, tu peux le faire venir à la maison, tu sais ?
— Les copines passent avant. Et je ne suis pas sûre que ça plaise à papa.
— Ton père, j’en fais mon affaire, tu es presque adulte maintenant. D’ailleurs en parlant de ça, je t’ai pris rendez-vous chez ma gynéco, et je t’ai encore glissé quelques préservatifs dans ta trousse de toilette, les autres n’y sont plus, j’en déduis que…
— Maman ! m’étranglé-je en m’empourprant.
Elle m’insupporte à agir comme si elle faisait partie de mon cercle d’amies. Pourquoi ne peut-elle pas rester simplement à sa place et enfin arrêter de vouloir tout savoir ? Pour qui est-ce qu’elle se prend ?
— Chut. On continuera après. Je double, ordonne-t-elle.
Tant mieux, je n’ai absolument pas envie de poursuivre cette conversation. Elle positionne ses mains sur le volant à dix heures dix, comme dans les livres théoriques, ce qui me fait de nouveau lever les yeux au ciel. Puis elle se redresse sur son siège et serre les doigts si fort, jusqu’à crisper ses avant-bras. Les sourcils froncés et en apnée, elle double le premier poids lourd. Elle est ridicule. Une fois le permis en poche, il est évident que je ferai mieux.
— Allez, allez, avance ! Fichue voiture qui n’avance pas !
Je soupire, nous ne sommes pas en retard et je ne comprends pas son exaspération.
— Ça va, tu es quand même à cent vingt sur une route limitée à quatre-vingt-dix…
— Juste à la fin des deux voies, il y a un radar. Il faut que j’aie le temps de doubler et de ralentir avant de me faire prendre. Je ne veux pas me retaper ces fichus camions cinq kilomètres de plus ! Et je ne paierai pas de prune pour ça !
À mi-hauteur du second camion, de façon inopinée, ce dernier se déporte sur la gauche pour doubler également. Je l’observe en me demandant comment l’homme peut réussir à manier un engin aussi gros. Deux remorques de dizaines de mètres de long reliées par un simple morceau de ferraille, c’est fou ce que l’on est capable de construire. Je tente de deviner ce que ce poids lourd peut transporter de si imposant, mais à cet instant, ma mère hurle mon prénom. La remorque se rapproche. De plus en plus près. De beaucoup trop près. Elle s’abat sur moi avant que je n’aie le temps de réagir. Le choc me donne l’impression d’être dans un grand huit lâché à toute vitesse. Le tout, accompagné d’un bruit effroyable. Assourdissant. C’est comme si une météorite venait de tomber sur Terre. Puis ça tourne, ça craque. Longtemps. Dans tous les sens. Mon corps n’est que poupée de chiffon. J’ai beau hurler, m’accrocher, la voiture s’est emballée.
Puis c’est le noir complet.

Un râle sourd résonne au fond de ma gorge. L’esprit vide de souvenirs, je tente de bouger mes orteils, mais rien ne se passe. Ensuite mes doigts, en vain. Je semble paralysée par un froid glacial qui s’immisce en moi soudainement.
Il faut quelques interminables minutes pour que je me remémore ce qui est arrivé. Puis, telle une vague qui s’échoue violemment sur un rocher, des bribes de l’accident me parviennent et le silence de l’habitacle me sort de ma torpeur. À bout de souffle, je hurle :
— Maman ! Maman ! Maman, tu m’entends ? Maman ! Parle-moi ! Maman !
Peu à peu, mes paupières se font moins lourdes. La vision se précise, bien qu’un poignant mal de tête m’empêche d’ouvrir totalement les yeux. Je ne comprends pas ma position. Je ne distingue que le plastique du tableau de bord. Je reprends doucement mes esprits, mais mes oreilles bourdonnent. Des sons, des voix, semble-t-il, me parviennent de l’extérieur. Mais mes sens ne s’attardent que sur une odeur métallique et désagréab

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