Modernité musicale au xxe siècle et musicologie critique
129 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Modernité musicale au xxe siècle et musicologie critique , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
129 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Célestin Deliège (1922-2010) a joué un rôle capital dans la prise de conscience des problèmes posés par la création et la diffusion des musiques nouvelles depuis 1950. Les experts réunis dans ce recueil font le point sur une série de questions qu’il avait été parfois le premier à soulever et à étudier. Ils rendent hommage à sa perspicacité, à son exigence et à l’originalité de sa réflexion sans en faire l’éloge béat, mais dans l’esprit de discussion et de débat contradictoire chers au chercheur et pédagogue qu’il était et qui n’a cessé de préconiser une musicologie critique.

Contributions de Moreno Andreatta, Simha Arom, Pierre Bartholomée, Pierre-Albert Castanet, Jean-Pierre Devroey, Pascal Decroupet, Valérie Dufour, Bernard Foccroulle, Fabien Lévy, Maxime Joos, Nicolas Meeùs, Jean-Jacques Nattiez, Jean-Marie Rens, Robert Wangermée

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782803104826
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MODERNITÉ MUSICALE AU XX e SIÈCLE ET MUSICOLOGIE CRITIQUE
Actes du colloque organisé par l'Université libre de Bruxelles et l'Académie royale de Belgique, du 21 au 23 mars 2013
Modernité musicale au XX e siècle et musicologie critique Hommage à Célestin Deliège
Sous la direction de Valérie Dufour et Robert Wangermée
Classe des Arts
Académie royale de Belgique
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0482-6
© 2015, Académie royale de Belgique
Mémoires de la Classe des Arts, in-8°, série IV tome II
N° 2105
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Couverture : Juan Gris, Violin and Glass . © Wikiart.org
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
info@bebooks.be
www.bebooks.be

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-183-5

A propos
Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Avant-propos
Pierre Bartholomée Compositeur, Chef d'orchestre, Membre de la Classe des Artsde l'Académie royale de Belgique
Pour rendre hommage à Célestin Deliège (1922-2010), chercheur de haut vol, brillant penseur et grand pédagogue de l’analyse musicale qui, de longues années durant, apporta une collaboration éminemment responsable et engagée aux Services musicaux de la radio francophone belge, le présent ouvrage propose une série de contributions sur le double thème de la modernité musicale au XX e siècle et de la musicologie critique.
L’Académie royale de Belgique et sa Classe des Arts ont été heureuses de s’associer à l’Université libre de Bruxelles, au Collège Belgique et au festival Ars Musica pour accueillir le colloque qui est à l’origine de ce livre, en ce Palais où, au long d’une histoire déjà longue, se sont tenues de nombreuses rencontres scientifiques de haut niveau.
Valérie Dufour, coordinatrice, et Robert Wangermée, responsable académique, ont établi le programme et obtenu la participation d’une brillante douzaine d’intervenants. Que tous ceux et celles qui ont accepté de confronter leurs points de vue sachent notre gratitude. La seule énumération de leurs noms devrait garantir l’intérêt de leurs contributions, et nous sommes heureux que la substance de ce colloque soit aujourd’hui transcrite et publiée dans ces actes.
Il ne m’appartient pas d’entrer dans le vif des nombreux sujets qui sont abordés ici. Je me limiterai à exprimer l’espoir que ces travaux donnent lieu à l’émergence de nouvelles perspectives analytiques et musicologiques et qu’ils apportent des éclairages inédits et ouverts sur la notion sinon controversée, au moins ambiguë, de modernité musicale.
Les contributions réunies ici mettent en évidence la place grandissante occupée, aujourd’hui, par l’analyse musicale et par la musicologie critique tant dans l’étude et l’évolution des techniques d’écriture que dans la réflexion sur les processus multiples, complexes et encore mal connus interagissant entre histoire, évolution des sciences, de la connaissance et des technologies, invention, création, interprétation et perception.
Ce que, à titre personnel, j’aimerais vous proposer en guise d’introduction, c’est, aussi brièvement que possible, un double témoignage : sur celui dont nous célébrons ici la mémoire et sur l’irruption dans la conscience des musiciens de ma génération — celle née dans l’immédiat avant-guerre — de cette modernité totalement révolutionnaire qui, dès la fin des années 1950, a bouleversé le monde de la musique.
Pour « situer Deliège », Robert Wangermée nous parlera des moments où, en Belgique, tant du point de vue de la création elle-même (Henri Pousseur et Karel Goeyvaerts) que de celui de la réflexion théorique (Pousseur encore et Célestin Deliège), se sont jouées quelques phases décisives de l’intense activité de recherche portée par les puissants courants de renouveau idéologique et esthétique des années de l’après-guerre.
Il nous rappellera que si les travaux de l’organiste et compositeur liégeois Pierre Froidebise ont marqué la recherche sur l’interprétation des musiques du passé, ceux de Deliège et de Pousseur, ses disciples et amis, ont, à des titres et niveaux divers, tantôt en convergence, tantôt en divergence, joué, au cœur de l’énorme effort de fondation de langage alors en cours, un rôle déterminant non seulement dans la manifestation de ce que, peut-être un peu abusivement, on nomme « la » modernité musicale, mais dans la formulation de points de vue modernes et puissamment renouvelés sur toute l’histoire de la musique.
Au cœur des années 1950, les étudiants de ma génération découvraient coup sur coup, non sans stupeur et désarroi, que jouer Bach, Rameau, Couperin et Scarlatti au piano était désormais à proscrire car procédant de regrettables méconnaissances historiques et stylistiques tandis que, pour ce qui concernait la création, les œuvres de la plupart de ceux qui, jusqu’alors, avaient été leurs maîtres en modernité (on disait plutôt modernisme), étaient non seulement dépassées, mais tout simplement à rejeter pour cause d’obsolescence caractérisée. Adieu Bartók, Hindemith, Prokofiev, Chostakovitch, Milhaud, Britten, Poulenc, Honegger. Stravinski lui-même ne venait-il pas de se convertir au sérialisme ?
De surprises en décrets et anathèmes, la salutaire tempête qui s’abattait sur la musique était violente. Fascinante aussi. Nous, étudiants, épris de découvertes, ne pouvions qu’être puissamment attirés par ces œuvres insolites : Pierrot lunaire , la Suite lyrique et les Variations op. 27, par leur nouveauté, les horizons inattendus qu’elles ouvraient. Mais leur monde nous demeurait lointain. Au Conservatoire, on se passait les Regards sur l’Enfant-Jésus , Messiaen était venu jouer son Livre d’orgue et, sans doute un peu incrédules, nous avions consulté la partition de telle ou telle Klavierstück de Stockhausen. Tout était encore très confus.
La radio apportait des échos de festivals où fleurissaient les tendances nouvelles, mais il était évident que bien des clés nous manquaient pour accéder à ces langages alors en formation. Nous n’avions lu ni Adorno ni Schönberg, à peine Leibowitz, le nom qui semblait alors émerger — Leibowitz dont, dès avant 1950, la radio, toujours elle, avait, dans une atmosphère de scandale, monté L’explication des métaphores , une cantate sur des textes de Raymond Queneau.
Nos cours d’histoire de la musique — on ne parlait pas encore d’analyse — évoquaient presque à mots couverts quelques expériences exotiques de musiques micro-tonales et l’existence d’instruments nouveaux — les Ondes de Martenot —, le peu que nous savions de la musique électronique nous intriguait mais, de Cage, par exemple, nous ne connaissions rien hors l’une ou l’autre pièce pour piano préparé. Les disques et documents enregistrés demeuraient rares. Nous essayions de nous y retrouver dans les subtiles distinctions entre musique électronique et musique concrète, musiques aléatoires et stochastiques, sources prévisibles de nouvelles querelles d’écoles.
Cependant comment résister à l’appel, pour nous soudain, de ces Varèse, Schaeffer, Boulez, Stockhausen, Berio, Nono, Pousseur, Maderna puis Xenakis ? Éblouissements, vents de liberté, exaltations, mais aussi incertitudes et déchirements. De puissants novateurs — cette extraordinaire génération d’inventeurs de sons et de musique, ces pourfendeurs de pensées à leurs yeux déclinantes — étaient à la barre. Ils allaient de l’avant, coûte que coûte.
Sous le choc, que faire, sinon tenter de leur emboîter le pas ? Ils abattaient des murs, ils réinventaient poésie et théorie, notation, pratique et écoute, ils voulaient créer de nouvelles langues et, au prix des remises en question les plus radicales, ouvrir un tout nouveau chapitre de l’Histoire. Ils y sont arrivés.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents