Petites histoires acidulées
74 pages
Français

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Petites histoires acidulées , livre ebook

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Description

Ces courtes nouvelles s'adressent à tous ceux qui sont nostalgiques de l'enfance, ceux qui aiment la campagne, les animaux...

Le personnage principal, Fanette, est une petite fille espiègle qui découvre le monde environnant. Elle est bien entourée par les membres de sa famille, en particulier son cousin Anatole qui l'accompagne dans plusieurs de ses aventures. Ils nous entraînent dans leur univers, à la fois drôle et poétique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334210164
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-21014-0

© Edilivre, 2016
Les poussins
Elle observe, l’air absent, les petits poussins tout chauds se blottir auprès de la maman poule. Elle observe le duvet soyeux, couleur miel clair, de ces tout petits. Elle caresse déjà leur jolie petite tête, suit du doigt le pic du bec et sent la dureté des crochets si piquants. Elle éprouve, sans encore l’avoir saisi, le petit corps au creux de sa main. La chaleur vibrante, le cœur palpitant de ce petit être. Elle aime ce contact, tout en redoutant les griffures des pattes qui entament, un peu, la paume douce de sa main d’enfant.
Bien sûr l’opération semble difficile, comme à chaque fois. Il lui faudra soulever le grillage et glisser sa menotte à l’intérieur de la cage. Alors la maman poule ne voudra pas de cette intruse et piquera du bec cet étonnant rapace. Fanette devine tout cela. Pourtant cette blondeur cotonneuse l’entraîne à commettre ce qu’elle sait déjà être une sottise.
Elle est prévenue : cette fois-ci la punition sera sévère, tout de même, il faut qu’elle comprenne. Fanette s’est agenouillée et a jeté un regard circulaire… L’enfant est seule, personne ne la verra. Elle contemple le ballet frénétique des poussins autour de leur mère. Elle scrute le petit œil noir et vif de celle-ci, écoute ses caquètements vindicatifs, se décide enfin. Elle soulève le grillage…
Elle sourit à ce contact amical et animal. Elle sent le corps nerveux remuer, et apprécie sa douce chaleur. Elle le serre un peu plus, l’approche de ses lèvres, le place près de son cœur, serre un peu plus fort… Fanette glisse le petit corps dans sa poche. Impatiente de renouveler l’expérience, elle capture un nouvel éclat de soleil. Ce prisonnier va bientôt rejoindre le précédent, au fond de la poche du tablier.
Elle hésite après le troisième ; sa poche est pleine et ne cesse de remuer. La poule affolée tente de lui donner de grands coups de bec quand elle approche sa main. Mais elle les aime tant : elle ne connaît rien d’aussi joli. Plus qu’un et elle ira se cacher dans sa chambre. Elle les gardera pour toujours avec elle ; ils ne la quitteront plus. Son œil déjà guette un poussin puis l’autre, attentive à leur mouvement, elle ne voit pas que derrière, on approche à grands pas…
Les œufs
Anatole est de toutes les réjouissances : Noël, Pâques, sans oublier les extraordinaires vacances d’été qu’il vient égayer de sa présence. Un peu plus âgé que Fanette, son cousin est le compagnon idéal, parfois la malheureuse victime, de ses jeux d’enfant. Les fêtes de Pâques sont donc l’occasion de tendres retrouvailles pour les deux petits. Ils ont en commun ce plaisir de chercher et de découvrir, dans les multiples recoins du domaine, les œufs colorés, tant convoités.
Au retour de la messe ce dimanche-là, ils savent que les cloches auront éparpillé les œufs multicolores. Il est impossible de ne pas les reconnaître dans leur joli papier brillant. Petits ou plus gros, ils sont tous plus beaux les uns que les autres et certainement délicieux à croquer ! Les deux enfants, dans leurs habits neufs, jambes nues au vent, parcourent tous les lieux possibles, ensemble ou séparément. Ils crient et bégayent de joie à la moindre découverte. Ils commencent par le jardin. Ils gardent, pour la fin, l’endroit tout à la fois le plus invraisemblable et le plus probable pour un œuf de Pâques : le poulailler ! Personne n’en voudra à personne de cette irrévérence faite aux leçons de catéchisme de monsieur le curé. Ce-dernier pourrait bien un jour lancer un anathème contre le malheureux hérétique qui opère chaque année. Bien plus tard, loin de ces problèmes religieux, les enfants se retrouvent serrés l’un contre l’autre dans le grand fauteuil. Après la dernière bouchée de ce repas de Pâques, ils dégustent les miraculeux œufs en chocolat.
Fanette aime tous les œufs, mais ses préférés sont ceux au chocolat et à la coque. D’ailleurs d’une manière générale l’œuf l’intrigue surtout depuis qu’elle a compris comment il est fabriqué… Celui-ci lui semble parfait avec sa forme ovale aux douces courbes arrondies. Sa coquille, également lisse et si rugueuse parfois au toucher, se colore dans toutes les nuances allant du blanc crémeux au caramel doré. Une coquille si fine, si fragile qu’on penserait presque qu’elle puisse voler ! Alors comment imaginer qu’un objet si parfait, un goût si délicieux puisse venir d’un lieu si insolite. Les acheter dans les magasins ou les trouver sur les marchés l’aurait rassurée à bien des égards. Passe encore qu’on y trouve parfois des poussins, qu’elle aime bien d’ailleurs, mais comment concevoir que l’œuf puisse sortir du croupion d’une poule ! Depuis cette découverte, l’enfant, l’œil perplexe, suit les poules dans la cour. Celles-ci ont l’œil tout aussi interrogatif quant à cette omniprésence humaine. Fanette hante granges et poulaillers dans l’attente de cet étrange phénomène. Elle se précipite chaque fois qu’une poule semble vouloir pondre. Elle les pourchasse dans les moindres recoins, s’entêtant si bien qu’elle finit par stopper net la production des poulettes. C’est elle qui a été prise pour un sacré phénomène à force d’aller perturber la ponte de ces volatiles. D’ailleurs, elle s’est fait du coq de ces dames un ennemi éternel. De mémoire d’anciens, jamais il n’avait été signalé un cas pareil, « un phénomène de phénomène » comme le dit sa grand-mère. C’est cette dernière, également, qui a dissipé le dernier doute. Le jour où, préparant une poule blanche pour la cuisson, la vidant, elle a montré à Fanette l’œuf à venir.
A la suite de cet événement l’enfant a complètement désacralisé l’œuf. Elle s’est contentée de l’adorer pour le manger sous toutes ses formes et de le convoiter pour sa petite collection. Elle les aime petits et lisses provenant de différentes espèces d’oiseaux. C’est en général son papa qui lui rapporte ce butin qu’elle conserve précieusement dans une petite boîte. Ce ne sont que les restes des coquilles si fines et légères. Pour elle tout un trésor ! Elle surveille à présent les oiseaux qui s’approchent de la propriété et non plus les poules. Elle reconnaît les hirondelles et leur gracieux ventre blanc, le pigeon avec son plumage aux reflets mauves, les tourterelles et leur élégante petite tête. Ajoutons à cette liste quelques rares mésanges et rouges-gorges.
Un après-midi Fanette croit apercevoir un nid dans un trou du mur, bien à l’abri des regards et des prédateurs. Pour accéder à cet endroit, il faut une échelle. La petite sait que son papa lui a interdit de déranger les oiseaux ; elle sait aussi qu’elle ne doit pas toucher aux outils et encore moins monter à l’échelle. D’ailleurs, toutes les échelles restent au sol pour qu’elle ne grimpe pas partout comme elle a déjà essayé de le faire. Elle finit donc par demander à son papa de lui dénicher quelques précieux œufs. A sa surprise celui-ci semble accepter sa requête, un sourire aux lèvres… ou en coin… Fanette observe la manœuvre : l’échelle qu’on apporte, qu’on escalade… Le cœur battant elle voit son papa sourire, redescendre, se pencher vers elle, la soulever et grimper à nouveau les quelques barreaux qui les séparent de ce trésor naturel. Il lui chuchote à l’oreille de bien regarder. Fanette toute émue, pense que ce sont les plus beaux œufs du monde… ou que quelques oisillons sont déjà nés… Alors, bien à l’abri, protégées par des brindilles et des plumes, elle distingue bien, en effet quelques formes remuantes, mais d’un drôle d’aspect, tout de même. Une peau nue, rose vif, à la fois lisse et fripée, recouvre cinq ou six petites choses grouillantes qui poussent des cris aigus. La fillette recule, frissonnante, alors qu’on lui murmure à l’oreille que ce sont de petites souris. En bas de l’échelle elle y pense encore. Seule, elle se fait peur, croit sentir le contact d’une peau nue de souriceau. Puis elle s’en amuse, s’en délecte, rassurée de n’avoir pas eu à y plonger la main.
Le temps passe un peu, Fanette attend Anatole. Il est parti en promenade avec ses grands parents ; elle n’a pas pu y aller parce qu’apparemment elle est trop sotte depuis quelques jours. L’épisode des poussins n’étant pas encore pardonné, ni celui des poules...

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