Né sans amour
127 pages
Français

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Né sans amour , livre ebook

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Description


Je me nomme Kylian.


Toute mon enfance passée auprès de ma mère et de mes demi-sœurs ne fut que souffrance. Entre maltraitances et insultes, je n'ai jamais su ce qu'était l'amour. Un jour, suite à une enquête liée à ma première fugue, je fus placé dans une famille d'accueil.
Ce fut grâce à cette famille qui n'était pas la mienne que je connus le sentiment que ma mère me refusait.


J'aurais souhaité rester parmi cette famille pour toujours, mais le placement provisoire terminé, je dus rejoindre ma mère qui me détestait. Le pire, fut lorsque je découvris que certaines familles d'accueils pouvaient être encore plus monstrueuses, en gardant des enfants uniquement pour l'argent que l'État leur versait, comme ce fut le cas pour les Thénard.


Entre fugues multiples et pensées suicidaires, mon avenir était incertain.
Pourtant, même si cela fut souvent très difficile, j'ai décidé de me battre, pour me prouver à moi-même que je n'étais pas une erreur de la nature, également pour montrer à ma soi-disant mère qu'elle se trompait totalement sur moi.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 40
EAN13 9791034807444
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Né sans amour
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Claudine Deloget
 
 
 
Né sans amour
 
 
 
Couverture  : Maïka
 
 
 
Publié dans la Collection Electrons Libres,
 
 
 

 
 
 
© Evidence Editions 2018

 
 
 
 
 
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Mot de l’auteur
 
 
 
Je ne juge personne. Je transpose juste un récit emprunté d’une histoire malheureusement réelle. Peut-être aussi parce ce drame me touche de près, car il correspond en partie à une période vécue de mon enfance. De ce fait, je peux affirmer connaître ce sentiment : celui de se sentir rejetée, comme une pestiférée. Pas par ma mère comme dans cette histoire (elle est décédée alors que je commençais à peine à cinq ans de mémoriser les liens créés entre une maman et sa petite fille). Mais, peu après son départ vers les étoiles, mon paternel nous présenta une autre femme. Une belle-mère, une mégère non apprivoisée… Une association de faits qui conduisit à la dissolution de ma famille par la DDASS. Vint ensuite une de mes tantes qui m’éleva sans jamais m’aimer comme elle aimait ses enfants.
 
C’est pour cela que je me devais dans ce roman de prendre la place de ce garçon et de parler en son nom.
(Les fautes grammaticales ou de syntaxe que vous pourriez rencontrer parmi les dialogues entre enfants ou entre certains adultes peu évolués sont volontaires)
 
MERCI À KARINE, DAMIEN et DANIEL
 
Prologue
 
 
 
Je m’appelle Kylian. J’ai fêté mes vingt-neuf ans le mois dernier. Physiquement, je n’ai rien à envier à ces mannequins ou à ces Golden Boy, qui couvrent les couvertures de magazine. Il est d’ailleurs prévu que l’un d’entre eux me consacre prochainement un chapitre. Je suis grand, musclé à la juste mesure. J’ai choisi d’orner mon visage d’une petite barbe de trois jours puisqu’il semblerait que ce soit la mode. J’essaie de conserver mon allure comme telle. Mais je n’ai pas toujours ressemblé à l’homme que je suis. Actuellement en compagnie d’une charmante journaliste, assis dans un fauteuil de bistrot, dans un angle à peine éclairé, tout en dégustant chacun un « Monaco frappé », nous consultons un épais dossier, comprenant des témoignages, des articles de presse, des photos et divers courriers importants. Un dossier composé de documents acquis par un privé et auprès d’un tribunal. Ceci grâce à un avocat que j’ai largement remercié, tout comme le détective pour la peine qu’ils se sont donnée. Je n’ai nullement l’intention de déposer une quelconque plainte, mais, avant de me consacrer à l’interview de cette femme qui s’était proposé de graver sur un livre mes mémoires, je voulais seulement comprendre ce qui m’était arrivé. Comme le confirme l’adage, l’argent arrange bien des choses. Mon but était de peut-être témoigner pour me reconstruire. Prouver que l’argent n’arrive pas toujours du ciel. D’autres que moi ont certainement connu pire existence. Néanmoins, durant mon enfance, j’ai traversé une période que je n’envie à personne. Aucun enfant désiré ou non ne mérite tel châtiment. Lequel d’entre vous, lequel d’entre nous, a désiré naître ?
Je me revois à quinze ans : je suis seul dans la nuit, allongé sur l’herbe, sur une rive de la Marne. Je réfléchis. J’hésite entre vivre ou mourir… Devenu grand bien avant l’heure, je médite à savoir si ma vie vaut la peine d’être poursuivie jusqu’au bout.
Rejeté par une mère, indigne de porter ce nom, je n’ai jamais connu mon véritable père. Il m’a renié avant même que je pousse mon premier cri. Maman ne m’en a jamais parlé, ou si peu. J’ai longtemps eu du mal à me repérer dans ce monde injuste. J’étais seul, triste et amer. Que dire de ma mère ? Elle ne m’a jamais supporté. Une de ses phrases fétiches fut :
«  Que veux-tu que je fasse de toi, je ne t’aime pas ! »
À croire qu’elle rejetait son passé sur moi. Comme si j’étais fautif de son incompétence. Elle-même semblait ignorer, parmi les prétendants, à qui attribuer ma paternité. Elle aurait, d’après elle, eu tant d’amants, qu’elle ne pouvait affirmer lequel d’entre eux fut à l’origine de ma naissance. Ce fut sans doute cette incapacité qu’elle me reprocha sans cesse en feignant de se comporter comme une véritable mère. Moi qui n’avais jamais souhaité naître. Moi qui, à quinze ans, pensais déjà à quitter ce monde sans pitié. Je pensais que les Thénardier étaient issus de l’imagination de Victor Hugo, ce que j’appris au cours de ma courte scolarité, mais ils existaient vraiment. Je les ai malheureusement croisés.
 
Je n’avais personne vers qui me tourner. Peut-être que du temps où nous n’étions que tous les deux, ma mère et moi, un bref instant sans amant, peut-être m’a-t-elle aimé sans s’en rendre compte ? J’étais trop petit pour me le rappeler. Elle, elle ne s’en souvenait plus du tout.
 
 
 
 
Chapitre premier
 
 
 
Probablement que mon destin bascula ce jour où, alors qu’elle me promenait dans ma poussette sur une allée d’un parc fleuri, maman rencontra un homme sans distinction particulière. Il n’était ni beau ni laid. Un sans domicile fixe qui prit place sous un des ponts de Saint-Dizier, ville haut-marnaise. Ce terrible destin a voulu qu’un jour cet homme se repose sur un des bancs de ce parc public appelé Le Jard , traversé par un affluent de la Marne qui porte ce nom. J’avais à peine deux ans, lorsque maman prit place à ses côtés et décida de l’aborder. Ayant au fil du temps découvert que pour Nina, la timidité ne semblait pas l’incommoder, elle fit probablement connaissance de cet homme de la façon suivante :
— Bonjour. Puis-je m’asseoir ?
Il se pencha.
— Bien sûr ! Vous avez un beau petit bout de chou.
— Merci, il s’appelle Kylian, il va sur ses deux ans. Moi, je m’appelle Nina. Et vous ? Comment vous appelez-vous ? D’où êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vu par ici. Moi, je vis à dix minutes d’ici, dans la rue de la Victoire, au numéro quinze, au troisième étage. C’est un immeuble, bien qu’un peu vieillot, qui conserve un joli cachet. Ce qui lui manque, c’est un bon rafraîchissement. Un bon coup de peinture et il serait comme neuf. L’appartement en lui-même est très bien aménagé. Il comprend une chambre, certes pas très grande, mais j’ai réussi à y caser le lit du petit. Je n’ai plus de place pour tourner autour, mais ça va, j’arrive quand même à faire les deux lits. Je n’ai qu’une toute petite armoire pour ranger nos effets…
Ce déballage de paroles en aurait fait fuir plus d’un, mais c’était elle qui était venue le rejoindre dans « sa chambre ». Il écoutait l’inconnue lui décrire son appartement, sans pouvoir placer un mot.
— Je ne parle pas de la cuisine qui n’est qu’une petite kitchenette. J’ai une salle à manger qui peut servir de chambre en cas de besoin, avec un canapé clic-clac. Une petite salle d’eau composée d’un petit lavabo, une douche et des toilettes. Le lave-linge, je suis obligée de le laisser dans la cuisine tellement c’est petit, et dans ma cuisine, je n’ai même pas pu faire entrer une table pour y manger. Heureusement que j’ai réussi à caser la gazinière et le frigidaire, et bien sûr, un petit évier. C’est vrai qu’il est petit, cet appartement. Je cherche à déménager pour trouver un peu plus grand. La liste d’attente est grande. Vous comprenez ? Et vous, où habitez-vous ?
— Je m’appelle Sylvain. Je loge partout et nulle part, avoua-t-il.
— Non ? Vous me faites marcher !
— Hélas ! non. Je bosse. Je suis ouvrier dans une entreprise qui fabrique des tracteurs, mais les loyers sont tellement chers que je ne peux pas dormir dans un vrai lit. Alors je dors un peu partout, là où je peux, mais surtout pas trop près de l’usine. Je ne voudrais pas que l’un de mes collègues en parle au boulot.
— Moi qui me plains de ma petite surface.

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