Physiologie historique, politique et descriptive du palais et du jardin du Luxembourg
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Description

Extrait : "Tu le veux, provincial honnête... ma longue station dans ce Paris que l'usage du bel air défend, je ne sais pourquoi, de désigner sous la qualification de capitale du royaume, les trente-cinq ans passés à le parcourir dans tous les sens, à l'explorer dans ses monuments, ses mœurs, ses usages, sont en effet mon droit à te conduire où tu voudras aller..." À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN : Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants : Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin. Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Publié par
Nombre de lectures 15
EAN13 9782335054415
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335054415

 
©Ligaran 2015

Introduction
Tu le veux, provincial honnête… ma longue station dans ce Paris que l’usage du bel air défend, je ne sais pourquoi, de désigner sous la qualification de capitale du royaume , les trente-cinq ans passés à le parcourir dans tous les sens, à l’explorer dans ses monuments, ses mœurs, ses usages, sont en effet mon droit à te conduire où tu voudras aller.
C’est au Luxembourg que je vais te conduire aujourd’hui. Hier nous fûmes visiter l’Institut des sourds et muets : ne t’avise pas de prendre pour sa succursale pompeuse le Palais de la Chambre des Pairs.
Vers le midi de Paris, sur la rive gauche de la Seine, s’élève, au commencement de la Montagne Sainte-Geneviève et sur son plan occidental, cette autre masse de pierres. Elle fut érigée, dans son aspect bizarre, en souvenir du palais Pitti, lieu de naissance de Marie de Médicis, reine de France, femme de Henri IV, nièce du pape Clément VIII, et fille du grand-duc de Florence François de Médicis et de Jeanne d’Autriche sa mère.
Cette reine, veuve dès 1610, par un crime qu’elle connut, si l’on en croit ses accusateurs, possédait comme tous ceux de sa maison l’amour des beaux-arts et la fantaisie des constructions monumentales. Catherine de Médicis, sa grand-tante, avait érigé le Louvre moderne, rebâti l’hôtel de Soissons et créé les Tuileries. Elle voulut avoir aussi sa merveille et un palais qui lui rappelât ceux de sa ville natale.
Jacques des Brosses, un de ces grands architectes que la France a toujours eue à propos, hors toutefois à l’époque actuelle, tristement dotée de ce fouillis de fenêtres qui encombre le quai d’Orsay et de ces murs sans goût que l’on appelle, en dérision sans doute, le Palais des Beaux-Arts. Que l’on compare, mon ami, ces tristes monuments avec la Bourse, la Madelaine et les deux arcs de triomphe, œuvres de la restauration ; le pont Louis XVI, reste honorable du passage de ce malheureux roi ; le Garde-Meuble, Saint-Sulpice, Sainte-Geneviève, merveilles immortelles du règne de Louis XV ; le Louvre, les Invalides, que Louis XIV commanda au génie ; le Val-de-Grâce, que fit bâtir sa mère ; enfin le Luxembourg, vers lequel je te conduis.
Le chemin direct pour y arriver du côté septentrional de Paris, traverse d’abord le Louvre, l’élégant pont des Arts ; ici il faut suivre un crochet odieux, tourner autour du palais de l’Institut, monument en miniature érigé par le cardinal Mazarin, et au moyen de deux crochets faits dans la distance de quelques pas, on pénètre dans cet entonnoir qui a pris le nom tour à tour de rue de Seine et de Rue de Tournon.
Dans la première, on admirait autrefois, mon cher Eugène, et à droit, sur l’emplacement aujourd’hui de la rue des Arts, si malencontreusement construite, ce qui a porté malheur au palais de ce nom, que tant bien que mal on voit au bout, en manière de demi-perspective ; on voyait, dis-je, le noble hôtel de La Rochefoucault et son jardin immense.
Du même côté rue de Tournon, était l’hôtel de Nivernais, si beau dans ses détails et dans son intérieur ; c’est aujourd’hui une caserne de gendarmerie. Peyre l’architecte en est l’inventeur. Le Musée des dessins a conservé la décoration magnifique du salon principal ; Durameau en avait peint les plafonds ; les sculptures étaient de Cauvet, de Beruer. Les peintres Robert et Julien de Ravenne avaient embelli les autres salles. Il ne reste aujourd’hui que la façade de la rue, porte en forme d’arc de triomphe, ornée de statues d’assez bon goût.
La rue de Tournon, comme celle de Seine, allant toujours en s’élargissant, finit par faire une manière de place, du milieu de laquelle on voit se développer imparfaitement l’ensemble du palais de la Chambre … des Pairs  ; réunion de mots singuliers et présentant un sens bien ridicule, palais de la chambre ; le contraire semble plus naturel ; mais de nos jours, en France, nous avons le bizarre au lieu du beau, et le ridicule remplace la raison.
Description du palais du Luxembourg
Un simple rez-de-chaussée réunissant deux corps de logis avancés et ornés, au milieu, d’un pavillon ouvert sur deux terrasses latérales et surmontées d’une coupole, forment la façade et l’entrée, ouverte sur la rue de Vaugirard qui longe le Luxembourg, et sur celle de Tournon dont elle fait le point de vue. La cour, presque carrée, est environnée de bâtiments à trois étages, y compris le rez-de-chaussée.
Toute l’ornementation consiste, comme tu le vois, dans ce genre de construction appelé l’ordre rustique, répété dans sa forme lourde, ronde et carrée, vermiculée tout ensemble à chaque étage, où l’on voit tour à tour, en bas l’ordre toscan, au premier l’ordre dorique, et au-dessus l’ordre ionique, avec des pilastres correspondants là où manquaient les colonnes, ou en arrière de celles-ci.
Malgré sa lourdeur, la masse du pavillon qui sert d’entrée, sa riche architecture, ses statues, ses autres ornements, ne sont pas sans bel aspect, et même sans goût, lorsque l’œil s’est accoutumé à la bizarrerie de ce travail rustique. La cour est entourée intérieurement d’arcades ou portiques, grandioses dans leur extrême simplicité ; à droite est l’escalier principal ; il monte en droite ligne, et est décoré de statues des hommes célèbres de la République.
La façade qui donne sur la cour présente le même système de construction. On monte à la porte principale par un perron, autrefois très avancé et qui divisait la cour en deux parties inégales. Là est encore un péristyle, soutenu par des colonnes, orné de statues, et qui conduit à la chapelle et aux divers appartements.
Sur la cour et en tournant dans le jardin, l’ensemble du Luxembourg, en arrière de la façade, présente un corps accompagné de quatre gros pavillons, deux même doublés. Cette partie a été nouvellement agrandie ; mais, comme l’on a scrupuleusement conservé l’aspect extérieur dans cet accroissement, la figure du palais est demeurée la même, et on ne retrouve pas ici le méchant goût et l’effet disgracieux que présentent maintenant les Tuileries, si cruellement polluées parleur architecte actuel.
Antécédents du Luxembourg
C’était, mon cher Eugène, dans son origine, une maison vaste et bien située, accompagnée de jardins très étendus que fit construire, vers 1547, Robert de Harlay Sancy. Il en jouit peu ; car, en 1564, un arrêt du parlement adjugea ce lieu à la veuve de son fondateur. Cette dame s’en défit et le céda, vers 1580, au duc de Piney-Luxembourg dont le nom est resté à la propriété, quoiqu’on ait voulu lui imposer celui des ducs d’Orléans.
Ce seigneur, en 1583, acheta de vastes terrains pour agrandir sa propriété ; mais, en 1612, il la vendit à Marie de Médicis, qui acquit de tous côtés des champs ou des jardins, soit de divers particuliers, soit des chartreux ses nouveaux voisins. En 1615 et 1616, Jacques des Brosses, t’ai-je dit, commença les constructions de ce palais. Marie le donna par testament à son second fils, Gaston duc d’Orléans, frère puîné de Louis XIV.
Ce prince habita ce palais du vivant de sa mère et pendant son exil ; il y logea tout le temps de la minorité de Louis XIV et durant les troubles de la fronde, et en sortit lorsque le roi, victorieux, chassa de Paris les auteurs de cette guerre civile. Après lui, il fut partagé entre sa veuve et sa seconde femme Marguerite de Lorraine, et mademoiselle de Montpensier, la grande Mademoiselle, sa fille du premier lit. Ces princesses, antipathiques l’une à l’autre, coupèrent le Luxembourg par une muraille, afin de bien manifester leur haine réciproque.
La duchesse de Guise, fille du duc d’Orléans, devenue propriétaire unique du Luxembourg, en fit présent à Louis XIV, en 1694. Ce roi y laissa loger la duchesse de Brunswick. Plus tard, mademoiselle d’Orléans, reine d’Espagne, et retirée en France après la mort de son mari, Louis I, occupa le Luxembourg. Louis XVI, à son tour, le céda en toute propriété, en 1779, à son frère puîné le comte de Provence, depuis roi de France sous le nom de Louis XVIII.
Monsieur (le comte de Provence), venu avec son auguste frère à Paris, le 6 octobre, se retira dans son palais du Luxembourg, où il demeura encore jusqu’au 20 juin 1791, qu’il en partit pour commencer cette pérégrination d’exil qui finit en 1814 par son avènement au trône. Son pa

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