Mariages mixtes et préjugés
124 pages
Français

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Mariages mixtes et préjugés , livre ebook

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Description

Thézy est une jeune étudiante en deuxième année à l'école de magistrature, au Cameroun. Victime de la farouche violence de son copain Charly, elle est hospitalisée et fait la connaissance de Christophe, un médecin blanc. Elle tombe amoureuse de lui, mais ce dernier disparaît promptement, sans être au courant de son idylle. Le destin fait qu'ils se retrouvent. Ils vont se marier.


Dès son arrivée en Europe, elle est complètement perdue. La population, les routes, l'accueil, tout est différent. Elle va cependant se retrouver face à un vrai défi d'adaptation et d'intégration. Mais elle est confrontée à un problème plus grave encore : sa belle-famille l'accuse de s'être mariée pour les papiers. Elle découvre alors qu'elle n'est pas un cas isolé, mais que la majorité des femmes noires est concernée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414155415
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-15539-2

© Edilivre, 2018
Mariages mixtes et préjugés
 
– Ne bouge pas, laisse-moi voir tes blessures du visage. Si tu n’étais pas ma sœur, je ne t’aurais pas reconnue, murmurait Horty à sa grande sœur Thézy.
– Aïe, j’ai tellement mal. Il s’est acharné sur moi comme un malade ; j’ai cru qu’il allait me tuer.
– Je t’ai déjà dit de ne plus lui répondre quand il se met en colère et surtout quand il commence à parler très fort. Si tu constates que le ton monte, sors de la pièce où vous êtes ensemble, va dehors faire un tour. Toutes les fois que tu l’as fait, tout s’est bien terminé.
– C’est ce que j’ai fait. Il a quand même trouvé que j’étais irrespectueuse envers lui parce que je commençais à partir, alors qu’il était en train de me parler. J’ai été surprise par son coup de pied et je suis tombée sur le ventre. Il m’a assenée de multiples coups de poing et de gifles et je ne me rappelle plus le reste. Pourquoi croit-il qu’il peut me commander ? Parce qu’il est un homme ? La mentalité de l’homme africain devrait changer vis-à-vis de la femme, nous avons les mêmes droits. J’aimerais tellement faire connaître la violence de l’homme face à la femme. Je suis sûre que les relations entre eux se passent mieux ailleurs.
– Tu vois, ma chère sœur, le problème qui se pose avec les femmes victimes de violence physique ici au Cameroun, est qu’elles ne portent pas plainte, elles se cachent, elles ne disent rien, elles ne dénoncent pas ; par conséquent, les hommes continuent d’agir en toute impunité. Comment veux-tu que cela change ? La loi interdit quand même cet acte. Tiens, est-ce que tu vas déposer une plainte contre ton copain ?
– Non, je n’ai pas les moyens de me payer un avocat et j’ai peur des répercussions. Il va chercher à m’intimider. En plus, tu vois, il a quand même fait beaucoup de choses pour moi…
– C’est donc ce genre de réactions qui encouragent les hommes camerounais à continuer à battre et à violenter les femmes.
Après avoir brillamment passé son baccalauréat avec mention bien au lycée classique de Bertoua, Thézy s’était inscrite à l’université de Yaoundé 2-Soa, en faculté de droit, village d’arrondissement dans lequel elle s’était installée dans une chambre de mini-cité universitaire. Son nid doré, comme elle l’appelait, était constitué d’un grand réfrigérateur gris, d’une plaque à gaz pour les repas et d’un tapis fleuri avec un fond rouge. Une armoire à l’opposé de son lit faisait office de garde-robes. L’ensemble donnait l’impression d’être dans un nid agréable à vivre, car Thézy s’amusait à constater qu’elle vivait dans une seule pièce qui faisait office de chambre et de cuisine, alors qu’elle venait justement de quitter la somptueuse villa de ses parents, où il y avait 12 pièces et une grande cour. Elle s’était donc appliquée à la décoration de sa chambre. Elle continua d’habiter cette chambre même lorsqu’elle entra à l’école de magistrature.
Thézy avait 22 ans. Elle était grande et mince et avait un joli visage et de très beaux traits. Chaque fois qu’elle souriait, elle laissait entrevoir de très belles dents blanches et de petites fossettes apparaissaient sur ses joues, ce qui suscitait l’admiration de son entourage. Elle avait de grandes jambes et aimait courir, ce qui lui valut le surnom de « gazelle ». Quelle que soit la course qu’elle s’amusait à faire avec ses frères, elle était toujours l’heureuse gagnante. Elle aimait également danser en discothèque et faire de la natation. Ce qu’elle appréciait par-dessus tout, c’était faire du shopping et s’acheter de nouveaux habits, d’ailleurs presque tout son argent de poche y passait.
Elle avait de grands yeux bruns qui lui permettaient de séduire les garçons avec son regard de perdrix. Au campus, beaucoup de garçons tournaient autour d’elle. Ayant l’habitude d’être autant courtisée depuis le lycée, elle prenait un malin plaisir à les plaquer.
Dès le départ, c’était un « enfant gâté » par son papa qui cédait à tous ses caprices. De surcroît, il lui avait promis de lui donner tout ce dont elle aurait besoin si elle réussissait son baccalauréat. Elle l’avait obtenu avec mention et se retrouvait comme étant la seule fille de son village et des contrées environnantes à pouvoir s’inscrire dans une université. Elle était une icône et la fierté de tous.
De plus, elle était imbattable dans toutes sortes de tâches ménagères. Dès l’âge de 13 ans, lorsque sa grand-mère avec qui elle vivait est décédée dans une petite ville appelée Nanga-Eboko, elle était retournée vivre avec ses parents à Yaoundé. Aînée de la famille, elle avait beaucoup de frères et une petite sœur qu’elle aimait plus que tout au monde. Elle préparait tous les repas pour sa famille nombreuse. Elle était aussi chargée de faire le ménage, la vaisselle, ainsi que la lessive. Elle allait chercher de l’eau à la rivière s’il y avait coupure d’eau. Si le gaz venait à manquer, elle devait aller chercher le bois dans la forêt pour pouvoir cuire les repas. Elle n’avait de repos que dès 22 heures, c’est à ce moment qu’elle pouvait commencer la révision de ses leçons.
Au début de cette aventure, elle n’avait que ses yeux pour pleurer, car, avec ses grands-parents, elle n’avait vécu que des moments de bonheur. Sa grand-mère était charmante et douce avec elle. C’était une belle femme cultivée, qui avait obtenu le certificat d’études primaires communément appelé C.E.P.E. Elle était couturière et faisait de la haute couture à son époque. Elle avait habillé certaines grandes personnalités de son pays et avait des albums photos remplis de ses chefs-d’œuvre. Elle cousait beaucoup de vêtements à Thézy, surtout des habits pour la messe du dimanche, car elle était catholique pratiquante et rien, même pas la maladie, ne pouvait l’empêcher d’aller à la messe. Thézy était très enviée par ses camarades d’école, ainsi que par ses amies du quartier parce qu’elle était souvent la mieux habillée. Elle était l’homonyme de sa grand-mère, car elles avaient les mêmes noms et prénoms. Cette dernière l’appelait « mbombo », ce qui veut dire « la personne portant le même nom que moi », et n’avait d’yeux que pour sa petite princesse. Le jour où elle a réussi le concours d’entrée en sixième, c’est-à-dire qu’elle quittait l’école primaire pour commencer l’enseignement secondaire, elle avait eu droit à une photo. Elle était même autorisée à accompagner ses tantes en discothèque. Elle avait eu une enfance heureuse. Malheureusement, en ce jour du 15 mars 1985, tout s’était arrêté, sa grand-mère venait de mourir.
Au fil du temps, hormis toutes les tâches ménagères, elle devait travailler dur à l’école, car elle avait beaucoup de rêves et devait les réaliser. Elle devenait de plus en plus belle, forte et responsable. Elle était citée en exemple par toutes les mamans du village. Un jour, une de ses amies vint se confier à elle :
– Ma maman m’incite à travailler, à étudier et même à m’habiller comme toi. Tu es toujours la meilleure à ses yeux. Tu es la fille exemplaire. Franchement, tu es ma copine, mais je suis agacée. Je ne peux pas être toi et ma mère ne le comprend pas.
Cela amusa beaucoup Thézy qui dit à sa copine qu’il ne fallait surtout pas l’imiter, car elle ne voyait pas ce qu’elle faisait d’extraordinaire.
Thézy et sa sœur Horty étaient les meilleures amies du monde. Elles s’entendaient beaucoup et leur complicité était connue de tous. En toutes circonstances, chacune couvrait l’autre. Elles ne se disputaient jamais, pourtant elles avaient des caractères opposés. Elles s’habillaient souvent de la même façon et n’avaient aucun secret l’une pour l’autre. Il n’était d’ailleurs pas question que les parents soient au courant des problèmes de violence physique qu’avait subi Thézy. Pour cela, sa sœur s’activait pour qu’elle soit sur pied assez rapidement. Elle l’accompagnait souvent à l’hôpital et lui appliquait les pommades prescrites par le médecin, car Thézy avait souvent des hématomes. Cette fois, c’était trop, elle ne pouvait plus dissimuler…
Horty habitait avec ses parents et était élève au lycée d’Ekounou. Sa sœur et elles se voyaient quand elles voulaient, malgré la distance. Elle était aussi belle et coquette que sa sœur, mais avait un tempérament beaucoup plus calme. Elle était posée et un peu timide. Elle avait reçu le coup de téléphone de Thézy en pleurs alors qu’elle partait au lycée. Elle avait alors changé d’itinéraire et s’était directement rendue à son chevet. Elle n’était pas surprise de voir l’état dans lequel elle l’avait trouvée, car à maintes reprises elle avait essayé de la persuader que son petit ami Charly E. n’était pas fait pour elle.
Charly était un jeune homme de 25 ans qui avait terminé ses études assez tôt et travaillait comme ingénieur des Ponts et Chaussées à Yaoundé. Il mesurait 1,90 m, avait une corpulence moyenne. Il pratiquait beaucoup de sport, ne buvait jamais d’alcool comme les jeunes de son âge. Il avait une hygiène de vie assez stricte. Il accordait beaucoup d’importance à son aspect physique, était souvent à l’affût de la dernière tendance masculine, surtout des derniers parfums. Thézy était tombée sous le charme de ce garçon musclé, calme et incroyablement mûr. Il voyageait beaucoup pour son travail à l’intérieur du Cameroun, en Europe et surtout en Chine.
Il était généreux, respectueux, mais était habité par une jalousie dévorante. Quand il allait rendre visite à sa copine à Soa, elle n’avait pas le droit de traîner avec des copines, ni de parler avec qui que ce soit. Elle devait directement rentrer chez elle pour le retrouver et n’avait pas le droit de parler au téléphone. Il emmenait sa dulcinée les week-end

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