Lorsque notre voeu porte malheur
218 pages
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Lorsque notre voeu porte malheur , livre ebook

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Description

«?Plusieurs heures se sont écoulées jusqu'à ce que finalement le soleil se lève. Lucie et moi avons observé le spectacle, le cœur léger. Cette nouvelle journée signifiait aussi un nouveau chapitre dans notre vie. Comme si nous avions enfin tourné la page sur notre triste passé et étions maintenant prêts à faire face à de nouveaux défis.?» Adolescent passionné de soccer, Camille vit modestement avec sa mère à Sainte-Phonsine, un petit village sinistré du Québec. Un jour, une professeure excentrique de son école secondaire propose d'organiser un festival pour mettre en valeur le patrimoine culturel local. Trouvant d'abord l'idée saugrenue, la classe s'enthousiasme bientôt pour ce projet stimulant. Son idylle avec Lucie donne au jeune homme le courage d'affronter ses craintes et de se libérer du poids d'un lourd secret de famille. Chronique d'un âge transitoire, le roman de Lila A. Ndinsil décrit avec sensibilité l'épanouissement d'un personnage attachant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342158434
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lorsque notre voeu porte malheur
Lila A. Ndinsil
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Lorsque notre voeu porte malheur
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://lila-a-ndinsil.societedesecrivains.com
 
 
 
 
Aux sinistrés de Fort McMurray
 
Remerciements
Je remercie Dieu, qui m’a donné le don d’écriture. Sans ce don, je n’aurais pu écrire ce livre.
Je remercie ma famille, pour tout l’appui qu’elle m’a donné depuis le début de ma carrière d’auteur (une carrière qui a probablement débuté depuis que je sais écrire).
Je remercie aussi mes amis, qui n’ont cessé de m’encourager dans mes divers projets.
Finalement, je remercie mes professeurs du secondaire qui, au fil des ans, m’ont permis de perfectionner mon écriture.
 
Un nouveau projet
C’est une cacophonie qui se fait entendre dans la salle de classe. Les élèves jasent à voix haute et d’autres crient. Il y en a aussi qui rient très fort (ce sont les élèves plus énervants). D’autres gardent le silence, vu qu’ils n’ont pas grand-chose à dire et que de toute façon le monde ne veut pas les écouter. Notre prof, Mme Mireille (aussi surnommée la hippie), tente avec peine et misère de ramener la classe à l’ordre. Il faut dire qu’elle n’y réussit pas très bien avec sa petite voix. Elle est aussi trop gentille. Elle ne se fâche jamais et ne hausse pas le ton. Voyant que ses multiples efforts ne servent à rien, elle semble prête à abandonner, lorsque Nathalie Chartrand lui vient en aide.
— Taisez-vous ! nous crie-t-elle.
Nathalie, c’est un peu la lèche-bottes, mais on n’y peut rien. Il faut toujours un ou une lèche-bottes dans la classe. Elle nous foudroie du regard et s’est placée devant la classe pour s’assurer qu’on puisse tous voir la colère dans ses yeux verts. Son hypnose réussie, car toute la classe se tait, à l’exception de quelques grognements mécontents. Puis Nathalie se retourne vers la prof, le sourire aux lèvres, faisant disparaître son expression tordue d’il y a quelques instants.
— La parole est à vous, Mme Mireille !
Cette dernière la remercie tout bas. On sait tous qu’elle ne pourrait pas faire fonctionner la classe sans Nathalie. La jeune fille retourne s’asseoir lorsqu’elle croit que la prof a la situation bien en main. La hippie se redresse, afin de montrer qu’elle est encore l’adulte responsable. Son semblant d’autorité nous fait rire. Elle s’éclaircit la voix et tente d’avoir l’air sérieux.
— Bien. Donc, maintenant que j’ai votre attention, j’ai une annonce à faire.
Ah non ! Les annonces de la hippie sont toujours des mauvaises nouvelles. Une chose à savoir sur notre prof est qu’elle est genre full hippie (ce qui explique son surnom). Elle nous parle constamment de projets pour sauver la terre et ramener la paix dans le monde. Elle est toujours relax, tellement qu’il y a plusieurs rumeurs qui circulent à son sujet, insinuant qu’elle se drogue avant de venir à l’école. Elle n’a aucunement l’air d’une enseignante avec ses longs cheveux ondulés châtains et son inépuisable stock de jupes longues. Je ne pense pas qu’aucun de nous ne l’ait déjà vu avec les cheveux attachés ou des vêtements quelque peu professionnels. Mais on s’en fout. En fait, il y a bien des choses auxquelles nous ne prenons plus la peine de faire attention ces jours-ci.
— J’ai un projet à vous annoncer, reprend-elle de son habituel ton enjoué. Nous allons organiser un festival culturel !
Toute la classe reste silencieuse. Nous ne sommes pas sûrs d’avoir bien entendu.
— Un festival culturel ? demande un élève de la classe. Mais c’est quoi, ça ?
Il pose la question qui résonne dans la tête de tous. La hippie voit bien la confusion sur nos visages et décide de mieux s’expliquer.
— Un festival culturel, c’est comme une exposition de notre culture. C’est un événement qui permet de montrer aux autres ce qui nous distingue et ce qui est authentique d’ici.
Même avec son explication, on n’arrive toujours pas à comprendre où elle veut aller avec ce projet. Il n’y a pas grand-chose à exposer à Sainte-Phonsine. Surtout après la catastrophe. On est plus connu comme une ville morte. Les autres élèves effectuent le même constat que moi et il ne leur faut pas plus de cinq secondes pour perdre intérêt. La hippie remarque que quelques élèves décrochent, et tente rapidement de regagner leur attention.
— Oh ! Mais je vous promets que ce sera quelque chose de grand ! Il y aura des kiosques où l’on vendra des petits plats typiques d’ici. Et vous aurez aussi la chance de montrer vos talents sportifs ou artistiques. Plusieurs activités seront organisées pour mettre en valeur les traits de beauté de la ville.
Ces derniers mots ne veulent absolument rien dire pour nous. Comme si notre ville était belle. On sait tous fort bien que nous ne sommes qu’un petit village abandonné, dont plus personne ne se soucie. La misère est reine ici et les gens sont tout le temps marabouts. Les bâtiments sont laids et je vous jure que le ciel est toujours gris. En plus, à cause de la catastrophe, la ville est toujours en construction. Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de si beau ici. Personne ne le voit d’ailleurs. À part pour la hippie, bien sûr. Elle voit la beauté partout. Typique des hippies.
— Et ce n’est pas tout ! continue-t-elle, car les « bonnes nouvelles » ne sont pas terminées. Il y aura une équipe de télévision qui viendra filmer l’événement, qui se déroulera à la fin de l’année, et le publiera sur Internet. La vidéo sera intitulée « Y’a d’la vie à Sainte-Phonsine ».
Nous la fixons tous comme si elle venait d’une autre planète. La hippie est visiblement plus que fière de son idée soi-disant grandiose, mais ce n’est pas nécessairement le cas pour tout le monde. En fait, on n’a rien entendu de si absurde depuis bien longtemps. « Y’a d’la vie à Sainte-Phonsine », c’est censé dire quoi, au juste ? Elle veut prouver au monde qu’on existe, c’est ça ? Eh bien, ça ne sert absolument à rien. Nous sommes pratiquement morts pour le reste du monde et ça nous est complètement égal.
Il ne faut que quelques instants pour que la classe retourne à son état initial. Les gens ayant rapidement perdu intérêt dans les absurdités de notre prof ont décidé de retourner à leurs occupations. En l’espace de quelques secondes, la hippie a perdu le peu de contrôle qu’elle avait sur nous. Tout le monde se remet à jacasser comme si de rien n’était. On pourrait presque dire que la hippie n’a jamais rien dit. La cacophonie habituelle est revenue et plus personne ne prête attention à la prof.
Je me sens un peu mal pour la hippie, qui semble complètement désemparée. Elle tape des mains et tente d’élever la voix pour regagner notre attention, mais en vain. Nathalie vient à sa rescousse, mais cette fois nous ne nous laissons pas intimider par son regard de tueuse. On a déjà entendu ce que la prof avait à dire, et on n’y est pas intéressé. Aussi simple que ça.
 
Le vieux schnock
Il fait froid. Même si on est en début mai, les nuits restent fraîches. Je me promène dehors. Il fait noir aussi. Normal, vu qu’il est vingt-deux heures passées. D’habitude, un jeune de seize ans comme moi ne serait pas en train de vagabonder dans la rue aussi tard. Mais, dans mon cas, je n’ai que ça à faire. Suite à la catastrophe d’il y a neuf mois, on ne peut plus faire grand-chose à Sainte-Phonsine. Ma mère travaille de longues heures pour pouvoir nous acheter de quoi manger. Elle travaille dans un bar.
Ça m’énerve parce qu’elle reste là jusqu’à tard, autrement dit jusqu’à ce que les vieux soûlards se pointent. Je lui ai souvent répété que c’est dangereux pour une dame comme elle, fragile et vulnérable, de travailler dans un bar rempli de gros costauds soûlés au max. Mais elle ne m’écoute pas.
Même si elle tente de faire paraître qu’elle est une adulte et donc qu’elle n’a pas besoin de ma protection, je ne peux pas m’empêcher de me faire du souci pour elle. Une chose à savoir au sujet de ma mère, c’est qu’elle est le type de femme complètement vulnérable. Elle est l’héroïne typique qu’on retrouve dans tous ou presque tous les films d’action. Celle qui est faible et ne peut pas faire deux pas sans se foutre dans le trouble. Celle que tous les vilains assaillent avec aise parce qu’elle est trop facile à attaquer. Ou encore celle dont King Kong s’est emparée et a menée en haut d’une tour. Bref, elle est une cible beaucoup trop facile.
Lorsqu’elle a obtenu sa job, je lui ai répété à plusieurs reprises que c’était un mauvais choix. Surtout avec la mentalité qui règne présentement dans le village. Les gens sont tellement marabouts qu’ils se soûlent toute la nuit. Bien entendu, il y en a aussi qui deviennent violents. Je lui ai donc dit qu’elle s’attirerait plein de problèmes en travaillant dans un tel environnement. Bien entendu, elle a refusé de m’écouter. Son argument était qu’elle n’avait pas d’autres choix et qu’on ne pouvait pas vivre de l’aide sociale toute notre vie.
Mais c’est qu’il y a plein de gens qui vivent de l’aide sociale, ici ! Au moins quatre-vingts pour cent de la ville. Pourquoi est-ce qu’on devrait être différent ? Une autre chose qui m’énerve dans sa job, c’est son boss. Je n’ai pas aimé la façon dont il n’arrêtait pas d’observer ma mère avec des pensées impropres. J’ai dit à ma mère qu’il l’a

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