Looser

André Fitoussi

Description

Cardiologue bien installé, propriétaire d’un appartement parisien à la vue superbe, entouré d’amis, Jérôme incarne à lui seul une certaine réussite sociale et professionnelle. Son hobby: les jeux de cartes et autres paris qui lui procurent, de temps à autre, le plaisir de gagner. Un passe-temps a priori innocent et par lequel le jeune homme ne se laisse pas emporter. Mais quand cette habitude se voit attisée par une joueuse invétérée dont il s’éprend, elle embrase progressivement l’existence de ce dernier, l’entraînant dans une spirale destructrice. De sommes raisonnables en chiffres astronomiques, "Looser" décortique méthodiquement ce processus addictif délétère dans lequel peut sombrer un homme, et au terme duquel celui-ci va voir sa vie réduite à des dettes, des jonglages financiers, puis à la faillite. Une mécanique folle, des rouages implacables, qu’André Fitoussi restitue au fil d’une écriture quasi clinique et habitée par la fatalité, pour une œuvre qui a autant valeur d’étude psychologique que d’avertissement.

Sujets

• Amour

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 03 mai 2012
• Nombre de lectures: 11
• EAN13: 9782748384208
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Looser

André Fitoussi Looser

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0117306.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012

Chapitre I. En vertu de l’adage qui dit que l’on ne peut pas perdre toujours au jeu et qu’un joueur doit forcément gagner un jour, j’ai continué à jouer et j’ai tout perdu, mon travail, mes amis, mon argent, mon appartement et la femme que j’aimais. Pourtant, tout s’annonçait sous d’excellents hospices. Jeune cardiologue en vogue, recherché par la bonne société, je gagnais déjà bien ma vie, j’avais de nombreux succès féminins, un cabinet luxueux bien situé prés du parc Monceau, un appartement de 4 pièces avec une vue imprenable sur la tour Eiffel et le dôme doré des invalides. Mais j’aimais bien les jeux de cartes et avec une bande d’amis nous avions l’habitude de nous réunir chez l’un ou chez l’autre 2 fois par semaine pour des parties de Poker mémorables. J’ai parfois perdu, mais je gagnais aussi, si bien que la situation arrivait à s’équilibrer. J’ai commencé à jouer régulièrement aux cartes pendant mes années de Médecine, nous formions avec Jacques un ami d’enfance étudiant en médecine comme moi, Xavier étudiant en droit, Lucien, Bernard et Max qui préparaient les grandes écoles, une bande de copains. Jacques et moi étions seuls de la bande à avoir la chance d’habiter à la Cité Universitaire Boulevard Jourdan, à la maison des Provinces de France, Lucien et Bernard habitait le même studio au quartier latin, Xavier et Max vivaient chez leurs parents.

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De temps en temps, pour nous distraire, nous allions danser à la Cité universitaire où un bal avait lieu presque tous les dimanches dans un pavillon. Comme mes autres amis, j’avais d’assez nombreux succès féminins. Un jour, Danielle, une de mes conquêtes m’a présenté Françoise. Celle-ci, une belle grande brune, élégante, avait un air aristocratique avec ses pommettes hautes, ses yeux bleus et ses longs cils. Elle avait de plus un corps superbe et des jambes longues qui n’en finissaient pas. On ne s’ennuyait pas avec elle. Elle était étudiante en architecture, je l’ai évidemment présentée à mon meilleur ami. — Françoise, étudiante en architecture, Jacques mon meilleur ami étudiant en 5ème année de Médecine comme moi. — Enchantée. Et elle l’était véritablement. Jacques avait en effet un je ne sais quoi qui rendait sa silhouette élégante, inoubliable. Habillé à la dernière mode et tiré à quatre épingles, Jacques avait un air nonchalant et négligé qui le rendait très attirant. Françoise immédiatement séduite s’est arrangée pour danser avec lui pendant des heures, puis l’a revu les jours suivants. Aussi, je n’avais guère été étonné, lorsque Jacques quelques semaines plus tard m’a annoncé : — Jérôme, j’ai un aveu à te faire, je suis amoureux de Françoise. — Jacques tu ne m’apprends rien de nouveau. — Mais cette fois est la dernière, car je vais l’épouser. J’ai été interloqué, je ne voyais pas Jacques marié, mais enfin il a fallu s’y faire. Le Mariage civil de Jacques et de Françoise a eu lieu à la Mairie du 14ème. Jacques m’a présenté ses parents

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