Oncle Michel
80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Oncle Michel , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Oncle Michel a beaucoup d’amitié pour son neveu Théo, jeune écolier déluré qui vit une adolescence tranquille au sein d’une famille unie.

Oncle Michel a une vie un peu bizarre et comme Théo est curieux de tout, il se retrouve mêlé à des confidences et à des situations qui ne sont pas de son âge. Cela le perturbe parfois.

Pourtant Théo aime observer les agissements de son oncle et le jour où ce dernier gagne une grosse somme d'argent au casino, il met son neveu dans la confidence...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334137072
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-13705-8

© Edilivre, 2016
Dédicaces

À mon petit-fils Théo, je dédie ce roman.
Chapitre premier
Oncle Michel a la moustache si blanche que l’on dirait qu’il la trempe dans un pot de farine tous les matins au lever. Est-ce pour cela qu’il se passe continuellement le bout de la langue sur les poils devant sa bouche au point que s’en est devenu un tic ? Je me le demande.
Mon père a une moustache épaisse et bien plus noire que celle d’oncle Michel, ce qui pour moi est un signe de jeunesse. La moustache d’oncle Michel ne ressemble pas aux moustaches des acteurs américains d’avant-guerre, fines comme un couteau, façon Errol Flynn ou Clark Gable, et qui demandent beaucoup de soins. Je ne suis pas sûr d’ailleurs qu’oncle Michel soit suffisamment soigneux pour posséder un tel ornement. C’est son affaire. Non, sa moustache est bien plus fournie, plus abondante, plus généreuse aussi et, bien qu’elle soit aujourd’hui toute blanche, c’est toujours et encore une moustache de mec, de vrai mec !
Oncle Michel ne travaille plus. Je ne me souviens pas du temps où il travaillait. Mon père, lui, travaille. Tous les matins, il part à son bureau. À 8 heures précises, il embrasse maman qui est encore couchée à cette heure, prend son cartable toujours placé au même endroit dans le couloir et, sans faire de bruit, s’en va. Il ne fait pas comme moi : il prépare ses affaires la veille avant d’aller se coucher. Moi, jamais ! C’est entre le petit-déjeuner et le moment de m’habiller que je fourre à toute vitesse livres et cahiers dans mon cartable. Ce qui fait crier ma mère. Alors, plus elle crie, plus je prends du retard sur mon horaire (ou plutôt sur l’horaire qu’elle a établi comme étant le meilleur pour moi). Horaire, c’est le mot qu’elle aime particu-lièrement bien. Pas moi !
Le matin, elle a une certaine tendance à crier tout le temps à mon sujet : « Théo dépêche-toi, Théo, tu vas être en retard, Théo, Théo… » Un rien de travers de ma part l’énerve. Je me méfie d’elle. Elle a une façon ultrarapide de réagir au quart de tour, qui me force à rester sur mes gardes et à ne jamais me laisser aller : le coup de griffe est si vite donné que l’on n’a pas le temps de le voir arriver.
Je suis au collège de mon quartier. J’y suis depuis un peu plus de deux ans. Il y a des jours où le temps passé entre ses hauts murs me paraît bien long mais enfin, c’est comme ça, on n’y peut rien !
Je suis également chapitré par une sœur de deux ans mon aînée et qui répond au doux prénom de Béatrice et que nous appelons Béa pour plus de commodité.
Chapitre II
Ma mère part travailler après tout le monde. J’aimerais que ce soit l’inverse. Que ce soit moi, par exemple, qui parte le dernier, qui ait la charge de fermer la porte, d’éteindre les lumières, de laisser à manger au chat… ainsi, je serai maître de mon horaire…
La vie est mal faite. Je n’ai même pas la possibilité de revenir déjeuner. On m’a inscrit à la cantine de l’école. Même que c’est mauvais. Je suis sûr que la cuisine que je serais capable de faire serait meilleure que ce que l’on me donne. J’en suis sûr. Enfin, c’est comme ça !
Oncle Michel, il n’habite pas très loin de chez nous. Alors, je ne sais pas si c’est pour me rendre service, mais il vient souvent me chercher à la sortie de l’école. J’aime et je n’aime pas. Par certains côtés, j’aime, car à chaque fois il a les poches pleines de bonbons super-bons, des nougats, des pains sucrés et, par d’autres côtés, je n’aime pas, car cela m’empêche de suivre les copains dans leurs balades à travers le bois. Avec mon oncle, je suis obligé de rentrer directement à la maison et de faire mes devoirs dans la foulée.
Il aime répéter que, dans sa vie, il a fait trente-six métiers et il ajoute aussitôt après : « Trente-six misères… » À croire que métiers et misères ne peuvent qu’aller ensemble, ce qui n’est pas fait pour m’encourager à apprendre un métier, autant être dans la misère tout de suite et ne pas s’ennuyer toute sa jeunesse à user ses godillots dans les salles de classe. Vous comprenez ce que je veux dire…
Oncle Michel ne s’est jamais marié, bien que je l’aie toujours vu avec Janine, mais on m’a dit une fois que ce n’était pas réellement sa femme, enfin, pas devant le maire ou le curé. Personnellement, je trouve ça un peu bizarre, mais c’est comme ça ! Je pose pas la question car je connais d’avance la réponse : « T’occupe pas, c’est pas de ton âge… » Qu’est-ce qui peut y avoir de choses pas de mon âge ! Par contre, tous les trucs pas vraiment intéressants, c’est de mon âge, comme aller à l’école, faire ses devoirs, mettre le couvert, descendre la poubelle ou encore mentir au père pour couvrir les sorties nocturnes de la grande sœur. Heureusement que, pour mes secrets, j’ai une boîte à secrets, une boîte virtuelle que je me suis confectionnée dans ma tête et où j’enfouis des petits bouts de papiers fins imaginaires sur lesquels j’écris un à un, en écriture minuscule, les secrets qu’on me confie mais surtout ceux que je découvre par moi-même, les secrets des grandes personnes, ceux qu’ils n’aiment pas qu’on apprenne, comme ceux de l’oncle Michel. Eh oui ! Un soir en sortant de l’école, un soir où je n’étais pas pressé de rentrer à la maison, un soir de fatigue peut-être, je reconnus sa voiture, tous feux éteints, planquée dans une allée discrète du bois. Il n’était pas seul dans la voiture. Il y avait une grosse dame à côté de lui, assise à la place qu’occupe habituellement Janine. Ce n’était pas une inconnue pour l’oncle, car il n’arrêtait pas de la bécoter, c’est pas des choses qu’on fait quand on ne se connaît que de vue, n’est-ce pas ? Ce secret-là, je l’ai mis aussitôt dans ma boîte à secrets, mais pas enfoui au fin fond, non, dessus, facile à retrouver et je ne m’en prive pas. Le soir avant de m’endormir, je le ressors de la cachette où je l’ai mis et j’y repense longuement. Je m’invente des histoires pour moi seul, rien que pour moi seul. Je me suis promis d’y retourner le lendemain soir, à condition qu’oncle Michel ne vienne pas me chercher. Le problème, c’est que je sois seul dans cette affaire, ce qui n’est pas toujours facile. Les copains sont toujours à vous coller aux fesses que c’en est agaçant, surtout quand on tient à s’isoler. Je ne voulais pas partager mon secret avec d’autres. Il était trop important pour être divisé. De plus, j’avais peur d’un débordement de leur part. On ne sait jamais. Imaginez qu’ils se mettent à crier, à siffler, à hurler des ordures à l’oncle Michel. Il aurait tôt fait de se douter que c’était moi. J’aurais pris la toise, c’était garanti. Non, je préférais rester discret. J’avais vu, je voulais continuer à voir, à m’amuser, à apprendre pour plus tard. Ce genre de connaissance me paraissait plus important pour mon avenir que la géographie de l’Afrique du Sud, endroit où je ne mettrai jamais les pieds, j’te fiche mon billet !
C’est seulement à la fin de la semaine que j’ai pu m’évader, tout seul, dans les allées du bois. La voiture de l’oncle n’y était pas. Nulle part. J’étais déçu. Je me mis à tourner, à virer, la nuit commençait à tomber, il se faisait tard. Je prenais des risques. Toutefois, je trouvais des arguments qui m’autorisaient à continuer ma recherche, car j’étais persuadé qu’il était dans les parages. En effet, après m’être éloigné du lieu habituel, je devinais la voiture grise dans le noir de la nuit. Je m’approchais et si je reconnus l’oncle au volant, je ne reconnus pas la grosse dame de l’autre fois : c’en était une autre, moins grosse. L’oncle ne bougeait pas d’un pouce à son volant, comme s’il dormait, mais je devinais qu’il ne dormait pas, car la dame ne cessait pas d’aller et venir avec la tête. Je la voyais, je la voyais plus, qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire à mon oncle ? Que du bien, j’imaginais, sinon il aurait crié au secours, et ce n’était pas le cas. Je n’ai pas osé aller plus avant. L’heure tournait et j’allais me faire appeler Arthur, comme disait ma mère. Alors, j’ai dû lâcher prise et rentrer à grand train à la maison. Encore un secret de plus à conserver dans la boîte à secrets.
Quelquefois, à la sortie de l’école, il m’invitait à venir chez lui. Je faisais la chochotte et lui répondais :
– Je voudrais bien, mais je ne peux pas, ma mère, si elle s’aperçoit que je ne suis pas rentré à l’heure, elle va en faire tout un fromage, tu la connais pas, ma mère.
– T’en fais pas, il me répondait, ta mère, je lui en ai parlé. Elle est d’accord si elle sait que tu es avec moi, c’est bon… D’autant que tu pourrais faire tes devoirs tout comme chez toi…
Cette perspective...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents